COPENHAGUE À BUDAPEST - 2016



COPENHAGUE À BUDAPEST - 2016






DANEMARK


Copenhague (Danemark)
Mercredi 5 au vendredi 12 août 2016


Départ de Montréal par British Airways sous des auspices de controverses. Dès mon enregistrement à l'aéroport de Montréal, on m'annonce que ma correspondance à Heatrow vers Copenhague est "overbooké" et qu'il est ainsi très possible que je doive prendre un vol plus tard.



Tout cela est bien embêtant car une compagne qui m'accompagnera durant les trois premières semaines de ce voyage arrive à Copenhague cinq heures avant moi et il est prévu qu'elle m'attende à l'aéroport.

Dès mon départ, je suis donc dans l'incertitude et je sais qu'à Heatrow, je devrai squatter le comptoir des services à la clientèle durant 5 heures afin de mettre toutes les chances de mon côté pour prendre le vol initialement prévu pour Copenhague.

Finalement, j'ai pu avoir une place sur mon vol pour Copenhague tel que prévu initialement... la confirmation m'en a été donnée 5 minutes seulement avant l'embarquement et j'ai littéralement sauté dans l'avion !

Arrivé à Copenhague, j'ai attendu en vain mon vélo et cela bien que j'ai demandé au préposé à l'embarquement à Heatrow si tous mes bagages avaient été embarqués.  Je fais un rapport de perte de bagage , tente en vain d'utiliser le Wi-fi déficient dans cet espace bétonné de l'aéroport afin que ma compagne de voyage sache pourquoi je passais une éternité au carrousel. Un employé très coopératif m'a permis d'expédier un courriel afin que ma compagne patiente encore un peu.

Voyager veut dire s'attendre à modifier les plans et être flexible. Dans le présent cas, je me sentais comme un contorsionniste. Nous pensions aller à l'apart airbnb avec les vélos montés mais du fait que mon vélo était en quelque part je ne sais où, un taxi nous a fait faire les 7 km qui nous séparait de l'apart. 

Le conducteur était aussi bête que ceux de Montréal peuvent parfois l'être. Pas surprenant qu'Uber sois tentant pour les gens qui ont à prendre des taxis.

Repos et démarches pour récupérer le vélo pour les prochaines heures. En attendant, profitons de cette belle ville de Copenhague.

Copenhague est un ville de vélo mais c'est l'argument économique qui fait que le vélo sois si populaire. Tout achat d'auto est taxé d'un montant tellement astronomique que plusieurs personnes n'ont pas les moyens de s'en acheter.

Par contre, un réseau très complet de pistes cyclables dessert bien la ville. Des rues principales dotées d'une voie cyclable large, de chaque côté de la rue, au même niveau que les autos (pas besoin de franchir des bords de trottoirs à tous les coins de rue).

La plupart des cyclistes consultent leur téléphone ou parlent en pédalant...

La réputation des Danois pour leur talent en design n'est pas surfaite. À Copenhague, les édifices qui accrochent l'oeil foisonnent. Esthétiquement, c'est beau et ces constructions ajoutent au plaisir de déambuler dans la ville.



Je suis arrivé jeudi le 4 en soirée, le vélo m'a été livré le samedi en fin d'après midi. De toute évidence, il n'est pas embarqué sur le même vol que moi entre Heatrow et Copenhague. British Airways est rayé de ma liste et ce qui est dérangeant est qu'il nous réfere à un numéro de service à la clientèle qui met le "client" en attente durant des heures ( nos hôtes de Copenhague ont laissé tourner le message d'attente durant plus de deux heures sans obtenir la communication...).
Je me suis reconnu dans cette oeuvre installée dans le port - je me demande bien où est mon vélo 

La statue de la sirène située dans le port est malgré les dires à voir car elle représente tout l'espoir en l'avenir. 
On ne va pas à Copenhague sans aller voir la mythique sirène inspirée du conte d'Andersen

Copenhague est une ville intéressante et éclectique, la visite de musées comme le musée Louisiana, le parc d'attraction Tivoli situé en plein centre et les quartiers comme Nyvahn sont à voir.


