SUISSE - 2015

En 2015, j'ai effectué un périple en Europe qui m'a mené premièrement en Norvège du nord au sud durant 28 jours.

La seconde étape était l'Écosse pour une durée de 21 jours.

J'ai continué mon voyage en revenant à Oslo (d'Édimbourd), ai volé vers Hambourg (Allemagne), pour ensuite prendre le train et traverser l'Allemagne jusqu'à Constance et passer en Suisse. C'est cette partie du voyage qui est décrite ci-bas.

Un autre article vous présentera la fin du périple à travers la France le long du Rhöne (sur la Via Rhona), jusqu'à la mer Méditérannée.

Bonne lecture !

Alain


Jour 56 Mercredi le 2 septembre 2015 Norvège (Oslo) à Allemagne (Hambourg)
Par avion
00 km Total 4031 km


Je suis debout à 6 heures, en forme malgré la nuit mitigée à l'aéroport. Le personnel de Norwegian Airlines est au travail. J'effectue les procédures d'embarquement, laisse les bagages et le vélo (cette fois, on l'insère dans un grand sac en plastique...).

Libéré des gros bagages, je vais un peu prendre l'air et me dirige vers l'hôtel Radisson Blue située à 3 minutes à pied. Le passage vers l'hôtel est couvert. Bien pratique, il pleut à verse ce matin à Oslo. L'hôtel Radisson offre (moyennant normalement 16 $), l'accès à son centre d'entraînement où l'on peut prendre une douche. La préposée me donne la carte d'accès, je sors ma carte de crédit pour payer mais elle refuse que je paie. Elle pensait peut-être que j'étais un client de l'hôtel. Enfin, merci et la douche était bonne.

Mon vol vers Hambourg était court, 1:30 environ. Je suis donc arrivé tôt et j'ai pu tranquillement remettre en place le guidon et les pédales du vélo ainsi que regonfler les pneus (il faut enlever l'air des pneus lors des vols). Mon vélo avait fier allure une fois remonté avec ses pneus bien gonflés. J'ai aussi interverti le miroir sur le guidon car je reviens à la conduite à droite. J'aurai certainement moins de difficulté à me réhabituer à la conduite à droite que j'en ai eu pour m'habituer à la conduite à l'anglaise.

Enfin, mon vélo et moi prenons le train vers le centre de Hambourg. Les vélos sont acceptés dans les wagons entre 9 et 16 h. La "Haufbanhauf" (station centrale des trains de Hambourg), est une des plus achalandées d'Europe. C'est immense mais c'est sans problème que je sors du grand tunnel.

Le bureau de tourisme est situé directement dans la gare. Pratique. Je m'y renseigne afin de trouver à proximité, une chambre pour la nuit et ainsi revenir demain planifier ma traversée de l'Allemagne vers Constance d'où je remonterai sur mon vélo pour traverser en Suisse.


Jour 57 jeudi le 3 septembre 2015 AllemagneHambourg
Train en soirée vers Constance

00 km Total 4031 km

Belle journée ensoleillée pour visiter un peu Hambourg. Mais tout d'abord, je vais à la gare afin de réserver mon billet de train vers Constance. 
Je pars à 21:11 ce soir même et je serai à Constance demain matin. J'ai réservé une couchette afin de mieux me reposer.


Visite guidée de Hambourg, à cet endroit, les Beatles se sont produits au début de leur carrière
lorsqu'ils étaient à peine connus.
Là où l'ancienne partie de la ville (épargnée par un incendie majeur au IX e siècle), et la nouvelle partie se joignent

Prouesse architecturale


Hambourg est une ville à la fois audacieuse et tournée vers le futur mais attachée à son passé. Les installations portuaires sont parmi les plus imposantes du monde (deuxième plus grand port).


Un tout petit aperçu du port qui est le deuxième plus grand au monde



Ville marchande avant tout, elle me fait penser à Amsterdam avec ses valeurs très libérales. C'est une des villes les plus riches de l'Allemagne.

La culture n'est pas en reste à Hambourg. On est en train de terminer la salle de concert prestigieuse "Elb philarmonic" dont l'architecture est impressionnante et marque désormais le paysage de Hambourg. J'ai vu une annonce qui fait la promotion de la venue de Kent Nagano à Hambourg cet automne...


