ÉCOSSE - 2015



Écosse


Une fois la traversée de la Norvège complété, j'ai pris un vol vers Édimbourg. En Écosse, ma destination est les îles Shetland situées tout au nord de l'Angleterre.


Jour 34 mardi le 11 Août 2015 Norvège (Oslo) / Écosse (Édimbourg)
0 km Total 2972 km


Jour du départ pour Édimbourg. Depuis déjà quelques jours j'ai planifié ce déplacement en essayant de ne rien oublier. Le transport vers l'aéroport, l'organisation des bagages, la préparation du vélo, l'arrivée à destination.

Pour le transport, j'ai tout d'abord repéré un chemin afin de me rendre à la station de train et d'accéder par des rampes (éviter les escaliers mobiles et les marches), à la billetterie et aux quais d'embarquement ensuite. 

Les préposés à la billetterie m'ont vraiment bien informé. Ils m'ont recommandé d'utiliser le réseau de train local au lieu du train rapide pour me rendre à l'aéroport. La durée du trajet est la même ou presque, quelques minutes de plus peut-être, et le coût du billet est coupé de moitié ! De surcroît, bien que ce soit le contrôleur qui ait toujours le dernier mot, mon vélo sera assurément embarqué.

Pour le vélo et les bagages, en vue de l'embarquement dans l'avion, après plusieurs supputations et réflexions (!), je me suis dit que le meilleur serait de ne pas le mettre dans une boîte (même si le précieux vélo, on veut toujours le préserver des bris dans le transport...). Le fait que je prenne un vol intérieur n'oblige pas à emballer le vélo dans une boîte tel qu'exigé lors des vols internationaux. Ainsi, je peux mettre mes bagages sur le vélo et le faire rouler jusqu'au train et ensuite dans l'aéroport.

Pour éviter toutes contraintes, je me suis dirigé vers la station de trains et l'aéroport dès après le déjeuner à l'hostel et ce même si mon vol vers Édimbourg est à 20 heures.

La promenade en train jusqu'à l'aéroport s'est effectuée facilement. Une fois à l'aéroport, je suis allé directement vers le comptoir des objets hors dimension de Norwegian airlines. Je m'attendais à ce qu'il me donne un grand sac en plastique pour y insérer le vélo et aussi qu'on me demande d'enlever les pédales et tourner le guidon. La dame qui m'a répondu m'a dit: laissez-moi le vélo tel quel. Les manutentionnaires pourront le rouler et ils seront portés à faire plus attention que s'il se trouvait emballé. Vendu ! Je n'ai eu qu'à dégonfler les pneus et hop ( je leur ai quand même dit d'en prendre bien soin...), après avoir apposé mon identification et le ticket de bagage sur ce dernier, j'ai dit au-revoir à mon vélo qui s'en allait, escorté par un membre du personnel de Norwegian.

En arrivant à Édimbourg, le vélo sera déjà prêt outre le fait que je doive gonfler les pneus, à prendre la route en espérant qu'il ne subisse pas de mauvais coups durant le transport (on garde toujours un petit doute quand même...).

Pour les sacoches de vélo et mon sac de cabine, il faut bien vérifier que les bonnes choses se retrouvent au bon endroit. Pas d'objets pointus (comme les piquets de tente...), ou coupants dans le bagage à main (comme mon couteau suisse qui habituellement est à portée de main), pas de liquides ou pâtes dans des contenants de plus de 100 ml non plus (comme mon tube de pâte à dents de 150 ml que j'avais dans mon sac de toilette en venant de Mtl...).

Le billet écono que j'ai acheté me donne droit à un bagage à main de 10 kg, un bagage de 20 kg et le vélo qui ne doit peser plus de 20 kg. Je dois prendre mes deux sacoches arrière et n'en faire qu'un bagage. Dans ces 2 sacoches arrière ainsi que dans mon bagage à main, je dois répartir le contenu de mes 2 sacoches avant.

Je réussis facilement ce tour de magie car depuis les derniers jours, j'ai épuisé la nourriture (qui occupe un espace non négligeable). Il faut dire aussi que le sac de 31 litres qui me sert de bagage à main n'est jamais rempli à capacité lorsque je suis sur la route. C'est ma marge de manoeuvre.

Finalement, je lie les deux sacoches arrière pour n'en faire qu'un seul bagage avec du ruban gommé que m'a 
gracieusement donné Norwegian au comptoir des "hors dimension". Pour tous mes bagages, je suis de loin sous la limite de poids maximum.

À 11:30, j'ai complété les mesures d'embarquement (check-in) ! Je voulais être en avance !! J'ai plusieurs heures devant moi avant le vol. J'en profite pour écrire, lire, relaxer, transférer mes photos de mon appareil vers le téléphone, etc...

Jour 35 mercredi le 12 Août 2015 Écosse 
Édimbourg
0 km Total 2972 km


Arrivé à Édimbourg vers 9:45 hier soir, ce matin je me retrouve dans un terrain de camping monté de toutes pièces à l'occasion du mois des festivals d'Édimbourg.

J'ai bien fait de réserver à cet endroit. C'est à quelques minutes de l'aéroport (j'y ai quand même mis un peu plus que quelques minutes pour trouver l'endroit). Le Royal Highland center est un vaste parc dédié à de multiples activités. Il possède au moins 10 entrées et c'est pour cette raison que j'ai un peu tourné avant de trouver.

Il faisait nuit, ce qui complique un peu les choses car ce secteur est désert et peu éclairé. Détail important auquel je n'avais pas pensé, mon miroir était du mauvais côté, ici on circule à gauche ! Je devais me concentrer pour rester dans la voie de gauche et à quelques reprises j'ai dû changer de côté...

Un peu perdu, j'ai repéré un chauffeur de taxi, je n'ai pas compris un mot de ce qu'il me disait (certains écossais on un patois au fort accent), et je n'avais pas la patience de faire répéter... Je vois plus loin un camionneur garé en marge de la route et je suis allé vers lui espérant qu'il m'orienterait. Il m'a simplement dit "c'est à 5 minutes, suivez-moi" !

Me voilà à vélo suivant un énorme camion citerne. Un peu plus loin, à un carrefour, le camionneur arrête son véhicule en allumant les feux d'urgence. Il descend et prends le temps de jaser un peu, voulant savoir d'où je venais... Je l'ai laissé en lui disant que je me souviendrais de mon arrivée en Écosse ! Quelques minutes plus tard, j'arrivais enfin à la bonne barrière ( la 10 !!). Il était 22:30 h. J'ai dû cogner dans une fenêtre pour qu'on vienne m'ouvrir.

Un camping monté durant le mois des festivals d'Édimbourg


C'est avec délice que je me suis installé dans la tente que j'avais réservée et me reposer.

La journée d'aujourd'hui a été bien occupée. Je me suis préparé pour la suite en me réapprovisionner en denrées, aller au bureau d'info touristique d'Édimbourg pour obtenir plusieurs renseignements pratiques et faire quelques courses dont une cartouche de gaz pour mon brûleur.

Je n'avais pas vraiment le goût de faire toutes ces démarches. Le centre d'Édimbourg est à bonne distance de l'aéroport, un bon 40 minutes par autobus (pas de vélo aujourd'hui, je n'ai aucune carte et je dois changer mon miroir de côté). J'aurais volontiers pris la journée pour flâner, je me sentais fatigué après ces déplacements et ma nuit pas très longue. Je devais débuter cette étape du voyage et l'envie de bouger, de rouler sur la route et découvrir l'Écosse me motivait.





