NORVÈGE - 2015

Norvège
L'itinéraire - 28 jours dont 1 jour de repos et 3000 km à vélo (tracé rouge)
Tracé vert = train

Mercredi le 8 juillet 2015 Norvège Alta (Finmark)

Résumé seulement pour cette première journée en sol européen...

Brûlé après tous les déplacements en avion. Mtl, Zurich, Zurich/ Oslo, Oslo/Alta

Traitement aux petits oignons par Swiss airlines inter. Ils me paient le transport du vélo et m'ont surclassé en "business" (coupe de champagne s.v.p.) entre Mtl et Zurich. Cela grâce aux démarches de mon cher ami et voisin Alex qui est de l'organisation.
Monter le vélo, faut quand même prendre le temps...
Pas dormi à l'aéroport d'Oslo la nuit dernière.
Température de 16 degrés à Alta, de la neige à faible altitude. Paysages magnifiques

Reste 2 bus de Alta a Nordkapp à faire
Hôtes warmshowers à Alta. Julian et Christina, Hask, Sam, Ben, Emily.
Fjord de Alta superbe
Toit en plaques de calcaire par ici
Poules et oeufs frais chez mes hôtes
Montagne-études sur les aurores boréales.
Habitants/ montagnes attachaient enfants quand jouaient dehors car il ventait trop fort 

Nord de Norvège occupée par les Allemands, histoire interessante


Je couche dans la caravane de mes hôtes

Le fjord d'Alta et ses montagnes environnantes


Jeudi 9 juillet 2015 Norvège Alta / Honningsvag / Nordkapp
13 degrés, soleil
Un peu de vélo... 20 km Total 20


Depuis mon départ de Montréal lundi le 6 tout s'est déroulé si vite que j'ai l'impression d'être sur la route depuis longtemps,

Ce n'est que mercredi soir que j'ai pu, une fois arrivé à Alta, avoir une nuit a peu près normale. Le décalage horaire et la clarté permanente font leur effet ravageur.

Depuis lundi donc, avion Mtl-Zurich, Zurich -Oslo, Oslo-Alta, autobus Alta- Honnesvarg, autobus Honnesvarg- Nordkapp.

Une fois le dernier trajet d'autobus effectué, de Alta à Nordkapp tout au nord de la Norvège, j'ai aujourd'hui débuté officiellement mon voyage. J'ai roulé hier une vingtaine d kilomètres dans la pointe la plus au nord de l'Europe au 71 è parallèle et j'ai mis le pied sur la falaise qui surplombe l'océan Artique que je n'ai pas vu à cause du brouillard...

Il fait froid, des plaques de neige sont visibles à flanc de montagnes et même près des routes à Nordkapp. Il vente aussi et il fait moins de 10 degrés la nuit, si on peut dire la nuit car il fait jour 24/24 durant le solstice d'été.

Je manque de sommeil, le décalage me met en compote et la clarté permanente ne m'a permis qu'un semblant de repos jusqu'à maintenant. J'ai le hamster qui vire à fond depuis mon arrivée à Zurich, mon premier escale. Les formalités pour les avions et les transports, manipuler les bagages et la boîte de vélo, tenter de retenir et reconnaître la langue qui ne rime à rien à mes oreilles, monter le vélo, rencontrer mes hôtes Warmshowers ( une formidable famille de quatre enfants et deux parents, elle norvégienne et lui anglais), faire les courses, me repérer dans Alta, fixer les ajustements du vélo dont mon garde- boue avant que j'ai envie de jeter au poubelle, constater que j'ai oublié l'attache de mon phare avant, enfin mille choses à penser et mettre en place avant de donner le premier coup de pédale.

Cette étape où l'on souffre du choix de voyager et de voir autre chose, ce choc psychologique et physique provoqué par le changement d'horaire et de routine, je l'attendais mais il me fait plus mal que je ne le pensais provoqué par le changement d'horaire et de routine.
J'ai donc dû travailler fort sur le mental. Relaxer, faire une chose à la fois, me rappeler pourquoi je suis venu ici. Me reposer et prendre mon rythme.

Déjà, malgré le vague à l'âme et la fatigue, des découvertes surprenantes:
-Des rennes qui bloquent la route
- Un menu de resto comprenant de la baleine, des langues de morue, du steak de renne...


Alors demain, je vais pédaler !


Les deux pieds sur la falaise de 307 m. surplombant l'océan Artique (perdu dans le brouillard)

Honningsvag


 Le camping près de Nordkapp



Vendredi le 10 juillet 2015 Norvège 
Nordkapp / Olderfjord (132 km) Total 152
Le cercle Arctique est défini comme la plus basse latitude à laquelle le soleil est au dessus de l'horizon à minuit durant le solstice d'été (le plus long jour de l'année)
Il se situe en haut du soixante sixième parallèle. Le nord de la Norvège se situe au soixante onzième parallèle.

À Nordkkapp, le soleil ne se couche pas entre le 13 mai et le 29 juillet

Après une autre nuit difficile, j'appréhendais la journée d'aujourd'hui mais finalement, parti de Nordkapp à 8:12 h je suis arrivé à Olderfjord à 17 heures, ça c'est très bien pour une première journée. Le soleil qui a paru en après-midi a été salutaire.

Le trajet comportait quand même de forts dénivelés et 6 tunnels dont trois très longs. Le plus long des tunnels relie l'île du nord avec le continent. Il passe en dessous de la mer avec un dénivelé de 250m en descente sur 3 km et un autre 250m en montant à 10% sur le dernier 3 km... Infernal. Ce tunnel mesure plus de 6 km. À la sortie du tunnel, un drôle de bruit est émis afin que les rennes ne soient pas tentés de s'y aventurer... Ces mêmes rennes prennent donc la baignade pour rejoindre l'île, une grande distance...

La nature ici est i n c r o y a b l e !!

Juste aujourd'hui, j'ai vu des fjords et des montagnes fabuleux. Des cascades descendent des montagnes, la route est en lacets avec des tournants aigus.
J'ai fait des rencontres très intéressantes dont un italien, Andrea, parti de Venise en courant, qui a franchi les Alpes et quelques pays pour se rendre à Nordkapp. Il fait une cinquantaine de km par jour et parfois 60. Une journée, il a fait un 76 km !!

Demain, je passe à Alta et je rencontrerai la petite famille qui m'a accueilli lorsque j'ai atterri à Alta mercredi dernier.







Le fameux tunnel


Samedi le 11 juillet 2015 Norvège Olderfjord / Alta 110 km Total 262

J'ai passé un nuit réparatrice, la première depuis mon arrivée et je suis bien en forme ce matin. Il faut dire que j'ai mis les chances de mon côté en louant une mini-cabine, c'est populaire ici, dans un endroit calme et plus chaud que les 4-5 degrés de l'extérieur.


La route était côteuse mais avec de bonnes descentes aussi... Rouler à vélo, c'est formidable et voyager à vélo c'est encore plus formidable. J'ai encore pu apprécier les paysages norvégiens.

Ma route longeait pour la plus grande partie, une magnifique rivière et plusieurs pêcheurs lançaient leur canne à mouche.

Arrivé à Alta, mes hôtes et leurs quatre enfants m'ont encore donné des moments de bonheur. Julian a voyagé à travers le monde en étant dans les parachutistes de l'armée anglaise et aussi par lui même. Les enfants sont toujours à l'affut et ouverts à la discussion.

J'ai préparé du saumon pour le souper, une recette de Di Stasio ! Tous ont aimé.





Dimanche le 12 juillet 2015 Norvège 
Alta / Alteidet 112 km Total 374 Départ à 9 h, arrivée à 16 h

Quelle magnifique journée ! Soleil et juste un peu de vent.
Mes hôtes m'avaient laissé des oeufs frais de leur poules et des fèves au lard ainsi que du pain frais. Julian et Christina m'ont accueilli à mon arrivée à Alta en m'ouvrant leur maison. Les 4 enfants sont adorables et les parents sont géniaux. Julian et Christina récupèrent beaucoup et élèvent leurs lapins, moutons, poules. 

Intéressés à ce qui m'anime pour effectuer de tels voyages, ils sont curieux de tout et on aborde finalement toutes sortes de questions de sociétés. On a ainsi pu faire le parallèle entre les autochtones canadiens et les Samis, autochtones de Norvège.

Les Samis élevaient des rennes et étaient nomades. Comme au Canada, ils exigent réparation pour la perte de leur mode de vie ancestral mais la manière dont il procède est parfois discutable.

Le seul désagrément de la journée se traduit par une route en construction. Cependant, c'est dimanche aujourd'hui et les travailleurs au repos. J'ai donc roulé au moins 5 km dans la gravelle.

Encore une fois, les paysages étaient sublimes. Je roulais dans l'extrême sud du fjord d'Alta. Le fjord est étroit à sa fin et bordé de montagnes qui ressemblent aux Alpes. On m'a dit que les alpinistes viennent
s'entraîner ici avant d'aller dans l'Hymalaya.

Comme c'est dimanche, tous les commerces ou presque sont fermés. Je devrai donc planifier pour assurer mon approvisionnement durant mon séjour ici.

Demain, je me rends à Birtavarre et je vivrai sans doute des moments exaltants car je passerai un col de montagne...