Le tout nouvel édifice de l'opéra de Hambourd


Jour 58 Vendredi le 4 septembre 2015 Suisse Constance à Winterthur Suisse60 km Total km

Je n'ai pas pris souvent le train dans ma vie et jamais avec un vélo. J'y ai goûté cette fois. Traverser l'Allemagne de Hambourg à Constance en train dure 12 heures et requiert un changement de train une fois dans le sud de l'Allemagne. Les Allemands sont cependant rigoureux et bien organisés et le voyage s'est déroulé en toute quiétude.

Je me suis rendu à la gare en avance et j'ai pu poser des questions au contrôleur même si celui ci semblait un peu contrarié. J'ai quand même obtenu des réponses précieuses pour mes questions qui paraissaient futiles. 

J'ai pu me placer au bon endroit sur le très long quai, ce qui m'a valu d'éviter de rechercher mon wagon et celui du vélo parmi la foule qui se bouscule sur le quai. 

Je me demandais aussi si le wagon contenant les vélos ( il y avait, sur des supports tous numérotés et qui correspondaient à un numéro sur le billet, au moins 15 vélos), communiquait avec les wagons pour les passagers. La réponse était oui. Dans le cas contraire je me disais qu'il fallait décharger le vélo, le placer sur le support, le cadenasser, sortir du wagon et remonter dans le wagon de passager, ce qui causait des délais qui pouvait causer des problèmes.

Je devais faire une correspondance à Offenburg pour une ligne locale vers Constance à 5:14. Le délai entre l'arrivée du train venant de Hambourg en gare et le départ de celui vers Constance était de 4 minutes seulement. Je suis arrivé pile-poil dans le wagon ( apporter le vélo jusqu'à l'ascenseur - toutes les grandes gares sont équipées d'ascenseurs - descendre d'un niveau, remonter dans un autre ascenseur sur le bon quai - et en passant j'ai dit au conducteur qui avait la tête sorti de sa locomotive pour voir le signal du départ que j'arrivais...

J'avais réservé une couchette pour la partie la plus longue du trajet jusqu'à Offenburg, ce qui a rendu le trajet plus confortable sans vraiment me donner la chance de dormir. Le roulis du train, le bruit des portes lorsqu'il y a des arrêts et départ, etc... J'avais quand même la chance d'être seul dans ma cabine à 6 couchettes et d'être tranquille - depuis le début de mon voyage, j'ai appris à me reposer éveillé !!

Seul dans le compartiment, j'ai pu me reposer sur une confortable couchette
Chaque vélo a sa place désignée, les allemands sont «full» organisés

Arrivé à Constance, Allemagne, sous un soleil magnifique, j'ai mangé une croute en attendant l'ouverture du bureau de tourisme à 9 heures. J'ai ainsi pu me rendre facilement au bureau de tourisme de Constance, en Suisse en 2 coups de pédales qui ont suffi pour traverser la frontière, non contrôlée bien sûr depuis la création de la zone Schengen.


J'ai dû acheter une carte routière et une carte des pistes vélo de la Suisse. Coût: 50 $. Cher mais à mon avis les deux sont indispensables, l'une complétant l'autre.

J'ai ainsi pu établir ma route pour ma première journée en Suisse. J'étais bien décidé à me rendre à Wintherthur à environ 50 km de Constance. 

J'ai adopté la proposition du bureau de tourisme en prenant la voie cyclable. C'était un bon choix car j'ai roulé en pleine campagne et vu de beaux paysages. Cependant en après-midi, après consultation avec un cycliste de route à un croisement de la piste cyclable avec la route principale, j'ai décidé de suivre la route 1 (route principale), d'ailleurs conçue pour le partage auto/vélo avec un espace délimité par une ligne (jaune, large et rugueuse ) parfois, la piste est en parallèle de la route.

Moins bucolique mais j'assume pour les 25 km qu'il me restait à pédaler. En chemin, une crevaison. Classique, ma chambre à air avant - que j'avais fait installée au Texas en août 2014 a passé l'arme à gauche. Le frottement du caoutchouc au niveau de la valve finit par l'amincir tellement qu'il ne supporte plus la pression.

Je retrouve ma tente ce soir dans un camping situé tout près de la ville de bonne taille de Wintherthur. Un endroit calme, bien tenu et sympathique. Repu de fatigue mais bien content de ma journée...