Édimbourg est une ville particulière avec son château médiéval perché tout en haut de la ville et en contrebas, ses magasins Louis Vuton et tutti frutti. Ville appréciée des touristes, Édimbourg débordait de festivaliers venus participer à cet immense festival Fringe du mois d'août. Des performances partout dans la ville. Le moindre parc présente spectacles, comédie, cabaret et toutes les formes d'art sont représentées. J'ai vu l'affiche des "Barbus Québécois du cirque Alphonse" en plein centre ville. Ils donnent des spectacles durant le festival.


Le château d'Édimbourg, dominant le centre de la ville

Je suis revenu tard en fin d'après-midi, plusieurs minutes perdues dans la circulation des gens qui sortaient de la ville.


Jour 36 Jeudi le 13 Août 2015 Écosse 
Édimbourg à Dundee
98 km Total 3070 km.


C'est une journée splendide aujourd'hui. Me voilà parti pour découvrir l'Écosse.

Je n'ai pas mis longtemps à me retrouver dans la campagne écossaise. Mon GPS m'a bien aidé à rejoindre des routes secondaires et me faire sortir du secteur de l'aéroport où je campais.

De grands champs de blé. Des routes étroites mais les conducteurs sont courtois.
Rouler à gauche, rouler à gauche, dois-je me rappeler en prenant les virages et en effectuant les changements de routes.


Je vois la mer de la route, je roule en campagne, il fait beau, je voyage en Écosse, je suis heureux.


Voici la route pour sortir de la banlieue d'Édimbourg


En Écosse, les murs de pierre sont partout

Miroir à droite... on est en Angleterre !
J'arrive à Dundee

En fin d'après-midi, j'arrive près de Dundee et je dois traverser ce long pont qui surplombe la mer qui s'avance dans le continent. Une piste cyclable débute en amont du pont, les indications sont impeccables et le revêtement de la piste aussi. 

J'arrive facilement au pont où un accès est prévue sur une travée d'environ 2 mètres est expressément dédiée au vélos et aux piétons. Je suis porté par un vent de dos et traverse le pont à 20-22 km/heure sans toucher les pédales. Je croise les cyclistes qui peinent et luttent contre le vent. Arrivé à l'extrémité du pont qui entre à Dundee, ma destination, c'est la grande classe, un ascenseur est prévue pour les vélos. Je descends sous le pont. Carrefour de pistes cyclables. La piste de la côte, la piste du centre-ville, la piste qui mène au pont pour ceux qui veulent traverser.


Exclusivement pour les cyclistes et piétons... un ascenseur m'attend à l'extrémité pour accéder à la piste cyclable sur la rive

Ce secteur de la ville est en méga-projet de construction. Partout des grillages à travers lesquels je me déplace. J'entre dans le centre, repère un Wi-fi tout en étant sur le trottoir et longeant les commerces. Je cherche un hostel. Un hostel est à quelques mètres, quel hasard. Il est situé dans un édifice datant de la fin du XIX è siècle, des marches et du carrelage en pierre. Ça fera l'affaire pour ce soir.

Jour 37 vendredi le 14 Août 2015 Écosse 
Dundee à Stonehaven
98 km Total 3169 km.

Pluie à verse aujourd'hui. Les écossais nomment cela la "drech" sans savoir comment ça s'écrit. J'ai entendu en Belgique un terme semblable; "la drache")

Très impressionné par le système de pistes cyclables. Je prends la piste 1, la "Coastal route". 




À l'hostel, j'ai eu la chance de rencontrer un espagnol cycliste qui m'a indiqué comment accéder à la piste par les quais. Les accès autour des quais étant contrôlés, une grille doit être franchie afin d'accéder à la piste. Il y a donc la grille, un bouton pour appeler le gardien du port qui actionne le système automatique d'ouverture de la grille. C'est du service ça monsieur... 

Une deuxième grille est franchie à la limite du secteur du port. Me voilà le long de la mer et je roulerai ainsi durant plusieurs heures, seul avec la mer, la nature et sous la pluie.


Vers Stonehaven
Une partie de la piste est en poussière de roche et plusieurs flaques d'eau sont présentes. Je suis heureux d'avoir mes gardes-boue.

Une fois arrivé à Arbroath, je laisse la piste pour prendre la A92 qui me mènera à Stonehaven. La piste cyclable c'est bien pour le décor mais ça me ralentit passablement. Des clôtures sont présentes aux intersections des routes pour limiter l'accès aux vélos et surtout, je ne veux pas me retrouver à rouler sous la pluie sur une piste en poussière de roches le restant de la journée.




Un peu plus tard, je change de comté pour celui d'Aberdeenshire et en même temps de topographie. 

L'enseigne de bienvenue du comté le dit; mer et montagnes. J'aurai affaire à certaines pentes à 9 degrés étalés sur de longs kilomètres. La campagne est magnifique avec tous ces vallons autour. Des troupeaux de vache, de moutons et aussi les chevaux qui sont omniprésents dès que j'ai atteint la campagne.

J'arrive à Stonehaven vers 16:30 h. Je suis fatigué car j'ai manqué à la règle du cycliste qui exige d'ingurgiter du carburant pour conserver l'énergie. En effet, ce midi je n'ai mangé qu'un scone et un café.

Donc, la fatigue... La préposée me met en rogne au bureau de tourisme. Je n'ai pas ouvert la bouche qu'elle m'indique que des frais s'appliquent si je désire réserver un B&B. Je lui répond que je ne coucherai pas dans un B&B et que je voulais des services sans frais. 

Mais enfin, c'est une première pour moi. Les bureaux d'infos sont là pour faire la promotion des attractions et de l'offre touristique. J'aurais été moins irrité si la personne m'avait demandé quel mode d'hébergement je désirais. Le cas échéant, elle pouvait me déblatérer son machin avec ses frais de réservation...

Enfin, j'ai quand même obtenu les renseignements désirés et j'ai décidé de faire les démarches moi-même pour me trouver une chambre car avec la pluie qui tombe drue, pas de tente ce soir.

Je prends une chambre dans un petit hôtel, déjeuner (déjeuner complet) pour 45 livres. C'est très raisonnable compte-tenu qu'un déjeuner comme je les aime va chercher entre 7 et 9 livres.

J'en profite pour faire une lessive, recharger tous les appareils, faire mes comptes des derniers jours, aller souper et rédiger ce carnet.


Jour 38 Samedi le 15 Août 2015 Écosse 
Stonehaven à Aberdeen
35 km Total 3404 km.


La pluie, forte et constante. Plusieurs flaques d'eau sur la route.

Ma journée ne s'est pas passée comme prévue. Tout d'abord il était censé faire beau. Ensuite, je pensais me rendre sur la côte est à Cruden Bay. Le bureau de tourisme d'Aberdeen m'a découragé d'aller de ce côté. La route pour accéder à la côte est une autoroute et les routes pour sortir d'Aberdeen de ce côté ne sont pas adéquates.

Selon eux, la meilleure solution est la route nationale de vélo numéro 1. C'est celle que j'ai utilisée plus au sud entre Dundee et Stonehaven. Cela chamboule tous mes plans, enfin pour aujourd'hui, moi qui pensait faire environ 85 km de route vers le nord.

J'achète deux cartes da la route nationale 1 qui couvrent l'Écosse dont les îles Shetland. J'aurai donc ainsi toutes les possibilités à portée de main.