Lundi, le 13 juillet 2014 Norvège Alteidet / Birtavarre 150 km Total 424

La nuit dernière a été froide. J'ai dû me déguiser en oignon et finalement, le sommeil n'a pas été super. Je m'en vais vers le sud, j'aurai plus chaud... Pour le moment, si la température demeure à ces degrés, je prendrai une cabine de temps à autre.


Durant la journée il a fait 17 degrés avec le soleil. J'ai pu rouler sans mes cuissards à jambes longues une partie de la journée.

Au camping d ́Alteidet j'ai rencontré un couple norvégien Annoe et Meurten (écrit phonétiquement). Ils terminaient aujourd'hui la traversée de la Norvège à vélo. Ils l'ont pédalé par section depuis les dernières années.


Les Lyngen Alps

La route a été éprouvante aujourd'hui. 150 km durant plus
de 7:30 heures assis sur le vélo. J'ai franchi le col de Kvaenangsfjellet. Une superbe montagne et aussi une superbe montée à 450 m durant 8 km à plus de 10 degrés. J'ai eu droit à des encouragements en montant...

Au bas de la montagne, à la descente, le spectacle des Lyngen Alps. Ces majestueuses montagnes s'élève de 1800 m directement de la mer. Impressionnant.

Je longe maintenant le fjord de Lyngden et c'est magique. De l'eau, des montagnes. Encore une fois, une nature inspirante.

J'ai loué une cabine afin de prendre un bon repos et ne pas risquer d'être congelé comme la nuit dernière. L'endroit est tout à fait sensationnel. Devant ma cabine, une falaise d'environ 300 m de haut et une rivière.


Mardi le 14 juillet 2015 Norvège 
Birtavarre à Nordkjosbotn 
Départ à 8h arrivée à 14:40 h 96 km Total 520 km

J'ai eu le vent dans le dos et la route était plutôt en pente descendante jusqu'ici. J'ai apprécié car ma journée d'hier m'a drainé beaucoup d'énergie.

Nordkjosbotn est une petite ville et est plutôt industrielle. Cela se traduit dans une attitude plutôt relachée dans la tenue vestimentaire des gens et dans des manières moins recherchées. Les restos sont plutôt du genre fast food et les services ne sont pas développés. Ceci n'altère en rien la politesse et la bonhommie des norvégiens. J'aime beaucoup l'attitude des adolescents qui ne manquent jamais aux règles de politesse et qui font preuve d'une naturelle gentillesse.

Le camping est là l'image de l'endroit. Bien qu'il soit très bien tenu, il est engoncé entre des routes commerciales et mes bouchons seront utiles cette nuit. Le prix est cependant très raisonnable 120 couronnes soit environ 20 $. 

Pour la Norvège, c'est bon marché car ici le coût de la vie est élevée. Les taxes de 25% s'appliquent sur tout... Je crois que je serai bon pour ne pas me transformer en cube de glace car la température aujourd'hui est clémente quoique qu'entre 10 et 15 degrés...





Mercredi le 15 juillet 2015 Norvège 
Nordkjosbotn / Andenes (Île de Andoya)
Départ à 5:30 arrivée à 14:45 h soit juste avant le traversier de 15 h menant à Andenes (durée de la traversée 2 h)
153 km Total 673 km


Départ très matinal car une bonne distance est à parcourir. J'ai déjeuné en pique nique car les facilités du camping n'étaient pas disponible avant 7 heures.

Première étape de 90 km jusqu'à Finnsnes où je suis arrivé vers 11:30 h et où j'ai pris soin de bien manger et prendre une pause. Cela est essentiel de bien gérer l'alimentation lors des longues distances sinon, le corps manque carrément de carburant.

Seconde étape de 64 km une fois passé sur l'île de Senja par un long pont pour me rendre à Gryllefjord. Une fois à Gryllefjord je suis monté sur le traversier menant à Andenes et qui durant 2 heures permet d'avoir une perspective du fjord de son centre. L'eau, les montagnes, c'est fabuleux.

J'étais bien content d'attraper le traversier de 15 h, cela me permet de prendre ma soirée relaxe et profiter d'Andenes. Je m'y suis d'ailleurs attardé afin d'aller manger au resto. Un petit luxe ici. Mon repas d'"hallibut", de pommes de terres en quartier frites et de légumes, arrosé d'une bonne bière et suivi d'une bonne croustade au pomme avec un café m'a coûté 80 $. 

De il faut dire que l'atmosphère était incluse dans l'expérience culinaire puisque le resto est situé dans une ancienne prison. J'ai donc pris mon repas dans une cellule ! C'était vraiment délicieux et ici le poisson est toujours frais.

L'Île de Andoya et Andenes est un petit bijou. Ses plages sont de sable blanc et ses paysages de campagne sont bucoliques.








Jeudi 16 juillet 2015 Andenes / Sortland
100 km Total 773 km


Je chemine sur une longue chaîne d'îles, les îles Vesteralen et Lofoten.


Au départ ce matin, j'ai photographié deux orignaux près de Andenes...

Entre l'île de Andoya et Hinnoya un long et haut pont. De même entre Hinnoya et Langoya où est située la ville de Sortland

Ville animée, Sortland comporte plusieurs magasins et restos et le camping est en haut de la ville et très calme.


J'ai décidé de prendre une cabine afin de me bien me reposer. Mon itinéraire est exigeant et ma forme pas encore à son meilleur.

Pour fin de comparaison avec mon repas d'hier, j'ai acheté un beau filet d'un poisson local frais ressemblant à du saumon. Coût 6,50 $. Accompagné de riz et précédé d'une bonne soupe, ce fut un délice.






Vendredi le 17 juillet 2015 Norvège Ile de LofotenSortland / près de Valberg (camping Bustranda) 
Départ à 7:25 h arrivée à 17:30 h
132 km Total 905 km
Grosse journée: longue distance, vent, pluie en après-midi. J'étais vanné à la fin de la journée.

Parti tôt de Sortland, j'ai atteint Malbu tout au sud de l'île Vesteralen afin de prendre le traversier pour l'île de Lofoten. Monica, une jeune cyclotouriste espagnole de Barcelone est arrivé en même temps que moi au traversier. Elle était ravie de pouvoir parler espagnol et ce même si je lui demandais de répéter, mon espagnol tardant à remonter en haut de mon cerveau ! "Descanso por favor", lui disais-je et elle riait en disant "Si, si, pardone". Monica passe quelques semaines en Norvège et voyage frugalement. Son vélo est
tout juste adéquat pour supporter une charge de bagages. Elle m'explique que deux de ses rayons ont cédés, ce qui lui a valu une halte involontaire car un des rayons s'est enroulé dans le dérailleur et l'a complètement bousillé. La chance du cycliste et la gentillesse des gens d'un tout petit village a fait tourner le cauchemar en un petit miracle. Une famille a pris la situation en main et a donné un dérailleur d'un de leur vélo à Monica. Et voilà, bon voyage Monica. Quel bel exemple d'entraide !


Monica, une autre belle rencontre


Alors, la température norvégienne; se maintient anormalement froide. 6 à 8 degrés dans le jour. Depuis hier, c'est nuageux et depuis cet après-midi, de la pluie et beaucoup de vent. Je peux vous dire que passer sur un pont de plus de 50 mètres de haut lorsqu'il rafale, c'est du sport. Heureusement, les automobilistes attendent sagement que la voie soit libre pour me dépasser. Une règle à observer pour les cyclistes; ne jamais longer la bordure extrême de la route mais bien prendre un mètre environ de la chaussée. Sinon, les autos tentent de passer et ça peut occasionner une embardée du cycliste si la roue mord dans la bordure en bas de la chaussée. C'est aussi dans ces moments que les miroirs des autos frôlent le cycliste et ça, ce n'est pas agréable.

Depuis plus d'une semaine que je roule sur les routes sans accotement ou avec un accotement minime et jamais je n'ai eu de coups de klaxon ou de comportements agressifs de la part des autos ou même des camionneurs. Voilà pour la courtoisie des norvégiens.

L'ìle de Lofoten sur laquelle je suis arrivé aujourd'hui est reconnue pour sa beauté. Dès mon arrivée, j'ai été subjugué par la beauté des paysages. Des pics fabuleux, des anses paradisiaques, la route elle même, tout en lacets et bordé d'immenses rochers est sublime.


Village typique, Lofoten


Ramberg et ses plage de sable blanc 
Pédaler les îles Lofoten et Vesteralen est un bonheur !




Samedi le 18 juillet 2015 Ile Lofoten, près de Valberg (camping Bustranda) / Bodo Ferry de 14 h de Moskenes à Bodo.
78 km Total 905 + 983

J'ai pu récupérer de ma journée d'hier confortablement installé dans une cabine. Il a plu une partie de la nuit et venté fort.

Ce matin, beau ciel et soleil. J'ai vite retiré les vêtements de Gore Tex pour rouler en cuissards courts.

L'île de Lofoten est vraiment impressionnante de beauté. Pour le vélo, c'est le bonheur. Une petite route en serpentin qui longe la mer et qui donne à voir des images que je n'oublierai jamais.