Jour 59 samedi le 5 septembre 2015 Suisse Winterthur à Schwitz
96 km

J'ai dormi comme une roche mais quand même entendu la petite averse qui a mouillé mon double toit cette nuit. Ce matin le ciel est lourd mais la pluie se retient.

Mon départ est un peu tardif du fait que je doive fixer mon guidon qui a bougé, mon miroir que j'ai du mal à fixer adéquatement et faire l'entretien de la chaîne.

Je retourne aussi au centre-ville pour acheter une bonbonne de gas. En voyage, cet achat qui peut sembler banal requiert un effort non négligeable. Il faut trouver le bon magasin, le localiser, le trouver, se faire comprendre pour l'acheter et retrouver son chemin après l'achat pour continuer sa route. Dans ce cas, le bureau de tourisme m'a identifié un magasin tout près. Je m'y rends, ils n'ont pas ce que je veux mais... un client s'interpose et m'explique où aller pour trouver ma bonbonne. Je suis chanceux. C'est tout près et c'est le genre "Mec au Canada" mais en Suisse.

Finalement, je pars à 11 heures mais non sans avoir pris un déjeuner à la Suisse. Ici, c'est croissant et surtout sandwich froid. Oublier les fèves au lard, le bacon et les oeufs !!


Garage à vélo, manière Suisse


Je vais à Schwitz vers le sud. Je suivrai tout d'abord la route 15. J'observe bien car ce sera ma référence sur la carte routière afin de savoir dans quelle mesure la circulation à vélo y est compatible.



Les Suisses sont des gens rigoureux et très organisés. Ici, le vélo est, si je puis dire, dans les moeurs. Des indications pour emprunter des voies cyclables pour éviter les endroits critiques, des lignes jaunes séparant les autos et les vélos avec un accotement d'au moins un mètre, des enseignes indiquant un changement dans la configuration de la voie cyclable, etc.


Un tunnel exclusivement pour les vélos !


Jusqu'à Rapperswil, j'ai roulé dans une vallée où les dénivellations étaient presque nulles. À Rapperswil, j'emprunte sans trop chercher la route 8 jusqu'à Schwytz. 

Je change de région et de géographie. Je grimpe pendant plusieurs kilomètres pour atteindre un plateau. Tout autour, des montagnes modestes, c'est surtout très valonneux. Les troupeaux de vaches donnent des concerts de cloches dans les pâturages, c'est très campagne, vert fonçé.

Une fois le plateau passé, c'est la descente, douce mais jusqu'à Schwiz qui se trouve au fond de la vallée, entourée de pics montagneux.

J'ai presque 100 km, je vois sur mon GPS qu'il y a des campings à 5 ou 10 km d'ici. Je tente de trouver une épicerie dans Schwitz, On est samedi soir et depuis midi, les commerces ont pour la plupart fermé, il commence à pleuvoir, je vois un hôtel... Ce sera mon escale pour ce soir. 

Le centre de Schwytz

Jour 60 Dimanche le 6 septembre 2015 Suisse De Schwitz à Andermat
56 km Total 4442 km


Je ne suis pas dans mon assiette ce matin, un peu bougon. Je n'aime pas les airs de grandeur que se donnent certains hôtels surtout quand le service est bien chiche et impersonnel. Et le tout pour un prix monstrueux (compte tenu de ce qu'on obtient en échange).

Une autre raison me rend impatient, je me dirige vers le col de la Furka et ça me rend nerveux. En réalité, ce sentiment tient, soyons franc, de la peur. C'est l'inconnu, ai-je vu trop grand, ou trop haut (dans les circonstances puisqu'il s'agit de montagnes et pas n'importe quelle montagne, les Alpes).

Enfin, je dois me ramener a une stratégie qui me réconforte. Il faut voir à mesure et visualiser un scénario positif. J'ai traversé des montagnes en Norvège, en quelques jours, l'équivalent de près de 4000 mètres. Je me sentais bien dans ces montées, je dois m'en souvenir.

Pour revenir à ce matin, je pars de mon hôtel de merde et me dirige en bougonnant vers la sortie de Schwyz. 
À un rond point, je m'arrête pour vérifier encore une fois ma carte routière. Un passant intrigué s'arrête et engage la conversation. On jase un peu et il s'intéresse à mon itinéraire. Il est résident de l'endroit. Je lui demande conseil sur la route à suivre. Cette personne m'a remise de bonne humeur. Avec précision, il m'a décrit comment allait se dérouler ma journée. Je pars de Schwyz, au début, la route est à circulation dense mais une bande cyclable longe la route tout le long. Mon bienfaiteur me conseille de ne jamais descendre sur la chaussée. Tout mon itinéraire est faisable à vélo. Je roule dans la vallée alors pas de dénivellation importante jusqu'à ce que j'arrive à Andermat ou je passerai le col du Ghottard. Ces renseignements sont très précieux et font tomber l'appréhension et donnent confiance. Cette rencontre change ma journée pour le meilleur.