Un peu déboussolé, je sors du bureau d'info touristique et passe devant une micro-brasserie (Brewdog), où sont stationnés deux vélos de cyclotouristes. C'est bon signe, il est midi et j'ai faim. J'entre et fais la connaissance d'un couple des Pays-Bas qui ont traversé l'Écosse en partant du sud jusqu'au Îles Corkney (1400 milles ou 2240 km durant 1 mois. Ils ont eux mêmes utilisé la route nationale 1 durant leur périple et me disent que c'est une bonne option.

Après mon lunch, je m'engage donc sur la route 1 à partir du centre d'Aberdeen. C'est un véritable dédale, il faut être hyper concentré pour ne pas manquer les panneaux et suivre la piste qui zigzague dans le vieux Aberdeen (c'est la troisième plus grande ville d'Écosse...). 

Une portion est sur du pavé. Chaque pavé équivaut à une bosse et un trou. De surcroît, le pavé mouillé, tout rond, ça glisse. La chaussée normale revient. Je passe sous des ponceaux, monte une pente raide, encore du pavé. Je reviens sur mes pas, j'ai manqué une enseigne. Il pleut à boire debout. Il est 15 heures et je sais que je me dirige vers le nord mais je ne sais pas où je vais me retrouver si je pousse plus loin, en pleine campagne ou à travers la banlieue. Je ne peux sortir la carte, il pleut des clous. Je vois un hôtel ! C'est assez pour aujourd'hui, une chambre s.v.p. Merci.

Une fois détrempé, au chaud, je ferai le point, évaluerai où je vais et par quelle route car la route nationale 1, pour l'instant je ne veux rien savoir.

Demain, il est supposé faire plus beau. Ce sera une meilleure journée ! 


Jour 39 dimanche le 16 Août 2015 Écosse 
Aberdeen à Buckie
105 km Total 3332 km


Superbe journée ! Pour au moins trois raisons; le beau soleil chaud est de retour, j'ai pu me reposer suite à ma journée un peu frustrante d'hier et enfin, j'ai pu évaluer - bien au chaud dans ma chambre d'hôtel - adéquatement mon itinéraire vers le nord.

Ce matin, après un déjeuner écossais (full scotish breakfeast), c'est à dire des oeufs, bacon, saucisse, patates, fèves au lard, accompagné de 2 pots de café et de 4 rôties (la serveuse a un peu cligné des yeux mais c'est tout), je suis parti par la A947 qui sort d'Aberdeen dans le secteur de l'aéroport.

La vie est faite de compromis. Je me suis dit que je ferais une tentative d'emprunter la route nationale cyclable numéro 1. Pour un segment, à la sortie d'Aberdeen, elle suit la A947 qui est ici une "main road", c'est à dire où la circulation peut être moyennement dense à dense selon les secteurs. Au bout de quelques kilomètres, la route nationale cyclable 1 entre dans les terres et suit en parallèle la route A947, du moins pour quelques dizaines de km. Je l'ai donc emprunté et dès la sortie d'Aberdeen, la piste est en poussière de roches. 

Des flaques d'eau et des espaces plus boueux sont présents suite à la pluie intense des 2 derniers jours. Au bout de 10 km, mon idée était claire, je quitte la piste cyclable pour la A 947. La piste cyclable c'est formidable pour les balades mais pour voyager tel que je le fais, ça ne convient pas. Plusieurs entraves sont présentes, la vitesse de déplacement diminue de plusieurs km à l'heure, les trajets sont allongés.

Ce soir je suis à Buckie, j'ai fait le trajet avec une moyenne de 21 km/h pour 105 km, ce qui est excellent (vent presque nul et terrain pas trop dénivelé). Par la piste cyclable je n'aurais jamais fait ce kilométrage. Cependant, je dois accepter la circulation et parfois plus de stress.

Ceci dit, j'en ai eu plein la vue, surtout en arrivant au nord où la mer, immense et argentée sous le soleil est renversante.





C'est une journée parfaite, comme je les aime. Je suis arrivé à Buckie vers 16 h. Cela donne le temps de repérer un camping ( je suis si heureux de retrouver ma tente ce soir...), et de pouvoir jouir d'une soirée relaxe ainsi que d'avoir le loisir de flâner un peu après le repas.

En arrivant à Buckie, je suis passé devant le pub. Voilà ma chance de voir un pub écossais. La porte du pub est ouverte, il y a pas mal de gens, c'est animé. Je stationne mon vélo devant la vitrine du pub, tout le monde se retourne pour voir l'étranger qui arrive. Dès mon entrée, un monsieur rougeaud et sympathique me dit que c'est une belle journée pour faire du vélo. Et les questions s'enchaînent, d'où je suis, où je vais, d'où je suis parti aujourd'hui, etc.


Une bonne bière avec mes nouveaux amis écossais

Tous ces gens sont bien sympathiques et me recommandent une bière écossaise (Tartens). Ils regardent la partie de football en se taquinant. La présence de tous ces gens n'est pas fortuite, ils sont réunis pour la remise des prix suite à un tournoi de pêche à la truite arc-en-ciel. Il y a plusieurs prix distribués et l'importance des prix augmente jusqu'à l'ultime prix pour la plus grosse prise remporté par une dame. Elle a pêché un poisson de 6 livres ! 

Il y a ensuite un tirage pour des d'autres prix et on me demande de piger dans un sac les numéros gagnants qui sont inscrits dans des bouchons de bouteilles de bières. L'atmosphère est vraiment sympathique et c'est avec plaisir que les locaux prennent des photos avec moi. 

Un fait notable, la propriétaire du pub est une grande championne écossaise de tir de dards. Dans une armoire, trônent des dizaines de trophées dont certains de grande taille...

Championne de tir de fléchettes

Buckie est un petit villages de pêcheurs. Aujourd'hui, il y a moins d'activités de pêche car plusieurs travaillent sur les plateformes d'extraction du pétrole mais le cachet de l'endroit est intacte. Toute une série de maisons en pierre alignées dans une forme de croissant qui longe la grève et la mer.

L'écosse est le pays par excellence du scotch, bien sûr et du whisky. Cet après-midi, je suis passé à Moray, la capitale mondiale du whisky.

Je termine ma journée en cuisinant mon repas au camping et en allant admirer le coucher su soleil sur la mer, juste de l'autre côté de la rue. C'est sous la douce lumière du soleil couchant que j'entre dans ma tente, je ne peux que bien dormir. Quelle belle journée j'ai passé...





Jour 40 Lundi le 17 Août 2015 Écosse 
Buckie à Everton
116 km Total 3448 km


Belle journée ensoleillée encore aujourd'hui. La nuit a été froide, cagoule mince et polar nécessaires pour contrer le froid.

Je me dirige vers Inverness, carrefour entre la partie nord,sud et ouest. Je longe la mer pour une bonne partie de l'avant-midi. Je la retrouverai en après-midi en m'approchant d'Inverness.


Un beau pont à passer

J'emprunte la A98, parfois assez achalandée mais c'est la meilleure voie. La piste cyclable nationale 1 dans sa plus grande partie ne me convient pas. Cependant, autour d'Inverness, je peux dire qu'elle a été bien utile pour éviter la cohue des grands axes.