Sur ma route, arrivant derrière moi, Helmer et Hege deux cyclistes avec des vélos incroyables. Helmer m'aborde au bas d'une côte et appuie sa main sur mon dos pour me faciliter la montée. Aucun doute, leur façon de rouler est celle de grands cyclistes. Helmer s'informe de mon voyage tout en roulant en parallèle à moi, nos deux guidons presque collés. Helmer et moi se présentons et je salue Hege dans mon miroir.
Helmer est né dans un petit village près de Valberg et est présentement en vacances avec son épouse qui elle est originaire de Norvège elle aussi.

Helmer est super détendu, il prend plein de photos de moi en roulant et maîtrise parfaitement la direction de son vélo tout en photographiant. Entretemps, Hege et moi faisons la conversation. On se sépare à l'entrée d'un tunnel en se donnant mutuellement nos adresses courriels et Helmer et Hege disparaissent devant moi.
Lorsqu'on voyage en solo comme moi, ce genre de rencontres transforme la journée en une journée mémorable.

Durant mon trajet, j'ai croisé un des villages les plus typiques de Norvège, Reine. Le village est construit de petites maisons rouges de pêcheurs étalées tout autour du fjord. Tout autour des pics de quelques milliers de mètres, c'est un spectacle fabuleux.

J'arrive à Moskenes juste pour l'embarquement du ferry de 14 h. J'arriverai donc à Bodo à 18 heures, pas trop tard pour organiser ma soirée et trouver un endroit pour coucher. 




Reine 


Helmer et Hege
Jour 12 Dimanche le 19 juillet 2015 Norvège 
Bodo / Ornes.
115 km Total 1098


Le dimanche en Norvège, c'est très tranquille. Presque tous les commerces sont fermés. Les gens se reposent et c'est une bonne journée pour rouler à vélo.

Hier, j'ai couché à l'auberge de jeunesse de Bodo. Très bel hostel dans l'ancienne station de trains. J'ai vraiment passé une bonne nuit car on m'a laissé une chambre privée, normalement pour deux. On m'a fait payer seulement la moitié du prix mais il était possible qu'une autre personne se joigne à moi, ce qui ne fut pas le cas. En comparaison du dortoir, c'est du luxe car je disposais de ma salle de bain privée. Pour 56$, c'est une aubaine surtout en Norvège.

J'ai choisi ce mode d'hébergement car il pleuvait et faisait froid. Quelle bonne décision !
Pour arriver à Bodo, j'ai emprunté le ferry partant de Moskenes. La traversée a durée 3:30 h et pendant ce temps, j'ai pu relaxer.

Durant la traversée, un cycliste Tchèque m'a abordé. Il avait placé son vélo près du mien dans la cale. Il désirait que l'on se rende ensemble au camping en périphérie de Bodo. Malgré qu'il était sympathique, je ne sentais pas d'atomes crochus avec Turo (c'était son nom). Autant je me sens parfois en manque d'échanger avec des personnes, autant, dans d'autres occasions j'ai le goût d'être seul. C'était le cas hier. Je savais qu'en choisissant l'hostel Turo ne suivrait pas, son budget ne lui permettant pas.

Ce matin, après un super petit déjeuner inclus dans le coût de la chambre, j'ai quitté Bodo à 9 heures.
Pluie, vent fort et rafales ont ponctués la journée. Cependant, la route 17 longeant la côte est une pure beauté pour les yeux. J'ai roulé à flanc de montagnes la plus grande partie de la journée. Malgré des dénivellés importants et trois tunnels dont un de 3 km, j'ai adoré la route. Sur un côté la falaise qui plonge vers le bas et la mer et de l'autre la falaise qui grimpe à des centaines de mètres au dessus.

Arrivé à Ornes à 17:30, j'ai loupé le traversier pour Valdasvik. Le prochain étant à 21 heures, trop tard pour moi et compte tenu que Valdsavik est un tout petit havre sans services, j'ai tourné mes roues de velo vers l'hôtel juste à côté. Lit douillet, repas de poisson, dessert, on se gâte un peu.

Jour 13 Lundi le 20 juillet 2015 Norvège 
Ornes / Nesna
150 km Total 1256 km


Départ ce matin à 8 h de Ornes par le traversier jusqu'à Valldassvikk, durée 45 min.
Une fois à Valldassvikk, 30 km de vélo jusqu'à Foroy d'où je prends un autre traversier pour Agharet, durée 30 min.


Retour sur le vélo jusqu'à Jetvik qui est une vingtaine de km et finalement, un dernier traversier de Jetvik à Kilbogramn.


Il me reste maintenant 100 km à pédaler jusqu'à Nesra. Encore une route paradisiaque. Par moment, elle me fait souffrir avec des côtes impossibles mais aussi des descentes enivrantes.

J'ai passé dans au moins 5 tunnels dont un de plus de 3 km et deux autres de tout près de 3 km. De vrais cavernes, creusées à même le roc des montagnes.

Jour 14 Mardi le 21 juillet 2015 Norvège 
Nesna jour de repos !
0 km Total 1256 km
Farniente, lessive, et tutti-frutti


Nesna


En faisant l'entretien du vélo, j'ai découvert qu'un rayon de ma roue arrière est brisé. Je me souviens très bien lorsque c'est arrivé, juste avant de passer un pont il y a deux jours. J'avais vérifié et ne l'ai pas décelé à ce moment. On devient si habitué au sons qui émanent du vélo alors que l'on roule que le moindre bruit inhabituel nous met en alerte.

Ce n'est pas si grave mais je le sais, tant que je n'aurai pu régler ce problème, je ne serai pas tranquille. Dès demain, je m'informerai de la présence d'une boutique vélo à chaque agglomération de moyenne importance que je croiserai sur ma route. Dans la région où je suis et là où je me dirige, il n'y a justement pas beaucoup de villes d'importance... Je verrai...

Alors dodo tôt ce soir, demain je me lève tôt pour prendre le traversier Nesna/Levand à 7:15 h.


Jour 15, Mercredi le 22 juillet 2015 Norvège
Nesna / Vannessund

126 km Total 1382 km

Lever à 5 heures pour attraper le ferry de 7:15 pour Levang. 

Arrivé sur le quai à 7 heures, je vois tout de suite qu'il se passe quelque chose. Un camionneur parle au téléphone et une fois son appel terminé, il embarque dans son camion et sort de la ligne d'attente. Un autre petit camion de livraison fait de même et sur son chemin s'arrête pour parler à un autre camionneur qui rebrousse chemin à son tour.

Le traversier aurait déjà dû être arrivé, il ne viendra pas, c'est certain. Un camionneur attend sur une autre ligne d'attente pour un traversier qui dessert d'autre îles que ma destination (Levang). Sympathique, il téléphone à un de ses copains qui lui confirme que le ferry Nesna/Levang a des ennuis mécaniques et la reprise du service ne peut être précisée pour le moment.

Il regarde la carte avec moi. Ses deux autres copains camionneurs et lui se concertent. Par la route c'est deux heures d'auto si on fait le tour soit deux jours de vélo pour moi. Un des gars me dit que ma carte n'est pas tout à fait à jour et qu'il y a une nouvelle route qui fait un raccourci mais qui comporte un tunnel de 11 km !

Un des camionneurs a une autre solution à proposer, un bateau rapide circule d'île en île et fait un arrêt à Sandnessjoan soit exactement sur ma route pour Tjota où je dois me rendre pour prendre un autre traversier. Parfait, je remercie chaleureusement les sympathiques camionneurs qui me souhaitent un bon voyage. Renseignements pris, le bateau rapide fait un arrêt à 8:40 h. à Nesna où je suis.

Une fois sur le traversier rapide je demande au changeur si il y a un magasin de vélo à Sandnessjoan. Tout à fait me repond t'il et il est à une centaine de mètres du quai où je descendrai ! Deuxième bonne nouvelle de la journée donc. Je verrai si cette boutique a les compétences pour changer mon rayon brisé.


Et voilà le rayon brisé réparé !


Côté température, ce sera une journée relativement chaude. En fait la première depuis mon arrivée en sol norvégien.

Me voilà donc arrivé à Sandnessjoan par le traversier rapide. Il est 9:45, je me dirige directement vers la rue marchande parallèle au quai et j'y trouve facilement le magasin de vélo. Avant d'entrer, j'interpelle un cycliste et lui demande si le mécano du magasin en est un bon. Il m'assure que oui.

J'étais ressorti du magasin de vélo après 25 minutes et avec un nouveau rayon pour remplacer celui qui avait cédé et la roue alignée. J'étais super content. Deux problèmes depuis le matin et deux solutions apportées. De surcroît, ces petits inconvénients ne sont pas venus perturber l'horaire de la journée.

Après Sandnessjoan, une trentaine de km de vélo pour prendre un traversier de Tjota à Forvik. Vélo sur 18 km de Forvik à Andalsvagen. Traversier vers Hom. Vélo sur 60km jusqu'à Vannessund.

Pluie durant l'après-midi mais dégagement lorsque je suis arrivé au camping de Vanessung à 19:45heures.