La vallée est magnifique. La route secondaire que je suis s'intercale entre la rivière tout au fond, l'autoroute et le chemin de fer et de chaque côté, tout en haut, s'élève les pics et des paysages de cartes postales qui s'étalent sous mon regard.

À 34 km d'Andermatt, une enseigne attire mon regard, à partir d'ici j'aurai à grimper 1560 m pour l'atteindre.



Let's go les mollets !

Entre Schwyz et Andermatt
Wow !
La vallée est impressionnante

Passage vélos exclusivement !


Tous les cols aux alentours sont ouverts...







Dans le Valais, depuis toujours, il y a pénurie d'eau car les montagnes de chaque côté de la vallée bloquent les intempéries. Depuis 1518, un canal a été construit pour pallier à ce problème. Ce canal est construit en bois et se nomme le "bisse"et alimente, à partir des glaciers, la vallée en eau.

J'atteint le col du Gothard, il y a de la construction et j'ai bien vu des enseignes avant d'atteindre ce chantier qui concernaient les vélos mais c'était en allemand et je ne comprenais pas. Il y avait aussi une enseigne avec un cercle rouge et un velo au centre. J'apprendrai plus tard que cela signifie "interdit aux vélos".

C'est pourquoi je me suis fait gronder par le monsieur dans l'unique voie qui grimpait le col du Gothard. Les autos passaient en alternance et 2 contrôleurs assuraient la sécurité des manoeuvres. Il tentait de m'expliquer en allemand que la police m'interpellerait. Je feignais ne rien comprendre mais j'ai bien compris.
Je suis finalement sorti de ce bourbier après avoir franchi les derniers des 1530 mètres dans des lacets serrés et pentus.

Andermatt est une très jolie ville et j'étais très heureux de voir que le bureau de tourisme était ouvert. Encore là, j'ai pu avoir des renseignements précieux sur mes prochaines destinations et surtout pour demain, jour où je passe le col de la Furka.

De plus, j'ai pu être orienté vers le camping et éviter la recherche. Quelle belle journée finalement !



Jour 61 lundi le 7 septembre 2015 Suisse
De Andermat à Gampel ( région du Valais) 
100 km Total 4542 km

Nuit froide, ma tente était recouverte de frimas ce matin. Le camping où j'étais était situé dans un champ sans arbre, endroit propice avec les montagnes tout autour pour que la température s'abaisse au plus bas.


Nuit froide à Andermatt

Je suis debout tôt car c'est le grand jour du passage par le col de la Furka. Le soleil sort d'en arrière de la montagne vers 8:00 h. Ses rayons sont chauds et font du bien.

À quelques kilomètres d'Andermatt c'est le début de la montée, je préfère, le matin, toute l'énergie est là pour affronter la montagne.

Avec le soleil, j'enlève rapidement des pelures. Il fait une température magnifique, pas un nuage dans le ciel.
Au bout de 3 heures, je suis au sommet du col à 2538 mètres. La montée s'est très bien déroulée et mes appréhensions n'étaient pas justifiées. Un psychologue me dirait sans doute que l'imagination est une chose formidable mais qui peut aussi nous faire élaborer le pire !





Vers le col de Furka








Les Alpes, fascinantes montagnes !

Yes !


Je suis donc à la source du Rhône. En effet, le glacier qui l'alimente est au sommet du col.

Après, c'est la descente et là, ce n'est pas mon imagination qui agit, j'ai peur. Des virages serrés, c'est vertigineux, l'abîme tout à côté...

Le Rhône est tout d'abord un filet d'eau et je le vois grandir tout en cheminant vers Glesth, là où est situé le premier pont au dessus du Rhône. À une certaine époque, le glacier se rendait à Glesth... Réchauffement climatique !


Belle, la Suisse

Après avoir sillonné une belle petite route entourée de vallons, de fermes et de troupeaux qui font tinter leurs cloches, j'arrive à Brig, ville moyenne localisée le long du Rhône.