Une fois à Inverness, j'arrête au bureau d'info touristique. Me voilà bien servi cette fois comparativement aux autres bureaux où je me suis renseigné auparavant. Je réussis à avoir une liste des campings de toute l'Écosse (du moins, ceux qui collaborent avec le bureau de tourisme. Aussi, outil très précieux, j'ai maintenant une carte routière de la partie nord, où je me dirige, avec les campings identifiés.

La dame du bureau m'identifie un camping où je peux me rendre ce soir et téléphone pour avoir les détails quant aux disponibilités, au tarif et s'ils ont des sites pour les tentes. Ça c'est du service adéquat et je ne manque pas de remercier la dame et lui dire mon appréciation.

Je suis donc à Éverton, charmante petite ville. L'épicerie à deux pas du camping ( un endroit tenu impeccablement).

Ce soir, j'ai pu faire un peu de planification pour les prochains jours. Dans 2 jours, j'aurai atteint le nord du continent et probablement que je pourrai même prendre le traversier pour les îles Orkney après-demain.

Je suis content, je suis maintenant plus à l'aise avec les routes (quoique encore aujourd'hui, j'ai emprunté la voie de droite au lieu de la gauche...), j'utilise la piste cyclable selon mes besoins ou pour ma sécurité et j'ai pu fixer mon itinéraire.

Architecture; les bâtiments sont tous en pierre ou en stuc mais la pierre domine. À chaque bout de toit, des cheminées, souvent 3 à chaque bout pour les immeubles un plu plus grands.

Les routes sont bordées de clôtures de roches souvent de 4 pieds de hauteur. Sur des kilomètres... Quel travail ! Certaines ont des centaines d'années et la végétation les recouvre presqu'entièrement.


Jour 41 mardi le 18 Août 2015 Écosse 
Everton à Dunbeath
110 km Total 3558 km


Ciel chargé de nuages au lever, la nuit a été aussi froide qu'hier.

Direction Dunbeath aujourd'hui. Il y a un camping à cet endroit. J'ai aussi choisi cette destination car demain j'aurai une cinquantaine de km à faire pour arriver au traversier de Gills qui va aux îles Orkney. Selon la géographie de la région, le vent, la température en général, je devrais mettre 5 heures environ pour y arriver, pause et dîner inclus.


Vers Dunbeath, sous la pluie

Aujourd'hui, la pluie a débuté tout doucement vers 13:30, moment où, passant à Golspie, j'ai renoncé à faire un pique-nique pour entrer dans un café à l'abri et goûter à la cuisine écossaise. Au menu, Haggis, du mouton (un ragoût de testicules de mouton... Ben non, c'tune blague 😉 ). Ce plat est préparé avec du whisky écossais sur un lit de patates en purée. C'était délicieux. Je suis tombé sur une bonne adresse. Tout est fait maison et de produits locaux.

J'ai revêtu mes habits de pluie en quittant le café et ai continué ma route. La pluie a gagné en vigueur d'heure en heure sans démordre jusqu'à mon arrivée à Dunbeath à 17:30. 




Maison traditionnelle écossaise


Il est 21 h et ça tombe de plus belle. J'entends la pluie sur le toit de la salle de lavage du camping où je suis et où je dormirai ce soir. Le propriétaire du lieu m'a proposé cet endroit, la pluie tombant à verse à mon arrivée, situation qui n'a pas changé depuis d'ailleurs...

C'est parfait, je dispose d'eau chaude et froide, d'éviers avec une partie du comptoir en stainless où je peux utiliser mon brûleur. Les douches sont dans le même bâtiment. Il y a une laveuse dans laquelle j'ai fait "spinner" mes vêtements trempés. Dans le bâtiment adjacent se trouve la salle des chaudières de la maison du proprio (qui tient un B&B). J'y ai suspendu toutes mes choses afin qu'elles soient séchées pour demain matin.

Ma route d'aujourd'hui a été variée. J'ai d'abord emprunté le route nationale 1 (on l'appelle, la voie cyclable de la mer du nord). Avec grand plaisir, elle m'a conduite sur une toute petite route à une seule voie. J'étais tout seul ou presque. Rendu à Golspie, la route nationale 1 est à même la route principale A9. Un accotement raisonnable y est présent sur une bonne distance. Après, les vélos circulent avec la circulation qui n'est pas trop dense.

Le trajet m'a permis d'admirer, même sous la pluie de cet après-midi, des paysages magnifiques de bord de mer. Je n'ai pu prendre de photos mais je me souviendrai de la côte écossaise.

J'ai dû affronter mon premier col de montagne écossais en fin d'après midi. Un 300 mètres s'étalant sur quelques km. La route m'a ensuite donné une descente à 13 % suivi cependant, d'une montée avec une pente égale à la descente. 13 % de pente en montant c'est rare et c'est dur sur les mollets. Pour mettre un peu de piquant dans ma journée, le brouillard intense a tenu bon durant une bonne période dans les sommets. J'ai allumé tous mes feux pour me faire voir.

Bon, dodo maintenant, entre la sécheuse et le comptoir. La pluie continuer de tomber drue, c'est sous son tambourin que je m'endormirai.


Jour 42 Mercredi le 19 Août 2015 Écosse
Dunbeath à Gills puis les îles Orkney par ferry
98 km Total 3656 km.


Je quitte Dunbeat sous un épais brouillard. Les habits de pluie sont nécessaires et le brouillard est si dense que je ressens des picotements dans le visage lorsque ma vitesse augmente. Un peu plus tard, la pluie, jusqu'en milieu d'après midi.


Campagne écossaise, il pleut, il y a du brouillard mais quel bonheur de rouler à vélo dans ce décor !
Je suis bien heureux de ne pas avoir à passer ce matin le col de montagne que j'ai traversé hier juste avant d'arriver à Dunbeath. 

Je dois me rendre au traversier à Gills et je veux avoir de la marge de manoeuvre afin de ne pas arriver trop tard à Kirkwall, sur les îles Orkney. Le traversier fait le trajet Gills à St-Margareth's hope situé à une trentaine de km de Kirkwall.

J'arrive à Gills à 12:15 h. Le traversier est à 12:30. C'est parfait, juste le temps de mettre un chandail sec. La traversée dure 1 heure. C'est un énorme catamaran qui nous transporte. Ces bateaux sont rapides et malgré la température exécrable et le vent, le bateau est très stable et confortable. Je suis excité de voir les îles Orkney. Soixante dix îles parsemées dans la mer du nord. Ces îles étaient auparavant le territoire des Vikings et appartenaient au Danemark. Elles fonts maintenant partie de l'Écosse.


Ces barrières de bloc de bétons empêchaient les sous-marins allemands de pénétrer dans les eaux des îles Orcades

Un vestige de la dernière grande guerre

J'arrive à Kirkwall après avoir roulé sous un ciel hésitant. Je suis passé sur ces digues (des barrières en fait), construites durant la deuxième guerre mondiale afin de stopper les U-boats, les redoutables sous-marins allemands. Sur ma route, je croise deux épaves de bateaux coulés dont un dont on aperçoit le mât qui sort de l'eau, impressionnant.

Kirkwall est une ville charmante. Elle a vraiment du caractère. Au centre, la cathédrale qui en impose et juste à côté, les ruines du palais des évêques, bien sûr fastueux pour l'époque médiévale.





Je loge à l'hostel de Kirkwall, un endroit vraiment confortable et près de tout à pied.


Jour 43 jeudi le 20 Août 2015 Écosse
Kirkwall sur les îles Orkney.
0 km Total 3656 km.