Journée marquée par le fait qu'en passant par Bronnoysund, j'ai franchi le ligne centrale qui divise le nord et le sud de la Norvège.
Bronnoysund

Sur ma route les montagnes nommées les 7 soeurs, un site archéologique recelant des dessins préhistoriques. Aussi, près de Bronnoysund, une montagne (que je peux voir du camping de Vennessund) qui comporte en son centre un arc, un genre de porte qui traverse d'un côté à l'autre la montagne.


Jour 16 Jeudi le 23 juillet 2015 Norvège
Vannessund à Namsos
149 km Total 1531 km


Journée longue distance.

J'ai longé la meilleure rivière à Saumon de la Norvège, la Namsen.


La route au début spectaculaire est devenue une route de campagne semblable à celle du Québec. Région agricole, beaucoup de fermes et c'est le temps d'épandre le purin... Ça sent la campagne !




Maison Viking


Jour 17 vendredi le 24 juillet 2015 Norvège
Namsos à Straunem
106 km Total 1637 km


Hier, j'étais au camping de Namsos. C'est vrai que j'avais 150 km dans les pattes mais je n'ai pas aimé l'endroit dès que je me suis adressé à la réception. Cher, 200 kr soit environ 35 $ mais ça ça passe toujours compte tenu que l'endroit offre miniput et tralala. 

C'est plutôt l'ambiance qui m'irritait, tous ceux qui y étaient avaient l'air bête (sauf moi au début et peu après je suis devenu comme les autres !!). Donc pas sympathique.

Douche, souper et hop dans le sac de couchage. C'est toujours ce qu'il y a de mieux à faire quand on a les bleus... le repos ça guérit bien des maux.

J'ai eu droit au tambourinement de la pluie toute la nuit. Le matin, ça tambourinait encore et la pluie a duré toute l'avant-midi. En camping cela exige un enchaînement d'activités particulier. On prépare tout de l'intérieur de la tente. On sort habillé de pied en cap en Gore Tex. C'est seulement à ce moment que l'on défait la tente et le tout va dans des sacs imper. L'opération de séchage se fait durant l'heure du lunch s'il fait beau dans la journée. Sinon, deux choix. Le soir venu on monte une tente trempe. Ce n'est pas l'idéal mais faisable compte tenu que c'est principalement le double toit qui est trempé. L'abri sous le double toit est habituellement épargné. L'autre option est de se diriger vers un hébergement dans lequel on étendra tout son matériel pour le faire sécher.

Mais ce soir, c'est une toute autre affaire quant à l'endroit où je dors.

J'ai pris des renseignements à Steinkjer (ville assez importante que j'ai traversé cet après-midi.),Le bureau d'info touristique m'a vraiment bien renseigné et m'a proposé de me rendre ici à Straunem dans une résidence privée mais qui prennent des touristes de passage.

L'endroit est situé en pleine campagne, verdoyante, vallonnée et calme à souhait (je ne mettrai pas de bouchons pour dormir ce soir).

Les sympathiques propriétaires m'ont accueilli chaleureusement. Nous échangions par signes et bribes d'anglais mais tout cela était bien agréable.

Après m'avoir donné un verre de jus de pommes frais, on m'a montré où j'allais dormir un bâtiment adjacent à leur résidence comportant 4 chambres avec une grande salle de bain et une cuisine complète. J'avais toute la place pour moi seul...

Pour environ 56 $ (ici en Norvège où la moindre chambre d'hôtel coûte entre 150 à 200 $, c'est une aubaine.
1001 et une choses à faire, la lessive, faire sécher tente et souliers, prendre la douche (pas besoin de déposer 10kr dans la boîte pour 5 minutes de douche !), faire mon repas (dans une cuisine fonctionnelle et toute équipée). Finalement, regarder mon itinéraire et rédiger ce carnet de voyage et lire un peu avant le dodo...


Le havre de paix, en pleine campagne où j'ai dormi à Straunem


Jour 18 Samedi le 25 juillet 2015 Norvège
Straunem à Oysand
120 km Total 1757km


J'ai quitté mon havre de paix en campagne vers 8:15 h. Beau soleil ce matin et au cours de la journée, le mercure a grimpé à 24. J'ai mis de la crème solaire pour la première fois.

J'ai longé le fjord de Trondheim ( troisième plus grande ville de la Norvège), une grande partie de la journée. C'était magnifique avec le soleil. Les routes secondaires que j'emprunte me font voir de choses intéressantes, de belles fermes, des moutons en libre pâturage partout, un orignal hier.

Ce soir, j'ai dîné avec un allemand qui effectue un pèlerinage sur les traces d'Olaf, un chrétien qui a répandu la bonne nouvelle en Norvège jusqu'au 16 e siècle, moment où une réforme protestante a fait table rase des précédentes croyances. 

Dans la région ici, plusieurs lieux (hostels) accueillent les pèlerins.

Ici à Oystand, le camping est bondé. C'est samedi et je m'attend à ce qu'il y ait plus ou moins de bruit. Il faut dire que toutes les tentes sont coincées ensemble.



Une bonne bière après une journée de vélo, c'est le pied !


Jour 19 dimanche le 26 juillet 2015 Norvège 
Oysand à Kvenna
127 km Total 1884 km


Malgré mes appréhensions d'hier quant à la quiétude du camping, j'ai eu une nuit réparatrice et c'est reposé que je me suis levé à 6 heures pour continuer ma route.

C'est dimanche, alors c'est le calme et la sérénité. Après un petit déjeuner pique-nique composé de croissants, d'oeufs à la coque et de banane je me dirige vers Orkanger, une ville moyenne avec un parc industriel important.

Sur le point de l'attention portée aux cyclistes, la Norvège est un modèle. La région où je suis est traversée par le E39, une autoroute comportant plusieurs tunnels et où les vélos sont interdits. On ne laisse pas les cyclistes (très nombreux) en plan dans ce cas. 

Une voie cyclable parfois construit de toute pièce ou empruntant une ancienne route (souvent scénique) est prévue. La piste cyclable est balisée et les repères fréquents.

Aux alentours de Trohdheim où l'autoroute E6 traverse la ville, j'ai pu suivre la voie cyclable parallèle à l'autoroute qui parfois la traversait par un viaduc. Le tout permettant de rouler à une vitesse constante et sans avoir de détours indus. J'ai remarqué aussi qu'aux carrefours giratoires, la voie cyclable fait le tour comme les autos et les passages de la voie cyclable comporte des passages lignés et les vélos sont prioritaires aux autos ( et les autos s'arrêtent... et pas à un pouce du piéton ou du cycliste !)

Une fois à Orkanger, j'ai pu repérer facilement la route 65 qui me conduisait vers Surnadal. En tant que cycliste, c'est le genre de journée qui est très appréciée à cause de la facilité du parcours et du vent qui sans être puissant, me donnait un bel élan. J'ai donc utilisé le troisième plateau plusieurs fois d'autant plus que l'itinéraire du jour comportait plus de descentes que de montées.

Des vitesse de 30-32 km/h, la température dans les 15 degrés, nuageux. C'était parfait. J'ai ainsi fait 100 km en ne prenant que 2 petites pauses (moyenne de 21.6 km/h). Une fois à Surendal, j'ai visité le bureau d'info touristique et ont m'a donné des renseignements très pertinents. L'édifice où se trouve le bureau d'info touristique ainsi qu'une maison de la culture a été construit dans les années 2000 et au premier coup d'oeil, on perçoit combien il est représentatif de la Norvège. 

L'extérieur est de bois peint rouge et posé à la verticale comme sont faites la plupart des maisons ici. L'entrée dont le plancher est fait de pierres grises diverses s'étale comme les nombreuses rivières que l'on croise partout dans le pays. Enfin, un chef d'oeuvre.

Parlant de rivière, j'ai pédalé pour ainsi dire toute la journée le long d'une magnifique rivière. J'ai vu plusieurs pêcheurs avec leurs lignes fixés par un support que je n'ai vu qu'ici. Il s'agit d'une ventouse posée sur le capot d'une part et une autre fixée sur le toit. La canne à pêche (longue comme une canne à mouche), est fixée de part et d'autre à ces ventouses.

Demain je prends le traversier de Kvenna (à 2 km d'ici) qui me mènera à Rikkjem. De là je me rendrai à Andalsnes.

Jour 20 Lundi le 27 juillet 2015 Norvège Kvenna à Andalsnes
140 km Total 2024 km


Lever à 6 heures. J'ai faim ! Petit déjeuner, trois oeufs, patates rissolées, rôties et café, banane, orange.

Il a plu cette nuit. J'ai pris la bonne décision de prendre une cabine au camping de Kvenna surtout que le tarif était seulement de 250 kr.


C'est pas parce qu'on voyage à vélo qu'on mange mal !


Le ciel est encore lourd et il fait froid.

Je prends le traversier de Kvenna à Rykkjem à 8:30 h. À partir de Rykkjem, le paysage change, je suis de nouveau plongé dans un décor de montagnes et d'eau.

Je me dirige d'abord vers Sundall et chose que je n'avais pas prévue, un tunnel interdit sur ma route. 7.5 km... 

Je tente de contourner, en vain car j'aboutis à un vieux tunnel fermé. Je reviens sur mes pas et m'engage dans le tunnel. Je n'e m'y suis pas attardé, 33 km/h et une douzaine de minutes plus tard, j'étais ressorti.