Je me rends dans le centre à l'office de tourisme. J'ai besoin de savoir où se trouvent les campings dans cette région. Les personnes aux renseignements touristiques sont forts aimables. J'obtiens ainsi des infos sur les campings pour les prochains villages. 

On m'encourage aussi à utiliser la piste cyclable le long du Rhône (qui passe juste à côté du centre-ville et qui m'évitera la cohue pour sortir de la ville. Cette même piste cyclable (route nationale 1), se rend jusqu'à Genève et connecte avec la Via Rhona française sur laquelle je roulerai. Ainsi, la carte des pistes cyclables suisses que j'ai acquise à Constance et que je trouvais si chère en vaut la peine.

La ville est animée, bruyante, achalandée, j'ai déjà hâte d'en ressortir. Mais avant, je dois me ravitailler en denrées. À deux pas du bureau de tourisme se trouve un marché d'alimentation Migros (j'apprendrai plus tard que c'est l'équivalent du marché Métro Québécois). C'est une chance de trouver tous les services dont on a de besoin dans le même secteur.

Sur la piste cyclable, je fais un bout de chemin avec un résident qui utilise la piste tous les jours pour ses promenades de santé. Il prend la peine de venir me reconduire à la jonction de route qui mène au Rhône camping où je me dirige. Gentil, courtois, il me raconte un peu sa vie. Ce genre de rencontres est motivante et réconcilie avec le genre humain.

Je couche donc à Gampel. Camping impeccable, net, blanc, propre. Il fait beau, le soleil se couche tout en couleur et j'aurai moins froid qu'hier à Andermatt.


Jour 62 Mardi le 8 septembre 2015 Suisse 
Gampel à Aigle ( région du Valais)
101 km Total 4643 et km

Belle journée ensoleillée, c'est fantastique !

Je roule toute la journée le long du Rhône. La piste cyclable en vaut la peine. Pas d'autos, la nature, le Rhône, son eau verte avec une teinte un peu laiteuse. Aussi les champs, les vignes, les pommiers et d'autres arbres fruitiers. Je n'ai pas résisté, j'ai pris une pomme de l'arbre, c'était si bon.

Je m'approche de Lausanne et le hasard fait bien les choses. Mon amie Caroline sera là demain et je pourrai la rencontrer avant qu'elle ne parte en voyage jeudi.

Les villages pittoresques défilent le long du Rhône. Je franchis Sierre et c'est remarquable, je laisse la partie alémanique du Valais pour passer dans la partie dans la partie française. On me dit spontanément bonjour par dessus bonjour, l'ambiance vient de changer dès que j'ai franchi Sierre !


Sierre, je me dirige vers l'ouest et pénètre dans la région française de la Suisse


 
Le Rhône, courant dans la vallée du Valais


Je passe aussi à Saillon, jolie petite ville médiévale où les producteurs de vin y ont leurs caves. De même, Fully là ou Caroline m'a dit que le Folterre, un excellent vin y est produit. À retenir !


Saillon

Fully

Je couche à Aigle, ville moyenne qui dispose d'un camping tout près de la ville, vraiment nickel. J'y rencontre un couple, charmant. Un allemand d'origine et une suisse italienne. Ils font du touring à vélo durant leurs vacances qui se terminent aujourd'hui. Lui est fou du Québec et de Montréal. Il a fait un stage en tant qu'ingénieur à l'usine d'épuration de Longueuil durant 7 mois il y a quelques années.
On prend le repas ensemble et les discussions sont des plus intéressantes.

Jour 63 Mercredi le 9 septembre 2015 Suisse Aigle à Lausanne ( région du Valais)
 100 km Total 4743 km

Je me suis levé tôt. Je veux arriver à Lausanne pas trop tard afin de passer du temps avec Caroline. J'ai un trajet super intéressant que m'a indiqué Caroline.

Je longe le lac Leman et passe d'abord par le château de Chillon. Je m'y arrête le temps de remplir mes bouteilles d'eau à une source tout près ( dans le Valais, à plusieurs endroits, une fontaine est présente où coule l'eau qui vient des montagnes). Un maçon qui travaille au chantier de réfection du château vient vers moi et me donne la main (Caroline et sa famille m'ont indiqué que c'était bien la preuve que j'étais passé en sol Suisse français... cette marque de politesse se répétera dans les heures suivantes avec un monsieur à qui j'ai demandé une information). Il s'informe de mon voyage et me dit qu'il irait bien chercher son vélo pour faire un bout de chemin avec moi s'il en avait le temps.