Repos, je prends le temps de boire 2 cafés ce matin... Je suis confortablement installé à l'auberge de jeunesse de Kirkwall.

J'ai passé la journée au centre de Kirkwall. Mon temps a été partagé entre la planification de la fin de mon séjour en Écosse qui se termine le premier septembre, des visites de la cathédrale et de l'ancien palais des évêques, un lunch dans un café.

J'ai réservé le ferry pour les îles Shetland, (au nord des îles Orkney) et j'ai aussi réservé mon billet pour le ferry de Lerwick (îles Shetlands) pour le retour à Aberdeen d'où je prendrai le train pour Édimbourg d'où je m'envolerai pour Oslo afin de continuer mon périple.

Il a fait un beau soleil toute la journée et c'est tempéré. C'est vraiment agréable. Le fait de stopper mes déplacements à vélo me fait ressentir la fatigue accumulée. Repos donc, bonne bouffe et dodo.


Jour 44 vendredi le 21 Août 2015 Écosse 
Kirkwall sur les îles Orkney.
40 km Total 3696 km.


Il fait beau soleil. Je prends mon vélo, un petit lunch et je me dirige vers l'ouest dans la région de Sandwick par la A965.

Il y a des fermes partout. Ici, la vue porte loin, les pentes sont douces. On peut voir les champs au loin, grandes plaques vertes parsemées de points blancs. Ce sont des moutons par centaines. La campagne écossaise est magnifique. Des moutons, des vaches, des chevaux. Ici, pas de champs de maïs ou de soya. Que des champs de blé qui se balance au vent et des pâturages de différentes teintes de vert comme les tartans qui colorent les kilts des écossais.

Les réputés poneys écossais


Sites néolithiques sacrés, impressionnants !




Je me suis donc rendu dans un secteur où des structures de pierres érigées il y a 3000 ans avant J.C. trônent dignement dans la lande. Des pierres d'environ 3 mètres de haut disposées en cercle avec au centre un espace où se consumait un feu perpétuel servant sans doute à des rituels.

Un site de recherche archéologique en activité est ouvert au public. Je suis très surpris, on voit travailler les chercheurs à moins d'un mètre. On appelle ce site "Ness of Brodgar". Des vestiges de bâtiments ont été découverts par un fermier et lentement, on déterre ces trésors datant de plusieurs milliers d'années.




De retour à l'hostel, je prépare mon souper et rencontre une dame enseignante à Édimbourg. Elle est heureuse de parler français et la discussion est intéressante. Elle aime l'archéologie et sur les îles Orkney, plusieurs sites sont présents. Une jeune anglaise se joint à nous. Elle étudie le français dans une école près de Glasgow.


Jour 45 Samedi le 22 Août 2015 Écosse 
Kirkwall sur les îles Orkney.
70 km Total 3766 km.

Magnifique journée encore !

Après avoir planifié les prochains jours, je saute sur le vélo et me dirige vers Yestnabi. C'est situé à l'ouest de Kirkwall. Le site donne sur l'Atlantique et on peut y admirer des falaises impressionnantes ainsi que formations géologiques telle des colonne de rochers. Pour mon plus grand plaisir, je pique-nique, bien installé sur les rochers en admirant, sous le soleil, la mer du nord et ses vagues qui viennent s'écraser sur les falaises. La nature nous offre toujours le plus beau des spectacles.

Yestnabi




En soirée, le coeur gros, je me dirige vers le terminal d'où part le bateau pour les îles Shetland. Les îles Orkney ont tant à offrir que je n'ai pas exploré et je quitte un hostel qui m'a permis de rencontrer des personnes attachantes et sympathiques dont les membres du personnel avec qui j'ai eu de beaux échanges.


La traversée vers Lerwick se fait de nuit et c'est à 7:30 h demain matin que je serai aux îles Shetland.


J'arrive à Lerwick aux îles Shetland


Jour 46 Dimanche le 23 Août 2015 Écosse 
Lerwick aux Îles Shetland et ensuite Walls 50 km Total 3816 km.

La traversée des îles Orkney à Lerwick aux îles Shetland s'est bien déroulée et c'est sous un soleil radieux que le traversier entre dans le port de Lerwick.

J'ai bien dormi sur le bateau. J'avais réservé un siège plus confortable ( un "Pod") qui se couche presqu'à la verticale avec un appuie pour les pieds. Au matin, j'ai profité de la douche incluse dans la réservation.

Lerwick est endormie en ce dimanche matin. Aussi, en attendant que le bureau de tourisme ouvre ses portes et vu la belle température, je me trouve un coin tranquille et je prépare mon déjeuner. Ça fait drôle de faire mes oeufs à l'extérieur en plein centre ville. Je me fais quand même discret.

À 10:15 h, une fois les renseignements pris sur les îles Shetland, je pars vers le nord par la route A971. 

Pour ce premier jour aux îles Shetland, j'ai choisi de faire une distance plus courte. Je sais à l'avance que ces îles sont toutes en collines et en petites montagnes et que le vent est permanent. Ma destination est Walls, autrefois un petit village de pêcheurs dans l'ouest du "mainland". 

J'ai choisi cet endroit car dans ce village, il y a un "Bod". Les "Bod" (ces endroits existaient dans tous les villages de pêcheurs aux îles Shetland), étaient des maisons où les pêcheurs vivaient durant la saison des pêche. C'est maintenant un réseau d'hébergement qui s'apparente aux hostels mais avec moins de services. Il y a des facilités pour cuisiner, la douche, les lits sans la literie cependant.

La route est en montagnes russes et il vente mais pas trop. De grandes montées, douces et longues suivies de descentes du même calibre. Je suis subjugué par la beauté du paysage. Nu ! 


Je découvre les îles Shetland. Un paysage nu mais combien émouvant !

 



J'adore ces paysages

Une végétation qui ressemble parfois à la toundra, des couleurs terre, parfois, l'herbe, les champs et les collines à perte de vue par ce temps clair, c'est magnifique.


Et tout au long de la route, la mer qui étend ses bras dans ces landes où, à travers des champs, des fermes et des maisons toutes isolées, au moment où on s'y attend le moins, un quai avec un bateau de pêche. Aussi des "lochs", ces lacs d'un bleu royal, qui parsème ce paysage d'un autre monde.

Au début de l'après-midi, j'arrive à Walls. Le grand calme, le vent, l'eau, les quais, les voix des enfants qui jouent au loin, les moutons qui paissent tout à côté du village.

J'arrête près du seul petit magasin de l'endroit, il ouvre plus tard en après-midi. Je prends mes repères, je me repose un peu. Deux dames prennent l'air en marchant, me salue et engagent la conversation. Je leur dis qu'elles vivent dans un bien bel endroit. Rapidement, elles m'ont situé. Le "bod" est la grosse et vieille maison de pierre en haut de cette colline, le gardien du lieu vit dans la partie de gauche de la maison près de la maison de couleur jaune que l'on voit là bas.


Un Bod, ancienne maisons des pêcheurs, c'est là que je coucherai ce soir...

C'est encore mieux qu'un bureau de tourisme et c'est tellement sympathique.

Au cours de l'après-midi, je marche un peu aux alentours, je vais au quai. Walls possède son club d'amateurs de navigation. Un groupe de personnes se baladent dans une reconstitution d'un bateau de pêcheurs du XIX è siècle. Une embarcation à 6 rames qui comporte une voile. Les pêcheurs partaient pour quelques journées en mer avec ces embarcations. Ils pêchaient de la morue surtout.


