VANCOUVER, CÔTE OUEST et ÉTATS du SUD DES ÉTATS-UNIS - 2014



VANCOUVER, CÔTE OUEST et ÉTATS du SUD des ÉTATS-UNIS - 2014



L'ITINÉRAIRE GLOBAL , 6 500 km


Mercredi et jeudi 5 et 6 février 2014 Canada
Vancouver
0 km

Arrivée à l'aéroport de Vancouver le jeudi 5 février. Plusieurs passagers du vol sont au comptoir des bagages hors dimension. Ils récupèrent leur planche à neige ou leurs skis en m'interrogeant du regard lorsque je récupère mon vélo...


Le transport du vélo s'est bien déroulé, pas de dommages

Température; -2 degrés mercredi et jeudi -8 degrés le matin, un record de froid datant de 1940 est battu. J'enfile toutes mes pelures.

Je suis reçu chaleureusement par Margo et Chris

Margo et Chris m'accueillent avec le drapeau du Québec

Margo et Chris m'ont accueilli chaleureusement


Vélo, es-tu prêt à faire des milliers de km... et je me pose la question à moi aussi :-)


Jeudi, visite du centre de Vancouver et lunch avec Aline (la soeur de Louise une de mes amies du Québec), qui demeure dans Kitsilano.



Une belle rencontre. Aline, une québécoise, vit à Vancouver avec son conjoint depuis quelques années
La plage de Kitsilano en pleine ville de Vancouver (pas de neige au sol ici en février...)

Du centre de Vancouver, la mer est tout autour
BC Place stadium
False creek et le Science  World
Le pont Burrard doté d'une belle piste cyclable
Une des colonnes de l'entrée du pont Burrard qui date de 1930. Bel exemple de style art déco
La Place du Canada, le quai où arrivent les bateaux de croisière

Vancouver est une ville «bike friendly»


Il ne faut pas manquer de faire le tour du Parc Stanley

Par le pont Lion's gate,  je laisse Vancouver et me dirige vers la «Sunshine Coast»

De Vancouver à Courtenay sur l'Île de Vancouver par la «Sunshine Coast»


Jour 3 Vendredi 7 février 2014 Canada
Vancouver à Robert ́s Creek (traversier à Horseshoe Bay-Langdale) 62 Km 4:13 hrs
Total 116 km


Je couche à l'hostel Up the creek. Le proprio est super sympha et n’en revient pas de me voir cheminer sur la route en hiver. Je suis son premier client de la saison et il m’a annoncé sur sa page Facebook.



Le nom «Up the Creek» est une partie d'une expression employée ici. L'expression complète est «Up the creek without a paddle», employée pour désigner quelqu'un qui entreprenait un voyage sans avoir prévu le nécessaire (comme de remonter le courant d'une rivière sans rame...) !

Jour 4 Samedi 8 février 2014 Canada Robert's creek à Ears cove / (traversier Earl's cove à Saltery Bay et ensuite Saltery Bay à Comox sur l'ïle de Vancouver. (73,6 km) Durée: 4:15 h
Total 189 km

Départ à 8 h de Robert ́s creek la route est exigeante surtout parce qu'il froid. 

Départ à -2 degrés mais c'est lorsque je passe dans les fonds de ravins que le froid est mordant et mes extrémités me le disent. 

J'ai dû ne pas lambiner car je voulais traverser à 12:30 et c'est congelé que j'arrive au traversier de Saltery Bay. Durée de la traversée 50 min.


J'attend le traversier. La Colombie Britannique me révèle de biens beaux paysages et ça ne fait que débuter !
Mer, montagnes, soleil, air salin...

Originalement, je devais pédaler de Saltery Bay jusqu'à Powell River mais on m'a appris par hasard que le traversier de Powell River/Comox était à l'arrêt pour réfection des quais.


On m'a aussi appris qu'un traversier temporaire assurait, durant la période de construction, la liaison Saltery Bay / Comox. J'ai donc pris ce traversier à 17 heures. Durée de la traversée 2:20 heures. Arrivée donc vers 19:20 heures à Comox.

En attendant le traversier, j'avais 3 heures au moins à attendre et une charmante famille (Warren et Line) m'ont invité - pas question pour eux que j'attende sur le quai - chez eux là où étaient leurs enfants et petits enfants. C'était charmant, des gens vraiment gentils.


Warren, Line et leur belle petite famille

Ma chevauchée de ce matin m'a pompé et je suis content de ne pas avoir eu à pédaler de Saltery Bay jusqu'à Powell river (30 kms).

Suis arrivé à Comox (Courtenay) à 19:30 heures. Le quai est à quelques kms de la ville de Courtenay... J'ai mis mes lumières et ai pedalé sous un ciel étoilé et magnifique. 

L'hostel où je pensais aller était fermé - on est en hiver. J'ai utilisé mon GPS et ai trouvé un hôtel à 1 km. Vu l'heure ( il était 20:30 heures...), je fais court. Crowne Isle resort (golf...) ce qui veut dire chic. À 119$ pour une chambre (un vrai appartement...), même si le prix paraît elévé, c'est une aubaine( prix de basse saison)

Demain je dois me rendre à Port Alberni en passant par Qualicum Bay. J'espère que la température sera moins rude.



Jour 5 Dimanche 9 février 2014 Canada 
Comox (Courtenay)- Port Alberni (74,57 km)
Durée: 3 h 7
Total 254 km



De Courtenay sur l'île de Vancouver à Seattle dans l'état de Washington

J'ai eu une bonne nuit de sommeil au Crown Isle golf resort. J'y ai aussi pris un bon souper hier ( du poulet avec des nouilles façon chinoise) et un bon déjeuner ce matin avec des bons oeufs, bacon et patates.


Le départ s'est effectué sous un -4 degrés mais le bon soleil a fait que j'ai pu enlever mon polar.
La route était belle le long de la mer et j'ai vu des Lions de mer ( une cinquantaine) qui argumentaient entre eux.




Il faisait quand même froid. Lorsque j'étais à l'ombre, le froid était plus mordant et les extrémités m'engourdissaient.


Les lions de mer donnent un récital !
Je suis arrivé à Qualicum beach à 12:30 heures environ et j'ai contacté un taxi afin de me faire conduire à Port Alberni. Le trajet est de 40 kms et j'ai bien fait de prendre le taxi car c'est très exigeant au froid et la route pour venir ici est pitoyable pour les cyclistes.

Je loge au Redford motel car il fait trop froid pour camper et c'est environ 15 min en vélo du quai où je prendrai le bateau demain.

Je devrai me lever tôt car je dois être au quai à 7 heures pour prendre mon billet.

Note: le bateau Lady Rose part à 8 heures de Port Alberni chaque lundi, mercredi et vendredi




Jour 6 Lundi 10 février 2014 Canada 
Port-Albertni à Tofino
Par autobus


Surprise ce matin, une bonne bordée de neige a tombé cette nuit. D'ailleurs, j'entendais les charrues passer... Je me suis finalement levé à 5 heures (j'étais réveillé de toute manière ) pour être certain d'avoir le temps de me rendre au bateau sans être trop stressé et je ne savais pas comment ça se passerait.


À Port-Albertni à une altitude un peu plus élevée, réveil sous la neige

À 6 heures, j'étais rendu au kiosque du bateau mais c'était pour y lire que c'était fermé à cause du jour férié (family day).

J'avais l'air fin car j'avais laissé ma clef dans la chambre de l'hôtel et bien sûr, bien fermé la porte, pensant ne pas revenir...

En attendant l'heure d'ouverture du motel Redford, je suis allé déjeuner. Une fois revenu à ma chambre j'ai téléphoné à l'hostel de Tofino où j'avais réservé pour la nuit afin de reporter la réservation à mercredi.

Cependant, le gars de l'auberge de jeunesse de Tofino m'a suggéré de prendre l'autobus (chose que je n'avais pas pensé du tout ...) pour Tofino. Bonne idée !

J'ai donc pris le bus à 12:20 et suis arrivé à Tofino à 2:30 heures. C'était vraiment bien car ça m'évitait de passer 2 autres nuits à Port Albertni.

J'ai constaté que la Hwy 4 de Port-Albertni à Tofino aurait été dangereuse à vélo car étroite, sans accotement et parfois sans aucune marge de manoeuvre pour les dépassements des véhicules.

Rendu à Tofino, c'était magique, il faisait 10 degrés et le soleil était là. Je me rendais compte en savourant la douceur du temps combien, depuis 5 jours, j'avais froid.

Vérification faite, le bateau Lady Rose n'est pas en service durant l'hiver pour l'excursion Port Albertni/Uclualet ( un coup de fil m'aurait permis de mieux planifier... bonne leçon pour moi !). Je rêvais de faire cette excursion dont on vantait le charme. Si, au contraire de moi, vous allez à cet endroit l'été, il faut faire cette excursion...

Je suis au hostel Whalers on the point Guesthouse 81 West street (Hostel Int.) tel:(250)725-3443. Super endroit.


Whalers on the point est une auberge de jeunesse hors pair située à Tofino
Passages piétonniers à Tofino, original 

Les arts autochtones, bien présents en Colombie-Britannique


Tout le long de la côte, je verrai des affiches comme celles-ci





Tofino est un paradis pour les surfers et l'hiver, de vagues énormes sont présentes
Ces vélos sont équipés de «porte-planches de surf» !


En hiver, le spectacle à Tofino est du côté de la mer, elle est en furie et c'est impressionnant à voir. Ici, c'est Long beach



Jour 7 Mardi 11 février 2014 Canada 
Tofino (0 km)

Journée relaxe, visite de Tofino, surtout les plages qui sont magnifiques.

Changement de cap, demain, je prends l'autobus pour Nanaimo. Je verrai mais je pense rester là une nuit pour ensuite reprendre les pédales vers Crofton et Victoria.



Jour 8 Mercredi 12 février Canada 
Tofino/Nanaïmo par autobus. 
Départ à 10:30 h, arrivée à Nanaimo vers 14:30 h.


Direction Nanaïmo. Bonne décision de prendre le bus. La route est partiellement enneigée et dangereuse pour les cyclistes

Je suis à l'hostel Painted Turtle. Três bien et bon marché, situé au centre de Nanaïmo.

Je suis allé prendre un café dans un endroit sympathique et j'ai fait mon épicerie.

J'ai acheté, pour la première fois depuis mon départ, des oeufs que j'ai fait cuire à la coque pour les prochains jours. 

Pour souper, de bons sushis et rouleaux de printemps, une salade grecque et une bonne biêre DAB.

J'ai envoyé un message à un membre Warmshowers de Seattle pour le 16 fév. où je compte me rendre après Victoria.

Demain, en principe, je serai à Victoria.


Le Bastion (1853). Cette construction était un poste de garde destiné à protéger une mine de charbon date du temps où la compagnie de la Baie-d'Hudson établissait des postes de traite à travers le Canada
Nanaïmo, sur l'île de Vancouver est une jolie ville, très active avec ses 80 000 habitants. Une communauté française y réside



Jour 9 Jeudi 13 Février Canada
Nanaimo à Victoria (117 km)
Total 371 km

Crofton et Salt spring island (ferry) et second ferry pour Schwartz Bay


Le traversier me mènera jusqu'à Schwartz Bay d'où je me rendrai à Victoria


Suis arrivé ici hier à 21h après une ride de 117 kms. Parti de Nanaimo, je me suis rendu à Crofton d'où j'ai pris le traversier jusqu'à Vesuvius. J'ai traversé l'île et repris le traversier à Fullford pour Swartz Bay.

Les 30 derniers kms ont été pédalés sur la Lockside trail (impressionnante car bien balisée... même pour la nuit particulièrement car je roulais avec mes lanternes !)


La voie cyclable est impeccable jusqu'au centre ville de Victoria et ce même la nuit


Sur la piste. cyclable, rendu à Victoria, j'ai rencontré Shae, un jeune homme qui roulait avec un bob derrière son vélo. Shae testait son équipement car il compte faire un voyage à vélo bientôt.

On a parlé ensemble et il m'a aidé à me repérer pour trouver la rue Yates où se trouve le HI Victoria (l'auberge de Jeunesse).

Il travaille dans un café (Shine près de Blanshard). c'est là que je l'ai revu, qu'on encore discuté et qu'il m'a préparé mon repas. Très sympathique rencontre.



Jour 10 et 11 Vendredi 14 et samedi 15 février 2014 Canada
Visite de Victoria

Lever à 7:30 heures. À côté de l'hostel, il y a de la construction et c'était bruyant.

J'ai déjeuné à l'hostel et fait le nécessaire pour changer de chambre et prendre un lit dans le dortoir (24$ la nuit)

J'ai ensuite envoyé un spot et suis allé redeujener au Shine où travaille Shae (déjeuners servis toute la journée. C'est super de pouvoir discuter avec Shae, il connaît bien Victoria et me suggère des visites intéressantes.

Je vais marcher le long de l'eau et voir le parc Beacon Hill.


Ce parc est accessible à pied du centre de Victoria

Ici, la mer n'est jamais très loin, à distance de marche du centre de Victoria !



Présentement, je prends un café chez Murchies, un renommé marchand de café depuis 1894. Je viens de terminer une superbe marche à partir du parc Bacon Hill situé à l'extrémité de Victoria et ainsi donc à la pointe de l'île de Vancouver.

La ville a eu la bonne idée de rendre accessible aux piétons seulement le bord de l'océan et de faire une randonnée piétonnière qui termine dans le centre-ville. C'est magnifique et ça permet de remonter dans le temps pour découvrir où étaient installées les premiers habitants.

J'ai aussi pu voir le port et les maisons flottantes de même que le pont basculant Johnson.


Dans le port, de Victoria, des maisons flottantes sont installées
Le pont Johnson bascule sous son énorme pesée afin de laisser passer les bateaux qui vont et viennent dans le port

Jamais on ne se lasse de regarder la mer

Samedi, je suis allé chez MEC et me suis procuré des couvres-gants imper qui me seront utiles dans l'état de Washington et l'Oregon car il y fera froid.

J'ai visité le BC Royal Museum et aussi j'ai assisté au film IMAX ́Hidden ... ́ un film sur les étoiles. Ce que j'ai le plus aimé est que la station d'observation située dans le désert Atacama (Amérique du sud) était présentée. 


Près du BC Royal Museum

Ce carillon est un don des Pays-Bas pour souligner le centenaire de la confédération canadienne et
en reconnaissance pour sa libération lors de la seconde guerre mondiale

Dans un parc de Victoria
Le BC Museum présentait une belle exposition de photos d'animaux dans la nature. Aussi, le mode de vie des aborigènes Nisga'a, présent lors de l'arrivée du général et explorateur Vancouver était bien représenté.

Du côté des sciences naturelles, un mammouth vraiment réaliste valait le détour.

Après le musée, je suis allé luncher au restaurant Shine et Shae, ce jeune homme rencontré sur la voie cyclable lors de mon arrivée à Victoria est venu me parler. Petite épicerie par la suite. Je suis ensuite retourné à l'hostel, et j'ai fait ma lessive et ai entretenu mon vélo et pris la douche.

Me suis fait un bon spaghetti avec sauce à pizza piquante et thon émietté épicé. Salade d'épinard et une bonne bière allemande. Petite tisane avec biscuits pour terminer.

Dodo à 10 heures.


Jour 12 Dimanche 16 février 2014 Canada 
Victoria à Seattle par le traversier Clipper.

Soleil le matin. Me suis préparé vers 9 heures pour aller m'enregistrer au bateau. 

J'y ai laissé mes bagages et mon vélo et suis allé marcher jusqu'à la pointe sud de Victoria. 

J'ai pu y voir l'océan sous le soleil et le temps assez clair m'a permis de voir la silhouette des montagnes du côté de Washington.



Le parlement de la Colombie-Britanique

Vancouver la nuit


Le Victoria Clipper sur lequel je me rendrai à Seattle

Une fois revenu à la salle d'attente du bateau, j'ai pu contacter Vanessa Harmon mon hôte Warmshowers et elle m'attend. S'il ne pleut pas, elle va venir me rejoindre au bateau.

Note: la douanière américaine, s'informant de mon itinéraire m'a suggéré de goûter aux beignets, pâtisserie spécialité Louisianaise...

Sur le bateau, j'ai rencontré Ranald Robertson avec qui j'ai beaucoup parlé. Il a visité une partie du Québec et il adore voyager et rencontrer des gens. 


Il est médecin et spécialisé dans les brisures d'os et il peut intervenir dans des enquêtes judiciaires. Il m'a donné ses coordonnées et semblait tenir à l'idée de garder contact.

Suis arrivé vers 17h à Seattle. Il pleut des cordes depuis mon arrivée et il est maintenant 23 h et ça n'a pas cessé. Seattle porte bien son nom de «ville des pluies». 

On la nomme aussi «cité émeraude» à cause des forêts qui l'entoure. On la nomme aussi Boeing city car c'est là que sont situés les bureaux de Boeing.

Seattle est la plus grande ville de l'état de Washington e c'est une véritable pépinière d'entreprises en technologie de pointe. C'est là où Bill Gates entre autres, a fait éclore ses idées.

Seattle est aussi le berceau du Grunge et des groupes tels Nirvana ont évolué. Jimi Hendrix est aussi de Seattle.

Vanessa, la personne qui m'accueille est très sympathique. Elle a beaucoup voyagé et semble être une
résidente du monde.

Vanessa a été accueillante et m'a permis de mettre mes choses à sécher. Nous sommes allés au resto de sushis et c'était vraiment bon. Le design de resto était remarquable.



Jour 13 Lundi 17 février 2014 États-Unis
Seattle (Washington)

Lever à 8 h, la nuit a été excellente, je suis bien reposé.


Vanessa et moi sommes allés au café Vivaçe à pied afin de prendre une bouffée d'air.

Vanessa et moi avons parcouru les coins les plus intéressants de la ville à vélo. Pour notre bonheur, la température a été super belle et malgré les pronostics de pluie, il a fait soleil la plupart du temps.

Nous sommes allés au Marché public impressionnant surtout pour les variétés de poissons et le spectacle que donne les vendeurs qui se lancent les poissons lors d'une commande. 


Le Public Market Center de Seattle. Renommé pour ses denrées et ses fruits de mer et aussi prisé des
producteurs de films. J'ai souvent vu cette image dans des films américains
Ici, au Public Market, des fruits de mer en quantité.
C'est un très vieux marché et situé sur le bord de la mer, il donne à voir un beau panorama.







Mon hôte Warmshower, Vanessa

Une des ruelles attenantes au marché donne à voir une curiosité. Un mur tapissé de gommes à mâcher !


Une curiosité; le mur est tapissé de gommes à mâcher...
Les monts Olympics, du côté de Port Angeles au nord ouest de l'état de Washington sont visibles du Marché public qui donne sur la mer.


Le marché comprend de boutiques de spécialités comme des pâtisseries russes (Piroshki), une boulangerie française (Chez Michou), bien sûr des fruits de mer frais du jour.

Nous sommes passés près du Seattle Art Museum où se dresse une sculpture géante avec un bras articulé.


Le Seattle Art Museum

Le Safeco field, siège des Mariners de Seattle depuis 1999

Nous sommes aussi allés au Seattle center. Là se trouve plusieurs musées - Emp (musique), le verre soufflé par Shihuli (Italien qui a été présenté au Musée des Beaux-Arts de Montréal), le Space needle, cette tour dans laquelle je suis monté et où j'ai pu prendre de belles photos.


Le musée EMP (Experience Music Project) - formes ondulées rappelant celles d'une guitare
Dans le musée EMP, un mur de 600 guitares

Le musée dédié aux oeuvres du souffleur de verre Chihuli. À Montréal durant la saison estivale, vous pouvez admirer à l'entrée du Musée des beaux-Arts un arbre tout coloré en verre soufflé, c'est une oeuvre de Chihuli.
Une des oeuvres de Chihuli
La tour Space Needle, construite lors de l'expo universelle de 1962 est devenue un des symboles de Seattle

Des images du haut de la tour Space needle. Au loin, la haute tour noire est la Tour Columbia

Sous le pont George Washington Memorial Bridge se trouve la sculpture Freemont Troll, très spéciale et qui comprend une véritable beetle intégrée à la base de la sculpture...


La sculpture Freemont Troll sous le pont George Washington Memorial

Seattle est une ville d'eau et de parcs
Nous sommes revenus par des rues où le panorama est beau car Seattle comprend des côtes parfois avec un grand dénivelé. 


Le Sky train qui traverse le centre-ville, construit lors de l'expo universelle de 1962






Jour 14 Mardi 18 février 2014 États-Unis
Seattle (Washington)

Je suis chez Vanessa Harmon pour aujourd'hui encore. Demain sera jour de départ vers Port Angeles.


Il pleut des cordes ici, je suis bien dans la ville de la pluie... et je suis content que la journée d'hier m'ait permis de voir le plus beau de Seattle à vélo avec Vanessa qui, belle coïncidence profitait d'une journée fériée, le President day.

Je vais aller au bureau de tourisme pour vérifier la meilleure route pour me rendre à Port Angeles. Google map propose de prendre le traversier à Edmands et de passer le pont flottant enjambant le canal Hood. 

Je dois aussi vérifier la température et si ça s'annonce trop heavy, je verrai si je peux prendre l'autobus.



Jour 15 Mercredi 18 février 2014 États-Unis
Seattle à Kingston (Washington)
Total 483 km



Seattle à Port-Angeles (état de Washington)

Parti de Seattle à 10 heures ce matin.


Que c'est bon lorsqu'il fait beau même si la température est de 5 degrés.

Sortir d'une ville comme Seattle est un peu laborieux et c'est à pas de tortue que j'ai laissé le centre-ville en me dirigeant vers le nord, pour rejoindre la route 99 (ou Aurora st.) vers Edmonds afin de prendre un traversier vers Kingston.

La route 99 n'est pas nécessairement accueillante pour les vélos. Néanmoins, la ligne de droite est principalement réservée aux autobus ( à l'heure où j'y voyageais, je n'ai vu aucun bus), ce qui m'a permis de circuler sans me sentir constamment coincé. Des lumières de circulation sur 30 kms m'ont fait cheminer lentement jusqu'au traversier d'Edmonds/Kingston.

C'est sous un beau soleil que j'ai pris le traversier de 13:20. En attendant le traversier, j'ai fait la connaissance de Art (Arthur), un digne cycliste de 81ans qui était venu luncher avec. ses amis à Edmonds. 