Je prends ensuite la route 62 qui longe le fjord de Subdall, un autre tunnel, 6.5 km, prévu celui là et permis aux cyclistes.

À Elsvag, je repère une boulangerie, stop, un bon café et une pâtisserie !

Je longe ensuite le Langfjorden, magnifique petite route sans circulation qui me conduit au traversier de Solsnes. Ce trajet de 100km s'est fait à vent contraire, fatiguant ! Traversée à Afernes et je roule encore un 40 km ( le vent dans le dos cette fois), jusqu'à Andalsnes.

C'est un endroit incroyable ici. Des montagnes vraiment impressionnantes entourent le camping. C'est le paradis du hiking, du kyte, de l'escalade et de l'alpinisme.

Demain j'en aurai plein la vue. Je fais la route des Trolls. Une route comportant un col de montagnes... Mollets, préparez-vous à pomper !


Jour 21 mardi le 28 juillet 2015 Norvège 
Andalsnes à Geirander
83 km Total 2107 km

Une journée fantastique, un ciel bleu, le soleil !


Parti d'Andelsnes à 9:30, je suis la 63 qui me mène à un col de montagne sur la route des Trolls. 

Me voilà, quelques km plus loin à la base d'un vaste cirque d'énormes montagnes dans lequel on a construit une route. Elle comporte une dizaine de virages en épingle jusqu'au sommet sur 10 km avec une pente de 10 %. Tout au cours de la montée, j'admire deux énormes chutes qui descendent du haut de la montagne, je suis ébahi !


Au pied de l'échelle des Troll, mollets à vos gardes !
Oui, oui, j'ai monté ça chargé de mes sacoches !

C'est phénoménal. Une heure 40 plus tard j'avais atteint le premier sommet à 600 mètres d'altitude. À cet endroit il y a un observatoire d'où on a une vue sur la route et toute la vallée jusqu'â Andelsnes.


Impressionnant. Après une pause, je continue jusqu'au sommet à 900 m. Une brève descente et je pédalerai durant quelques km sur un plateau entouré de pics fabuleux. C'est un endroit classé patrimoine de l'Unesco.

J'atteints Linge, prends un traversier pour Elsdal pour ensuite me diriger vers Gereinger. 
ma deuxième ascension de la journée, sur 5 km avec une pente de 4-5 degrés jusqu'à 600 m.

La descente qui suit est exaltante et de surcroît, j'arrive à un observatoire qui me permet d'admirer Gereinger 600 m. plus bas. Je ne m'attendais pas à un tel spectacle. Ce paysage, je l'ai vu dans La Presse lors des reportages du cahier Voyages. Un des plus beaux grandioses fjords du monde. Juste en face de la petite ville, trois immenses paquebots. Chacun transporte des milliers de personnes. Le fjord est si creux que les paquebots s'amarrent à des énormes bouées plaçées exprès car les chaînes de leurs ancres n'atteignent pas le fond...
De véritables villes flottantes naviguent dans les fjords




Je descends vers Gereinger. C'est tellement à pic et les virages en épingle sont tellement serrés que je dois m'arrêter à mi-chemin car j'ai trop mal aux mains et aux poignets à force de retenir mon vélo.
La petite ville est super touristique mais en même temps très sympathiques. Le camping est vraiment très bien pour un prix plus que raisonnable.

Un allemand de Hanovre m'a pris en photo en me demandant comment j'avais fait pour être à l'observatoire près de Gereinger. Il m'avait vu plus tôt dans la journée au sommet du chemin des Trolls et se déplaçait avec son petit motorisé...




Un allemand rencontré tenait à me prendre en photo, nous avons gardé contact depuis


Jour 22 Mercredi le 29 juillet 2015 Norvège 
Geiranger à Lom
100 Total 2207 km

Ce soir, je suis à Lom. C'est l'un des 5 villages au coeur de parcs nationaux de la Norvège. Situé au bas de la montagne Lomseggen, La puissante rivière Bovra que j'ai suivi aujourd'hui ( dont l'eau est claire comme du cristal et bleutée), passe au centre du village. Ici c'est le paradis des randonneurs qui n'ont qu'à choisir parmis les nombreuses montagnes à sillonner.

Ce matin je suis parti de Geiranger et dès le premier coup de pédale j'ai entamé une grimpe de 17 km de long avec une dénivellation de 5 à 10 degrés. Le sommet est à 1040 mètres. Il s'est mis à pleuvoir une fois le sommet atteint et il faisait seulement 6 degrés. 



À cette hauteur, de la neige partout et de la glace dans les cours d'eau. Je me suis récompensé une fois en haut en dévorant une pâtisserie et un fruit.



Ce midi, compte tenu qu'il faisait froid, je suis arrêté luncher dans un endroit vraiment chouette.Une ancienne beurrerie transformée en café située le long de l'impressionnante rivière Bovra sert des repas et des chambres. J'y ai dégusté pour mon plus grand plaisir un hamberger de wapiti vraiment bien apprêté. C'est populaire par ici...


La rivière Bovra. Remarquez le toit végétal de la maison...

Hier et aujourd'hui, j'ai grimpé 2540 mètres. Pas étonnant que ce soir je me couche tôt, surtout qu'aujourd'hui, j'ai lutté contre le vent pour venir jusqu'à Lom.



Jour 23 jeudi le 30 juillet 2015 Norvège
Lom à Gaupne
109 km Total 2316 km


La journée a débutée de façon bien ordinaire et au départ de Lom, je me sentais en forme très ordinaire. Je n'ai pas mis longtemps à débuter une autre formidable montée. 1000 mètres pour franchir le plus haut col du nord de l'Europe Sognefjellet. Le plus haut point est Fantesteinen à 1434 m.

À 10:30 h j'ai fait une pause car je n'arrivais à prendre le tempo et être à l'aise. J'avais déjà faim et ce même après un super déjeuner. J'ai donc fait ce que mon corps voulait, manger ! Et c'était ce qu'il fallait faire. À la reprise, j'écoutais le métronome de mes pédales, clac, clac, clac, hypnoptisé. C'était parti.

Une route de toute beauté sur des dizaines de kilomètres, des sommets et des pics tout le tour, des falaises étourdissantes, de la neige partout, des bancs de neige de 3 mètres de haut, des lacs glacés, des chutes de centaines de mètres et des cascades. La rivière aussi, toujours là, puissante.


Au sommet de la Sognfjollet

Ski de fond...  nous sommes le 30 juillet

Le sommet le plus haut du nord de l'Europe

Au loin, le grand glacier

Puis la descente, grisante, dure pour les poignets, les virages en épingle qui font peur, la route étroite, le précipice à côté, ça ne finit plus.

À 14 h il fallait manger et c'est sous le soleil chaud, une fois presque à la base du massif que j'ai pique niquer. Je me fais aborder plusieurs fois par jour. Les gens ont toujours une réaction sympathique et de surprise quand je leur dis que je suis canadien.

Une fois la descente terminée, je suis arrivée à Fortun et de là j'ai suivi jusqu'à Gaupné, le magnifique Lustrafjord, bras de l'immense Sognefjord, deuxième plus grand fjord du monde qui s'étend sur plus de 200 km.




C'est le pays d'une nature grandiose.
Ma journée qui avait débutée de façon ordinaire s'est finalement traduite par une autre journée extraordinaire.



Jour 24 vendredi le 31 juillet 2015 Norvège 
Gaupne à Myrkalend (près de Voss)
120 km Total 2436 km


Bau soleil aujourd'hui, je suis en pleine forme et heureux de pédaler.

Je me trouve dans une des plus belles régions de la Norvège. Des parc nationaux entourent la Sognfjollet (fjollet signifie montagne en norvégien), et le fameux fjord Sognfjord et s'y relient une foule d'activités.

Excursions sur les glaciers, marche en montagne, séjours dans ls "hytte", ces refuges en montagnes. Encore une fois, ici, la nature attire les visiteurs de toute l'Europe.

Hier j'ai franchi le col du Sognfjollet et aujourd'hui, à partir de Gaupne, je continue sur la route 55 mais la montagne de 1434 m est en arrière et la route est plus facile et descendante.

Petite pause pâtisserie et café à Rondhal, achat de lubrifiant pour ma chaîne de vélo à un magasin de vélo juste à côté. Il est des journées où tout arrive au bon moment et l'où on trouve exactement ce que l'on a de besoin directement sur son chemin.

J'ai pu admirer de fabuleuses chutes, renommées en Norvège dont celle de Hella. J'ai vu le fabuleux Sognfjord, deux cent km de mer bordé de falaises.


J'ai ensuite parcouru une route le long d'une falaise, étroite, les autos doivent arrêter pour se céder le passage.

Me voilà ensuite à Hella où je prends le traversier Jusqu'à Vangnes.
À Vik, épicerie.



Vik
Je sais que je dois passer le col de la montagne Vikja mais je ne sais pas combien elle est haute...
J'apprends lentement, en pesant-tirant sur les pédales qu'elle grimpe à 1000 mètres et sur 13 km entre 6 et 8 degrés. En haut je passe par un tunnel. Je change de saison, c'est l'hiver ici. Je gèle, il fait 2,6 degrés mais c'est d'une beauté sans nom. J'aime ces déserts de roc, cet toundra, les lacs sont gelés. De gros bancs de neige bordent la route.