Embarcation de pêche du XIX e s. Les pêcheurs partaient durant plusieurs sur ces coques de noix

C'est vraiment particulier de loger dans ce site historique. Les murs racontent mille histoires de pêcheurs et on devine l'importance de l'activité de la pêche à cette époque en voyant la grandeur du bâtiment, tout en pierre. La maison est situé sur une colline et la vue sur Walls, la mer et la campagne environnante est impressionnante.


Jour 47 Lundi le 24 Août 2015 Écosse 
Walls à Burravoe (îles Shetland)
64 km Total 3880 km.


Quelle chance, il fait encore un magnifique soleil. Il y a du vent mais ici il vente constamment. Rien ne vient contrer les vents, les îles étant nues. Seules la force et la direction changent sans crier gare. Il n'y a pas de vents dominants.

Aujourd'hui il vente du sud-ouest. Parfois c'est bon pour moi et parfois non car je me dirige vers le nord et selon que la route bifurque d'un côté ou de l'autre, ça m'avantage ou me ralentit.

Tout au long de ma route vers Burravoe située sur l'île de Yell, j'admire les paysages, la mer.

Sur ma route, la ville de Brae où se situe un des plus importants terminal pétrolier de l'Écosse. On ne peut le manquer, un aéroport de moyenne dimension, des hélicoptères qui font la navette vers les plateformes de forage situés dans la mer du nord, des ports avec de gros cargos qui transportent le pétrole à travers le monde.

Un traversier mène de Toft (mainland) à Ulsta sur l'île de Yell. J'arrive au traversier vers 12:30 et je le vois partir. J'attendrai le prochain à 13:50, cela me donnera le temps de prendre mon lunch.

Je me dirige vers Burravoe sur les routes "single track" comme on dit ici. Ce sont des routes dans la campagne juste de la largeur d'une auto. À intervalle régulier, il y a des élargissements pour permettre de rencontrer. Les moutons paissent librement et des grillages sur la chaussée les empêchent de passer dans les champs voisins. Il y a aussi les fameux chevaux des îles Shetland. Des ponys avec des crinières et de la fourrure touffues.

Il y a un camping à Burravoe. Avant d'arriver au camping, je demande à un des habitants du village s'il y a une épicerie dans le village. Il me répond que oui mais l'épicerie est fermée (selon les jours, elle ouvre une heure ou deux...). La personne, serviable, me demande si je manque de quelque chose d'essentiel. Il me semble que ma réserve est bien basse et que je mangerai maigre ce soir mais, ne voulant pas l'embêter je lui réponds en blaguant que je devrais survivre...

Je suis les indications pour le camping. Des indications faites à la main indiquent de suivre les enseignes vers les quais. C'est ce que je fais. Rendu au quais, je regarde l'endroit et tourne de bord. C'est impossible que ce soit ici, je trouve que l'endroit ne paie pas de mine et que ce n'est pas une place pour un camping. Je continue ma route et arrive au bout d'un cul de sac. Un conducteur y tourne justement. Je lui demande si le camping est bien au quai. Parfaitement me répond-il, il y a douche, toilettes, etc...

J'y retourne et constate mon refus psychologique d'accepter l'endroit tel un camping. Ce n'est pas la première fois que je vis une telle situation dans un voyage comme celui que j'effectue. On aimerait bien se retrouver dans un endroit tel que l'on l'a imaginé chemin faisant... Pourtant, après avoir débarqué de mon vélo, fait le tour des installations (désertes, il faut le dire), constaté que le bâtiment destiné au campeur est vraiment bien équipé (douches, toilettes, cuisinette avec évier, eau chaude, laveuse, sécheuse, grille pain, micro-ondes), constaté aussi que le paysage est vraiment beau avec la mer et les anciennes maisons de pêcheurs sur les collines aux alentours, me voilà convaincu que je suis dans un endroit de choix.


Le camping de Burravoe (le toit est une véritable chaloupe dont l'histoire est documentée à l'entrée).

Les poneys Shetland


Peat. Séchée, c'est du combustible

Physiquement, il n'y a personne sur place et tout se fait selon le système "honesty box" dans laquelle vous mettez une enveloppe avec le montant du paiement du site que vous occupez.

J'ai donc pu effectuer une lessive et profiter des installations pour préparer mon souper. Moi qui trouvait mon garde-manger maigre, j'ai fais bombance en me préparant des pâtes au fromage avec du maquereau aux tomates en conserve, du pain et un restant de petit gâteau. J'ai aussi tout ce qu'il me faut pour le déjeuner de demain matin. Je devrai cependant aller absolument à l'épicerie ( elles sont à la dimension des villages de îles, petites pour la plupart), demain. 



Jour 48 Mardi le 25 Août 2015 Écosse
Burravoe (île de Yelle) à Uyeasound (île de Unst - îles Shetland)

30 km Total 3919 km.

Malgré les prévisions de pluie pour aujourd'hui, le soleil est là ce matin. C'est tant mieux, au départ du camping de Burravoe, tout le matériel est sec.

Je me ménagerai aujourd'hui. Depuis 2 jours un mauvais rhume assorti de courbatures m'assaille. Le microbe doit passer mais me pompe de l'énergie.

De Burravoe, j'emprunte la petite route qui mène à Mid Yell et qui rejoint ensuite la A968 jusqu'à Gutcher d'où je prendrai le ferry jusqu'à Belmont sur l'île de Unst, la plus au nord des îles Shetland.

La route à une voie louvoie entre les collines de tourbières. Je me pense dans les grandes plaines de Mongolie. Quel paysage ! À ma droite, la mer du nord qui se révèle au fil des tournants. De temps à autre, une voiture qui me laisse la voie dans l'espace de dépassement ou le contraire, c'est à celui qui arrive le premier.

Une fois à Mid Yell, je ne manque pas de me ravitailler car d'ici ma destination, Uyeasound, aucun magasin. J'arrive au traversier de Gutcher juste à temps. Je suis sur l'île de Unst à 12:45 h.

À Uyaesound, il y a un hostel. C'est ce que j'ai besoin aujourd'hui. Il commence à pleuvoir, j'ai vécu ce scénario il y a quelques jours, petite pluie deviendra grande... Effectivement, la pluie s'intensifie durant l'après-midi.

J'arrive à l'hostel tôt, à 14 h. Dans ces établissements, loin des centres une personne se présente sur demande ou marque sur un tableau l'heure de sa visite.

J'ai pu rejoindre la responsable des lieux environ 2 heures après mon arrivée et entretemps j'ai dîné et pris ma douche.


L'hostel est magnifiquement situé. De sa véranda, on admire le "sound", cette partie de mer à l'abri du large.


Jour 49 mercredi le 26 Août 2015 Écosse
Uyeasound (île de Unst - îles Shetland) à Baltasound sur la même île à Brae sur l'île principale ou "mainland" 72 km Total 3991 km.


L'hostel est situé en pleine campagne. Les seuls bruits qu'on entend sont ceux des oiseaux, des moutons qui bêlent et des chevaux qui hennissent. 

J'ai donc bien récupéré d'autant plus que j'étais le seul occupant du grand dortoir que j'occupais.

Je me sens assez en forme malgré mon rhume et je pousse plus au nord sur cette île de Unst. 

Uyeasound où j'ai passé la nuit est au sud et je veux voir un peu plus de cette île des îles Shetland. Sa latitude est assez au nord et l'océan Artique n'est pas loin un peu plus haut.