Sur le traversier entre Edmonds et Kingston
Art m'a décrit en détail la route que j'aurais à faire demain. Avec ses hanches remises à neuf, ses habits de cycliste et ses souliers à clips,  il pédale son lot de kilos dans une année. Nous nous sommes quittés sur des saluts Alain ?( bien prononcé de sa part) et un salut Art de ma part, nice talking to you !


Arthur, 81 ans est un cycliste averti. Arthur m'a décrit en détail la route qui m'attendait jusqu'à Port Angeles
Une fois à Kingston, je voulais m'assurer, avant d'aller plus loin que je pouvais trouver un endroit pour coucher si je me rendais à Port-Gamble. Pédalant dans Kingston, j'ai remarqué la chambre de commerce, la librairie et le centre communautaire sous le même toit. C'est l'endroit pour prendre des renseignements, rencontrer à coup sûr des gens intéressants et assurément profiter du Wi-Fi.

En effet, à la bibliothèque, des personnes charmantes m'ont permis ( Wi-Fi gratuit et j'ai pu téléphoner), de vérifier qu'à Port Gamble, prochaine petite ville, aucun endroit pour passer la nuit n'était disponible. Je me suis donc rabattu sur le chic Blue Water motel de Kingston afin d'y passer la nuit. 

Petite journée en terme de kilomètres mais demain est un autre jour et du fait que je cheminerai sur une route de campagne, je pourrai franchir une distance plus significative et me rapprocher de Port-Angeles, ma prochaine destination.



Jour 16 Mercredi le 20 février 2014 États-Unis
Kingston à Port Angeles (Washington) (101 km)
Total 523 km

Départ à 9 heures, le ciel est dégagé, c'est merveilleux !

J'ai passé une bonne nuit à Kingston malgré la localisation de motel où j'étais qui donnait directement sur la rue principale avec son lot de circulation.

La route 104 a un bon accotement et la circulation va de moyennement dense à dense selon les villes croisées.


La route 104 longe le nord de l'état de Washington


Toujours intéressant de passer là ou les découvreurs se sont aventurés


Je suis arrivé rapidement à Port Gamble mais j'ai d'abord dû traverser le fameux pont flottant du canal Hood qui mesure près de deux kilomètres et demie de long. L'information trouvée sur Internet lorsque j'étais à Seattle, n'était pas rassurante. Des plaques de métal étaient présentes là où les vélos roulaient et une association de cyclistes constataient un danger potentiel. Art, le monsieur âgé rencontré sur le traversier entre Edmonds et Kingston m'avait rassuré me disant que la situation était corrigée par l'ajout de bandes cyclables.

En effet, c'est en toute sécurité, finalement, que j'ai traversé le pont dont j'ai pris soin d'immortaliser le souvenir par une photo.


Le pont flottant du canal Hoods avec ses 2 400 m serait le troisième plus long du monde. Si des vents forts sont présents, un voyant lumineux clignote et mieux vaut s'abstenir d'emprunter le pont à vélo.
En 1979, le pont a cédé sous la tourmente d'une tempête. La voie cyclable qui y est aménagée est maintenant adéquate. Un revêtement semblable au caoutchouc assure l'adhérence.


Port Gamble est une charmante petite ville sur le bord de la mer. Les maisons sont d'une architecture recherchée malgré leur dimension modeste.


Port Gamble est un endroit charmant


Je suis allé vers le quai et comme je repartais, une dame surgit de l'ancien ́"General Store" en courant vers moi. C'était lune des deux dames qui m'avaient gentiment renseigné à la bibliothèque de Kingston la veille. Elle se nomme Susan Ladd et travaille à la fois à la bibliothèque de Kingston et aussi à Port Gamble. Nous avons parlé quelques minutes et elle m'a présenté à son entourage au magasin où elle travaillait.


Sortant de ce magasin où elle travaillait, Susan Ladd est venue à ma rencontre. La veille, j'avais rencontré Susan à la bibliothèque de Kingston où j'avais demandé des renseignements et utiliser le Wi-Fi.
Depuis ce moment, Susan et moi avons gardé contact. 

La route vers Port-Angeles était une succession de longues montées avec un dénivelé très graduel suivis de longues descentes.



La route 101... Ce panneau revêt une grande signification pour moi car cela veut dire
mon périple sur la côte ouest américaine débute maintenant

Au fil de la route, rappel de la présence autochtone dans cette région


Sur ma route vers Port-Angeles, Sequim est surnommée «sunny Sequim» car la région bénéficie d'un micro-climat. Plusieurs retraités viennent s'y établir.  Ici, on cultive la lavande et il y a de magnifiques forêts de pins. 

En fait, j'avais l'impression aujourd'hui que c'était la vraie première journée de cyclotourisme de mon voyage. 


Un cent kilomètres de route ( une distance moyenne normale que je vise à parcourir chaque jour), une avancée significative vers la côte ouest américaine qui débute ici, tout en haut de la péninsule nord de Washington.

Arrivé vers 16 heures à Port-Angeles, j'ai découvert une ville plaisante d'un côté plongée dans la mer et de l'autre dominée par les montagnes aux pics neigeux des Olympics. Quelle beauté !

Note: aujourd'hui, je me suis fait peser sur une balance de camion... 240 livres (109 kilos) en tout pour le vélo, les bagages et moi . Soustrait mon poids 67 kilos ça donne 42 kilos pour le vélo et les bagages.
Soustrait le vélo (10,45 kilos) il reste 31,5 kilos pour les bagages. Tout cela est performant compte-tenu que je voyage en
autonomie avec le bagage que cela implique.



Jour 17 et 18 les jeudi 20 et vendredi 21 février 2014 États-Unis
Port-Angeles (46 km)
Total 569 km

Il faitl encore beau soleil aujourd'hui avec un 3-4 degrés le matin.

J'habite chez Deana et Randy Volker, des hôtes Warmshowers. Deana m'a accueilli et est très chaleureuse. Randy est absent mais je ferai mieux connaissance avec lui demain.

Deana et Randy, accueillants et chaleureux.
Attenant à leur maison principale, ils ont un chalet tout équipé et tout est fonctionnel, c'est impressionnant.

Une fois installé, je me suis dirigé vers l'entrée du Parc national Olympic situé à quelques minutes à vélo de Port-Angeles. 

J'y ai pris de précieux renseignements sur mes prochaines étapes sur la côte soit Forks et Kalaloch principalement. Pour la suite, je suis rassuré car à distance de vélo, il y a des endroits pour me loger et principalement, des campings. Le seul petit questionnement est la température qui peut être froide. Mais un jour à la fois...

Une fois renseigné, je me suis lancé à l'assaut du Hurricane ridge, une route en montagne qui grimpe de 1600 mètres en seulement 24 kms. Parti à midi du kiosque d'entrée du parc et prenant en note qu'au sommet, les précipitations de neige de cette année totalisait 205 cm. 

J'ai rencontré Chuck Le Ber qui habite Port-Angeles et dont les ancêtres m'a t'il fièrement raconté, ont travaillé pour Marguerite Bourgeois. Pour s'entraîner, Chuck s'arrêtera à la barrière du parc localisée à 7,5 kms de bureau d'info du parc.

À l'assaut du Hurricane ridge (une grimpe de 1 600 m sur 24 km) situé dans le parc des Monts Olympics

Je suis bien d'accord !


Je continue seul la montée. Les indications du gardien du parc étant à l'effet que la route était glacée à certains endroits et recouverte de neige dure, je me suis donné comme consigne que si la route devenait impraticable pour mon deux roues, je rebrousserais chemin. 


C'est ouvert, go ! Mais je n'ai pas de chaînes cependant...

La température oscillait entre 0 et -3 et le soleil apparaissant à l'occasion. Combiné avec l'effort de la montée c'était confortable même si les orteils engourdissaient sous l'action du froid. 

Les encouragements des automobilistes qui me croisaient avaient un effet non négligeable sur ma détermination à atteindre le sommet qui parfois m'apparaissait un peu trop loin... Une dame m'a même photographié !

Tout au long du parcours jusqu'au sommet, j'ai pu contempler un spectacle vraiment impressionnant de beauté. La neige de chaque côté de la route me dépassait en hauteur et le soleil faisait miroiter les immenses cèdres pleins de neige. Des sommets touts blancs brillaient dans le soleil sur une grande distance. Ma montée en valait vraiment la peine. J'ai atteint le sommet à 15:40 heures.




Au sommet du Hurricane Ridge.  Les Monts Olympics Wow !

Je me suis réchauffé, mangé la collation que j'avais apportée, enlevé la glace accumulée entre ma roue et le garde-boue et à 16 heures, j'amorçais la descente. 
Dès ce moment, j'ai réalisé que ce ne serait pas facile.

Un élément faisait défaut, mes gants de vélo. Avec la vitesse de la descente ( je modérais mon vélo pour rouler à environ 35 kms à l'heure), le vent me congelait les doigts en quelques minutes.

Je devais alors arrêter, mes réchauffer les mains presque gelées et continuer la descente pour quelques minutes et recommencer l'opération de dégel.

Après quelques kilomètres de ce jeu infernal, la neige s'est mise à tomber et plus j'avançais, plus la glace s'accumulait entre le pneu et le garde-boue. 

J'arrêtai de nouveau pour me dégeler et alors que j'avais les deux mains calées dans les aines (position pas nécessairement élégante mais efficace), une auto franchit la courbe derrière moi et eut la gentillesse de s'arrêter à ma hauteur pour me demander si tout allait bien.

C'était un jeune couple (Amélia et ... J'ai oublié le nom du jeune homme), qui revenait de faire du ski nordique et j'ai demandé si ils pouvaient me passer une paire de gants chauds. 

C'est avec générosité que le jeune homme voulait me prêter ses gants mais après quelques secondes de discussion, il me propose de plutôt embarquer le vélo dans l'auto vu la condition de la route sur laquelle la neige continuait de s'accumuler.

Mon hésitation a été de courte durée. J'étais transis et j'aurais mis une heure ou deux à compléter la descente. 

Le vélo dans le coffre et moi sur la banquette arrière, la descente s'est terminée au chaud. 

Et dire que j'avais laissé mes couvre gants ainsi que mes couvre chaussures où je logeais... Finalement, tout s'est bien terminé et j'ai eu la chance de voir une nature éblouissante, de rencontrer ce couple sympathique et ... d'être sans doute un des rares cyclistes qui effectuent ce trajet en hiver !



Jour 18 Samedi le 22 février 2014 États-Unis

Promenade en ville à vélo et roulé la Waterfront trail. (11 km)
Total 582 km

Petite journée aujourd'hui. Lever vers 7:30 heures, il pleut et je me dis que bien fait de faire la montée du Hurricane ridge hier.

Envois d'émails en a.m. et petit déjeuner traîné en longueur.

Deana est venu me voir ce matin et m'a donné code du Wi- Fi. Elle m'a gentiment invité à souper ce soir (pizza maison au menu) et j'ai accepté avec plaisir.

Je suis allé faire du vélo pour découvrir la trail Discovery. J'ai pédalé la waterfront trail mais la température n'était pas spécialement invitante et sans soleil, cel devient un peu terne.

J'en ai profité pour passer à la boutique 'Bike garage' pour demander si le proprio connaissait Amelia et son copain. Effectivement, le proprio les connaissait et il m'a gentiment suggéré de laisser mon adresse email afin d'échanger éventuellement. J'ai beaucoup apprécié qu'ils me dépanne hier durant la descente du Hurricane ridge. 


Port-Angeles est localisée sur le détroit Juan de Fuca et fait face à la ville de Victoria en Colombie-Britannique

Un détail sur la promenade le long du port

J'ai aussi fait l'acquisition de gants plus chauds...

Finalement, je suis passé au Safeway pour acheter du vin et de la bière pour offrir à mes hôtes qui me reçoivent ce soir pour souper.

Je demeure, avec l'assentiment de Deana et Randy, ici pour la prochaine nuit compte tenu de la température de demain qui s'annonce passablement mauvaise. Lundi sera le bon jour pour me diriger vers Forks avec une température plus clémente.


Jour 19 Dimanche le 23 février 2014 États-Unis
Port-Angeles (Washington) 0 km

Repos aujourd'hui car la température est mauvaise. Demain ce sera mieux.


Promenade des chiens avec Deana et visite en même temps du Waterfront.

Prochaines destinations évaluées:
Lundi 24: Forks - camping Mira ou aller à La Push et camper sauvage
Mardi 25: Lac Quinault, camping Willaby, Falls creek ou Gatton (lodge si trop mauvais)
Mercredi 26: Aberdeen, camping
Jeudi 27: South Bend (près de Raymond) direct par la 101 - en ne longeant pas la mer
Vendredi 28: Cape Disapointment state Park - frontière de Oregon
Samedi 1er mars: Portland - de Cape Disapointment à Astoria au 900, Marine Drive, c'est 30 kms.
Si je veux prendre l'autobus, je dois me rendre au terminus à Astoria, départ à 8:30 matin ou 18 heures. Durée du trajet, 2 heures. 




Jour 20 Lundi le 24 février 2014 États-Unis 
Port-Angeles à Forks (Washington) (121 km)
Total 703 km






Parti de Port-Angeles à 8:30 après avoir remercié chaleureusment Deana et Randy pour leur hospitalité J'ai r
apidement réalisé ce qui m'attendait. 

Des autos venant de l'ouest étaient couvertes de neige. En effet, à l'ouest de Port-Angeles, la 101 grimpe en altitude et la pluie s'est rapidement transformée en neige. 

La partie la plus critique de la route fut dans la région du lac Crescent. À cet endroit la route rétrécit et l'accotement disparaît au profit d'une rampe qui ne laisse qu'une mince bande pour échapper aux monstres de camions qui transportent des billots immenses. 


Sur la route 101, dès que j'ai pris un peu d'altitude, la neige...

Afin de faciliter la cohabitation des vélos et des véhicules, des clignotants ont été prévus à cet endroit et une borne permet aux cyclistes d'actionner ces feux. 


Aujourd'hui, en pleine saison d'hiver, je pense que les camionneurs et les autos pensaient que les clignotants avaient été actionnés par erreur ou étaient défectueux car je me suis fait copieusement arrosé de "slush".

Lorsque la situation est devenue critique compte-tenu de l'accumulation de neige et de la difficulté de faire avancer mon vélo, un ange sous la forme d'un "VUS" m'est apparu au détour d'une courbe.

Il était là et m'attendait afin de me faire savoir que j'en avais encore pour au moins 10 kms de ces conditions lamentables. Il m'offrait de me conduire au delà de la partie de la route en altitude et de cette neige qui s'accumulait. Quelle générosité.

Une fois les précipitations de neige changées en pluie et la route ayant retrouvée un accotement, j'ai remercié ce samaritain et repris la route sur ma monture.

La pluie me semblait bien douce comparée à cette neige qui finalement m'aurait bloquée.

Avant d'arriver à ma destination soit Forks, j'ai fait un détour de 40 kms pour aller voir l'océan près de La Push. 


La personne qui a pris la photo m'a dit :  « you're an hard core». Moi je me sentais «very wet»
La plage de La Push est sauvage et inspirante

C'est la forêt pluviale ici et on y retrouve des pins géants


J'ai encore une fois été ébloui par la force de la mer, de ses vagues furieuses d'hiver et par la beauté sauvage de cette plage de galets où s'amoncellent des billes de bois immenses. C'est la forêt pluviale ici et c'est magnifique.



Jour 21 Mardi le 25 février 2014 États-Unis
Forks à Lac Quinault (114 km)
Total 817 km

Sur plusieurs kilomètres, je longe la mer. La plage semble sans fin, la mer est immense, c'est l'océan Pacifique.

J'arrête à Ruby Beach, une des belles plages le long de ma route vers le lac Quinault.


Ruby beach
J'ai aussi le privilège d'admirer une plage qui n'en finit plus et la mer tellement belle avec ce beau soleil aujourd'hui.


Quelle chance j'ai d'être là !

Mon vélo pourrait facilement entrer sous les racines de ce pin géant !

La route prend cependant la direction est et rentre dans les terres afin de contourner la réserve indienne de Quinault long le bord de la mer sur plusieurs kilomètres. 


La route, pour cette partie est moins intéressante et l'accotement pas très large. Avec les camions de billes, ce n'est pas idéal.

J'arrive au Lac Quinault vers 16:30 et je prends le temps d'aller dans la forêt pluviale le long du lac et admirer les cèdres immenses en grosseur et en hauteur.

Je reviens vers la 101 vers 17:30 heures et décide de loger au Lac Quinault Inn, um petit motel prés de la 101, propriété de la réserve indienne.

Un peu sceptique au départ, l'établissement gagne mon estime grâce à l'amabilité de la charmante famille d'origine mexicaine qui s'occupe de l'endroit.

La dame m'a même donné un bol de potage mexicain aux crevettes et morceaux de courges ainsi que 3 galettes de mais. Le tout si délicieux et la dame refuse catégoriquement que je la rétribue.



Jour 22 Mercredi le 26 février 2014 États-Unis 
Lac Quinault Wa à South-Bend Wa (122 km) (Moyenne de 19 km/h très bon car entre Aberdeen et South Bend, de grosses montagnes)
Total 939 km

Départ de Lake Quinault à 9 heures, il fait beau et rapidement, j'enlève une couche.

Forêt pluviale, pruches et cèdres géants, mousse dans les arbres, luxuriante végétation. Beaucoup de camions de billes.


C'est dans la forêt que j'effectue une grande partie du trajet.


À Aberdeen, grosse circulation, ponts levis, maisons modestes.


South Bend, capitale mondiale des huîtres, il y a des grosses usines le long de la mer.





Jour 23 et 24 Jeudi et vendredi le 27 et 28 février 2014 États-Unis 
South-Bend, Washington à Astoria, Orégon (108,49 km)
Total 1047,5 km


Belle journée pour pédaler. Soleil, nuages, soleil.

Aujourd'hui, je passerai dans l'état de l'Orégon !


1 000 km de franchi

Succession de paysages d'océan et de forêts.


Pleins d'oiseaux (car entre South-Bend et Long-Beach, c'est un refuge pour les oiseaux où il est écrit partout qu'il est interdit de chasser les oiseaux), canards, beaucoup de jeunes bernaches en groupe ( j'ai vu un groupe au sol et je pense que la migration débute lentement).


Une personne à Port-Angeles m'a dit que je verrais les oiseaux migrer vers le nord.

En sortant de South-Bend ce matin, j'ai pris en photo un site de récupération de coquilles d'huîtres. J'ai pris une photo d'une coquille grande comme ma main ! Il y avait aussi un amoncellement important de coquilles et une partie mise en "ballots" ( compressées et entourées de filets).


Récupération de coquilles d'huîtres
Immense, les coquilles...


Arrivé à Ilwako à 13:45 heures, je suis allé au bureau d'info touristique. Renseignements sur Cape Disapointment et aussi sur la traversée du pont vers Astoria. 

Petit lunch à même mes sacoches et je file vers Cape Disapointment où se trouve un phare localisé sur le bord de l'océan et aussi, le parc Cape Disapointment. Magnifique endroit. Un musée très prisé sur les explorateurs Lewis et Clark se trouve dans le parc mais à cette période de l'année, il est fermé.


Cape Disapointment se trouve au confluent de la mer et de la rivière Columbia.
Le phare date de 1856 et est le plus vieux de la côte ouest


Je n'ai pas été «désapointé» par Cape Disapointment :-)

J'ai été enchanté par mon tour au bout du bout de l'état de Washington et du coup d'oeil de l'embouchure de la majestueuse rivière Columbia.


Vers 15:30 heures je retourne sur la 101 vers Astoria. Je suis un peu nerveux car pour atteindre Astoria, je dois passer dans un tunnel à Chinook et ensuite pédaler le pont de 6 kilomètres qui enjambe l'embouchure de la rivière Columbia et relie l'état de Washington et Astoria situé en Orégon


À Chinook, un tunnel. Un dispositif permet aux cyclistes d'actionner le clignotant
afin d'avertir les automobilistes qu'un vélo est présent dans le tunnel.
J'avais bien lu dans mon guide Bicycling the Pacific Coast que ce pont est une petite épreuve pour les cyclistes.
De fait, le peu d'espace de manoeuvre et la hauteur vertigineuse du pont font peur.
De nervosité, j'ai fait «débarquer» ma chaîne en plein milieu du pont
Je suis arrivé à Astoria à 17 heures et dès le pont passé, je suis allé prendre un double expresso au Wet Dog Café pour me remettre de cet intense expérience !




À Astoria, je loge à l'hostel Norblad, charmant édifice historique converti en hostel.

Vendredi, achat de mon billet d'autobus pour aller à Portland demain matin. Départ à 8:30 heures.

Il fait un beau soleil aujourd'hui et je peux me promener sans mon Goretex!

Visite des alentours,  le long du port jusqu'au fameux pont et retour sur mes pas. J'ai ainsi pu admirer la rivière Columbia et les immenses navires qui la sillonne.


La rivière Columbia voit défiler de nombreux cargos
Découverte au hasard de ma promenade, cette plaque m'a appris que le grand Clark Gable a débuté sa carrière à Astoria
Le Liberty Theater construit en 1925, de style renaissance italien. Décidément, le fondateur de la ville, M. Astor était séduit par l'art italien. Les fresques de la tour d'Astoria, peinte par un italien souligne ce penchant)



Une découverte surprenante. On peut supposer que de nombreuses
nationalités sont venus coloniser cette partie de l'état.
La maison de John Hobson qui est un de mille pionniers de la grande migration de 1843. Ces convois ont parcouru des milliers de km sur «l'Oregon trail» qui débutait dans l'état du Missouri. Ces courageux pionniers venaient, par leur présence, renforcer la souveraineté des États-Unis non encore établie à cette époque.

J'ai marché jusqu'en haut de la ville pour voir la Tour d'Astoria érigée par le petit fils d'un des principaux artisans de cette ville, M. Astor, propriétaire d'une compagnie de chemin de fer.


La tour d'Astoria nommée en l'honneur de M. Astor un propriétaire de chemin de fer qui a fondé la ville d'Astoria. Les fresques originales sur la tour sont l'oeuvre d'un artiste italien, Pusteria et d'un artiste américain, Liechfield.
La ville d'Astoria, le pont reliant les états de l'Orégon et de Washington, la mer et la rivière Columbia
Du haut de la colonne d'Astoria

Cette tour a été rénovée selon la conception originale qui comprenait des fresques peintes par un artiste italien.