Château de Chillon, Lausanne

Les vignes en terrasse du Lavaux, classé patrimoine mondial de l'Unesco, les petits villages dans les hauteurs de Lausanne, un trajet fabuleux qui me permet d'admirer le lac Léman dans toute sa splendeur ainsi que les vignes en terrasses et les Alpes qui se découpent autour.
J'ai la chance que te temps soit clair et j'assiste à un spectacle vraiment unique.


Ci-bas, les terrasses du Lavaux, Lausanne





Arrivé à Lausanne, les gentilles dames du bureau de tourisme composent pour moi le numéro de téléphone de Caroline afin qu'elle vienne me rejoindre au Musée olympique sur les rives du Lac Léman.

Je passe les prochaines heures à découvrir le Lausanne de Caroline. On prend même le métro avec mon vélo afin de franchir les montées abruptes de la ville (la ville, à partir du lac Leman, grimpe dans la montagne jusqu'à plusieurs centaines de mètres). On prend une glace sur le bord du lac, visite la cathédrale, le vieux Lausanne, prend un café non loin du célèbre monument de la justice, regarde l'horloge où défilent des personnages à l'heure. Quel bel après-midi j'ai passé.


Lausanne, magnifique !










Je serai hébergé chez les parents de Caroline durant mes deux jours à Lausanne. Le père de Caro vient gentiment me cueillir dans le vieux Lausanne pour m'éviter une montée de plusieurs centaines de mètres jusqu'à sa demeure.


Les parents de Caroline sont charmants et font tout pour me mettre à l'aise. Nous avons un dîner tous ensemble avant que Caroline ne doive nous quitter pour se préparer pour son vol tôt demain matin.
Je m'endors en repensant à cette journée magnifique que j'ai eu.


Jour 64 jeudi le 10 septembre 2015 Suisse Lausanne
0 km Total 4743 km

La température est généreuse ! Il fait encore beau.
Werner, le père de Caroline se charge de me faire visiter les environs.
La chocolaterie Cailler, une entreprise séculaire et de tradition devenue un leader mondial de l'alimentation.

Nous visitons Gruyère, jolie petite ville médiévale où tout tourne autour du fromage. Nous n'avons pas manqué d'y manger une bonne fondue au fromage, délicieux !


Gruyère





On termine la journée autour d'un bon repas avec les parents de Caroline. Quelle belle journée encore !

Jour 65 Vendredi le 11 septembre 2015 Suisse Lausanne à Genève
85 km Total 4828 km

J'ai passé des moments inoubliables à Lausanne mais je dois continuer la route le long du Rhône.

Après 85 km, j'ai atteint Genève. Ma première idée était de passer en France aujourd'hui. Arrivé à Genève, j'ai décidé d'y passer la nuit. 



D'abord, l'après-midi était déjà bien entamé. Je devais aussi passer au bureau de tourisme. C'était un must car mon itinéraire pour passer de Génève à la France était trop flou. Et finalement, Genève est une des plus belles villes au monde.

Le bureau de tourisme a été grandement aidant. On m'a donné une carte des voies cyclables autour de Genève qui me permettaient de m'orienter pour sortir de la ville.

Genève, c'est une ville magique. Vous me direz qu'un jet d'eau, ça n'a rien d'extraordinaire... Non, c'est magnifique !





Genève possède une promenade mythique le long du lac Léman. Sissi venait souvent y faire des promenades et y faire des croisières sur le lac. Elle y a d'ailleurs été assassinée et un monument est élevé à sa mémoire sur la promenade.

La jetée du Pâquis, en plein centre-ville permet de s'avancer dans le Rhône et une plage très fréquentée y est aménagée. À cet endroit, aussi, des bains thermaux et turques sont très populaires.

Malgré les quelques heures que j'ai pu passer dans Genève, je suis heureux d'avoir pu m'y imprégner de son atmosphère.

Ma soirée s'est terminée en beauté lorsqu'un couple de jeunes adultes, étudiants qui vivent à Genève a spontanément entamé la conversation. Nous avons parlé de leurs études et leurs projets, de leur attachement à leur ville.ils m'ont conseillé de faire attention à la conduite des français sur la route !!


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