Ici, c'était autrefois un fief Viking. D'ailleurs, les îles faisaient partie de la Scandinavie.

Je me rends a Beltasound, le dernier village d'importance de l'île. J'en profite pour m'approvisionner au petit magasin de la place et je reviens sur mes pas par le chemin principal, unique, de l'île. J'aurais bien aimé aller tout au bout de l'île mais j'en paierais le prix car je dois pédaler contre le vent nord ouest en revenant vers le sud aujourd'hui.

Au fil de mon chemin, j'ai pu comprendre le pourquoi de ces bandes de terre découpées dans cette espèce de tourbière que constitue la majorité du terrain des îles Shetland. Cette terre est découpée en section de la taille d'une brique et sert de combustible. C'est le "peat", ces morceaux de terre contiennent tant de gaz qu'une fois séchés, ils se consument. Depuis des millénaires, le "peat" sert à chauffer les demeures des
Shetlandais.

Surprenant ! La terre est découpée en briques qui séchées sert de combustible, le «peat»

Ma destination aujourd,hui est Brae, une ville de moyenne importance par laquelle je suis passé lundi dernier. C'est cette ville située près de l'immense terminal pétrolier dont j'ai fait mention déjà. J'ai décidé d'y passer la nuit afin de ne pas être trop loin de Lerwick où je dois me rendre demain afin de prendre le traversier pour Aberdeen.

La pluie tombe en après-midi mais cesse à mon arrivée à Brae avers 16 heures. Je trouve un Wifi pour connaître les prévisions de la météo, le ciel semble vouloir se dégager et les prévisions annoncent cette tendance. Je prends le temps de regarder l'offre d'hébergement; les hôtels ici sont à 120/160$ la nuit et plus (le terminal pétrolier fait monter les enchères). Le camping de l'endroit est à 15$/nuit. Je mise 15 $ sur les prévisions météo qui vont s'améliorer et monte ma tente.

J'ai eu le temps de monter ma tente et de me rendre au bâtiment des douches et la pluie a débuté, pour ne pas cesser par la suite. J'ai perdu mon pari avec la météo mais c'est pas si mal, mon vélo avec mes sacoches sont dans la buanderie/cuisinette. J'ai cuisiné mon repas a l'abri et j'espère que la pluie va cesser d'ici demain matin.


Jour 50 Jeudi le 27 Août 2015 Écosse
Brae sur l'île principale ou "mainland" à Lerwick 

40 km Total 4031 km.

Soleil ce matin sur Brae. Ça débute bien la journée et ça veut aussi dire que je partirai avec des articles de camping secs.

Direction Lerwick sur la A970. J'ouvre bien grand les yeux afin de bien imprégner ces paysages uniques des Shetlands dans ma mémoire.







À 10 km de Lerwick, je revêts les vêtements de pluie. J'ai vite appris à lire le ciel des Shetlands. La pluie n'est pas subtile ici et de loin dans ces steppes on voit bien les nuages qui crèvent. Douche donc en entrant à Lerwick mais la pluie cesse peu après.

Je repère le terminal de Northlink, la compagnie maritime sur laquelle je voguerai vers Aberdeen ce soir. J'y fait un arrêt, vérifie les formalités d'embarquement.

Je me suis fait un petit scénario pour tuer le temps d'ici le départ du bateau à 19 h. Je veux me rendre dans le centre et prendre un bon lunch, acheter un lunch pour souper sur le bateau -les prix sont mirobolants sur le navire- et retourner au terminal du bateau à 16 h pour me préparer à l'embarquement.

Durant le trajet vers le centre, la pluie reprend de plus belle. Je repère un café qui me semble prometteur, j'y entre. C'est raté pour le lunch, le sandwich est famélique, fait avec du pain industriel, deux morceaux de chips et demi couronnent une rare salade étalée chichement dans l'assiette. Les tenancières ne me sont pas sympathiques. Le café lui, est bon. Je tente de me rassasier en mangeant un cupcake, c'est raté. Les flocons légers du petit gâteau trahissent l'huile de palme dont il est fait.

Il ne pleut plus, j'en profite pour déguerpir de ce boui-boui qui j'en suis certain sera fermé dans un mois. Une fois sur la rue la pluie recommence à tomber de plus belle. Je m'en vais penaud au terminal où j'attendrai la fin de l'après-midi au sec. Quelques minutes après mon arrivée au terminal de Northlink, un beau soleil apparaît et le ciel se dégage ! Je le boude et reste à l'intérieur.

Certains moments comme ceux là sont lourds pour le voyageur. L'impression d'être un peu dans le vide, l'attente, la fatigue. J'aimerais bien me reposer dans mon divan chez moi en ce moment...

Jour 51 vendredi le 28 Août 2015 Écosse 
Aberdeen
00 km Total 4031 km.
Je sors du navire, j'ai encore le roulis et je me sens un peu à l'envers. Je n'ai pas bien dormi, pas très bien mangé. 

Lors d'un précédent voyage à vélo, j'avais pris le bateau de Terre-Neuve à la Nouvelle-Écosse pour une durée de 14 h, dormi sur mon Thermarest dans mon sac de couchage sur le plancher du bateau. Arrivé en Nouvelle-Écosse, j'avais grimpé la Smokey mountain de la Cabot Trail et je me portais très bien... 

D'un voyage à l'autre, on ne peut présumer de nos réactions et états ! Si je reprends le bateau pour une traversée supérieure à 7-8 heures, je prendrai peut-être une cabine. Ce matin, je le vois comme un investissement.

Il fait beau, ça me réconforte et je marche à côté du vélo vers le centre d'Aberdeen. Il est tôt, 7 heures, je ne suis pas pressé et c'est si bon de respirer l'air frais.

Je passe près de la station de train. J'y prends mon billet pour demain car j'irai à Édimbourg où je me reposerai avant mon vol pour Oslo. Du coup, je repère les lieux afin de ne pas me chercher demain. 

Je passe devant un petit café dans la station. On m'accorde le privilège de me faire rôtir deux tranches de pain. Je les déguste en les recouvrant avec une banane tranchée. Le bonheur tient parfois à peu de choses.

Je suis maintenant pas mal sur le piton ! Je marcherai jusqu'à l'hostel qui est environ à deux km d'ici. Je marche, le temps passe, je tangue un peu, j'ai des vagues, relents du bateau, dans les jambes. Mon corps s'éveille, voit une enseigne; "full scottish breakfast". On entre dans le restaurant le vélo et moi. Je stationne le vélo le long d'un des comptoirs et m'assoit (ne pas demander si c'est ok d'introduire le vélo quelque part est souvent la meilleure chose à faire... si on demande, les gens se entent obligés de dire non...).

C'est un endroit singulier, vaste. Le serveur se court d'un bout à l'autre de ce long bâtiment sans fin. "Justice mall", place singulière, nom singulier. Le déjeuner est délicieux et le service efficace et sans chichi, très honnête. Ça mérite un pourboire.

Je dépose mes sacs de vélo à l'hostel, remise mon vélo à l'abri sous verrou. Comme tous ces établissements, je dois attendre l'après-midi pour pouvoir intégrer ma chambre car j'ai pris une "single room", où seul, je dormirai tout mon saoul. 

Je repars vers le centre d'Aberdeen pour visiter un peu. Finalement, je ne visite pas grand chose. Pour visiter des musées ou d'autres trucs du genre, il faut être reposé. Je ne suis pas en état.