Souvent, une route sur la montagne permet d'éviter de passer dans les tunnels. Cela signifie aussi grimper sur la montagne...
La route s'étire sur un long plateau en montagne russe et me garde au congélateur pour encore quelques kilomètres, Je pressens la descente, ferme le manteau jusqu'au cou, change de gants pour des plus chauds. Encore des lacets, des virages qui donnent le tournis, c'est exaltant !

J'arrive au camping Myrkdalen à 20:30 h, frigorifié.

J'ai dîné de bon appétit, parlé avec un allemand et une dame norvégienne qui n'en revenait pas de mon périple. Le sommeil est venu rapidement, j'avais revêtu les manches longues, le polar et la cagoule pour contrer les 4-5 degrés qu'il devait faire durant la nuit..

Jour 25 samedi le 1 Août 2015 Norvège 
Myrkdalend (près de Voss) à Kinsarvic
61 km Total 2419 km

Départ tardif de Myrkdalen ce matin. Ce sera une journée plus relaxe, la fatigue se fait sentir.

La région de Voss est réputée pour un resort de ski (affreux, un genre de Mont-Tremblant raté) et aussi pour les expéditions de rafting, la tyrolienne au dessus des chutes, le bungy.

Je suis la route 55 jusqu'à Voss et emprunte ensuite le 13 vers l'est jusqu'à Granvin. La route 7 ensuite, pittoresque à souhait qui me permet d'éviter un tunnel et découvrir une passe me menant à un massif rocheux, un mur de roc de 100 mètres et une descente en lacets jusqu'à une superbe chute. De surcroît, elle longe le fjord Hardenger, magnifique.



Une rencontre à point-nommé, un cycliste qui m'interpèle de loin alors que je fais la girouette devant une série d'indications de routes. Il m'a vraiment aidé à m'orienter et surtout il m'a expliqué toutes les possibilités que j'avais pour me rendre à Kirsavik où je suis ce soir. Parce qu'ici, il faut savoir jongler entre traversiers, ponts, tunnels. Le cycliste est même revenu sur ses pas avec jusqu'au centre de Granvin pour m'indiquer la route 7 que je voulais emprunter. Les norvégiens sont gentils.

Une fois débarqué du traversier à Kinsarvic, c'est ici que je terminerai la journée, au camping, sympathique et bondé.

Mon voisin sera un polonais qui se cherche du travail en Norvège. Il est descendu du même traversier que moi et je l'ai remarqué, l'air un peu itinérant avec sa valise, un sac à dos et une tente. Il faut du courage pour effectuer une telle démarche. Pas de relations, cherchant du travail et être obligé de dépenser le peu qu'il gagne au fur et à mesure tel qu'il me l'a raconté.

Jour 26 dimanche le 2 Août 2015 Norvège 
Kyrsavik à Haukeli
140 km Total 2576 km


Départ matinal de Kinsarvik, je veux profiter du calme du dimanche. Beaucoup de chutes impressionnantes autour: Voringfossen à Fossli sur la 7, Latefosse sur la 13 au sud de Odda et 4 chutes à Huswdalen près de Kinsarvik.




La route 13 longe le Sorfjorden et il y a des vergers, pommes, cerises, groseilles etc...

Il commence à pleuvoir et c'est à boire debout. À la longue, la pluie devient un élément difficile à gérer. Je transpire sous le gore-tex et le mercure plutôt froid me refroidit dès que l'effort est moins intense.

La pluie ça peut toujours aller mais à Skare, j'emprunte la E134 vers Roldal et cette route est très fréquentée. Ça ajoute un stress, il n'y a pas ou peu d'accotement sur les routes que j'emprunte depuis mon départ de Nordkapp. Surtout qu'à Roldal, c'est la montagne et le col qu'il faut traverser. Et durant les longs kilomètres d'ascension, en petite vitesse, on louvoie toujours un peu. Jamais un conducteur ne klaxonne ou me serre.
Le col de Roldal n'est pas reposant avec ses 900 mètres. Au sommet j'aurais pu éviter 2 tunnels ( dont un de 4 km), mais j'ai réalisé top tard que j'avais dépassé l'ancienne route qui contourne.

Un peu plus loin, Haukali et son col de montagne. Montée pénible, pluie, circulation. Une fois en haut, je ne manque pas de prendre 2 anciennes routes qui contournent les tunnels. C ́est un beaume pour les oreilles, les yeux et l'âme. Je suis seul sur un chemin peut-être millénaire, bordé de roches pleines de mousse disposées pour délimiter le sentier et annoncer le précipice. Malgré que le vent est faible, il fait froid, c'est gelé et d'énormes bancs de neige sont présents. 1050 mètres. Je me sens un peu plus près du ciel.

Et la descente, je dois arrêter, je gèle. Pas chaud pour se changer mais il faut un vêtement sec
L'arrivée au village d'Haukeli est un bonheur, de belles pentes descendantes me mènent jusqu'au camping. Repos

Après mon repas, vérification de l'itinéraire. 3 jours environ et je serai au point le plus au sud du pays.
Rencontré: Andreas, jeune norvégien qui est parti de Nordkapp le 8 juillet soit un jour avant moi. Je lui ai demandé comment il allait "fatigué" m'a t'il confié. Il voulait se rendre à Haukeli où je suis ce soir. Je ne l'ai
pas vu cependant.

Jour 27 Lundi le 3 Août 2015 Norvège 
Haukeli à Rysstad
106 km Total 2682 km

Malgré le froid, j'ai passé une bonne nuit. Polar, sous-vêtements en laine de Mérino, bas, le liner serré autour du cou ainsi que le sac de couchage.... l'équipement d'hiver quoi.

Ciel nuageux au réveil vers 6:30 h, lourde rosée, j'emballe le double toit mouillé ainsi que la bâche servant de tapis sous la tente dans des ziplocks. Je ferai sécher durant la journée au cours du lunch si la température le permet.

Je prends un bon déjeuner vraiment style camping car au camping de Haukeli, pas de cuisine. Camping Norvège 101; les campings comportent toujours des "Hytte", cabines avec habituellement un rechaud. Ils ont toujours des espaces pour des "caravans" (roulottes) et les motorisés ( qui ici sont 2-3 fois moins gros que les maisons sur roues de l'Amérique du nord. Il y a toujours une salle commune pour le repas comportant des éviers, des réchauds à deux ronds, des micro-ondes, souvent des lave-vaisselle et souvent des cuisinières. C'est donc facile de faire un repas complet.

Donc, ce matin, départ tardif à 10 heures. Il fallait, après la pluie d'hier, que j'entretienne le vélo afin que la chaîne soit bien nettoyée et lubrifiée et que les pneus soient à la bonne pression.

Départ avec ce qu'on appelle un"killer climb". En sortant de Haukeli, je monte sur la route 9 à 1050 mètres à raison de 9% de pente durant 4 km. Au cours de la montée, je m'effeuille... enlève le manteau, ensuite un chandail, plus loin, les jambes longues.

J'arrive enfin sur un plateau sur lequel je roulerai une partie de la journée. Je me maintiens dans les 800 mètres et le décor est maginfique. Pas la toundra mais presque, des lacs au fil de la route. Quel bonheur de rouler sur une route tranquille et sans circulation lourde.

Je laisse les fjords derrière moi et j'en garderai d'impérissables souvenirs.

La présente région est populaire en hiver surtout pour la station de ski de Hodven. Au fil de la route, des petits villages, beaucoup d'accommodations touristiques. Le reste du trajet jusqu'à Roysdal fut un délice. Le soleil est apparu, fort en après-midi et graduellement, je descendais du plateau. J'ai ainsi utilisé les grandes vitesses de mon pédalier souvent et parfois me laissais descendre au bas des grandes pentes.
Quel contraste avec hier !

J'ai déplié ma carte routière hier et la pointe sud de la Norvège est à portée de mes roues. Deux, trois jours et j'y serai !


Jour 28 mardi le 4 Août 2015 Norvège Rysstad à Mandal Yéééé !!!
170 km Total 2911 km


Le camping où j'ai couché cette nuit donne à voir une magnifique falaise, massive, du roc qui tombe à pic sur environ 250 mètres. J'ouvre le portique de ma tente et j'ai devant moi ce massif rocheux duquel me sépare un plan d'eau calme comme un ciel sans nuage.

La nuit dernière, il a plu des clous. Ma tente me protège bien des intempéries. J'ai la chance d'une accalmie de clous à mon réveil. J'emballe la tente dans les ziplocks. De la journée je n'aurai de chances de la faire sécher. J'ai roulé à la pluie battante durant presque tous les 170 km que j'ai parcouru.

Le terrain étant de mon côté aujourd'hui, à 13 heures, j'avais 80 km dans les pédales. C'est seulement à cet instant que j'ai réalisé en regardant ma carte qu'en poussant un peu je serais à Mandal à une heure raisonnable. À 18 heures, j'étais à Mandal et j'avais pour ainsi dire complété mon périple ! J'y croyais à peine ! J'avais envie de faire comme la première fois que j'ai réussi à faire 30 mètres en vélo, à l'âge de 6 ans sans perdre l'équilibre; courir partout en essaimant mon bonheur et en disant, je l'ai fait, je l'ai fait. Mais je me suis retenu un peu, j'étais d'abord un peu fatigué et de quoi aurais eu l'air ce canadien qui court partout en criant des paroles que l'entourage norvégien ne comprend pas.