Jour 25 et 26 Samedi le 1er mars et dimanche 2 mars 2014
Astoria à Portland (Orégon), par autobus (0 km)
Total 1047,5 km

Astoria à Portland / Portland à Seaside (et non Oceanside tel qu'indiqué sur le plan) et de Seaside à Depoe Bay

Arrivé à Portland à 11 heures. Froid et pluvieux. Portland est ditué au confluent des rivières Columbia et Willamette. C'est la plus grande ville de l'Orégon et l'une des plus écologiques des États-Unis après Seattle.


Une icône de Portland, sur Pionner square, la sculpture «Allow me» oeuvre de John Seward Johnson Jr.
est tellement vraisemblable que des personnes s'y méprennent
Au détour d'une rue, ce petit détail qui démontre bien l'affection de la ville pour le vélo

Je me rends chez mes hôtes Peter et Linda, Jordan et Philippe. Je n'aurai pas la chance rencontrer Linda car absente pour la fin de semaine.


Peter, Philippe et Jordan, mes gentils hôtes Wasmshowers

Très gentille famille. Après avoir un peu échangé, Peter et Jordan m'amène dans le centre de Portland et nous allons au Bookstore Powell Books, le plus grand magasin indépendant de livres des États-Unis.

Nous marchons dans le centre et allons souper dans un excellent resto avec un menu délicieux et à un prix très raisonnable.


Revenu à la maison, nous discutons de plein-air et de voyages de vélo.

Demain, nous allons au OMSI (Oregon Museum of Sciençe and Industry). Je suis content car c'est moi qui ait suggéré l'idée. De surcroît, l'entrée est seulement à 2$ car il s'y tient un événement spécial. C'est un grand musée où il y a des cinémas Imax et aussi un planétarium et d'autres expositions comme celle sur le cinéma.

Dimanche donc, visite au OMSI, grand musée de l'industrie et de la science. Intéressante visite dans des salles présentant des thèmes scientifiques ou sur l'industrie permettant de faire des petites expériences.

Peter, Jordan et Philippe sont des compagnons intéressés par ces sujets et c'est bien de voir une famille si allumée et pas blasée du tout.




Il s'intéressent aussi aux oiseaux, aux papillons, aux roches et ont beaucoup de livres.

Une fois revenu du OMSI, je prends l'autobus pour aller découvrir le centre-ville plus à fond. J'ai marché dans tous les recoins du centre et le long de la rivière Columbia qui traverse la ville.









Portland est un modèle d'intégration du vélo aux modes de transport de la ville.

Le mobilier urbain est très attrayant à Portland et les installations sont récentes et à la fine pointe de la technologie.


Au centre-ville de Portland, des aires d'attente des trams et autobus attrayants et «full techno».

Bureaux municipaux de la ville de Portland. La sculpture Portlandia, le deuxième plus grand monument en cuivre repoussé
des États-Unis après celui de la statue de la liberté

Portland est surnommée la citée des roses. Le climat favorise la culture des roses et s'y trouve
l'International Rose Test Garden, le plus grand au monde.
Promenade le long de la rivière Columbia, J'aime Portland !

Cette ancienne usine de Ford (qui contient d'imposants ascenseurs qui permettait aux automobiles de passer d'un étage à l'autre lors du montage), est convertie en studios d'artistes. Au moment de ma visite à Portland, c'était portes ouvertes et j'ai ainsi pu voir plusieurs artistes à l'oeuvre. La culture se porte bien à Portland



Jour 27 Lundi le 3 mars 2014 États-Unis  
Portland OR à Seaside OR par autobus
Promenade à Cannon Beach 
(37 kms)
Total 1084 km

Il pleut encore, c'est de saison

Je quitte la famille de Peter et Linda à 7:30 heures afin d'aller prendre l'autobus à Union St ( où se situe la station d'autobus).

Arrivé en après-midi à Seaside, je me suis rendu chez mon hôte Warmshowers, Neil Branson. C'est Ann, sa fille qui m'a accueilli.

Seaside est comme son nom l'indique est située sur l'océan.


Seaside, comme son nom l'indique, juste à coté de l'océan !
Une fois installé j'ai effectué une ballade à Canon Beach au parc Écola, un endroit à voir;





Ce soir, je suis à Seaside chez Neil Branson, un sympathie enseignant à la retraite. On a souper ensemble ainsi que sa fille Ann.


Les explorateurs Lewis et Clark sont encore aujourd'hui une source intarissable d'anecdotes. Ces explorateurs ont traversé les États-Unis d'est en ouest en 1804 et 1805. Ils sont arrivés ici à Seaside. L'expédition comptait un guide canadien français, Toussaint Charbonneau.



Jour 28 Mardi le 4 mars 2014 États-Unis
Seaside OR à Cape Lookout state park (Orégon) (100 km)
Total 1184 km

Parti de Seaside à 9 heures sous un ciel lourd et une fine pluie grise. La température n'est pas froide et c'est très confortable pour rouler à vélo.

C'est la première journée de mon voyage où l'océan pacifique m'est révélé tant de fois. Des points de vue nombreux et spectaculaires me permettent d'admirer cet océan qui se déchaîne en hiver. De grosses vagues se succèdent nombreuses, violentes et viennent se fracasser sur la plage.


Merveilleux Pacifique !


La 101 est inégale. Parfois un accotement de 4 pieds qui soudainement disparaît au profit d'une rampe qui réduit ma marge de manoeuvre. Le pavé aujourd'hui est soudain devenu très rude comparativement à la surface lisse habituelle. Ce pavé fait de gravelle mélangée avec du goudron est difficile à pédaler.

J'ai aussi passé le premier tunnel (sur 2) de l'état d'Orégon. J'ai actionné les clignotants indiquant un cycliste est présent dans le tunnel.


Premier tunnel (sur 2) en Orégon. J'actionne le clignotant afin d'aviser les
automobilistes qu'un vélo est dans le tunnel.

Généralement, l'accotement est très sale. Il faut dire qu'ici c'est encore l'hiver et qu'ils n'ont pas été nettoyés.


Lorsque je suis arrivé à Tillamook je suis arrêté au magasin de l'immense de la fromagerie qui porte le nom de la ville. Je m'y suis procuré du fromage et j'ai mangé une crème glacée délicieuse. Cet endroit est le paradis des produits laitiers.

Je suis ensuite passé au bureau d'information touristique (chambre de commerce) pour prendre des renseignements sur le State Park Cape Lookout. Petite épicerie et j'ai filé vers le parc.

J'étais rendu à 17:30 et j'ai loué une yourte. Pour mon plus grand bonheur je fais un certain genre de camping car ici, les services sanitaires sont regroupés en bloc.

Je suis content de faire enfin la transition vers le camping. Je peux planifier mes prochains jours en Orégon de State park en State park. Si les conditions climatiques ne sont pas bonnes, les State park disposent de Yourtes et même de cabines tout équipées.

Pour mon plus grand bonheur aussi, je suis allé pédaler sur la plage. C'était fantastique d'être sur le bord de l'océan PACIFIQUE !! 



Mon logis pour la nuit. La tempête a brassé la yourte toute la nuit.



Je suis heureux d'être ici !

Jour 29 Mercredi le 5 mars 2014 États-Unis
De Cape Lookout à Depoe Bay (Orégon) (89 km)
Total 1273 kms

Sur la route depuis 1mois.

J'ai passé une nuit mouvementée. Au début de la soirée, j'entendais, de ma yourte louée du State Park Cape Lookout, la rumeur furieuse des vagues du Pacifique. 

C'était une musique bien douce à mes oreilles et je passais dans un état de plus en plus zen.

Un peu plus tard, la pluie a commencée à marteler la toile de la yourte et je basculai dans le monde des rêves, j'usqu'à ce qu'un profond mugissement me tire de ce sommeil si délicieux.

La yourte craquait de partout comme fouettée par des rafales de vent si fortes que j'ai bien cru à quelques reprises que la toile de la yourte céderait. Je n'étais pas intimidé, au contraire, j'aime bien quand les éléments se déchaînent autour de moi.

Je pensais plutôt à ma journée du lendemain s'il fallait que ces conditions climatiques se maintiennent. Avec des vents pareils, j'en serais quitte pour séjourner une journée de plus dans ce petit paradis aux accents de Mongolie. 

Mais l'expérience du cyclotourisme m'a apprise à modérer mes anticipations et à juger de la situation au moment où l'événement se déroule.

Le matin venu, le vent s'était calmé mais la pluie tombait drue. Il faisait doux et j'aime rouler sous la pluie. Elle apaise les bruits et ralenti le rythme des humains. 

Je partis donc sous mon armure de Goretex bien décidé à me rendre à Beverley Beach près de Newport localisé à environ 100 kilomètres de Cape Lookout.

Une fois à Depoe Bay, le vent est soudainement devenu intraitable. Il m'a arrêté sec. Incapable d'avancer.

J'ai quand même fait 89 kms hier sous la pluie battante et c'est quand même une chance que le vent m'ait ordonné de mettre pied à terre ici à Depoe Bay. 

En effet, un peu plus loin, je dois prendre une petite route isolée collée sur l'océan et passer le cap Foulweather ( le nom dit tout ). Si j'avais été à cet endroit sous les rafales de 100 kms à l'heure c'aurait pu être critique.

J'aurais bien aimé me rendre au prochain State Park de Beverley Beach mais je dois me soumettre aux aléas de la température.



De Depoe Bay à Brookings


Jour 30 Jeudi le 6 mars 2014 États-Unis
Depoe Bay (Orégon) (0 km)
Total 1273 km

Je suis à Depoe Bay, petite ville sur le bord du Pacifique. Je m'y suis arrêté malgré moi hier en fin d'après- midi à cause du vent qui me bloquait.

J'ai donc entendu le vent brasser la porte du petit motel où j'ai passé la nuit. Ce matin, ce n'est pas bien mieux mais le vent se calmera au cours de la journée et demain et je pourrai reprendre la route. 

Et consolation, des prévisions de température plus clémentes sont prévues dans les prochains jours.

Aujourd'hui, j'aurai donc le temps d'écrire, de communiquer avec ceux que j'aime, de compléter les mots croisés de la Presse que je n'ai pas eu le temps de faire, de relaxer et finalement de planifier les prochains
kilomètres.

Dans l'après-midi, la température ayant retrouvé un peu de sa bonne-humeur, je suis allé me promener le long d'un sentier aménagé sur le bord des falaises de Depoe Bay. Un spectacle fabuleux. Les vagues en furie se jetaient sur les rochers (photo)... et projetaient des masses d'eau impressionnantes qui franchissaient le haut des falaises.


La tempête m'a retenu à Depoe Bay durant une journée suplémentaire. La mer était en furie !









Jour 31 Vendredi le 7 mars 2014 États-Unis 
De Depoe Bay à Memorial Honeyman State Park (Orégon) (140 km) 
Total 1413 km

Une journée qui en efface bien d'autres !


Ciel partiellement nuageux le matin et soleil par la suite. Une superbe journée.


Pleins de premières aujourd'hui:

  • Je n'ai pas porté mon Gortex et c'est la première fois depuis le début de mon voyage que je l'enlève pour rouler.

  • J'ai vu une magnifique baleine. La migration des baleines grises vers l'Alaska est débutée 
  • J'ai fait un pique-nique ce midi, devant le Pacifique !
  • J'ai rencontré un cyclotouriste se dirigeant vers le nord. Il est parti du Chili et va en Alaska. Il m'a dit que j'étais aussi le premier cycliste qu'il rencontrait depuis le Chili.
  • Je couche en tente pour la première fois depuis mon départ de Vancouver.
Le mauvais temps qui m'a retenu à Depoe Bay m'a au permis de voir les plus beaux points de vue de l'Orégon sous ce soleil radieux.

Toute la journée j'ai roulé le long de la mer et les points de vue magnifiques se succédaient sans relâche. Une des plus belles journées depuis le début de mon voyage.







Newport (Orégon)



Devil's Punch Bowl State Park











Haceta head Lighthouse (un peu au sud de Florence)





Jour 32 Samedi le 8 mars 2014 États-Unis  De Memorial Honeyman State Park ( quelques km au sud de Florence ) à Sunset Beach State Park (Charleston) Orégon (100 km) 
Total 1513 km

Ciel nuageux, quelques gouttes...

Drôle de journée. Le ciel menaçant et les paroles du Ranger du State park où j'ai couché hier soir ( il m'affirmait qu'une tempête allait frapper la côte aujourd'hui ), m'ont fait passer la journée à ne penser qu'à me rendre à ma prochaine étape soit Sunset state park au plus vite espérant avoir une yourte pour passer la nuit au sec.

De fait, j'étais au State Park à 16:30 heures et ce même si j'étais parti à 10 heures ce matin de Memorial Honeyman state park après avoir fait une promenade dans les dunes.


Les dunes du Memorial Honeyman state park.
 Au camping, toute une section réservée aux propriétaires de «dune buggy», quad et cie. Respect, civilité, gentillesse, tous ces propriétaires de véhicules observaient des règles courtoises afin de ne pas déranger les autres campeurs.
Les dunes sont dans une aire protégée et des sections sont délimitées pour les amateurs de véhicules récréatifs.
Les dunes ici sont une particularité et sont même protégés par des réglementations d'accès et de pratiques d'activités. Ces zones sont des parcs régis par l'état. Ainsi, des secteurs bien précis sont désignés pour pratiquer le quad et conduire ces bolides conçus pour rouler sur le sable. Des familles entières 

Bref, une fois arrivé au Sunset State park, pas de yourte de disponible ( je ne réserve jamais à l'avance). Je suis un peu dépité mais j'aurai, comme hier, un terrain à 5$ près des commodités.

Il est tombé un peu de pluie mais j'ai eu (chanceux malgré tout), le temps d'installer ma tente et de souper avant que la pluie reprenne.

Demain, je verrai de quoi il en retourne. Un campeur m'a dit que les prévisions pour la température sont des vents pour ce soir et pour demain, une température semblable à celle d'aujourd'hui, c'est à dire nuages...

J'ai fait une chute juste avant d'arriver à destination. La chaussée trempée et l'inégalité de la chaussée et de l'accotement ont fait glisser ma roue arrière et j'ai perdu l'équilibre. Rien de grave, mon miroir est en éclat et mon coude éraflé.


J'acquerrai un nouveau miroir le plus tôt possible... En cyclotourisme, le miroir n'est pas optionnel à mon avis.



Jour 33 Dimanche le 9 mars 2014 États-Unis 
De Sunset Beach (Charleston) à Port Orford Orégon (84 km) 
Total 1596 kms

Pluie et vents en après-midi. C'était une journée pour faire des kilomètres. Rendu à Port Orford, direction Motel. Mon équipement est mouillé ainsi que ma tente car il a plu toute la nuit et aujourd'hui, pas un rayon de soleil pour exposer la tente et faire sécher.

Demain, je serai à la frontière de la Californie !!



Jour 34 Lundi le 10 mars 2014 États-Unis
De Port-Orford à Harris Beach State Park (Brookings) Orégon (100 km)
Total1696 km 

Pluie le matin en franchissant les montagnes après Port Orford et après beau soleil. Vent dans le dos.
Vues superbes de l'océan.


Entre Port-Orford et Brookings (Orégon)







Rouler le long de la côte de l'Orégon m'a donné la chance de voir de magnifiques paysages. Ici Harris Beach State Park



Je passe en Californie !

Jour 35 Mardi 11 mars 2014 États-Unis
De Harris Beach State park (Brookings) Orégon à 
Elk Prairie State Park ( près de Klamath) Californie (106 km)
Total1802 km


Beau soleil et vent dans le dos.

Je passe en Californie ! Plusieurs montées importantes.

La Californie ouaisss ! J'en rêvais...






La fleur emblématique de la Californie, la «easter lily»

Une superbe forêt d'arbres de 100 mètres de haut et de 5 mètres de diamètre




Malgré le fait que je sois parti à midi de Brookings ( courses oblige), et que j'ai passé 3 montagnes, j'ai fait mon 100 km.

Avant d'arriver au camping du state park, j'ai traversé une forêt de Redwood impressionnante. Des arbres mammouth dont un de 300 pieds de haut et de 17 pieds de diamètre (Elk Prairie State Park)

La lune est super belle ce soir, le ciel est clair et étoiles sont brillantes. Le camping, c'est le pied !


Jour 36 Mercredi le 12 mars 2014 États-Unis
De Elk Prairie State Park ( près de Klamath) à KOA campground (entre Arcata et Eureka) Californie (77 km)
Total 1879 km

Autre belle journée de soleil (environ 18 degrés ) et de vent en poupe. 

La chaleur subite et le soleil ardent me demande une adaptation et demain, je mettrai probablement mes cuissards à manches courtes !

J'ai vu des "Elk" (un peu comme des caribous). Ici, il y a en plein. C'est un bel animal qui a fière allure et de beaux bois.

Je ressens l'ambiance générale et l'attitude californien. Une façon de s'habiller un peu kitch et un peu négligée, beaucoup d'hommes aux cheveux blancs à queue de cheval ou encore sur une Harley, beaucoup de dames aux cheveux gris ou blancs longs et non teints peignés très simplement.

Une façon d'être très décontractée. Les gens s'informent de mon voyage et me raconte leur trip, comme cette dame qui a marché de l'Orégon jusqu'à San-Francisco.

Des situations que l'on ne verrait pas au Québec. Dans un café, la petite fille d'un couple qui court nue comme si c'était pratique courante, beaucoup de jeunes gens à la barbe longue et l'air plus que cool.

Des vieilles autos aussi, les airs de musique, toujours des tounes des années 70 comme Credence Clearwater Rivival, des jeunes assis dans l'herbe devant leur maison qui prennent une bière et te saluent...

Pour la pratique du vélo, ma première impression est que la Californie est plus orientée vers l'utilisation de l'auto. 

Je circule depuis hier surtout sur la Highway 101 qui comparativement à l'Orégon où cette route est secondaire et plus accommodante pour les vélos, est ici devenue pratiquement une autoroute (freeway).

Les vélos y ont accès car il n'y a pas d'autres routes plus secondaires sur la côte. Il y a bien quelques échappatoires de temps à autre que mon guide de voyage m'indique sinon, la 101 est à quatre voies et je jongle avec des entrées sur cette voie rapide où la vitesse limite est à 110 km/ heure.

J'ai d'ailleurs subi un choc lorsque sur cette route, j'ai vu une croix avec un vélo blanc accroché sur celle-ci ainsi que la photo du cycliste, une personne d'environ mon âge qui s'est fait heurté et est décédé là même où je passais.

Bien que je prenne toutes les précautions qui s'imposent pour circuler en sécurité ( j'ai d'ailleurs fait changer mon miroir fracassé cet après-midi), cela donne à réfléchir.


Malgré la route moins accueillante pour mon vélo en cette partie de la Californie, les paysages demeurent magnifiques
Sur la highway 101, là même où je passais... En Californie, certains tronçons
de route ne sont pas accueillants pour les cyclistes


Jour 37Jeudi le 13mars 2014 États-Unis
De KOA campground (entre Arcata et Eureka) à Humboldt Redwood State Park Californie (86 km)
Total1965 km

Très belle température encore aujourd'hui.

J'ai pu m'esquiver de la 101 une bonne partie de la journée et j'en suis bien heureux.


J'ai roulé dans le silence et la tranquillité de la forêt d'arbres géant, ces séquoias qui ont parfois 300 ou 400 ans et dont la taille est incroyable. 



Mon vélo semble une bien petite bébitte à côté de ces arbres magnifiques.






Ce soir, j'ai la chance de dormir dans un State Park situé dans cette forêt magique. Ma tente est plantée entre ces géants. Un tronc juste à côté de mon emplacement est si gros que j'aurais pu y placer ma tente car sa base a été éventrée par un feu de forêt il y a de nombreuses années.

Si les animaux présents dans cette forêt étaient au dimensions des arbres qui la peuple, on aurait des écureuils de la taille des orignaux ! 




Jour 38 Vendredi le 14 mars 2014 États-Unis
De Humboldt Redwood State Park CA à Standish Hickey State Recreation Park (un peu au nord de Legget) Californie (80 km)
Total 2045 km

La plus chaude journée à date, environ 18 degrés.

J'ai porté les manches courtes pour la première fois depuis le début de mon voyage.


Encore aujourd'hui j'ai pu éviter la 101 une partie de la journée. Ce matin, j'ai pu encore une fois rouler dans la forêt de Séquoïas. C'est un spectacle dont on ne se lasse jamais.

J'ai joué au touriste et passé, avec mon vélo, dans la base d'un Séquoïa dont le troc permet le passage d'une petite voiture !


D'accord c'est un cliché... et pourquoi pas !

Dans cette partie de la Californie tout semble différent, les commerces sont des boutiques un peu patentés, les gens ont une dégaine un peu à la James Dean.

Même la nature est différente avec ces forêts de Séquoïa. La mer est devenue soudain calme et décontractée, à l'image des habitants. L'eau des rivières est d'une couleur nouvelle à mes yeux, d'un aqua aux teintes grisâtres.



Demain, je laisserai définitivement la 101 pour la mythique route 1, celle qui longe la côte et réserve des paysages fabuleux et des découvertes.



De Legget à San Francisco (Californie)

Jour 39 Samedi le 15 mars 2014 États-Unis
Standish Hickey State Recreation Park (un peu au nord de Legget à Manchester State Park ( entre Elk et Point Arena) Californie (137 km)
Total 2182 km

Ma plus exigeante journée à date. Mon guide m'indique que je parcours la partie la plus difficile de la côte ouest.

Parti de Legget ce matin j'ai franchi une montagne de 600 mètres ( avec une descente incroyable à l'avenant), pour ensuite retrouver la mer dont je m'étais éloigné depuis quelques jours.

L'océan a mis du temps à se dévoiler car enveloppée dans le brouillard. Ce n'est qu'en après-midi qu'elle s'est enfin montrée partiellement car un épais nuage la recouvrait cachant l'horizon.

De la route, la côte était spectaculaire. La route 1 est étroite et donne du haut des falaises, des vues terrifiantes sur les plages et les rochers tout en bas.



J'ai monté, descendu, tourné toute la journée dans les lacets de la 1 qui n'est pas une route facile et est dépourvue d'accotement.


Cette partie de la Californie est très escarpée, exigeante pour les cyclistes

Ici, le ciel se confond avec la mer
Arrivé à Manchester Bay à 19 heures, j'ai peiné à me réchauffer car le vent venant de la mer était cinglant, mais j'y suis arrivé en prenant une douche improvisée à l'aide de tissus humides ( camping dépourvu de douches) et en me changeant pour revêtir de bons vêtements chauds.