Il est déjà 13 h, je retrouve la micro- brasserie Brew Dog où j'avais fait un arrêt, un peu par hasard, lors de mon passage à Aberdeen le 15 août dernier. J'y prends un lunch. Il y a de ces endroits où la restauration est plus que remplir un estomac. Les propriétaires de l'endroit et le personnel sont tout naturellement convaincus qu'ils font quelque chose de bien, la meilleure bière qui soit, de la bonne nourriture, et un service honnête.

Je dois me reposer. Mon mauvais rhume, la fatigue de la traversée, il me faut reprendre de l'énergie pour la suite. Je retourne à l'hostel, douche, petite sieste, dîner, dodo.



Jour 52 Samedi le 29 Août 2015 Écosse 
De Aberdeen à Édimbourg par train
00 km Total 4031 km.


Température des plus agréables, mon repos dans ma chambre privée a été réparateur. Je déjeune tranquillement et me dirige ensuite vers la gare d'où je prendrai le train pour Édimbourg.

Ça fait drôle de refaire le chemin à l'envers et de voir le paysage des fenêtres du train. L'auto, le train, pratiques pour voyager mais le vélo, c'est le pied lorsqu'on peut le faire.

J'arrive à Édimbourg vers 14:30. Sorti de la station de train sur Princess street, la rue la plus fréquentée d'Édimbourg. Ici, c'est la cohue car le festival se termine ce week-end. Mon hostel n'est pas bien loin et je marche en me frayant un chemin à travers la foule.



De retour à Édimbourg

Jour 53 Dimanche le 30 Août 2015 Écosse 
Édimbourg
00 km Total 4031 km

J'ai dormi dans une chambre qui donnait sur une rue fréquentée autant par les véhicules que par les passants... pas super bien dormi. Éveillé durant la nuit, je pensais aux fois où, dans ma tente le silence de la nature m'enveloppait et m'endormait. Je me reprendrai ce soir. J'ai réservé une chambre privée située en arrière de l'hostel.

Durant tout le mois d'août, la population d'Édimbourg double. Les festivaliers envahissent les lieux pour assister à non pas un mais plusieurs festivals. Cinéma, littérature, chansons, cornemuses etc ...
Le nombre d'affiche est hallucinant et les catalogues des festivals mis ensemble est bien de l'épaisseur des anciens annuaires téléphoniques.

Certains endroits sont tellement fréquentés que je bifurque pour les éviter. Je cherche les endroits plus tranquilles pour marcher à l'abri du brouhaha.

En soirée, j'ai marché sur Princess street en admirant le château d'Édimbourg dont les couleurs cuivres reflétaient la lumière de la pleine lune. Magique !

Dernier jour du festival aujourd'hui. Demain ce sera un peu plus calme et je serai plus reposé. J'en profiterai pour visiter un peu plus.


Jour 54 Lundi le 31 Août 2015 Écosse
Édimbourg
00 km Total 4031 km


Journée magnifique sur Édimbourg.

J'en profite pour visiter le vieux Édimbourg, voir de près le fameux château, marcher sur le "Royal mile", visiter le musée national de l'Écosse.


Le château d'Édimbourg


Musée national de l'Écosse


Sir Arthur Conan Doyle, c'est lui qui a imaginé le personnage de Sherlock Holmes
Monument à la mémoire de Bobby, le chien fidèle de John Gray

Un enseigne à l'effigie de Robert Burns, écrivain reconnu d'Édmbourg

Détail d'une ornementation de l'entrée d'un édifice d'Édimbourg

Une affiche du cirque Alphonse qui présentait un spectacle durant le festival d'Édimbourg

Jour 55 Mardi le 1 er Septembre 2015 Écosse 
Édimbourg à Oslo par avion
00 km Total 4031 km


Je prends un vol à 21:10 ce soir pour Oslo avec Norwegian Airlines. J'ai pris le tram partant du Square St- Andrew et au lieu de prendre le billet pour l'aéroport à 5 livres, je choisi plutôt l'arrêt juste avant l'aéroport (Park and Ride) à 1,50 livre. Je connais les lieux et je sais que c'est à 5 minutes de l'aéroport à vélo. Il est de mise, je pense, dans toutes les grandes villes de profiter un peu des touristes et de charger des tarifs élevés pour les services desservis par l'aéroport.


Ce train mène du centre d'Édimbourg à l'aéroport
La tour de contrôle de l'aéroport d'Édimbourg

À l'aéroport, je pensais procéder tout comme je l'avais fait à Oslo avec cette même compagnie d'aviation et aller m'enregistrer le plus tôt possible afin d'éviter les surprises. Autre lieu, autre façon de faire.


En effet, Norwegian Airlines a seulement un comptoir à l'aéroport d'Édimbourg et contrairement à Oslo, l'enregistrement se fait une heure trente avant le départ. Je suis à l'aéroport à 11:30 h... J'ai donc amplement le temps de préparer mes sacs de vélo pour le vol, lu, roupillé, mangé, pris une marche dans la campagne autour de l'aéroport, pris un apéro.

À l'aéroport d'Oslo, les préposés au colis surdimensionnés n'ont pas fait de chichis, ils avaient embarqué le vélo tout rond. Les employés de Norwegian ici, à Édimbourg, accepteront-ils de faire la même chose ? Je verrai bien...

Je suis dans l'avion pour Oslo et à travers le hublot m'apparaît une magnifique lune presqu'entière. Quel spectacle.

Les préposés à l'embarquement à Édimbourg ont réagi à deux vitesses. D'abord, pas un mot sur le vélo puis tout à coup ( ils ont dû lire leur règlement...), juste avant la fin des formalités ils m'ont demandé de tourner le guidon et d'enlever les pédales. Et mes outils qui sont dans mes 2 sacs de vélo que j'ai entretemps entourés de ruban adhésif afin qu'ils ne fassent qu'un bagage. Je leur explique quand même que leurs collègues avaient préféré, le 11 août dernier que le vélo reste tel quel lors de l'embarquement.

Le transporteur a toujours le dernier mot au sur ces questions que ce soit sur le train ou sur l'avion. C'est vite fait et ça clos la question. Quelques minutes plus tard, le vélo est prêt et terminé, les formalités d'embarquement.

Ce que j'appréhende quand même un peu maintenant est ma nuit à l'aéroport d'Oslo. Mon vol pour Hambourg est à 11 heures demain matin. Les hôtels de l'aéroport sont ruineux et j'arrive à l'aéroport vers 22:45. Une fois l'attente des bagages (le vélo est intact...), les formalités, douanes etc, il est presque minuit. Je me fais un petit campement dans un coin le plus tranquille possible. Je suis confortable sur mon matelas gonflé, dans mon sac de couchage. Je me repose mais c'est peine perdue pour dormir. Même avec les bouchons et le loup sur les yeux, il y a tant de va et vient et de bruits de toutes sortes... J'ai du crédit de repos que j'ai pu accumuler lors des derniers jours à Édimbourg, je les utilise.

La suite de l'itinéraire est la suivante; je prends l'avion de Oslo à Hambourg. De là, je prends le train jusqu'à Constance du côté allemand. 

Je remonterai sur le vélo pour ensuite traverser la Suisse de Constance à Genève donc d'est en ouest, dans la vallée du Valais, le long du Rhône.

De Genève, je longerai le Rhône jusqu'à la mer Méditéranée tout au sud.

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