La traversée de la Norvège du nord au sud en 27 jours, 1 jour de repos, en moyenne 108 km par jour. J'ai pris une bonne bière.

À Mandal, j'ai visité d'abord le bureau d'info touristique. Un excellent camping dessert la ville et les touristes...

J'étais trempé jusqu'aux os, ma tente l'était aussi et il pleuvait de plus belle. Le camping offrait des espaces pour les tentes, non merci pour aujourd'hui, des cabines, aucune de disponible, des appartements à 1100 kr (178 $), trop cher pour moi. 

Il offrait aussi des chambres dans un motel ( élaboré comme offre n'est ce pas ? ), à 850 kr la nuit (137$ ), on jase un peu... la gérante travaillait au bureau d'à côté et écoutait la conversation que j'entretenais avec la jolie jeune fille qui me servait et s'informait d'où je venais. La gérante se retourne, pour monsieur, c'est 700 kr (112 $), dit-elle. Ok merci ! Chambre, salle de bain privée, laveuse/sécheuse à l'étage pour une lessive qui était plus que nécessaire... J'ai ainsi pu faire sécher tout mon équipement.


Demain, je vais à l'île de Skjernoya à environ 10 km plus au sud afin de toucher l'eau de la mer du nord et symboliquement avoir touché la pointe la plus au sud de la Norvège.
Je traverse sur l'île de Skernoya afin de toucher le sud du sud de la Norvège. J'ai ainsi roulé au point le plus au nord (Nordkapp) et le plus au sud

Petit matin douceret, je peux laisser la chambre à 11 heures. J'en profite pour faire la lessive tôt le matin et prendre le temps de petit-déjeuner.

Avant mon départ pour l'île de Skjernoya, j'ai parlé avec un couple de français, Sandrine et Yannick de Grenoble qui voyage à vélo avec leur petite fille Zélie. Le bonheur se lit dans les yeux de Zélie qui me demande "comment tu t'appelles, toi ?"

Le reste de la journée se déroule très relaxe, enfin sauf le bout où j'ai pris la mauvaise décision de rouler sur la E39 car la circulation était lourde et dense avec des mégas poids lourds (mêmes ceux-ci attendent patiemment s'ils ne peuvent dépasser... Mais, à quelques reprises, j'ai libéré la voie dès que je pouvais). 

Pour ma sécurité, j'ai quitté ce "maëlstrom" une vingtaine de km avant Kristiansand. La route parallèle était bien douce à mes oreilles et plus relaxe.

Arrivé à Kristiansand par des voies cyclables d'une exemplaire fonctionnalité, j'ai atteint le centre de cette grande ville hachurée par le E39 et d'autres voies vers Stavenger ou le Danemark.

C'est une ville d'où partent et arrivent des ééénormes paquebots. 




Il y a aussi la station de trains. C'est ce qui m'intéresse car je veux prendre le train demain pour Oslo. Il est 17:15, je me dirige vers le centre, c'est là où je trouverai sans doute le bureau d'info touristique. J'ai besoin d'aide pour réserver mon billet de train pour mon vélo et moi car à la station de train, seulement des guichets, pas de personnel.

Je repère facilement le bureau d'info touristique non sans avoir eu la chance de demander à un couple âgé s'il savait où il se trouvait. Ils parlent à peine anglais mais sont tellement charmants. La dame me tape sur les épaules en comprenant que je viens de Nordkapp à vélo.

L'aide des préposés du bureau d'info est précieuse car la préposée de la compagnie de chemin de fer semble comprendre l'anglais mais j'ai encore un doute. En effet, même après lui avoir répété 3 fois lettre par lettre mon adresse courriel, elle ne l'a pas saisi correctement. Le préposé du bureau d'info est venu à ma rescousse et lui fait envoyer la confirmation de ma réservation à l'adresse courriel du bureau d'info touristique. Cette même préposée m'a fait une belle frousse car même, encore une fois, après lui avoir donné mon numéro de carte de crédit à 3 reprises, un message lui indiquait que ma carte de crédit n'était pas valide... On s'est entendu pour que je paie comptant au contrôleur du train en présentant une copie du courriel de ma réservation.

Un grand merci aux gars du bureau d'info...


En sortant du bureau, je me suis précipité pour acheter un café et effectivement, ma carte de crédit honorait l'achat sans problème. Aussi, je suis passé au guichet afin d'effectuer un retrait d'argent comptant pour payer mon billet de train.

Je suis impressionné, j'ai utilisé le guichet à environ 4 reprises et les messages apparaissant à l'écran sont en français s.v.p. C'est même indiqué de peser sur le bouton "Klar" pour OK après avoir entré le NIP.

Par hasard, au bureau d'information touristique, un membre du personnel du guide Routard était en fonction et il venait de visiter l'hôtel petit budget où je couche ce soir. C'est "nickel" qu'il m'a dit ! On a parlé de mille et une choses; Natashquan, où il est allé, de mon voyage, de son travail etc... Il m'a conseillé un hostel à Oslo et aussi un musée sur les Vikings où se trouvent de vrais drakars. Un autre musée sur l'explorateur Amundsen, le premier à avoir atteint le pôle nord.

Alors, c'est bien vrai, ma traversée de la Norvège est complétée. Quelle belle aventure. Je me suis dit toute la journée que j'avais une chance inouïe de pouvoir profiter de la vie ainsi.


Jour 30 jeudi le 6 Août 2015 Norvège 
Kristiansand à Oslo par train
0 km Total 2972 km


Mon train est à 9:56 h. L'hôtel étant juste à côté, c'est pratique. Le trajet s'étale sur 320 km et la durée du voyage est de 4:20 h.

Arrivé à l'avance, j'ai le temps de parler avec l'employé qui gère les arrivées et les départs des trains. On parle des trains au Canada, du Lac Mégantic et du terrible accident survenu là bas. Il surveillera mon vélo tandis que je vais m'acheter un petit lunch pour la route.

Ça fait des siècles que j'ai pris le train. Tout est bien organisé. Un employé m'aide à monter le vélo dans un espace exprès pour les colis et autres.

Le collecteur vérifie ma réservation, jase un peu et me fait le prix sans charger le transport du vélo. Tout à fait sympathique !

Le wagon dans lequel je suis est spécial car les personnes qui voyagent avec leurs chiens peuvent l'emmener avec eux. La personne à côté de moi a un charmant chiot (Elsa) couché à ses pieds. C'est un projet pilote. J'étais d'ailleurs intrigué de voir que j'étais dans un wagon réservé aux animaux... Je comprend mieux maintenant !

Quelle belle journée encore, j'ai bien hâte de voir Oslo...


Jour 31 vendredi le 7 Août 2015 Norvège Oslo
0 km Total 2972 km


Je suis arrivé à Oslo hier par train en provenance de Kristiansand.


Je suis à un hostel vraiment très bien à environ 57 $ par nuit, déjeuner inclus.


Hier je suis allé me faire passer la tondeuse dans ma crinière et ma barbe. J'ai tout d'abord repéré un salon de coiffure dans un "shopping center" et pour me tondre, on m'aurait chargé 820 kr soit la modique somme de 131 $ environ. Ça fait cher du poil !

J'ai poursuivi mon chemin vers le quartier populaire que m'avait indiqué le préposé de l'hostel (chaque grande ville se ressemble - un peu de graffitis et aussi quelques itinérants, entre autres, des vieilles dames probablement des pays de l'est), et j'ai repéré une enseigne "frisor" situé dans un immeuble ordinaire. Le marocain, sympathique, qui m'a coupé cheveux et barbe tout en discutant en français pour 270 kr, j'ai ajouté 30 ker de pourboire, m'a fait épargner environ 80 $

Aujourd'hui, je vais continuer la visite de la ville que j'ai entamée hier. Je suis allé voir le tout nouvel édifice de l'opéra et du ballet (Norvegian National Opera and Ballet), fabuleux par son architecture et le matériau de marbre blanc. 


La salle de l'opéra et de ballet d"Oslo

Au centre d"Oslo devant la gare



Donc, j'irai par ferry, sur la péninsule de Bygdoy visiter les musés des grands explorateurs comme Amundsun et Nansen mais aussi le musée dédié à un original, Thor Heyerdhal, qui a traversé le pacifique à radeau pour appuyer la théorie que les îles polinésiennes avaient été colonisées par les peuples d'Amérique et non d'Asie. De plus, je visiterai le musée sur les bateaux Vikings qui présente des bateaux tombes dans lesquels les personnages importants étaient inhumés pour le grands voyage vers leur seconde vie dans le pays d'Odin. 


Drakar Viking qui a servi de tombe pour des femmes Vikings de haut rang.  

Une reproduction du fameux bateau d'Amundsen, le Fram
D'autres photos d'Oslo


Le port d'Oslo



Si vous voulez vous imprégner des croyances des Vikings et de leur tradition, louez le film tourné en 1958 "The Vikings" avec Kirk Douglas, Tony Curtis et Janet Leigh, c'est vraiment bon. 