J'ai accepté l'invitation d'un couple charmant accompagné de leurs 2 jeunes enfants à prendre un verre de vin. On a discuté de la région et demeurant dans le coin de San-Francisco, ces derniers m'ont proposés de nombreux endroits intéressants.

Dans le coin, il y a d'excellents producteurs de vin et celui que m'ont fait goûter le couple que j'ai rencontré (Fort Ross provenant de la vallée de Navarro - à peu de distance de Fort Bragg), était excellent.




Jour 40 Dimanche le 16 mars 2014 États-Unis
Manchester State Park ( entre Elk et Point Arena) à Bodega Dunes State Park (Bodega) Californie (118 km)
Total 2300 km

Autre journée exigeante mais quel spectacle ! La route 1 dans le comté de Sonoma longe la côte et donne à voir le Pacifique sous un jour encore plus spectaculaire.






J'ai pédalé pour une bonne partie de la journée à flanc de montagne ayant juste à droite de mes roues une vue plongeante sur des précipices époustouflants. Combiné à une route en forme de montagne russe, c'est tout un thrill !

Des montées abruptes suivies de descentes avec à la base des tournants qui me donnaient parfois le frisson... Les séances techniques de vélo du Yéti m'ont servies. Biens regarder où l'on se dirige afin d'amener le vélo là où on veut. Là où on regarde, c'est là qu'on va ! Tu regardes en bas de la falaise, c'est là que tu vas :0)

Malgré mon attention à me concentrer ( car les autos sont là, courtoises mais sont là quand même...), j'ai roulé  par méguarde sur des réfléchissants ancrés dans le pavé au milieu de la route, ça réveille car ils dépassent de l'asphalte de 1/2 pouce.

Je suis quand même content d'avoir laissé la 101 beaucoup plus lourde en circulation que la 1 qui même si elle ne dispose pas d'accotement, est moins empruntée par les automobilistes.

Dans cette partie de la Californie, le paysage a changé radicalement. Peu de forêt, une végétation aride, sèche, surtout qu'une grande carence en pluie perdure ces dernières années. Les réservoirs d'eau ici sont à un niveau inquiétant.

Je me rapproche de San-Francisco et dès demain j'en serai assez prêt pour la sentir vibrer !




Jour 41 Lundi le 17 mars 2014 États-Unis
Bodega Dunes State Park (Bodega) à Samuel P. Taylor State Park Californie (69 km)
Total 2369 km

Encore très beau aujourd'hui. Dans les 14 degrés durant le jour. Beau temps = vent dans le dos lorsqu'on descend vers le sud sur la côte ouest ! 

Journée assez relaxe, kilométrage réduit et dénivelés pas trop peinants.


Entouré de petites montagnes, que des pâturages, d'immenses ranchs (on se croirait dans la télésérie Dallas), une route de campagne, des "picks ups" de fermiers conduits par des grands chapeaux de "cowboys".


Des vaches, beaucoup et des chevaux aussi. Les ranchs sont juchés sur des monticules au milieu des prairies.



En banlieue de San Francisco, j'ai l'impression d'être dans un décor de la télé-série Dallas

Le «Stat Park» Samuel P. Taylor

Le State Park où je suis est très beau, ma tente est installée près d'une petite rivière et j'ai fait un joli feu de camp. C'est désert, une autre tente plus loin est installée, c'est lundi il faut dire.

Je prépare mon petit séjour à San-Francisco qui est à portée de pédales !




Jour 42 Mardi le 18 mars 2014 États-Unis
Samuel P. Taylor State Park à SanFrancisco Californie (60 km)
Total 2429 km

Une journée incroyable !

Entrer à San-Francisco à vélo n'est pas une mince affaire. En même temps c'est compliqué et facile. Il s'agit d'avoir la bonne information et surtout de rencontrer les bonnes personnes. Tout cela ensemble c'est un peu de la magie et voyager à vélo, voyez vous c'est un peu ça, magique !

Ça vaut bien une explication tout ça. J'ai bien mon guide ( Bicycling the Pacific Coast) qui me dit mille après mille où aller mais ce guide, je ne l'ai pas ouvert devant moi lorsque je roule. 

Ainsi, le matin ou la veille je le consulte et lorsqu'on change d'endroit tous les jours, les noms de chaque étape sont vite oubliées.

La destination est la priorité et des étapes importantes durant le trajet doivent rester ancrées dans ma pauvre mémoire. Parfois je me demande quel jour on est !! Mais, et c'est là où je veux en venir, ce sont souvent les rencontres au fil du voyage qui nous renseigne le plus ou nous guide le mieux.

Il y a deux jours, à Manchester Bay State Park, j'ai rencontré un couple qui m'ont donné une carte des pistes cyclables de la région de San-Francisco (après coup, j'ai constaté que cette carte valait 12$. Quand même !).

Ce gentil couple m'avait aussi indiqué les endroits intéressants où aller et ceux qui étaient à éviter. Quelle générosité !

Aujourd'hui, je me suis arrêté à quelques reprises pour vérifier ma route. À chaque fois, une personne m'a proposé son aide. 

J'ai ainsi cheminé non seulement droit vers ma destination mais j'ai de surcroît, rencontré des personnes intéressantes et qui ont agrémenté mon itinéraire et ma journée.

Bob est un de ces cyclistes qui m'aborde alors que je jonglais avec ma carte afin d'accéder au pont Golden Gate... Je le reconnais, il était à la boutique de vélo où je me suis arrêté cet après-midi. 

Il me propose de traverser le pont avec lui. Ce ne peut être mieux, pour lui c'est de la routine. Il a un vélo fantastique, complètement fabriqué en bois à Portland (Rénovo).

On traverse le pont ensemble en se racontant nos histoires respectives, enfin, que du bonheur partagé et ce grâce au vélo ! Quand je vous parle de magie...

Bref, j'ai accédé à San-Francisco par la route idéale et la plus belle qui donne une vue d'ensemble sur toute la baie et la ville. La température idéale, pas de nuages, pas de brumes (le Golden Gate est le plus souvent enveloppé d'embruns). Et je suis à San-Francisco ! 


San Francisco m'attend...
San-Francisco !!!!

Je l'ai sous les yeux, le fameux Golden Gate





Jour 43 Mercredi le 19 mars 2014 États-Unis
San-Francisco Californie (0 km)
Total 2429 km

La priorité aujourd'hui est de porter mon vélo au "bike shop" afin de faire réparer ma manette de changement de vitesses dont le mécanisme est défectueux. Bonne publicité pour Campagnolo, j'ai acquis cet équipement il y a à peine un an.

La pièce arrivera dans 3 jours d'une boutique vélo de vélo du Minesota par UPS. Obtenir la pièce d'une autre boutique de vélo c'est préférable car si la commande était faite à Campagnolo directement, la compagnie mettrait plus d'une semaine à livrer des pièces... Je fais mes classes dans le domaine de l'équipement relié à ce qu'on appelle le groupe ( dérailleurs et freins)...

Par ailleurs, après cette visite à la boutique de vélo, j'ai fait une intéressante promenade sur la Baie d'ouest en est en longeant l'océan. 

San-Francisco possède des plages sur l'océan directement dans la ville et c'est accessible grâce au réseau de pistes cyclables.


San Francisco dispose de plages directement dans la ville
Un réseau de voies cyclables permettent de parcourir la côte le long de la baie
L'île d' Alcatraz. Je regrette de ne pas l'avoir visité
Une constante ici, des personnes qui s'entraînent, courent, font de l'exercice dans les parcs. Moins de personnes obèses aussi...

La nourriture est excellente et «l'organic» est de offert partout. La chaîne «Whole Food» est un magasin d'alimentation exceptionnel. Rien que des produits de grande qualité et une variété incroyable. On y voit beaucoup de personnes avec leur tapis de yoga sous le bras y faire leurs emplettes. Il ne faut pas manquer d'aller au comptoir du prêt à manger, ça vaut le coup d'oeil et c'est excellent pour les papilles.

Le coût de la vie est élevé mais les gens profitent d'une qualité de vie et d'un environnement exceptionnels.



Jour 44 Jeudi le 20 mars 2014 États-Unis
San-Francisco Californie
Distance: 0 km
À date: 2429 km


Belle journée ensoleillée.

Visite de la ville et de ses hauteurs.


J'ai pris le "cable car" pour aller dans le centre (Union Square).



On ne va pas à San Francisco sans prendre le «cable car» (sous les rails, le câble qui entraîne le wagon)

Union Square, en référence avec les soldats de l'Union (les Nordistes). En plein centre de San Francisco
San Francisco est tout en montées et descentes
Avec de tels dénivelés, vaut mieux stationner de côté pou les autos. À vélo, c'est le festival des mollets.

La pyramide Trans America, un des icônes de la ville



Coit Tower du nom de la bienfaitrice qui l'a fait construire.
De style art-déco, cette tour date de 1933 et a été érigée en honneur aux pompiers de la ville


Bixi façon San Francisco
Le Palace of Fine Arts inspiré de l'architecture grecque et romaine construit
 lors de l'exposition internationale Panama-Pacific en 1915.
Le Palace of Fine Arts s'étend sur une grande étendue.  C'est un havre de paix



À la lime de la ville prés de la baie, dans le parc Lincoln, le musée California Palace of the Legion of Honor.
En mémoire des 3 600 soldats californiens morts en France durant la première guerre.
Ce musée contient 80 oeuvres de Rodin

Un dernier regard sur le Golden Gate
Une équipe de 80 personnes est mobilisée pour l'entretien du pont. Chaque jour, une équipe s'affaire à
réparer et peindre les surfaces qui le requiert. 





En soirée, j'ai visité Hugo le neveu de mon amie Diane qui vit et travaille à San Francisco. Très belle rencontre.




De San Francisco à San Luis Obispo (Californie)

Jour 45 Vendredi le 21 mars 2014 États-Unis 
San-Francisco à Half Moon state beach (Half Moon) Californie (82 km)
Total 2550 km

Ma journée s'est déroulée sous une certaine tension, si je puis dire. La tension sous l'effet de l'attente et de l'incertitude.

C'est aujourd'hui que la boutique de vélo reçoit la pièce commandée du Minesota pour remplacer un de mes changeurs de vitesse.

Je me rends à la boutique pour midi car en principe la commande est livrée par le camion brun de UPS à ces heures.

À pied, j'explore les environs, sur mon chemin je vois deux camions bruns. Ce sont ceux de UPS, garés dans la cour d'un centre d'achat. Je vais voir le conducteur... Il mange son Mc Donald. Je m'excuse de le déranger durant son repas et lui demande s'il a des paquets à livrer à la boutique de vélo.

Effectivement, il en a. C'est déjà ça de bon. Ma pièce est donc probablement l'un de ces paquets. Le monsieur habillé tout en brun me dit que ce sera livré dans une heure et demi... environ. Bon, il est déjà midi trente, ça veut dire que la pièce arrivera au magasin après14 heures.

Mon but est quitter San Francisco aujourd'hui et de faire de la route. Je partirai sans doute assez tard car la réparation prendra au moins une heure sinon deux...

Finalement, je quitte San Francisco vers 16 :30 heures, bien résolu à aller au sud même avec ce départ très tardif. J'étais heureux de rouler. Il faisait beau, la mer, le vent, la griserie... ça me manquait.

Pour faire court, je suis arrivé à Half Moon Bay vers 21 heures non sans avoir manqué l'entrée du camping et pédalé 10 kilos pour y revenir.

Mon repas a été bref et j'ai dormi du sommeil du juste. Rouler la nuit n'est pas intéressant mais j'étais déterminé à me rendre ici ce soir.


Selon mon guide, je dois bénir ce tunnel récemment mis en service. Il permet d'éviter de franchir
 le très exigeant col nommé «Devil's pass». Le tunnel est parfaitement adapté afin de permettre
aux cyclistes de le franchir en toute sécurité. Un large voie leur est réservée.



Jour 46 Samedi le 22 mars 2014 États-Unis 
Half Moon state beach (Half Moon) à New Brighton state beach (Santa Cruz) (101 km)
Total 2651km

Santa Cruz est une ville magnifique mais très touristique. Lovée sur le Pacifique, plusieurs plages sont directement dans la ville et les surfeurs affluent à cet endroit.

C'est d'ailleurs ici à Santa Cruz que le surf a été "importé" si l'on peut dire, par des princes Hawaïens venus étudier dans la région.


Vers Santa Cruz


Une promenade pour les vélos et les piétons longe la mer. La côte à cet endroit est toujours aussi magnifique et comporte des ponts naturels, ces rochers érodé par la mer où les oiseaux se réfugient.







Santa Cruz serait le berceau du surf que des étudiants hawaïens auraient importé ici


Vers la marina se trouve un boulevard avec toutes les attractions touristiques habituelles sauf qu'en plus, ce boulevard longe une immense plage où se trouve un grand nombre de terrains de volley ball. Ils étaient tous occupés lors de mon passage.


Santa Cruz
Le volley ball est très populaire ici

Jour 47 Dimanche le 23 mars 2014 États-Unis 
New Brighton state beach (Santa Cruz) à Vet ́s Mémorial campground (Monterey) (86 km)
Total 2737 km

Une journée assez relaxe vu le nombre limités de kilomètres et les dénivelés peu prononcés.

Cette partie de la côte comporte des dunes et il y a évidemment du sable partout. La végétation est assez désertique mais de jolis fleurs sont en pleine floraison, ce qui donne un cachet spécial au paysage. Parfois, et c'est un des privilèges des cyclistes, exhale de la brise qui souffle, de doux effluves provenant des arbres en floraison.

J'ai parcouru aujourd'hui une piste cyclable d'une qualité inégalée par tout ce que j'ai vu à date. La piste «Monterey coastal» est large comme une rue et l'asphalte est impeccable. Plusieurs piétons et vélos y circulent et il y a de la place pour tout le monde.


Wow ! Quelle piste cyclable. La Monterey coastal. En prime, le décor sublime
En pleine floraison !
On doit parfois dégager la piste du sable qui s'y accumule. C'est quand même mieux que de pelleter de la neige :-)

Monterey est une très jolie ville bien que très touristique. Les infrastructures urbaines mettent en valeur ce joyau de la côte californienne et des touristes du monde entier affluent ici surtout durant les mois d'été.

Le parc où je campe est situé sur les hauteurs de la ville et la pente pour y monter est très exigeante. Aussitôt arrivé à Monterey je m'y suis dirigé me disant que je ferais mes courses après m'y être installé.

Je gravissais la pente menant au camping et regrettait déjà ma décision m'imaginant remonter cette montagne une deuxième fois un peu plus tard. En fin de journée, avec la fatigue parfois accumulée, les kilomètres extras ne sont pas toujours bienvenus.

Redescendu pour faire mes courses, je suis revenu un plutôt frustré car je voulais en profiter pour aller au café et utiliser le Wi-Fi. Il s'est avéré que le sacré Wi-Fi n'était pas accessible et que je n'ai que perdu mon temps et payé un café dont je n'avais même pas envie.

Je n'avais plus qu'une envie, prendre une bonne douche, souper et dormir.

J'ai donc remonté la côte vers le camping avec l'élan du dépit et de la tristesse car je m'ennuie de mes proches aujourd'hui et j'aurais bien aimé leur expédier des petits x.

La journée de demain sera l'occasion de visiter Monterey et ses attractions dont la balade du «17 milles drive» dont toutes les personnes que j'ai rencontrées m'ont parlées. Et, de trouver un Wi-Fi qui fonctionne !!

Monterey est de toute beauté. L'aménagement du bord de mer est très soigné
et fonctionnel pour les vélos et les piétons.





Jour 48 Lundi le 24 mars 2014 États-Unis
Vet ́s Mémorial campground (Monterey) Californie (84 km)
Total 2821 km

Le camping de Monterey est situé tout d'une importante école navale. Le matin à 7 heures sonne la trompette pour le réveil des soldats (ou futurs soldats). De même, le soir à 22 heures sonne la trompette pour le repos du guerrier. On l'entend très distinctement du camping. J'entends aussi les futurs combattants, crier à l'unisson lors de leur entraînement.

Courses ce matin... Passage au bureau de tourisme pour prendre des infos sur la «17 miles drive» et pour obtenir une adresse pour acheter des bonbonnes de gaz.

Petit pique-nique sur le bord de la marina de Monterey qui accueille un nombre impressionnants de bateaux.

Visite à la librairie où j'aurai un Wi Fi qui fonctionne et aussi des prises électriques pour recharger mes appareils.

Il fait encore une température de rêve. Un fond d'air frais mais du soleil et un ciel clair.Je pars pour ma visite de Monterey sur la piste cyclable qui longe la mer. 

C'est un paysage exceptionnel, des rochers, les vagues, les lions de mers qui ne cesse d'argumenter entre eux. D'ailleurs, dans la nuit je les entends du camping où je suis.


Sur ces rochers, des centaines de lions de mer. Dans la nuit, je les entends rugir.
Monterey est une des haltes des papillons Monarch. Malheureusement, il ne sont plus là car leur migration est terminée en cette période de l'année.

La «17 miles drive» m'a plu pour la partie située le long de la mer. C'est vraiment fabuleux comme endroit. Une grande partie des routes du parc comporte des côtes avec un bon dénivelé et je n'avais pas besoin de ça aujourd'hui. 

Cet endroit fait surtout le bonheur des golfeurs car c'est là que se situe les fameux golfs de Pebble Beach. C'est quelque chose ! Des verts en quantité impressionnantes. Il y a au moins 5 immenses terrains de golf. Je comprends pourquoi cet endroit est réputé mondialement.


Une bien petite partie de Pebble's Beach et de ces multiples terrains de golf réputés mondialement.

Monterey est aussi le berceau des récits de John Steinbech, le fameux écrivain. Il a écrit des romans très populaires dont celui qui a inspiré le film "Les raisins de la colère". Un film que j'ai adoré et qui mérite d'être vu au moins une fois dans une vie car empreint d'une humanité poignante.

Revenu en fin d'après-midi, j'ai arpenté l'artère Cannery Row (nommé en l'honneur de John Steinbeich qui a intitulé ainsi un de ces romans) qui hébergeait, dans les années 40-50, des usines où les sardines et poissons étaient mis en conserve par des femmes seulement. 


 Cannery Row, secteur manufacturier (où des femmes mettaient en boîtes les sardines et poissons),
de Monterey dans les années 40 et 50 a inspiré le romancier John Steinbeck. 
Enfin, j'ai pris mon souper au resto et là il y avait Bill, un dentiste très volubile qui m'a payé une bière et m'a donné des informations intéressantes sur la route qu'il me reste à pédaler jusqu'à San Diego.

Demain, le Big Sur, si réputé pour ses paysages. La journée s'annonce cependant exigeante, la nature a laissé peu de place pour les routes à cet endroit très escarpé.



Jour 49 Mardi le 25 mars 2014 États-Unis 
Vet's Mémorial campground (Monterey) à Kirk Creek campground ( près de Lucia) Californie (100 km)
Total 2921 km

Superbe journée. Je me suis levé bien en forme ce matin.

Le Big Sur ne se pédale pas facilement mais cette côte est d'une beauté indicible. Zone protégée, elle est sauvage et la nature donne à voir des paysages à couper le souffle.


Le Big Sur, je rêvais de voir cet endroit unique et je n'ai pas été déçu
Le relief si particulier du Big Sur est dû aux mouvements des plaques tectoniques qui ont
bouleversé cette partie de la côte de la Californie.
Pour le cycliste, c'est exigeant mais les paysages sont époustouflants
Pour le cycliste, la route est étroite et d'un côté c'est la montagne escarpée qui menace de glisser à maints endroits (des affiches nous en avertisse), et de l'autre, le gouffre vers la mer tout en bas. J'avais d'ailleurs à certains endroits des vues plongeantes (et un peu terrifiantes), vers l'eau bouillonnante qui frappe les rochers.





Sérénité, calme, volupté

Les flancs escarpés de la route font l'objet d'une surveillance constante car des glissements
de terrain surviennent régulièrement


Point besoin n'est de commenter, vous avez tout compris !

Pour les dénivelés, le Big Sur attend le cycliste. Rien qu'aujourd'hui, j'ai grimpé (et descendu) plusieurs centaines de mètres.

Le Big Sur est d'une grande beauté mais est aussi le refuge de plusieurs espèces protégées. Des animaux marin en grande quantité et aussi des oiseaux de proie. Ces derniers d'ailleurs m'ont accompagné tout au cours de la journée et c'est une des choses que j'adore dans la pratique du vélo.


Priorité aux sangliers...

Du fait que des falaises bordent la route et la mer ces oiseaux volent et tournoient à la hauteur de la route. 

Ainsi, je pouvais voir très distinctement le dessous de leurs ailes qui comportaient des plumes blanches.

Ce soir je suis dans un site de camping incroyable. C'est le premier emplacement parmi les campings que j'ai fait jusqu'à maintenant qui donne directement sur la mer. Habituellement, je mets des bouchons dans les oreilles mais pas ce soir. J'écoute les vagues se fracasser sur la falaise où est plantée ma tente. 


Kirk Creek campground, Big Sur, Lucia Ca. Au delà du gazon, c'est la falaise et les vagues viennent
s'y briser et c'est à ce son si doux que je me suis endormi

Jour 50 Mercredi le 26 mars 2014 États-Unis
Kirk Creek campground ( près de Lucia) à San Luis Opispo (Californie) (126 km)
Total 3047 km

Journée difficile, la forme n'y était pas.

Il a plu la nuit dernière et aujourd'hui j'ai subi averses après averses. J'ai poussé les pédales un peu plus car je savais qu'il y avait un hostel à San Luis Obispo et c'est là que je voulais me rendre.

Je suis arrivé à San Luis Obispo exténué mais j'ai pu récupérer rapidement. Lessive, repas plus complet (salade de pâtes, morue fraîche, carottes vapeur, riz, pain, tomates, dessert), dodo de bonne heure. 

Je me suis donné l'option de demeurer à cet endroit un jour de plus si je me sentais fatigué le lendemain matin.Je dors et je verrai la suite demain...

N'empêche que j'ai encore pédalé le long du Big Sur et cela, c'est un privilège. C'est un des plus beaux endroits des États-Unis.

J'ai encore vu une côte magnifique avec des airs sauvages. Au détour d'un des nombreuses courbes, baillaient sur la plage, des éléphants de mer. Certains pèsent 700 kilos.



Paresseux va...

Ces vautours, je les ai vus dans un documentaire de National Geographic sur le Big Sur mais là, je les vois de mes yeux. Ils ont été réintroduits dans cet environnement unique et sont protégés




Je n'oublierai jamais le Big Sur.

Aujourd'hui, je suis passé de la partie centrale de la Californie à la partie du sud. Et subitement, tout change.
On se croirait en Espagne. Les toits de tuiles rouge, l'architecture, couleurs pastel, les arches devant les maisons, tous les noms de commerce sont en espagnol.


J'ai vu mes premiers cactus nommés "sand dollar", et de plus en plus de palmiers, je suis vraiment dans la partie sud de la Californie.

Signe que je suis vraiment au sud des États-Unis, des plantes de zones désertiques sont présentes.
L'influence espagnole est bien présente ici, je viens de passer
de la Californie centrale à la Californie du sud

San Luis Obispo à San Diego

Jour 51Jeudi le 27 mars 2014 États-Unis 
San Luis Opispo ( CA) à River Park campground Lompoc (Californie) (93 km)
Total 3141 km


Une journée paradisiaque !

Je me suis levé en super forme et me suis fait un super petit déjeuner (oeufs, rôties, tomates, fromage, quatre crêpes, sirop et beurre et café).

Il faisait beau et j'étais fin prêt à faire de la route.

Franchement, ma tente, mon petit cocon et ma tranquillité me manquait. Tous étaient sympathiques à l'hostel mais ça ne me tentait pas d'échanger.

J'ai donc pris la route et j'ai roulé dans un environnement que j'apprécie particulièrement, la campagne. Dans cette partie de la Californie, la côte n'est pas accessible car une immense base de l'armée s'y trouve. On est donc poussé dans les terres, ce qui amène à des découvertes impressionnantes.

Un des plus grands greniers alimentaires des États-Unis (et du monde) sous mes yeux, de chaque côté de la route, des immenses serres, des usines gigantesques pour congeler et conserver toutes ce fruits et légumes. Des camions qui expédient toutes ces denrées. Une véritable corne d'abondance...

La sécheresse, connaît pas, tout est irrigué. Chaque rang de légume ou de fruit a son système d'arrosage. Par les imposantes tuyauteries, on devine des puits présents à "tout bout de champ"

Le tout récolté par de la main-d'oeuvre mexicaine qui ne parle pas un mot d'anglais. J'ai pu pratiquer mon espagnol !

Pour ce qui est du bio, on repassera. Je n'aurais jamais osé toucher une de ces belles grosses fraises juteuses qui s'offraient à moi tout au long de la journée. Le réservoir d'acide sulfurique clairement identifié en bordure du champ a coupé ma faim sur le "champ".

J'ai aussi eu le plaisir de rouler le long de vignobles et c'est toujours un spectacle saisissant de voir alignés les vignes dans des vallons.


Plein de vignobles... j'ai acheté une bouteille de vin de la région


Ça m'a donné l'idée de m'acheter une bonne bouteille. Depuis l'état de Washington que je vois des annonces de vignobles et que je ne peux y accéder ( voyager à vélo comporte certains inconvénients, s'il faut faire un détour de 30 kilomètres pour déguster du vin et voir un vignoble, je renonce... Enfin moi...).

Je suis finalement arrivé à Lompoc, petite ville très commerciale mais qui comporte un camping municipal.

Rudimentaire, il faut dire mais très honnête. J'ai pu y prendre une bonne douche et y installer ma tente pour 5$.

Je suis vraiment changé de région car ici, on m'avertit que les serpents à sonnette et les lions de montagne peuvent se manifester... Ça change des ours et des ratons laveurs.


À l'entrée du camping... lions de montagnes et serpents à sonnette ! J'y ai regardé à deux fois avant
d'entrer dans mon sac de couchage.

Et, mine de rien, j'ai franchi les 3000 kilos hier !



Jour 52 Vendredi le 28 mars 2014 États-Unis
River Park campground Lompoc CA à Santa Barbara (Californie) (99 km)
Total 3240 km

Lompoc est situé dans les plaines et lorsqu'on campe, la plaine, ça veut dire froid car la rosée tombe et de fait, ce matin, tout baignait dans un léger brouillard. J'ai dû aussi revêtir une pelure supplémentaire durant la nuit.
Le soleil a vite pris sa place et c'est sous un 20 degrés que j'ai pédalé.

Pour une bonne partie de la journée, la route 1 m'a garanti la tranquillité. La 101 a cependant été ma route cet après-midi et ça veut dire circulation dense et assourdissante. Dans cette situation, je mets un bouchon dans mon oreille gauche, celle qui subit le plus le bruit de la circulation.

La 101 longe cependant la mer dans cette région et cela m'a permis d'observer de belles baleines grises qui soufflaient ainsi que des dauphins.

Cette route m'a encore une fois remué les sens. À Santa Barbara, une affiche indiquait que les vélos devaient prendre la prochaine sortie. J'ai baissé la tête un moment et j'ai manqué l'affiche. J'ai cependant rapidement vu que ça clochait. L'accotement était fermée par des blocs (en construction), la circulation était infernale, un camionneur m'a crié quelque chose. Je n'ai pas compris mais je suis certain que ce n'était pas "je t'aime".

Je pédalais vers la prochaine sortie avec frénésie et un gentil camionneur me protégeait gardant ses distances et faisant clignoter ses feux d'urgence. 

L'accotement est revenue et une voix s'est élevée derrière moi... Le policier m'a demandé de m'arrêter à l'aide de son haut parleur. Je m'attendais à recevoir des remontrances et possiblement une contravention. J'étais sincèrement désolé de la situation.

Le policier m'a assuré qu'il ne désirait qu'une chose, assurer mon intégrité et m'a donné les indications pour prendre une voie sécuritaire, une fois sorti de ce capharnaüm. Il m'a même suivi jusqu'à la sortie.

Santa Barbara, animée, toute de couleur pastel, il y fait toujours beau, entre le Pacifique et les montagnes. Très belle ville.

Les découvreurs espagnols ont laissé leur empreinte dans le sud de la Californie. Tout est en espagnol et les restos et la main d'oeuvre sont en majorité mexicains.



Santa Barbara, tout en beauté et en pastel. 
Détail du portique de l'hôtel de ville



Ici, un café où l'on peint en prenant son café


Voie cyclable, plage, palmiers, c'est beau la vie !


Jour 53 Samedi le 29 mars 2014 États-Unis
Santa Barbara à Sycamore Cove and Canyon (Point Mugu) (Californie) (102 km)
Total 3341 km


Ce matin, petit tour dans la belle Santa Barbara. C'était plus tranquille ce matin qu'hier soir où une faune composée d'étudiants en "spring break" mêlée aux clients des "happy hour" avaient envahi le centre pour prendre un verre, manger au resto et relaxer.

J'ai quitté Santa Barbara vers 10 heures pour me diriger vers Ventura, une destination qui enflamme mon imagination depuis tant d'années. La raison de cette excitation remonte à l'époque où j'étais en secondaire V.
La mère d'une étudiante de ma classe m'avait pris sur le pouce ( à cette époque on faisait beaucoup de pouce pour voyager).

Elle vivait a Ventura et j'entends encore ses mots tomber dans mes oreilles lorsqu'elle me parlait de Ventura. Ça m'avait beaucoup impressionné.

Aujourd'hui, j'ai vécu la découverte de Ventura comme une rencontre de laquelle on s'attend à être séduit mais qui sans laisser indifférent ne bouleverse rien non plus.

C'est une coquette petite ville, pleine de surfeurs, le bord de mer est fabuleux, tout est impeccable, lisse et beau. Je suis resté une heure et je suis parti tel un prétendant un peu déçu auprès d'une belle trop idéalisée.


Ventura qui enflammait mon imagination depuis plus de 40 ans. 
La suite de ma route d'aujourd'hui est assez morne. Une énorme base navale a une emprise sur la côte au sud de Ventura et ce sur plusieurs dizaines de kilomètres.

Pas de dénivelés importants et un vent dans le dos. 100 kilomètres fait avec une moyenne de 20 kms/heure, c'est vite fait.

Une fois dans le compté de Santa Monica, j'ai retrouvé le bord de mer et les montagnes (réputées pour leur canyons et leur beauté).

J'ai vu un phénomène unique, sur des dizaines de kilomètres le long de la mer s'alignent les uns après les autres, les motorisés de tout genre et les "campers". La plupart des surfeurs, ils sont installés avec un équipement impressionnant. BBQ, cuisine presque complète et tout le train train.


Sur des dizaines de km, des motorisés et des campers équipés comme s'ils
s'y étaient installés pour la vie, drapeaux inclus
Encore une fois, j'ai la chance d'être installé dans un endroit unique au monde. Le Point Mugu state park comporte des montagnes sur laquelle sont perchés des laboratoires, télescopes géants et observatoires de l'espace. Et le camping est juste en bas de cet endroit...

Je me lèverai cette nuit pour regarder les étoiles. Les mêmes que ces grands télescopes observent.



Jour 54 Dimanche le 30 mars 2014 États-Unis
Sycamore Cove and Canyon (Point Mugu) à
Dohenni State Beach (Dana Point - au sud de Laguna beach) (Californie) (166 km)
Total 3507 km

Grosse journée. Pédaler plus de 160 kilos dans une journée demande de la préparation. Pour aujourd'hui, le défi était double. Physique, à cause de la distance et mental à cause de l'itinéraire qui comportait une complexe configuration de la route à suivre.

La route comportait en outre plusieurs kilomètres parmi une circulation parfois dense et perpétuellement bruyante.

La préparation a débutée hier soir. Couché tôt, levé tôt (6 heures). Départ à 8 heures. Aujourd'hui, c'est dimanche et c'est en ma faveur. S'il y a de la construction sur la route, les travailleurs ne sont pas à l'oeuvre. 

Les transporteurs lourds sont au repos aussi, moins de camions sur la route, c'est bon pour le cycliste.

Le départ à 8 heures assure au moins 2 heures de tranquillité avant que les gens sortent sur la route. L'horaire des repas et collations est important pour garder l'énergie tout au long du trajet.

Un imprévu en ma faveur, le vent. Il était fort et dans mon dos. Sur 166 kilos, j'ai fait du 22,2 kilos/ heure. C'est très bien considérant le vélo chargé.

Pour ne pas avoir à continuellement arrêter pour consulter mon guide, j'écrivais, pour les parties du trajet comportant plusieurs détails - virages à telle rue, à gauche, à droite - sur une feuille les indications et plaçais la feuille sous mes yeux sur mon sac de guidon.

Je n'en ai pas moins vu des choses intéressantes. Ce matin, les dauphins m'ont salué de leur nageoire dorsale et la mer était magnifique sous le soleil.

J'ai roulé sur des pistes cyclables sur des plages durant environ 20 ou 30 kilomètres.

Malibu est très ordinaire et la frange de Los Angeles ordinaire. L'attrait ici, c'est l'océan, le surf.






La partie de la côte que j'ai roulé aujourd'hui est habité et les attraits naturels sont à peu près absents sauf la plage et même la plage a de grands parkings.

San Diego est à portée des roues de mon vélo...



Jour 55 Lundi le 31 mars 2014 États-Unis
Dohenni State Beach (Dana Point - au sud de Laguna beach) à 
San Elijo State Beach ( près de Encenitas) (Californie) (77 km)
Total 3584 km

Mon guide l'a bien décrit, rouler à vélo le sud de la Californie est pour ceux qui sont bien décidés et qui sont habitués à rouler en ville.

Le peuplement de la côte sud-californienne a poussé la construction d'habitations et des routes jusqu'à la limite. Les plages font partie du milieu urbain mais l'intégration n'est pas toujours heureuse.

Hier j'étais dans un camping où n'étais-ce de mes bouchons dans les oreilles, je n'aurais peut-être pas aussi bien dormi. Le parc était coincé entre la mer et la ville. Une voie ferrée sur laquelle passe jour et nuit des convois de voyageurs longeait le parc. Le bruit de la circulation est présent tout le temps.

Ce matin j'ai fuis l'endroit en me disant que ce soir je serais dans la nature. Eh bien non, les mêmes trains passent toujours aux mêmes fréquence mais en plus, il sifflent vis à vis le camping.

La mer cependant ne perd jamais de son attrait et j'aime mieux être près d'elle que dans un motel dans une quartier commercial. Je m'accommode des petits inconvénients qui entourent ma petite maison de nylon.

Petite journée aujourd'hui avec 77 kilos le long de la côte mais presque toujours à traverser des villes avec les autos. J'ai fait un arrêt à la librairie de Seaside afin de faire recharger les piles de mes équipements et accéder au Wi-Fi.

Mais le clou de la journée est la traversée du Camp de Pendelton ! Je n'aurais pas pensé qu'une telle chose existait...


En traversant le camp Pendleton j'ai pu constater l'importance des bases militaires
américaines et ce n'est qu'un exemple. Sur ma route, j'en ai vu plusieurs encore plus imposantes
Ce camp appartient au Corps de Marine des États-Unis et il est immense. Une route la traverse et est accessible aux cyclistes. Mais le camp peut fermer la route n'importe quand et les cyclistes qui y pénètre doivent passer une guérite et présenter une pièce d'identité. 

Le gardien armé scrutait mon passeport, l'élevait à la hauteur de ma figure et m'analysait le faciès.

Vous pouvez passer... Ouf, merci, sinon j'en étais quitte pour emprunter ce maudit freeway. On doit suivre les règles, pas une orteil en dehors de la route. Ça peut mener à l'arrestation.

Sur cette base, des installations d'une ampleur qui m'ont soufflé. Des petites villes avec tous les services. Un système de transport, un gros hôpital et même un Mc Do !

Je me suis retenu d'en parler pour l'effet de surprise mais, demain, j'entrerai à San Diego ! J'aurai mis un peu moins que 2 mois à faire le trajet.

J'attend quand même d'avoir atteint cette importante étape avant de célébrer ! Mais il ne reste que quelques heures....


San Elijo State Beach


Vu, cette annonce de propriété à vendre. En US $, naturellement !



Jour 56 Du Mardi le 1er avril au dimanche 5 avril 2014 États-Unis 
San Elijo State Beach (près de Encenitas) à San Diego (Californie) (54 km)
Total 3634 km

Journée spéciale, je suis à San Diego !

Après 56 jours à pédaler sous toutes les conditions climatiques et avoir admiré tout cette magnifique côte, me voilà à la frontière du Mexique.

Il a plu la nuit dernière mais le ciel s'est rapidement dégagé ce matin et c'est un sous un beau soleil que j'entre dans San Diego.

À vélo, la ville qu'on approche se laisse désirer. Je l'approche doucement, le temps de m'orienter et de chercher la meilleure façon de l'aborder.


Ma première halte à San Diego. Visite de l'aquarium

Lorsque je vous dis qu'à vélo on entre presque toujours dans les grandes villes par la plus belle route !
J'ai le temps d'apprécier ses plus belles facettes. J'ai aussi le temps de voir les plus beaux détails.

À San Diego, je suis arrivé par le port, un des plus beaux endroits de la ville. Un énorme paquebot y est accosté et le musée maritime expose des bateaux admirables. Le navire de guerre USS Midway y est aussi, impressionnant.


Je visiterai, dans les prochains jours cette belle ville aux accents espagnole. 




Cette partie du port est un musée en plein air



Le fameux et imposant USS Midway
Des visites sont organisées sur le USS Midway 
Un avion va décoller du bateau ! C'tune blague...
Au loin, le «Coronado Bridge» qui enjambe la baie

Une des oeuvres de la série «Unconditionnel» de John Seward Johnson Jr., inspirée de la photographie de Victor Jorgenson «Kissing the war goodbye». John Seward Johnson Jr a créé plusieurs oeuvres de cet ampleur. Dans ce même blog, la sculpture «Allow me» sur Pionner square à Portland est une de ses oeuvres.
D'immenses bateaux de croisière y accostent.

L'architecture est, je dirais branchée dans le centre avec un mélange d'édifices en hauteur classiques et de condos au style contemporain aux couleurs plutôt sable.





De plus, des édifices comme le centre des conventions et le stade sont d'un style plus avant-gardiste.


Le quartier «Gaz lamp quarter» très fréquenté pour ses restos et ses bars.
C'est ici que tous se retrouvent après un match au stade qui est à deux pas
Les transports en commun sont très efficients à San Diego



Le zoo de San Diego
Il faut visiter le zoo de San Diego. Son aménagement constitue un bain de nature dans cette grande ville.
Selon Pierre Gingras de La Presse, ce zoo a été un précurseur en hébergeant les
animaux non dans des cages mais dans un habitat plus naturel
Ce bronze (Mbongo statue), en souvenir du gorille Mbongo. Capturé au Congo Belge en 1930
puis donné au zoo de San Diego en 1931, Mbongo est décédé en 1942
Le zoo s'étend sur un domaine verdoyant de 40 hectares


Le parc Balboa
Un vaste parc. Nature, musées, ancien site de grandes expositions internationales 
Le parc Balboa crée en 1835 en fait l'un des plus vieux des États-Unis.
Il a été nommé ainsi en l'honneur de l'explorateur Vasco Nunez de Balboa
Le parc a été le site de deux grandes expositions touchant la Californie et le Panama

Un détail d'une des fontaines du parc 

Le musée de l'Homme. Le style architectural colonial-espagnol est en fait un mélange de
plusieurs style comme le rococo, le baroque et le gothique
Le parc Balboa regroupe plusieurs musées et pavillons. Ici, L'entrée du jardin botanique

David Charles Collier, l'homme derrière l'ensemble de l'oeuvre des deux
grandes expositions qui eurent lieu au parc Balboa
Une des sculptures extérieures du parc Balboa


Une courte incursion à Tijuana, Mexique
San Diego est située en bordure de la frontière avec le Mexique. 
J'y ai fait une courte incursion à Tijuana.

J'y suis ! De San Diego, un tram fait le trajet vers Tijuana. Traverser la frontière vers le Mexique est simple



Ici est pratiqué le Jai Alai. Un des sports le plus rapide au monde. Les joueurs font rebondir une balle sur un mur de granite tentant de déjouer l'opposant qui doit l'attraper.  Le panier est fait de roseaux provenant des Pyrénées
prolongeant un gant de cuir introduit jusqu'au poignet.

Le poste frontalier reliant Tijuana et San Diego est un des plus achalandés au monde.
Moi qui étais à pied ai attendu deux heures debout dans la file avant de pouvoir retourner aux États-Unis


Destination Louisiane
Ici, débute pour moi la seconde partie de mon voyage. Je me dirige vers l'est jusqu'en Louisiane.
J'y retrouverai mon amie Lise, une québécoise qui enseigne le français et qui me présentera à ses élèves




Jour 61 Dimanche le 6 avril 2014 États-Unis
San Diego à Jacumba Hot Springs (Californie) (118 km)
Total 3752 km

Après quelques jours de repos à San Diego, je suis heureux de remonter sur mon vélo. Le soleil brille et j'ai hâte de voir plus loin. Comme tout voyageur, même si j'ai parfois l'impression de voir le plus beau, la curiosité et l'intérêt de découvrir me pousse à explorer toujours plus loin.

Non loin de San Diego et par hasard, je suis mêlé à une sortie cyclosportive. Je côtoie soudainement des dizaine de cyclistes de route qui effectuent une sortie et cela me vaut plusieurs questions de cyclistes qui font une bout de route à mes côtés. C'était sympathique d'échanger avec d'autres amateurs de vélo.

En ce dimanche matin, la circulation est au ralenti et je peux pleinement profiter du paysage désertique et du relief montagneux de cette région de la Californie. D'ailleurs, le trajet vers Jacumba Hot Springs sera une montée qui durera toute la journée.

Mon trajet vers Jacumba Hot Springs se traduira par un mot : montée.
Montée...

J'aime cet environnement désertique
Dans les prochains jours je côtoierai le mur à la frontière du Mexique
ainsi que l'important dispositif des gardes frontières. 

Sur ma route, je croise la petite ville de Campo. C'est à cet endroit que débute la fameuse Pacific Crest Trail qui traverse les États-Unis du nord au sud et aboutit au Canada. Non, je n'ai pas vu Reese Whiterspoon.. le film est sorti plus tard.

Campo, d'où part la Pacific Crest Trail
Une des balises de la PCT. Non je n'ai pas vu Reese Witherspoon !!

Jacumba Hot Springs est une station thermale, très modeste car ici on est tout au bout de la Californie, collé sur la frontière mexicaine et ce n'est pas une destination touristique. Ce n'en n'est pas moins une destination sympathique.

L'entrée du parc municipal accueille gratuitement les campeurs. Nous sommes au pays du serpent à sonnette
Le gardien m'a assuré que cette année, on en a pas encore vu dans le parc. Rassurant !
Le parc dispose d'un bloc sanitaire sans douches cependant. Le gardien y est présent 24/24.
Durant la nuit, je me suis éveillé complètement gelé. J'avais oublié que toute la journée j'avais pris de l'altitude en venant ici.


Jour 62 Lundi le 7 avril 2014 États-Unis
Jacumba Hot Springs à Colexico (Californie) (80) km
Total 3832 km

Je suis parti de Jacumba en saluant le sympathique gardien qui m'a dit «bring lord with you !» Je l'ai remercié mais me suis aussi passé la réflexion que j'avais déjà assez de bagages à traîner sans ajouter Dieu à ma charge !

Vers Colexico. Dans ce secteur, l'établissement de la frontière à occasionné une curiosité dans la toponymie des lieux. Deux villes ont été nommées en empruntant une partie des mots Mexique et Californie. Au nord de la frontière on a nommé Colexico la ville où je me rends. Juste au sud de la frontière, du côté du Mexique on a nommé Mexicali l'autre ville touchée par l'établissement du tracé  de la frontière.



La végétation est très peu présente ici.

Le désert de Yuha est situé dans l'Imperial Valley et est traversé depuis des siècles,
notamment par les tribus d'amériendiens pour aller vers San Diego
La traversée du désert donne l'occasion d'écouter le silence... et de boire beaucoup d'eau !



Jour 63 Mardi le 8 avril 2014 États-Unis
Colexico (Californie) à Yuma (Arizona) (160 km)Total 3992 km

Je passe en Arizona !





Yuma est une ville spéciale. Tout d'abord, ici il fait chaud et selon le Guinnes, c'est la ville la plus ensoleillée de la planète. Elle a aussi une histoire particulière car même si reculée tout au sud du pays, Yuma était entouré de tribus d'amérindiens et un important centre de douanes, de télégraphe et un énorme dépôt de l'armée. Ce dépôt de l'armée fournissait de l'équipement et des mules aux forts situés dans les états autour.