Jour 31 samedi le 8 Août 2015 Norvège Oslo 0 km Total 2972 km

Toutisme à Oslo...L'hostel où je suis est en plein centre (c'est d'ailleurs une des caractéristiques des hostels dans les grandes villes). À pied, je peux rejoindre tous les points d'intérêt touristiques; l'hôtel de ville tout en brique avec deux tours dont une surmontées de carillons avisant du temps qui passe. Les murs extérieurs de l'hôtel de ville sont ornés de magnifiques monuments représentant un roi de Norvège ou encore le roi Odin (le dieu des Vikings chevauchant son cheval doté de 8 pattes).





Les quais sont aussi à quelques minutes et de là, j'ai pu me rendre par ferry aux trois musées visités hier. Le métro est aussi à 5 minutes de l'hostel et présentement j'y suis et rédige ce carnet en jetant de temps à autre un regard sur le paysage car au départ du centre, la station est souterraine mais vite, on est en surface. 

Je me dirige tout au bout de la ligne 1 à la station Frognerseteren sur la recommandation de la préposée à la cafétéria de l'hostel qui m'assure que l'endroit en vaut la peine ( je crois qu'elle a bien apprécié mes remerciements - je lui ai dit qu'elle rendait les gens heureux en préparant toutes ces bonnes choses pour le déjeuner - et que c'est en me donnant cette information qu'elle me redonne à son tour). Le voyage pour m'y rendre me plaît déjà car du wagon de métro, je vois des paysages vraiment superbes d'autant plus que l'on grimpe dans les montagnes et que le soleil brille aujourd'hui. Décidément la Norvège est un écrin pour la nature.





Je dois vous parler un peu du centre d'Oslo. Il est bigarré et je dirais un peu chaotique quant à l'architecture, aux couleurs des bâtiments et des matériaux. C'est un mélange de briques rouges, de stucs aux couleurs pastels, de pierres grises de toutes les teintes. Tout le centre est en construction, Montréal n'est pas la seule ville parsemée de cônes orangés...

De retour de Frognerseteren, j'ai constaté qu'il s'agit d'un site renommé de sports d'hiver ( descentes de bob sleight, sentiers pédestres et de vélo de montagne). Un chalet- restaurant est au sommet du site et dessert une vue imprenable sur Oslo et les lacs qui l'entourent.

Dans le métro, un père et son fils sont embarqués avec leur vélos de montagnes et leurs cannes à pêche. Nous avons parlé de pêche et le fils participait à un concours pour établir un record de prise pour la truite. Il visait pas moins d'une truite de 4 kilos ! Leurs cannes à pêche étaient à la mesure de la grosseur du poisson visé... Gros diamètre. Comme au Québec, ils pêchent avec des cuillères Wobler.

Rencontré: Daniel de Zurich, un pharmacien qui a fait le tour du monde et avec qui je peux parler français. Mohamed d'Arabie Saoudite.
Sebastian de Malaisie, étudiant en architecture.
Jalmer des Pays bas, un étudiant en biochimie.


C'est passionnant d'échanger avec toutes ces personnes. Autant l'un que l'autre, nous posons beaucoup de questions et c'est intéressant de voir les impressions et les points de vue de chacun. Le Canada est perçu généralement comme un vaste pays très pacifique et qui contraste avec les État-Unis, leur voisin. On me parle souvent des tueries de masse qui sévissent régulièrement aux États-Unis.


Jour 32 Dimanche le 8 Août 2015 Norvège Oslo 0 km Total 2972 km

Visite d'un parc vraiment impressionnant, Vigoland, du nom de l'artiste Norvégien qui l'a conçu.
Un grand nombre de statues taillées dans la pierre représentant des personnages de l'enfance jusqu'à la vieillesse bordent les allées selon diverses émotions qui vont de la joie à la tristesse, l'amour maternel, l'amour juvénile et la tendresse de couples âgés.



Le parc Vigeland du nom du sculpteur. Au monde, c'est le parc qui regroupe le plus grand nombre de sculptures du même sculpteur (plus de deux cents).

Au centre du parc culmine une colonne de personnages entrelacés rappelant l'arbre de la vie. Plusieurs sculptures sont surmontées d'un arbre, un autre rappel de l'arbre de vie.




De grands espaces sont recouverts de roses tout en leurs et de toutes les couleurs.

Je me suis ensuite dirigé vers le palais présidentiel, imposant édifice bâti sur un promontoire devant lequel se déroule la Kal Johan gate (gate qui signifie "rue" en norvégien), grande rue piétonnière au centre de la ville. 




C'est aussi le coin des ambassades dont celle du Canada dont le bâtiment tout entier est en chantier. Seul le drapeau du Canada sur son mât n'est pas placardé de contreplaqué !
Comme c'est dimanche, tout est fermé et la ville est très calme.

Côté température, c'est la joie, depuis hier le soleil est présent et la température douce.


J'ai tout planifié pour mon départ mardi matin vers l'aéroport et pour mon arrivée à Édimbourg. Mon départ d'Oslo vers Édimbourg étant à 20 h et l'arrivée à 21 heures, je tenais à réserver un hébergement à l'aéroport ou tout près. Le jour de mon arrivée à Édimbourg coïncide avec un festival de musique et pour l'occasion, un village de tentes ainsi que les services attenants sont dressés pour les festivaliers.

J'ai donc pu réserver une tente pour la modique somme d'environ 90$ déjeuner compris à quelques minutes de l'aéroport. Comparé aux 400-500 $ la nuit des hôtels de l'aéroport, c'est une aubaine. Je verrai bien si mes bouchons dans les oreilles seront suffisants pour étouffer le bruit des moteurs d'avions !!


Jour 33 lundi le 10 Août 2015 Norvège Oslo 0 km Total 2972 km

Il fait relativement beau aujourd'hui, nuageux et frais. Je prends le métro pour aller une dernière fois (mon départ étant demain) sur la montagne surplombant Oslo, jouir du point de vue sur la ville et en même temps visiter le populaire tremplin de saut à skis.


À quelques minutes d'Oslo, par métro, l'impressionnante rampe de saut à ski


C'est par curiosité et aussi du fait que je passe à côté que je m'arrête au "ski jump" car je ne m'attends pas à être ébloui par une glissade.

Il ne faut jamais présumer de nos émotions et réactions car une fois devant la structure me voilà bien impressionné ! C'est immense et l'ensemble de métal et d'acier en forme de "S" couché semble en suspension dans le ciel. Quel "feeling" doivent avoir les athlètes sur leurs planches lorsqu'ils saute dans le vide à plus de 130 km/ h...

En après-midi, je me rends au Musée Munch du nom du fameux peintre norvégien dont le plus connu de ses tableaux est "Le Cri". L'exposition qui s'y tient est sur les oeuvres de Van Gogh. La vie et les oeuvres de Munch sont présentées en parallèle à celles de van Gogh. Les deux peintres ont en commun certains aspects de leur démarche artistique.

Les tableaux de Van Gogh ont un relief, une profondeur et dégagent une luminosité qui sont saisissants. Les oeuvres de Munch m'ont moins touché mais il n'en reste pas moins qu'il est reconnu comme l'un des grands peintres de la fin du XIX è siècle / début du XX è siècle.

Au musée, j'ai tout à coup entendu parler "québecois". C'était un jeune couple montréalais accompagné de la soeur du jeune homme. Lui, travaille en comptabilité pour la chaîne québécoise Couche-Tard qui a acquis tous les dépanneurs de la norvégienne "Statoil". C'est énorme, il existe un grand nombre de stations Statoil en Norvège et j'y m'y suis arrêté de temps à autres à défaut d'autres facilités (j'évitais ces établissements car les prix y sont gonflés à bloc). Ils offrent en plus de l'essence, une panoplie de trucs allant de la saucisse dorées sur place à la crêpe, aux sandwichs, chips et toutes sortes de bonbons et du café-machine... Ce sont les Jean-Coutu des dépanneurs. Enfin, la conjointe du jeune-homme étudie le norvégien et la soeur du jeune-homme était en visite. Ils m'ont parlé de leur vie Norvège, on a discuté de toutes sortes de choses et ils m'ont posé plusieurs questions sur mon voyage.

C'était la journée des rencontres de québécois (moi qui n'en ai vu aucun depuis un mois). Une fois revenu à l'hostel, j'ai rencontré Sylvain et Nathalie, un couple de québécois qui terminait un voyage vélo au Danemark et qui se préparait à repartir par Oslo vers Montréal. 

Ils ont fait un beau périple sur du plat m'ont-il dit.

Aussi, un jeune québécois, cycliste aussi revenait d'un périple effectué au centre du pays. Son voyage a été un peu mitigé à cause d'une tendinite à son talon. Le jeune homme a pris les bouchées doubles au début de
son voyage avec des 140 km et plus par jour.


J'ai terminé ma journée en allant de manière un peu nostalgique, prendre une toute dernière photo sur les quais et ce même si en réalité j'ai hâte de bouger et de me retrouver en Écosse pédalant dans le landes. 

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