Yuma est traversée par la rivière Colorado qui a joué et joue encore un rôle clef dans le développement et la subsistance de la région car il la fournissait et de même de nos jours, en eau portable. 

Pour en savoir plus, je suis allé visiter le Yuma Quartermaster Depot State Historic Park. On y présente comment on a réalisé, dans les années 1900, un système d'alimentation pour l'eau en construisant un énorme siphon sous le Colorado. Ce système sert encore aujourd'hui.

Une ancienne prison est aujourd'hui un musée. Yuma malgré sa modernité a encore des relents de Western et je ne puis m'empêcher de me sentir comme dans le film «3 h10 pour Yuma» film de James Mangold tourné en 2007  avec Russel Crowe. Le film nous tient en haleine lorsque le fermier décide envers et contre tous d'assurer le transport par train (celui de 3 h 10), d'un criminel vers une cour.


Le pont de Yuma qui traverse le Colorado

Jour 64 Mercredi le 9 avril 2014 États-Unis
De Yuma Arizona à Gila Bend (Arizona) (198 km)
Total 4190 km

Je suis en Arizona, je dois m'adapter à la chaleur d'une part et la région où je suis est le pays du VR ou "Motor Home" . Je n'ai vu que des campings dédiés au VR depuis mon arrivée en Arizona hier.

J'ai repris la route ce matin sur la «old HWY 80 », pour sortir de Yuma. Pas d'accotement sinon de temps à autre une bande très abimée. J'y ferai 25 kilomètres avant d'entrer sur le "freeway" I 8. Les vélos sont permis, l'accotement large mais la circulation dense.

Le fait que je côtoie les camions et autos rend la promenade moins bucolique mais c'est relativement sécuritaire (plus qu'une route secondaire sans accotement), rapide et direct.


La «freeway I 80» Achalandée, bruyante mais relativement sécuritaire
Apparaissent, des grands cactus !

Le relief est tout à fait plat et aujourd'hui, le seul dénivelé a affronter a été le col du télégraphe, un passage dans la montagne une fois sorti de Yuma.

À vélo, avec un tel relief, ça rend possible une moyenne de 22,4 km/heure pour une journée comme aujourd'hui où je me suis tapé 198 kilomètres.

Autour, c'est le désert et quelques montagnes au loin. Au sud c'est une grande réserve indienne et aussi un centre d'entraînement des forces navales.

Le paysage n'est pas distrayant sinon un train qui passe de temps à autre. La chaleur est élevée mais aujourd'hui, un voile de nuages fait barrière avec le soleil. Le thermomètre ira chercher dans les 35 degrés et plus.

Arrivé à Gila Bend à 19 heures (le thermomètre affiche 90 Far), c'est le calme plat dans cette petite ville. Le soleil se couche dans 30 minutes. Je me demande si j'ai une hallucination en voyant un hôtel dont l'architecture est directement tiré de «Star Wars». C'est le Best Western Space Age Lodge, à voir (https://www.bestwestern.com/en_US/book/hotel-details.03004.html?iata=00171880&ssob=BLBWI0004G&cid=BLBWI0004G:google:gmb:03004)

Ce sera donc le motel, le Yucca dont le prix est très raisonnable ( dans les 35 $ ou 40 $ US)

Demain matin j'irai consulter le bureau de tourisme à l'entrée de la ville. En sortant de Gila Bend il y a le Sonoran Desert National Monument et je veux en savoir plus sur ce dernier.


Jour 65 jeudi le 10 avril 2014 États-Unis
De Gila Bend AZ à Casa Grande (Arizona) (109 km)
Total 4299 km

Parti de Gila Bend à 10 heures après avoir consulté le bureau de tourisme, je m'étais dit qu'aujourd'hui serait une petite journée compte tenu de ma double journée d'hier.

Finalement, j'ai fait une journée standard soit une centaine de kilomètres. J'ai suivi tout le long le freeway I 8 avec sa confortable bande d'accotement.

Ce fut la journée cactus ! J'ai traversé le désert de Sonoran. Ce dernier est classé monument national. Il recèle une végétation particulière, des cactus. J'ai donc roulé dans un décor de cactus presque toute
la journée. Des cactus mesurant jusqu'à 6 ou 7 mètres de hauteur. C'est vraiment particulier.



Traversée du désert de Sonoran



Depuis mon entrée en Arizona (mardi), je cherche mes repères ou je devrais plutôt dire, je dois m'adapter.

D'abord la chaleur, élevée dès le matin. Elle donne soif bien entendu et l'importance de disposer de réserves d'eau vire à l'obsession. Je ne manque pas d'eau jusqu'à maintenant mais très vite, l'eau dont je dispose devient chaude. Cet après-midi, j'en suis venu à faire semblant qu'elle était fraîche et désaltérante...

La langue engourdit sous ce vent chaud et les lèvres deviennent sèches.  Du baume est requis pour les hydrater. La gorge devient sèche et rauque. Bien sûr, la crème solaire n'est pas une option.

Depuis que je voyage à vélo j'ai découvert des sources désaltérantes. Un Subway, une journée comme aujourd'hui en Arizona, ça vaut de l'or. 

Cet après-midi en entrant dans Casa Grande il y avait un Subway. J'y suis allé en courant (pédalant) pour demander si je pouvais remplir mes bouteilles d'eau (ils ne refusent jamais). Et là.... je mets de la glace dans les bouteilles et les remplis d'eau "froide" et je bois. 

Quel bonheur. Je suis resté devant les pompes à soda durant plusieurs minutes à savourer l'eau froide. Autre délice, rencontrer un marchand de crème glacée sur la route.

Bref, je disais, s'adapter à la chaleur mais aussi, je réalise que je suis au pays des "RV's". Les tentes ce n'est pas très prisé par ici. Et il n'y a pas d'arbres dignes de ce nom, pas d'ombre. Et avec cette chaleur... Et nous ne sommes qu'en avril, je ne viendrais jamais pédaler ici en juillet.

Demain, je fais l'expérience d'un State Park qui propose du camping pour les tentes ( en plus du camping pour les RV ́s). Je verrai ce que ça donne !


Jour 66 vendredi le 11 avril 2014 États-Unis 
De Casa Grande Az à Picacho Peak State Park (Picacho) (Arizona) ( 51 km)
Total 4350 km

Petite journée sur la route mais ponctuée d'une activité extraordinaire.

De Casa Grande, je me suis rendu au Picacho Peak State Park. Une merveille de la nature.





Le mont Picacho. Beaucoup de randonneurs viennent ici. La gardienne du parc m'a dit que l'été, la randonnée est proscrite à cause de l'accumulation des cas de déshydratation chez les randonneurs 
D'abord, le pic de 1 100 mètres de cette montagne qui depuis 1700, relevé par l'expédition Anza parti à la découverte du nord - la piste Anza se rend jusqu'à San Diego, sert depuis ce temps de point de référence aux voyageurs. Je chemine donc sur une route qui a vu défiler des convois de colons et toutes les tribus d'Amérindiens des états autour.






Ensuite, le désert qui l'entoure ainsi que sa végétation de grands cactus. Tous ces éléments en font un lieu protégé et visité surtout des randonneurs.

J'ai ainsi le privilège de coucher dans ce désert. Tout est bien aménagé. J'ai un abri pour me protéger du soleil et il y a des douches et de l'eau potable (refroidie !!)

Arrivé pas trop tard en après-midi, j'ai fait une petite siesta avant de monter ma tente sur ce terrain particulier.



Le coucher du soleil était magnifique et j'ai bien hâte de voir les étoiles et écouter le silence du désert !


Le ciel étoilé et le silence m'ont bercé durant la nuit



De Tucson (Arizona) à El Paso (Texas)

Jour 67 samedi le 12 avril 2014 États-Unis
De Picacho Peak State Park (Picacho)  à Tucson  (Arizona) (96 km)
Total 4446 km



Tucson, Yééé !
Chez Bonnie et Nicholas à Tucson (prononcer Tusson, personne ne comprend si je prononce TuCson), un jeune couple intéressant. Ce sont mes hôtes Warmshowers.


Bonnie et Nicholas
Ils collectionnent plein de choses des années 50 dont des vélos vintage, deux Mercedes des années 60 et une voiture Plymouth de 1963...


Avant d'aller rejoindre Bonnie et Nicholas, j'ai fait des courses... Lorsque j'ai équipé mon vélo,
j'ai choisi la sacoche rouge en fonction de la longueur d'une baguette ... C'tune blague :-)
Hier soir nous sommes allés au resto mexicain et j'ai mangé du cactus ! Super bon. 

Nous sommes ensuite allés voir un show de Dick Dale, un vrai rocker des années 70. C'était dans la salle de spectacle de l'hôtel Congress, un établissement qui a conservé et le look et les pratiques des années 1940-50. Pas de télévision dans les chambres, juste un poste de radio. Le téléphone est aussi d'époque.


Le Congress Hotel a gardé la décoration telle que la fin des années 40.
Aucun poste de télévision, seulement des radios des chambres

Le centre de Yucson. Une grande bibliothèque municipale s'y trouve

Tucson est une ville qui, avec son nouveau maire est en pleine revitalisation. Un trolley entrera bientôt en fonction et comporte des arrêt qui ont du style et un beau design. Le centre-ville a retrouvé une animation qui avait disparue il y a plusieurs années. La bibliothèque est un édifice tout neuf et la place qui l'entoure est aménagée avec goût.

Le vélo tient une place importante ici et plusieurs pistes sont aménagées. Une d'entre elles se nomme d'ailleurs Bike boulevard. Une piste cyclable fait le tour de la ville. 




Jour 68 dimanche le 13 avril 2014 États-Unis
Tucson (Arizona) (0km)
Total 4446 km

Aujourd'hui, Bonnie et Nicholas m'ont amené au Tucson Bike swap. Un événement qui a lieu à chaque année au centre-ville où c'est possible d'échanger ou de vendre des pièces de vélo ou des vélos. 


L'événement Tucson Bike Swap. On peut y acheter, vendre, échanger pièces et vélos.
Des dizaines de stands sont montés et c'est comme une grande fête. Il y a de l'animation et des camions de bouffe de rue.

J'y ai rencontré deux Québécois de Sherbrooke qui faisaient partie d'un groupe de cyclistes venus faire leur pré-saison ici. L'Arizona est très populaire auprès des "camps d'entraînement" des cyclistes du Québec.

On a aussi passé sur le campus de la prestigieuse université de l'Arizona.




Jour 69 lundi le 14 avril 2014 États-Unis
De Tucson Az à Benson (Arizona) (91 km)
Total 4537 km

C'est bien vrai que la température de l'Arizona est vraiment agréable. Aujourd'hui il faisait dans les 27 degrés mais sans l'humidité, cette température est très agréable ici. Et à vélo, je profite de la bonne brise...

Ma journée a débute par une bataille avec mon GPS qui s'éteignait tout seul. Ce problème est déjà survenu il y a deux ans lorsque j'étais en voyage en Ontario. J'ai dû le "resetter" pour que le problème disparaisse. Ces bidules électroniques réservent des surprises parfois malgré tout le côté pratique qu'il comporte.

J'ai pédalé une grande partie de la journée en marge de l'autoroute et c'était plaisant d'être dans le silence.

L'environnement était aussi très intéressant. Les cactus en fleur, les champs désertiques et aujourd'hui, le terrain avait du relief, ce qui ajoute à la beauté du paysage et permet de profiter des points de vue.



J'ai la chance d'être ici durant la période de floraison des cactus
J'ai vu, sur ma route au loin, une curiosité unique. Le plus grand cimetière d'avions au monde. Sur un terrain immense, se trouve des milliers d'avions remisés dont plusieurs servent pour des pièces de remplacement. Il y a des B52, ces mégas avions cargo de guerre qui sont visibles de très loin et des milliers d'avions de guerre supersoniques.


Le plus grand cimetière d'avion au monde, on le nomme «boneyard». Des milliers d'appareils hors service sont remisées ici. Le climat permet d'éviter que les appareils ne rouillent. Les pièces sont inventoriées et utilisées pour des remplacements.

À un certain moment, j'ai pensé intéressant de prendre un chemin de terre ( mon GPS indiquait
Un petit détour de 3-4 kilomètres). Il y avait des ranchs par là et j'aurais aimé voir la campagne. 


Le chemin n'était pas très beau et j'ai fait une crevaison et j'ai aussi chuté car ma roue a mordu dans le sol trop mou et je n'ai pas eu le temps d'enlever mes clips.

Heureusement, j'ai pu changer ma crevaison à l'ombre car une maison se trouvait sur mon chemin. Les propriétaires, gentils m'ont laissé profiter de l'ombre de leur arbre et ils m'ont offert de l'eau.

Selon leurs conseils, j'ai regagné la route asphaltée que j'avais laissée peu avant.

Cette épisode de la crevaison a cependant été la source d'une petite crise de culpabilité. À Tucson, malgré une consultation au "bike shop" qui m'assurait que mon pneu arrière était encore bon pour un bon bout, j'avais le fort sentiment qu'il était préférable de le changer. 

J'ai laissé passer mon intuition et je ne l'ai pas remplacé. Après ma crevaison, je me culpabilisais d'avoir été négligent. Dans un voyage comme celui que j'effectue, ce genre de détail prend soudain de l'importance.

Ce genre d'événement s'est mué en une petite obsession de «si» et de «j'aurais donc dû !». Si mon pneu (malgré toutes mes vérifications lorsque j'ai changé la crevaison), m'occasionne crevaisons sur crevaisons. Si je manque de chambre à air, si, si si... Et l'imagination travaille sur des scénarios exponentiels.

Je me suis donc fait une petite thérapie du «tire» et ai respiré un bon coup. J'ai une chambre à air de surplus, j'ai des rustines pour réparer d'éventuelles crevaisons. Ces pneus ( une marque allemande que tous les cyclistes de longue randonnée utilisent) sont bons pour des milliers de kilomètres. 

Finalement, lorsque je serai dans une ville où il y aura une bonne boutique de vélo, je satisferai mon besoin de sécurité en changeant ce pneu. Finalement aussi, si un problème survient, je le règlerai à ce moment.

Le fin mot de l'histoire est que l'on n'aime pas être embêté par ce genre de problème durant un voyage...

J'ai terminé ma journée chez Lennie et Jerry, des membres de Warmshowers (des cyclistes qui reçoivent des cyclistes). Nous avons consommé une bonne bouteille que j'avais apportée ainsi que du fromage et ils m'ont gentiment invité à partager leur repas et nous avons discuté de mille et une choses intéressantes.

Ma chambre pour la nuit s'est avérée être leur "RV". C'est un peu ironique car la communauté cycliste se moque souvent de ces "Motor Homes" et objecte souvent qu'ils serrent les cyclistes de trop près. J'ai trouvé l'expérience très intéressante. Ce genre de maison sur roue, est vraiment bien conçu et confortable.


Cette nuit, je loge dans le «Motor home» de mes hôtes Warmshowers
J'ai entrecoupé ma nuit d'une séance d'astronomie car à minuit, il y avait une éclipse complète de la lune. C'était magnifique.


Le 14 avril 2014, une éclipse de lune est survenu durant la nuit.
Sur la photo c'est le début de l'éclipse vers minuit.


Jour 70 Mardi le 15 avril 2014 États-Unis
De Benson à Wilcox (Arizona) (68 km)
Total 4615 km

Une courte journée. Je suis arrivé tôt à Wilcox et j'ai pris le temps de relaxer en me faisant un pique-nique dans le parc de la ville.

Encore aujourd'hui, la température est parfaite.

Ma route a été intéressante. Je suis toujours dans le désert et le paysage est vraiment superbe.


J'ai accédé au "Texas Canyon" ( même si je suis encore en Arizona). Cette partie de la route m'a permis d'admirer des configurations de montagnes vraiment unique. Des immenses "boulder" (roches plutôt rondes et immenses), empilées en équilibre.


Nous sommes bien en Arizona même si le canyon se nomme Texas
Les rochers semblent être dans un équilibre précaire. Il y a de tels amoncellements tout autour. Lors d'un voyage en Tanzanie j'ai vu des amoncellements de roches très semblables. Les roches étaient cependant foncées et on les nommait «Kopjes»
Sur ma route, le grand John Wayne, surnommé «Duke»
Je suis aussi passé dans les secteurs des grands chefs indiens Cochise et Géronimo. Cochise est reconnu pour avoir tenu tête de nombreuses années à l'armée des USA qui tentait de soumettre ces tribus. Il était un guerrier et un stratège redoutable. Son bastion était située dans les montagnes et est aujourd'hui un lieu historique.

Géronimo était aussi un féroce guerrier qui combattait pour venger la mort de sa femme et de ses enfants, victimes de l'armée.

Ces terres sont demeurées des réserves et ici, il y a beaucoup d'autochtones. Demain, je serai au Nouveau-Mexique !




Jour 71 Mardi le 16 avril 2014 États-Unis
De Wilcox (Arizona) à Deming (Nouveau- Mexique) (62 km à vélo et 165 km en auto)
Total 4678 km

Départ matinal de Wilcox ce matin car j'avais 127 kilos à faire jusqu'à Lordsburg, l'endroit où je désirais me rendre.

La journée était fabuleusement belle, j'avais le vent dans le dos et je frisais parfois les 50 kilos à l'heure sans grands efforts.

Et je suis passé au Nouveau-Mexique !

Mais la suite ne s'est pas passé comme je le pensais !


Mes craintes quant à mon pneu fatigué se sont réalisées. J'ai fait une première crevaison. J'ai alors découvert que la chambre à air de surplus qui me restait était complètement éventée.


Mon pneu fatigué n'en peut plus.

Un facteur de risque supplémentaire pour les crevaisons. Rouler sur l'accotement d'un «freeway», là où la circulation de poids lourd est dense signifie beaucoup de broches d'acier sur la chaussée.
Ces petites broches proviennent des pneus déchaussés des gros camions.
Pas de problème, j'ai des rustines ( patchs). Mais avant tout, vérification du pneu à l'endroit de la crevaison. Oups, une broche d'acier en travers du pneu.

Ce genre de broche provient des pneus des camions qui se désagrègent et se céchaussent. C'est un des inconvénients de circuler sur l'accotement des autoroutes. Je passe ma journée à éviter ces morceaux de pneus. Les broches sont très fines et d'acier raide.

Bon, je répare la chambre à air, pose à nouveau le pneu. Il y a une autre perforation car la chambre à air se dégonfle tout de suite. Je recommence l'opération, vérifie le pneu minutieusement, ne trouve rien. J'ai peut- être pincé la chambre à air. J'enlève le pneu, etc..

La circulation, les camions, en plein soleil, il est 2 heures, j'ai faim mais je mange pas ici c'est certain...

Finalement, c'est avec 3 rustines sur la chambre à air que je repars, pas fort ! 

Un peu plus loin je croise un véhicule qui remorque un voilier arrêté sur l'accotement, un couple change une crevaison sur une des roues du véhicule.

Paf ! Encore une crevaison. Je suis à vérifier mon pneu et les propriétaires du véhicule à l'arrêt avec le voilier me demande si ça va bien... Ça pourrait être pire mais ça pourrait être mieux !!

On parle un peu, le couple me suggère gentiment de me déposer à Deming là où je pourrais peut-être trouver des chambres à air.

La prochaine boutique de vélo n'est qu'à Las Cruses plus à l'est. Une fois le vélo et les sacs embarqués on file vers Deming.

Le couple revient d'une vacance en voilier au Mexique. Nous avons parlé de mille et un sujets. 

Élise était dans l'armé de l'air et Richard est biologiste. Tous deux récemment retraités, ils profitent de leur voilier et de la vie.


Élise et son conjoint m'ont déposé à Deming. Très généreux, ils ne m'ont laissé que lorsque mon problème de pneu et
de chambre à air fut réglé.

Élise et Richard ont été vraiment attentionnés. Ils n'ont pas voulu quitter Deming avant que mon problème soit réparé et que je puisse rouler. Je leur en suis tellement reconnaissant.

Gràce à eux, j'ai pu communiquer avec leur téléphone au magasin de vélo de Las Cruses afin de commander un pneu neuf.

Demain, j'espère franchir sans trop de difficultés les 100 et quelques kilomètres qui me sépare de Las Cruses. 



Jour 72 jeudi le 17 avril 2014 États-Unis
De Deming à Las Cruses (Nouveau-Mexique) (120 km)
Total 4798 km

C'est avec un peu d'appréhension que je prends la route vers Las Cruses. La réparation d'hier a tenu le coup et ce matin le pneu est encore bien gonflé.

J'ai la chance d'emprunter un chemin parallèle à l'autoroute. C'est calme et le paysage est magnifique.

Le Nouveau Mexique est désertique et depuis dix ans, les précipitations sont en dessous de la normale. De magnifiques montagnes se dessinent au loin. Certaines se dressent à près de 3000 mètres dans différentes régions de l'état.



Je suis au pays des Apaches et j'imagine les indiens galoper à travers cette immense plaine. La présence autochtone est forte et il y a de nombreuses réserves.

C'est aussi la contrée des vastes ranchs. Et ici (tout comme au sud de l'Arizona), il existe ce qu'on appelle ici des "open range" ou pâturage ouvert. Le bétail est libre et des affiches le signale. Fait particulier, des "cattle gate" sont présents sur la plupart des routes ainsi qu'aux entrées de l'autoroute. Ce sont des sortes de rails espacés sur le sol. Les animaux par instinct n'y posent pas le sabot car il se blesserait.



Les «cattle gate» sont présents partout afin que le bétail qui est en pâturage ouvert «open range» n'accède pas aux routes

C'est au début de l'après-midi que je passe au dessus du fleuve Rio Grande (un filet d'eau à cet endroit) et accède aux abords de la ville. Le Rio Grande prend sa source dans les Rocheuses au Colorado et sert de frontière naturelle avec le Mexique.

Las Cruses s'est développée dans une cuvette au pied des magnifiques montagnes Organ.

J'ai fait la route d'une traite afin d'arriver au magasin de vélo assez tôt afin de vérifier si ma commande de pneu suit son cours et afin de planifier mon horaire de demain. Croyez le ou non, j'ai fait une crevaison en entrant dans le stationnement du magasin de vélo !

Ma rencontre d'hier avec Élise et Richard (le couple qui m'a conduit à Deming), m'a permis d'apprendre qu'il existe une mousse qui soufflée dans la chambre à air colmate les perforations qui peuvent survenir.

Au Nouveau Mexique et au Texas, les perforations de pneus, ils connaissent ça ! En plus des petites broches qui perforent les pneus, il y a ici les "goats heads" , littéralement, " têtes de chèvres". Ces machins piquants
aussi nommés "croix de malte" proviennent d'une plante qui se nomme Tribule terrestre.

Alors demain, je fais remplir mes chambres à air d'autoscellant. Avec un pneu neuf Schawlbe Marathon qui est ultra résistant aux perforations, j'aurai pris toutes les précautions.

Demain, donc, je passerai au Texas, à El Paso.

Et si vous voulez avoir une idée du paysage et de l'histoire du Nouveau Mexique, vous pouvez écouter le film Rio Grande tourné avec John Wayne en 1950.

Voici quelques photos prises au Nouveau-Mexique :

Pas de souci pour moi, je n'ai pas de siège extra...
J'aurais peut-être pu téléphoner à ce numéro lors de mes multiples crevaisons !

Cette partie du Nouveau-Mexique n'est pas la plus belle avec les multiples panneaux de pub

Sud du Nouveau-Mexique = multiples et longues voies ferrées


Jour 73 Vendredi le 18 avril 2014 États-Unis
De Las Cruses (Nouveau Mexique) à El Paso (Texas) (80  km)
À date: 4798 km

Texas ! Wow ! J'amorce la traversée du deuxième plus grand état des États-Unis après l'Alaska. La Californie est le troisième état en terme de superficie et je l'ai traversé aussi. Il faudrait bien que je traverse l'Alaska pour faire une sorte de «tour du chapeau» !!

Ce matin, c'est l'opération changement de pneu sur le vélo. Je me rends au "bike shop" assez tôt afin d'être su place lorsque l'homme en brun de UPS arrivera avec mon nouveau pneu.

Le technicien s'occupera de mon vélo dès que le pneu arrivera et je pourrai ainsi pédaler vers El Paso au Texas aujourd'hui.

Onze heures quinze, j'ai un tout nouveau pneu à l'arrière de mon vélo et mes chambres à air sont remplis de "stains", ce gel qui colmate les perforations.


Un pneu neuf à l'arrière et du gel auto-scellant dans chaque chambre à air. Dans ces contrées désertiques, toutes les plantes ont des moyens de défense en forme d'épine.  On retrouve aussi sur le sol des «goats head» ou «croix de Malte» qui perforent tout ce qu'elle touche. Elles proviennent d'une plane nommée Tribule terrestre.

Tout compte fait, ma "thérapie du tire" m'a apporté plus de bienfaits que de séquelles. Grâce à mon pneu fatigué, j'ai, sur le bord de l'autoroute, été inspiré par la patience de mon fils ( à un moment où le pneu aurait pu venir à bout de mes nerfs, je pensais à ce qu'aurait fait Jean-François, plus patient que moi, dans un tel moment... Il aurait pris le temps, examiné, réparé. Et c'est ce que j'ai fait).

Ensuite, j'ai pu rencontrer Élise et Richard, ce couple qui, comme moi, étaient victimes d'une crevaison. Les quelques heures que nous avons partagées ainsi que leur sollicitude à mon égard resteront gravées pour toujours dans ma mémoire.

Départ de Las Cruses pour El Paso. Je sors sans encombre de la ville et je pédalerai toute la journée dans la campagne. Le bonheur !

Ici, au Nouveau-Mexique tout comme en Arizona et au sud-est de la Californie, l'irrigation est nécessaire pour les cultures.

Nouveauté, je découvre les plantations de pacaniers. Des arbres produisent les pacanes et ils sont approximativement de la dimension des pommiers. Les cultivateurs inondent les vastes champs de pacaniers. Les arbres n'ont pas encore produit de fruits, c'est pour un peu plus tard...


Sur ma route, de nombreuses plantations de pacaniers

J'ai aussi découvert des producteurs de miel et aussi des vignobles ( Élise et Richard m'ont dit que le vin du Nouveau-Mexique est dispendieux et n'est pas bon - pas assez de maturation !

Du fait que j'empruntais une route en marge des artères principaux, j'ai franchi la frontière entre le Nouveau- Mexique et le Texas sans tambour ni trompettes, sans "Welcome in Texas". C'est fabuleux comme d'une seconde à l'autre, on change de monde.

Difficile à décrire, l'alsphalte toute noire, les commerces un peu bric à brac, les autos qui circulent d'une manière différente, plus vite, des gros "pick-ups". Les plaques noire et blanc avec le "The lone star" me rappelant des paroles que j'ai entendues et qui décrivaient le côté "je suis unique" texan.

J'ai tenté de rentrer à El Paso par la route la plus en marge de la ville afin d'éviter la circulation du centre. J'ai raté mon objectif car la route en construction était pire que la plus achalandée des artères commerciales.

J'ai cependant pu découvrir le côté sombre d'une ville américaine en proie à la phobie de l'invasion mexicaine.

Du côté de El Paso, une clôture de métal de 5 mètres de haut borde la rivière Rio Bravo qui sépare Ciudad Juarez d'El Paso et des patrouilleurs frontaliers à tous les 100 mètres, donne le ton quant à la réputation de ce secteur comme point de passage des illégaux.

Ciudad Juarez est située de l'autre côté du mur a aussi une sombre réputation de violence. Ciudad Juarez a déjà été affligé du qualificatif de capitale mondiale du meurtre. Durant une certaine période, plusieurs travailleuses des usines étaient retrouvées assassinées (3000 seulement en 2010). Ce triste épisode a d'ailleurs donné naissance à une populaire télésérie; «The Bridge». Le déploiement de l'armée a été nécessaire afin de ramener la situation à un degré acceptable.


Tentant d'entrer dans El Paso par une route en marge de la circulation, je me suis retrouvé coincé sur cet artère bordé par un mur de 5 mètres et jalonné par des patrouilleurs frontaliers à tous les 100 mètres.
De l'autre côté du mur, c'est Ciudad Juares la ville frontalière mexicaine.
Lorsque j'ai pu bifurquer vers le centre-ville à la hauteur de l'hostel où je désirais me rendre, tout a changé. Le décor d'une ville branchée et moderne m'est soudainement apparu. Du pavé coloré, un aménagement urbain moderne, le Centre des conventions, un édifice ultra moderne, le musée des beaux- arts et un hall de concerts.

Je suis sorti pour prendre une bière et manger au resto. Tout près de l'hostel, un bar résolument jeune et actuel. Des meubles tout en bois au style épuré mais moderne, les plafonds hauts. 

Ambiance cool, musiques croisée de classiques rock aux accents loundge, jeunes pleins de rires et de vie.

Pas de chapeaux et bottes de cowboy en ces lieux. Ici, c'est le Texas moderne.

Un resto pas très loin, aux mêmes accents. Beaucoup de jeunes gens. Une tablée de gars qui se donnent l'accolade pour se saluer. Des couples aussi qui échangent des regards chauds.

Le resto me plaît, belle ambiance, jazzé, des affiches du grand Paris sur les murs, mets conventionnels mais apprêtés avec la touche des grands restos français, service à l'avenant et prix plus que raisonnables.

Le proprio est sorti de sa cuisine. Une fois qu'il ait eu flairé l'atmosphère de son fief, il est venu me voir et a engagé la conversation sans formalité. 

On a parlé du vin du Nouveau-Mexique et m'a confirmé ce que j'avais entendu dire auparavant à l'effet qu'il devait faire ses classes.

Je suis au Texas. Je n'en ai entrevu qu'une petite parcelle. Il reste tant à découvrir.



De El Paso (Texas) à Oak Dale (Louisiane)


Jour 74 Samedi le 19 avril 2014 États-Unis
El Paso (Texas) (0 km)
Total 4878 km

Journée de repos à El Paso.

Planification de la prochaine étape vers la Louisiane. Il me semble que pour l'instant, je peux possiblement arriver à destination, en Louisiane vers la mi-mai, ce que je souhaite.

J'ai arpenté le centre ville d'El Paso à pied. Cette ville manque de tonus, elle est en déliquescence. Beaucoup d'immeubles sont vides et négligés. Au sud de la ville, des commerces "dollarama" sont en majorité.

Ce n'est pas la décrépitude loin de là mais des immeubles clinquants comme la banque Chase côtoient des commerces abandonnés.


Plus bas 
Fait à noter, il a plu un bon coup cet après-midi, avec un peu de grêlons. Les rues deviennent soudain inondées par l'averse subite et forte et au bout de 30 minutes, le soleil réapparaît.



Jour 75 Dimanche le 20 avril 2014 États-Unis
De El Paso à Van Horn (Texas) (203 km)
Total 5081 km

Deux journées dans une. Deux cent trois kilos au compteur aujourd'hui, la barre des 5000 kilos a été franchie. J'ai pris une journée de repos à El Paso, je l'ai rattrapée aujourd'hui.

J'ai pris un régime riche à El Paso. Petit déjeuner avec quelques oeufs, steak et poisson pour le souper, coucher tôt.

Aujourd'hui avec le vent dans le dos, les jambes en forme, un relief assez plat et une bonne préparation mentale, la route a été facile.

J'ai laissé une El Paso endormie en ce dimanche matin. J'aime bien partir d'une ville le dimanche. La circulation est nulle en ville et sur la route, moins de camions.

Une bonne partie du trajet s'est fait dans la campagne. Champs d'oignons verts, de pacaniers, de foin. Ensuite, l'autoroute. La limite de vitesse est de 80 milles à l'heure et ici, pas de répit pour les camions. 

Puis la route parallèle à l'autoroute qui donne une pause au bruit.

De chaque côté de l'autoroute, c'est le désert et les montagnes qui s'éloignent et se rapprochent au gré de la route. Des montagnes dénudées mais non moins impressionnantes par leur relief et leur majesté.


Désert et montagnes et toujours des voies ferrées
J'ai franchi un fuseau horaire (central time, comme ils disent ici), je viens de perdre une heure.

J'ai vu mon premier "road runner" aujourd'hui. Bien sûr, il a détalé avant que j'ai pu sortir ma caméra.

Van Horn, où je campe n'est pas une très belle ville. Une rue, très large, sans arbre, de l'asphalte, des 

lampadaires alignés, des édifices vides et décrépits, une série de motels. Cette ville n'est sûrement pas représentative de l'ensemble de cet immense état.


Pas très élaboré comme plan d'urbanisme...
Ce soir, je retrouve ma tente que je n'ai pu occuper depuis quelque temps. Quel bonheur. Le repas en plein air, entrer dans ce petit cocon sécurisant et tranquille, dormir avec de temps à autre une petite brise qui passe. 

Je vais me coucher...


Je retrouve mon cocon sécurisant et tranquille


Jour 76 lundi le 21 avril 2014 États-UnisDe Van Horn (camping KOA) à Balmorhea ( Balmorhea state park) (Texas) (128 km)
Total 5209 km

Journée tranquille, un mélange d'autoroute et de route secondaire (farm road). J'ai pu rouler tranquille en admirant les montagnes au loin.


Typique du Texas, ces petites chapelles ont une connotation espagnole

Rouler à vélo... sentir, voir et éprouver le bonheur !
La construction de la route a occasionné le découpage de la montagne et a mis au jour les strates qui composent le sol
Au moment où je franchissais ce passage, un énorme avion est passé en rase-motte au dessus de la route. Bizarre...
Je n'ai même pas eu le temps de penser à sortir ma caméra !
Premier State Park au Texas. Les espaces pour camper sont équipés d'un abri afin de parer au soleil. Avec le changement d'heure, le soleil darde jusqu'à 20:30 heures. Le matin il se lève presque à 7:30 heures.



Le Balmorhea State Park où je suis est singulier par le fait qu'il recèle un étang naturel (le plus grand au monde -1,75 acre-selon la documentation), alimenté par une source. Un aménagement a été réalisé afin de permettre aux visiteurs de se baigner dans cette eau cristalline.

Depuis des milliers d'années, ce lieu une halte pour tous ceux qui traverse la région. Particulièrement, les amérindiens venaient y abreuver leurs chevaux.

L'eau est claire jusqu'à 18 mètres et plusieurs amateurs de plongée en apnée viennent profiter de cet oasis au milieu du désert.

Le parc compte aussi des marécages sur une étendue de 3 âcres reconnus pour y abriter une espèce en danger unique au monde les "Comanches Springs pupfish".



Jour 77 mardi le 22 avril 2014 États-Unis
De Balmorhra ( Balmorhea state park) à Fort Stockton (Texas) (104 km)
Total 5313 km



Le lever du soleil en ce 22 avril

Il n'y avait pas de villes ou de villages entre Balmorhea et ici à Fort Stockton. C'est descriptif du Texas de l'ouest, de très grands espaces déserts. 


Des montagnes aux formes particulières apparaissent dans le paysage

Des accès; une entrée avec un imposant grillage, aux ranchs sont visibles de la route principale mais ils sont tellement loin qu'on ne voit aucun bâtiment de ferme de la route.


Les grilles à l'entrée des ranchs sont très ouvragées

Le vent s'est levé contre moi quelques kilomètres avant d'arriver ici et il m'a drainé de l'énergie. À l'entrée de Fort Stockton, un énorme "road runner" trône en guise de bienvenue.


À défaut de voir les vrais «road runners» (je n'en ai vu qu'un seulement et il a détalé...), voici un exemplaire artificiel trônant à l'entrée de Fort Stockton

Fort Stockton a une histoire riche de guerre contre les Apaches qui attaquaient les convois de voyageurs et les services des postes vers les années 1850.


Fort Stockton a une riche histoire. L'armée y avait un fort et cet endroit était fréquenté pour son point d'eau.

Un fort a été établi ici par l'armée afin d'assurer la sécurité des voyageurs, commerçants, postiers qui se déplaçaient vers El Paso et c'est aujourd'hui un musée.



Jour 78 mercredi le 23 avril 2014
De Fort Stockton à Ozona (Texas) (176 km)
Total 5489 km


Longue journée avec du vent conte moi. Les villes de dimensions modestes sont éloignées dans cette partie de l'état.

J'ai tout le loisir d'admirer le désert et les montagnes aux formes très particulières.




 Un peu de couleur dans le paysage désertique.

Au nord du Texas les villes et villages sont éloignés les uns des autres. La route est longue et il fait très chaud 

 Ici c'était un relais pour les diligences et pour la poste

Je roule sur la «highway» 10 la plupart du temps. Je m'en échappe dès que j'ai l'occasion

Nous sommes au pays du pétrole. Toute la journée, j'ai vu des installations pour en extraire le pétrole le long de ma route.


Tout au long de ma route, des installations comme celles-ci pour extraire le pétrole


C'est aussi le pays de David Crockett. Le comté porte son nom et un monument à son effigie est érigé devant les bureaux d'administration du comté. Il s'est rendu célèbre lors de la bataille d'Alamo en 1875.

Beaucoup de grands ranchs par ici et cette région produit aussi de la laine et du mohair. Il y a environ 80 000 moutons, 20 000 têtes de bétail et 57 000 chèvres dans le comté de Crockett.




On m'avait dit que les Texans avaient des lois particulières concernant la boisson et qu'il y avait certains comtés secs au Texas. Je n'ai pas rencontré de régime de prohibition et je doute que cela arrive. Il y a de la bière dans tous les dépanneurs et stations service.

On demande cependant une pièce d'identification pour acheter une bière au marché d'alimentation (peu importe l'âge). Au resto à Ozona, on m'a indiqué que pour consommer, je devais payer un membership de 5$ à une organisation du comté (j'ai passé mon tour) !




Jour 79 jeudi le 24 avril 2014 États-Unis
De Ozona TX à Sonora (Texas) (60 km)
Total 5549 km


Les levers de soleil sont magnifiques au Texas. Je n'ai cependant vu qu'un modeste coucher de soleil lorsque j'étais au State park à Balmorhea.

C'est presqu'une journée de congé aujourd'hui.

Arrivé tôt à Sonora même si je suis parti relativement tard de Ozona, le vent dans le dos, beau soleil (93 degrés Far. à 13:30 heures).




Halte style Texan

Depuis mon arrivée au Texas, je dois m'adapter au terrain, aux distances, à la température et aux réactions de mon "body". Les journées de 100 kilos me semblent trop peu car j'emballe le tout en 4 ou 5 heures et j'en prendrais encore. Cependant, si je continue, c'est souvent pour un autre 100 kilos car les villes sont éloignées et c'est trop avec la chaleur.

J'ai donc décidé d'y aller avec un 100 kilos par jour sauf si un 20 ou 30 kilos m'amène à un endroit où je peux camper dans un vrai camping (je ne campe pas dans la gravelle sans aucun abri ou arbre autour) ou prendre un motel.

Donc, je suis à Sonora et c'est fou comme dans un coup d'oeil on perçoit l'atmosphère et la mentalité d'un endroit. Les "drive in" pour à peu près tous les commerces.


 Services à l'auto ou à cheval ( C'tune blague !)


 Les Texans ont le droit d'avoir une arme mais avec un permis dans les lieux publics.
Cependant, arme ou non, si vous n'avez pas de souliers, de chandail vous n'aurez pas de service non plus...

Je n'ai pas vu beaucoup de vélos dans le coin... Tout est conçu sur mesure en fonction de l'auto. Il y a des trottoirs mais parfois il en manque un bout et les passages piétonniers ne sont pas légion. C'est dire que les déplacements à pied sont plutôt restreints.

Dans ce coin de pays, les civilités se traduisent par coup de "yes sir" et "yes maaaam" prononcés sec. 



Déco Texane

La population en est une de la terre, des ranchs et de l'industrie. Des ranchers, les bottes de cowboy, les gants de cuir dans la poche arrière et le chapeau bien entendu. 

Des travailleurs du pétrole aussi, industrie omniprésente. Des mexicains occupent les emplois destinés à la main d'oeuvre bon marché ( c'est d'ailleurs ainsi depuis la Californie et même l'Orégon).

Les gens ont pour la plupart de gros "pick-ups" qui font du bruit et qui sont équipés à l'avant de ces structures de tubes d'acier qui protègent l'avant du camion en cas de collision avec les chevreuils.


Pare chevreuils. Chaque jour, sur le côté de la route je vois des chevreuils morts, happés par les véhicules 

Des chevreuils, il y en a beaucoup. J'en ai surpris quelques uns à l'écart de l'autoroute, bien vivants. J'en ai vu beaucoup plus cependant, une bonne dizaine par jour, gisant sur le côté de la route, happé par un véhicule.

Les cowboys du coin chassent beaucoup. J'ai vu toute une série de caches camouflées à vendre dans une quincaillerie. Il y a des annonces pour vendre du maïs pour nourrir les chevreuils.

Près d'Ozona, il y a des cavernes qui attirent les géologues et les visiteurs en général. Dans la région, il y a aussi des dessins sur le roc, héritage des tribus indiennes de jadis.

Pour vous dire que l'on est dans le vrai "far west", dans Sonora même, Will Carver, un notable bandit a été abattu par le shériff de l'endroit en pleine rue principale en 1900.

Ici même sur la rue principale, défilait les troupeaux de bêtes guidés par les cowboys.


Jour 80 vendredi le 25 avril 2014 États-Unis
De Sonora à Junction (Texas) (92km)
Total 5642 km

Rouler, rouler... Le paysage semble, comme dans les films d'autrefois, une roue qui tourne et qui ramène la même image sans arrêt. C'est le Far West, sauf que dans cette région ci, la végétation change et les arbustes deviennent presque de vrais arbres. Assez pour donner de l'ombre !



 Un circuit touristique permet de découvrir les attraits de la région comme 
les cavernes de Sonora et le site d'un cratère de météorite.

J'ai surpris une famille de chevreuils sur ma route. Ils ne m'avaient pas entendus venir et ils ont eu la frousse en m'apercevant. Pauvres bêtes, apeurées elles ont dû sauter par dessus les clôtures de broche non sans peine. Il y avait un superbe mâle avec de grands bois.

De temps à autre, un de ces gigantesques camions me donnent un coup de klaxon en guise de salutation. J'en suis toujours reconnaissant.

Je peux reconnaître les amateurs de vélo des autres conducteurs à leur manière de klaxonner. Ceux qui klaxonnent juste derrière moi et me font sursauter ne sont pas des cyclistes. Ceux qui, juste après m'avoir dépassé, klaxonne brièvement quelques coups de trompette aiment le vélo.

Ici à Junction, c'est un arrêt important de camions, je n'en ai jamais vu autant réunis. Des mégas stations services les accueille.

Côté gastronomique, je découvre les restos mexicains, seule bonne nourriture ici. C'est délicieux ces enchiladas, burritos, tomales, servis avec du riz et des fèves. Une nourriture simple et nourrissante. L'autre option sont les Wendys, Quiznos, Mc Donalds, Subway.





Jour 81 samedi le 26 avril 2014 États-Unis De Junction à Frederickburg (Texas) (119 km)
Total 5761 km

Belle journée pour pédaler. Le ciel est couvert et malgré un 36 degrés au début de l'après-midi, c'est tout à fait confortable.

Depuis les derniers jours, ma principale (en fait la seule disponible), route était la I-10, une autoroute.

Aujourd'hui j'ai bifurqué, pour me rendre à Austin, sur une route secondaire, la 290.

La I-10 m'a bien servi étant directe et disposant d'un large accotement mais je suis vraiment content de rouler sur une route où il n'y a pratiquement pas de camions et où règne un silence relatif.

De grands ranchs de moutons, bétail, chèvres couvrent les deux côtés de la route. Aussi, on cultive des pêches, des pacanes, des tomates. Enfin c'est très agricole.


La végétation a changé brusquement, tout est vert et il y a des fleurs sauvages partout. 

 Frédérickburg ! Tout est comme en Allemagne ici et les gens parlent allemand.




C'est un décor des plus bucoliques avec des vallons qui donnent du relief au paysage et font travailler les mollets ! L'aspect désertique s'estompe de plus en plus.

En après-midi, je suis arrivé à Frédérickburg et là j'entrais en Allemagne. Tout est allemand ici. La communauté origine d'immigrants allemands établi ici vers 1850. Elle a prospéré tant et si bien qu'aujourd'hui, cette ville de 10,000 habitants, est aujourd'hui une ville prospère.

Les arts y sont célébrées par plusieurs événements. Des festivals de musique, du théâtre, des galeries.

Le centre-ville attrayant fourmille d'activités et de visiteurs. Au resto ( allemand), le propriétaire (allemand) m'a vanté la vie dans cette belle ville.

L'architecture est d'inspiration allemande, des fleurs décorent tous les lieux publics. Quel changement en une journée par rapport à ces petites villes isolées dans le désert que j'ai croisé ces derniers jours.

Ce soir je suis dans le camping Jellystone. Jamais de ma vie je n'aurais pensé coucher dans un camping thématique sur Yogi l'ours. Tout le décor tourne autour de la famille du célèbre Yogi.



Les installions récentes sont impeccables et l'aménagement de bon goût.Pour la première fois de ma vie j'aurai vu un ours dans un camping où j'aurai couché !



Jour 82 dimanche le 27 avril 2014 États-Unis
De Frederickburg à Austin (Texas) (111 km)
Total 5872 km

Dimanche, une journée magnifique, quelques nuages en début de journée, le vent nord-est, dans mon dos, journée parfaite pour rouler.

Direction Austin... L'accotement de la route 290 est plutôt étroit une fois passé Frédérickburg et c'est certain que les vacanciers de la fin de semaine vont entrer à Austin sur cette route. Je pars donc tôt pour éviter la cohue de la fin de l'après-midi.

J'ai, pour la première fois aujourd'hui, été victime d'un conducteur sournois. Un jeune homme dans un super camion diésel a délibérément atteint ma hauteur et en me coupant a libéré un épais nuage de fumée de son moteur diésel en ma direction. J'ai bien eu l'occasion de lui dire combien son geste était stupide mais je crois qu'il n'en était que plus content. Ce genre de situations, frustrantes au max, fait partie de l'apprentissage aux réactions qu'on doit adopter face à des imbéciles de ce genre. J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'y réfléchir en roulant et en de défrustrant.

J'en suis à 100 kilomètres et j'entends respirer Austin d'ici. Les habitations et la population se densifient. La premièrement ville franchie est Johnson City, le lieu de naissance de Lyndon B Johnson.

Sur ma route, un paysage verdoyant, des arbres, de grands champs verts, des fleurs sauvages sur le côté de la route. Du foin, des vignobles, des plantations de pêchers, de lavande, des pacaniers. Quel contraste avec la végétation désertique d'il y a 2 jours.

J'ai appris qu'ici on il y a de grandes plantations de coquelicots et de lavande...


 La nature est verdoyante, c'est bon de voir de la couleur dans le paysage



J'ai fait le trajet à une vitesse grand V, le vent me propulsant et mon intention de dégager de cette route me faisant tourner le grand plateau de mon pédalier. 

Je suis arrivé à Austin, capitale du Texas, en début d'après- midi.

J'ai abordé la ville par le côté sud ouest, pas le plus beau c'est certain, semblable au boulevard métropolitain...

Ayant programmé mon GPS pour accéder au bureau d'information touristique situé dans le centre, j'ai longé une voie de service quelques kilomètres pour ensuite accéder à la rue Lamarc, un boulevard commercial. 

Je devais me sustenter, mon petit déjeuner était loin et j'étais à sec d'eau. Ma première halte dans Austin aura été un sympathique café servant des déjeuners (mon lunch préféré lorsque je pédale), toute la journée.

Une fois repu, j'ai continué ma route et j'ai aperçu une boutique de vélo. J'ai décidé d'aller jeter un coup d'oeil pour éventuellement changer mon pneu avant et faire vérifier différents trucs - prévention oblige.

Mon vélo, les bagages, tout l'attirail a fait son effet. Le technicien responsable m'a questionné sur mon périple et a pris mon vélo en charge et ce même si tout son monde était occupé.

Nouveau pneu avant, plaquettes de freins renouvelées, nettoyage, graissage, ajustements du dérailleur. Une commande initiée pour changer la cassette des pignons. Je dois revenir à la boutique de vélo mardi lorsque la pièce arrivera. La dernière partie de mon voyage s'effectuera donc en toute liberté d'esprit. Et s'il advient un pépin, ma crise de culpabilité sera nulle !

Ce sera donc 3 nuits à Austin. Sorti du magasin de vélo à 17 heures, je me rends directement à l'hostel située dans le centre et quartier historique, coin 6 ième rue et Brazos. J'ai croisé la rivière Colorado qui traverse la ville. 


 La rivière Colorado traverse la ville d'Austin

Voie exclusive aux vélos.

Un aménagement superbe permet aux résidents de profiter de ce beau fleuve. Des ponts exclusifs pour piétons et vélos, des gens qui se prélassent sur des radeaux, d'autres pratiquant le stand-up paddle ou faisant du kayak.

En soirée, je suis sorti pour dîner et si au Texas il existe des comtés secs, ce n'est pas ici. 

J'ai longé la 6 ième rue et c'est pas mal rock ́n roll. Des bars à profusion, des shows live qu'on entend de l'extérieur, une grande animation. 

Ce n'est qu'un coup d'oeil, mais Austin me semble bien vivante. Côté bouffe, c'est impressionnant. Un grand choix et de la qualité à prix raisonnable. J'ai mangé un met Tex-Mex ( j'ai soudain réalisé que ce terme employé dans des restos à Montréal provenait d'ici), délicieux. Du poisson légèrement pané sur des Tacos, riz et légumineuses.

Demain je découvrirai un peu plus cette ville qui promet bien des surprises.



Jour 83 lundi le 28 avril 2014 États-Unis
Austin (Texas) (0 Km)
Total 5872 km

Austin la capitale de l'état comporte son lot de bâtiments administratifs. 

Le siège de la législature et de l'administration de l'état est le «State Capitol», reproduction de l'édifice du Capitole de Washington. Le gouverneur Perry y a ses bureaux. 


Le «State Capitol» à Austin, résidence du gouverneur Perry en 2014.

C'est la deuxième reproduction du Capitol que j'ai l'occasion de voir. L'autre est celui de Madison au Wisconsin lors de mon premier long voyage à vélo en 2011.

Austin est une ville en pleine expansion et est prénommée Silicon Hills à cause du nombre important de grandes entreprises technologiques dont Apple, Dell et IBM. C'est une des villes les plus peuplée aux États- Unis (1,700,000), et la population y est en constante augmentation.

Austin compte une très importante université qui accueille plus de 50,000 étudiants. Dans chacune des villes universitaires on retrouve assurément outre un style de vie dynamique et vivant mais aussi des cafés, des pistes cyclables, plein de restos, des musées, des galeries d'art et des endroits pour écouter différents genres de musique. Austin en l'exemple parfait.

Ici, plusieurs édifices en hauteur et de style éclectique. Un très haut et filiforme tout de verre et de métal, un autre avec des formes toutes aériennes, légères et circulaires, d'autres de pierre et ciment de forme cubiques.


La grande tout de verre c'est la Frost Bank Tower
La Frost Bank Tower 

 Cette tour résidentiel, l'Austonian est le plus haut édifice d'Austin



Il y a aussi plusieurs édifices historiques richement décorées comme l'hôtel Deskill (ci-bas), datant des années 1880.



Au coucher du soleil, je suis allé sur le pont de l'avenue Congress afin de voir s'envoler les chauve-souris. En effet, à cette époque de l'année, les chauve-souris du Mexique débutent leur migration vers le nord et prennent une pause sous ce pont avant de reprendre leur route.

J'ai vu des centaines de chauve-souris s'envoler et virevolter. Au delà de toutes les pirouettes qu'une ville peut faire pour attirer les visiteurs, je trouve de loin ce genre de spectacle plus intéressant que plusieurs attractions commerciales. La nature a toujours ce qu'il y a de plus beau à offrir. De fait, plusieurs personnes se donnent rendez-vous sur le pont au coucher du soleil pour admirer les hordes de chauve-souris.



Jour 84 mardi le 29 avril 2014 États-Unis
Austin (Texas) (0 km)
Total 5872 km

Visite du musée de l'histoire du Texas situé tout près du capitole. Vraiment intéressant. Je comprends mieux la nature indépendante des texans. Le Texas a d'ailleurs été une république durant quelques années avant de se joindre à l'Union.


Le musée de l'histoire du Texas

Au musée de l'histoire du Texas, une belle façon de comprendre la nature des habitants de cet état

Un texan typique
La fin de l'après-midi a été consacrée à une visite au magasin de vélo pour la pose de la nouvelle cassette et de la nouvelle chaîne ainsi qu'à des petites courses pour préparer mon départ de demain vers la Louisiane.

Je n'ai pas le goût de manger au resto. Ce qui est pratique avec l'hostel (auberge de jeunesse), c'est qu'il y a toujours une cuisine commune avec les facilités soit pour cuisiner ou consommer un repas apporté. Je me rends chez "Whole foods", un marché d'alimentation situé non loin de l'hostel. 

Je dis souvent qu'aux USA, on trouve du pire et du meilleur. Eh bien, en terme d'alimentation "Whole foods" est le fin du fin des marchés d'alimentation aux États-Unis. Toutes les denrées qu'on y trouve sont bios. Vous ne trouverez pas une trace de gluten dans les allées et les produits semblent être sortis directement du champ pour être déposés sur les présentoirs.

Les comptoirs d'aliments préparés sont vraiment impressionnants. J'ai choisi du thon, asperges et macaroni 5 fromages ( je sais... c'aurait été préférable des patates en purée fraîchement préparé mais c'était ma gâterie de la journée :0))

Comme j'y suis allé au moment où j'avais très faim (c'est déconseillé par les nutritionnistes), j'ai succombé et
aussi choisi une salade de pâtes avec des portobello et pourquoi pas, un croque-monsieur (irrésistible pour moi -pain, fromage, jambon, pain, fromage, jambon... ). Une bière avec ça. Hummm... J'ai tout mangé et j'avoue que j'aurais bien dégusté de la crème glacée mais je me suis retenu. Je suis allé prendre une marche après...

J'ai hâte de partir demain même si j'ai beaucoup apprécié Austin. Une fois un endroit découvert, la tentation de voir ailleurs m'emporte.



Jour 85 mercredi le 30 avril 2014 États-Unis
De Austin à Gidings (Texas) (95 km)
Total 5975 km

La nature est vraiment une chose complexe et qui nous sublime. Je roule aujourd'hui dans un décor semblable à celui de la campagne québécoise. Des côtés de route pleins de fleurs sauvages et de l'herbe verte et touffue. Il y a quelques jours, j'étais en plein désert.


Au milieu de la campagne texane, on pourrait tout aussi bien se croire au Québec

Pour voir cela, j'ai cependant dû sortir de Austin. Lentement, j'ai longé l'autoroute au nord-est de la ville pour aller prendre la route 290 qui me mènera du côté de la Louisiane que j'atteindrai dans environ 6 jours. J'ai quitté Austin une fois l'heure de pointe terminée et ai franchi les nombreux feux de circulation avant d'atteindre la route 290.

J'ai eu la surprise d'avoir accès à une superbe piste cyclable à peine terminée le long de la voie de service que j'aurais normalement utilisée. Lorsque j'ai franchi la dernière limite d'Austin, la piste cyclable est disparue mais la route avait un accotement.

Plus je roule au nord-est, moins je comprends les gens qui m'adressent la parole. L'accent est fort ici. Comme une patate chaude dans la bouche.


Jour 86 jeudi le 1er mai 2014 États-Unis
De Gidings à Navasota (Texas) (101 km)
Total 6076 km

Douce journée à rouler en campagne sous un 22, 23 degrés.

J'ai entendu siffler des cardinals rouges toute la journée et dans cette partie de l'état, la première coupe de foin est en cours. La senteur du foin frais coupé est un bien bon parfum.


 6 000 km au compteur !

 Des grillages élaborés ornent l'entrée des ranch texans

 C'est dans cette région que s'est joué l'accès à l'indépendance du Texas en 1836. 
Pour une certaine période, le Texas a été une république


Au fil de la route sont apparus graduellement des conifères. On m'a dit que j'en verrais de plus en plus en me dirigeant au nord-est.

La population mexicaine est moins présente ici au profit des gens de race noire. Cela nous rappelle que le Texas a déjà été un état esclavagiste dans les années 1830.



Jour 87 vendredi le 2 mai 2014 États-Unis
De Navasota à Huntsville (Texas) (87 km)
Total 6163 km

Très belle journée. Ma première pensée aujourd'hui a été pour ma soeur Carmelle, décédée suite à un cancer en 2009 à cette date. Elle aurait tant aimé voir ce que je vois durant ce voyage.


Encore aujourd'hui j'ai pédalé dans la campagne que j'aime tant. Des grands champs verts, de beaux arbres, des étangs, les oiseaux qui chantent, surtout les cardinals qui doivent être en pleine saison des amours pour faire tant de ramages.

Je suis arrivé tôt à Huntsville, une ville bien occupée au carrefour de routes importantes dans le nord-est. Je me suis dirigé un peu vers le sud vers le Huntsville State Park. Situé sur le lac Raven, c'est un magnifique parc dans une forêt de grands pins. Il est très fréquenté et les gens viennent y pêcher et faire de la randonnée.
Je pensais m'y baigner mais lorsque j'ai vu l'indication "ne pas nourrir les alligators", je n'ai plus eu envie. J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'en voir un qui nageait près d'un des quais.



 Huntsville State Park 



 Je pensais me baigner mais j'ai changé d'idée...


Dans cette partie du Texas, des forêts verdoyantes. 
Tellement différent de la partie désertique que j'ai traversé

Ici, à Huntsville, nous sommes au pays de Sam Houston, sa ville natale. Une statue de 25 mètres célèbre le général qui a remporté la bataille de San Jacinto contre les Mexicains.

Sam Houston et ses troupes révolutionnaires anglo-américaines combattaient pour l'indépendance du Texas, soumis à la dictature mexicaine d'Antonio Lopez de Santa Anna depuis 1824, année où Il avait aboli la constitution.



Une immense sculpture de 25 mètres de haut célèbre Sam Houston

C'est à San Jacinto, en 1836  que la bataille décisive s'est déroulée. Houston et ses troupes ont remporté la victoire malgré la supériorité en nombre de l'armée mexicaine. L'annexion aux États-Unis a été réalisée après cette bataille.

À travers ces pans de l'histoire, on peut comprendre la nature des texans, indépendante et déterminée.

Planification; nous sommes le 2 mai et à moins d'imprévus, je serai à destination le 6. Depuis déjà quelques jours, je me prépare à la fin de l'aventure et je suis content. Content de l'expérience et de toutes ces choses que j'ai pu découvrir. Content aussi d'avoir rencontré toutes ces personnes sur ma route.

Fier aussi de pouvoir réaliser l'objectif le plus important de mon voyage, rencontrer mon amie Lise qui vit en Louisiane et rencontrer les étudiants de l'école où elle enseigne. Ces étudiants me suivent depuis mon départ de Vancouver et ce sera un privilège de partager avec eux les moments forts de mon voyage.

Mais pour l'instant, je dois me concentrer sur la fin du périple et m'assurer que tout se termine bien. J'ai bien planifié ma route et mon vélo et moi sommes "top shape". C'est important pour moi de savourer ces dernières journées, jusqu'au bout du voyage...


Jour 88 samedi le 3 mai 2014 États-Unis
De Huntsville à Levingston (Lake Tombigbee - Alabama-Coushatta Indian Reservation) (Texas) (112 km)
Total 6273 km 

Quelle belle journée ! Plein soleil et la nature est éblouissante.

Je me suis rendu d'une traite jusqu'à Livingston. 80 kilos assez facile. À Livingston, j'hésitais entre un State Park situé à 16 kilomètres mais pas sur ma route et un camping situé dans une réserve indienne et plus à l'est, sur ma route mais à 25 kilos. J'ai choisi la réserve indienne.






Les installations comprennent des douches et de l'eau, c'est le principal. Il fait chaud en fin d'après-midi et j'ai hâte que le soleil se couche pour avoir un peu de fraîcheur.



Jour 89 Dimanche le 4 mai 2014 États-Unis
De Levingston (Lake Tombigbee - Alabama-Coushatta Indian Reservation) à Jasper (Texas) 74 km
Total 6347 km

Journée relaxe sous un beau soleil.

Je suis arrivé à Jasper en début d'après-midi, dernière étape au Texas. Demain, je passe en Louisiane.


Je n'en reviens pas d'être ici, à Jasper au Texas. Il y a quelques mois, chez moi, je regardais la carte du Texas et l'immensité de cet état m'impressionnait.


Je n'avais pas de chapeau de cowboy, j'ai donc manqué la messe... 


Béatitude, j'adore voyager à vélo


Je suis tout près de la Louisiane et cet étang prélude aux bayous que je verrai dans les prochains jours

Le 18 avril dernier en fin d'après-midi, j'entrais au Texas à El Paso. Depuis cette date, j'ai parcouru 1469 kilomètres et environ 40 kilomètres me sépare de la frontière de la Louisiane. J'aurai franchi l'état en une quinzaine de jours.


Jour 90 Lundi le 5 mai 2014 États-Unis
De Jasper (Texas) à De Ridder (Louisiane) (88 km)
Total 6435 km

Bienvenue en Louisiane ! C'est écrit en français sur l'affiche érigée à la frontière. Et le fleur de lys y figure.




Texas : check, j'entre en Louisiane

Je laisse le Texas dans mon sillage, aventure mémorable, de nature extrême, immense, sauvage et magnifique.

Deridder est la première ville d'importance sur ma route. C'est ma destination aujourd'hui. Je pédale un peu dans la ville. 

À l'épicerie je tente un bonjour ou deux, pas de réactions. Pas de français ici, certains me disent qu'ils ont de la parenté qui parle un peu français dans le comté voisin, cajun.

Je suis en Louisiane, après 3 mois sur la route et j'en suis bien heureux.


Jour 91 mardi le 6 mai 2014 États-Unis
De Deridder à St-Landry (Louisiane) - destination finale. (71 km)
Total 6506 km

C'est une drôle d'impression, les derniers kilomètres franchis, la fin du voyage.

La tension cesse soudainement. Le réflexe des gestes mille fois répétés, vérifications, préparation, planification, les distances, l'orientation, tout cela s'arrête. Comme sortir la tête hors de l'eau après une grande plongée, prendre une grande respiration, regarder tout autour, se situer, sentir le vide et retrouver l'équilibre.

6506 kilomètres à l'odomètre accumulés au gré de la route. Vancouver puis 7 états traversés plus un petit bout de la Louisiane. 

Toutes les températures, la neige, la grêle, la pluie, les vents extrêmes, la chaleur, le froid, le soleil, les vents doux et bienfaisants.

La nature déployée dans toute sa splendeur; la mer dans tous ses états, les levers de soleil lumineux et doux, les nuages de mille formes, des ciels de toutes les couleurs, l'horizon découpée de montagnes, des vallées, des sommets avec des vues inoubliables, les déserts effrayants et captivants en même temps, des arbres géants, des cactus de toutes formes, des dunes de sable sans fin, les campagnes vertes et luxuriantes, les couchers de soleil de feu. Les effluves de la terre, de milles plantes et de fleurs.

Des états d'âme exacerbées, contradictoires. La solitude, l'exaltation du sentiment de liberté, la peur parfois, la joie d'arriver, la peine de repartir, l'envie dévorante et insatiable de voir autre chose même lorsqu'on a vu le plus beau, les rencontres inspirantes. Parfois l'ennui, sournois, bouleversant, parfois l'impression que l'on peut faire le tour du monde sans s'arrêter jamais.

Enfin toucher terre, le plaisir d'arriver au but, de rencontrer mon amie Lise et ses étudiants dans leur coin de pays. L'accomplissement du projet imaginé, mûri, réalisé.


Note:
J'ai traversé le Texas en 17 jours dont 14 sur la route à vélo. C'est 1600 kilomètres à raison de 114 kilomètres par jour en moyenne.

Distance entre San Diego CA et Oakville LA, 2847 kilomètres soit 1779 milles

Distance entre Vancouver et San Diego, 3659 kilomètres soit 2287 milles.


Fin du voyage.


Mercredi le 7 mai 2014 au dimanche 11mai 2014
St-Landry Louisiane, chez mon amie Lise 

Lise est une fidèle amie de longue date. Nous travaillions ensemble dans les années 70 à la CECM qui après la déconfessionnalisation des institutions se nomme aujourd'hui est la CSDM.

Québécoise, elle s'est installée ici à St-Landry après sa rencontre avec un cajun et y demeure depuis avec son fils Robert. Lise enseigne à une école d'un «parish» voisin.

Lise et son fils Robert 


Lise s'apprête à aller en classe. Les petits bulldogs de chaque côté des marches sont la mascotte d'une équipe sportive de l'école.


Là où mon amie Lise enseigne


Mon périple a fait l'objet d'un projet pédagogique. Les élèves de Lise ont suivi mon périple de Vancouver à la Louisiane. Lise les tenait au courant de mes avancées. 

Ils avaient beaucoup de questions à poser lorsque je les ai rencontré et ce fut une expérience des plus enrichissantes.







Visite à Saint-Martinville sur les traces des déportés acadiens.

 Le parc à Saint-Martinville où se seraient retrouvés les amants Évangéline Bellefontaine et Gabriel Lajeunesse




Longfellow qui a écrit l'histoire d'Évangéline et de la déportation acadienne

La très belle église de Saint-Martinville





En Louisiane les restaurants disposent de tables destinées à la dégustation des fruits de mer. Les écailles sont disposées dans l'entonnoir au centre et terminent dans la poubelle située sous la table...





Une spécialité cajun, les écrevisses 

Ces endroits tout simple permettent de goûter des fruits de mer tout frais. Les Louisianais sont passés maîtres pour les apprêter. C'est vraiment délicieux.




New Iberia

Visite de Van Wickle gardens et maison de Jefferson (acteur des années 40) 

sur le lac Peigneur














La Nouvelle Orléans
Une véritable mosaïque culturelle forgée des influences françaises, espagnole et haïtienne




Le Vieux Carré, quartier historique français avec ses typiques balcons en fer forgé.



Le fleuve Mississipi qui prend sa source dans le nord du Minnesota. Cette eau a fait un long voyage !


La cathédrale St-Louis et le Jackson Square


Les habitants de la Nouvelle-Orléans sont toujours prêts pour la fête, surtout le Mardi gras.




Des rappels de la présence espagnole




Le culte Voodoo trouve écho ici, la tradition est entretenue par la diaspora africaine



Les beignets du Café du Monde
Lorsque de Vancouver, j'ai passé les douanes vers Seattle, l'agente des douanes m'avait 
dit de ne pas manquer de déguster les beignets de la Nouvelle-Orléans. Chose faite.




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