Au musée d'art moderne Louisiana

Nyhvan, quartier historique coloré
Une promenade sur les canaux donne une belle perspective de la ville

Une petite gâterie...
Tivoli



L'ancien hôtel de ville
Les joueurs de Lur (ancien instrument à vent scandinave)
L'opéra



Style scandinave d'une autre époque

Les transports en commun sont ici très efficaces et fonctionnels. L'autobus, le métro et le train sont tous agréables et propres et... à l'heure. 


Du dire des résidents de Copenhague, ils sont cependant trop chers.

Nous laissons Copenhague le lundi 8, direction Koge, Prestoe, Stege sur l'île de Mons que nous atteignons le 12. Cette île est tout ce qu'il y a de bucolique et nous l'arpentons à vélo, à travers la campagne tapissée de champs de blé et de seigle bien mûrs, valonneux. 



À l'extrémité est de l'île de Mons, des falaises de craie impressionnantes de blancheur, on y trouve de strates de pierre noire.







À date, la température est froide, anormalement selon les gens d'ici. Entre 12 et 19 degrés. Aujourd'hui, le 12 août c'est un record, il a fait 20. Ce qui est plus difficile sont les vents à 30 km de face qui persistent... harassants.


Une des pistes cyclables officielles du Danemark



Maison typique danoise au toit de chaume
Côté coût de la vie, ce n'est pas un secret, au Danemark, tout est extrêmement cher pour les visiteurs. Un repas à 60$ (poisson avec un ver de vin), un café tout ce qu'il y a de régulier revient à 6$.

Demain, traversier entre Rodby au Danemark et Puttgarden, Allemagne, direction Lubeck.



Samedi 13 août 2016
De Nykobbing (Danemark) à Puttgarden (Allemagne)
 Total 349 km à date environ

Départ de Nykobbing sous un ciel nuageux perçé de rayons de soleil. Cependant, le vent promis par la météo est bien au rendez-vous, 30 km / heure avec des rafales de 40 km / heure. Pas reposant pour les cyclistes !


Nous avons fait malgré nous (chose que nous n'avons aucunement regretté), 50 km sur les pistes cyclables danoises car la route principale (nous avions tout d'abord décidé d'utiliser la route principale car nous redoutions les voies cyclables qui parfois comportent des indications difficiles à suivre) était en construction et bloquée.

Nous sommes embarqué sur le fameux traversier qui embarque non seulement les autos, camions et vélos mais aussi un train vers Puttgarden (Allemagne). Arrivée à Puttgarden vers 15:30 h.


Le traversier entre Rodby (Danemark) et Putgarden (Allemagne) embarque un train à bord


À Puttgarden, nous avons suivi un cours accéléré pour prendre le bon train vers Lubeck. Le voyage comporte un côté qui redonne confiance à la vie. Pas moins de 5 personnes nous ont spontanément aidés entre la sortie du bateau et la station de train. Une fois à la station de train 2 personnes nous ont aidé à prendre les billets de train d'abord (et le bon train car il en faillait un qui accepte les vélos), et les billets pour les vélos.

Nous voilà donc sur le train qui nous conduit à Lubeck (arrivée à 21 h environ). La campagne allemande est magnifique sous cette lumière de 19 h, inondée par le soleil réfléchi par la mer Baltique.





ALLEMAGNE



Dimanche 14 août 2016  - Allemagne
Lubeck
Total 349 km à date environ

Lendemain de veille mais ce n'est pas ce que vous pensez...

Arrivé dans le train venant de Puttgarden ( ce trajet en train non prévu au départ nous permet de rattraper une journée de vélo perdue à cause des vents démentiels), à 21 h. hier, ce n'est qu'à 23:15 h que nous réussissons à trouver un refuge pour dormir. 

Épuisant... Et chercher le soir dans un ville en roulant à vélo sur une surface mouillée majoritairement en pavés, sans réservation un samedi soir où a lieu un immense concert dans le centre...

L'auberge de jeunesse de Lubeck est impeccable, il fait bon s'y reposer et le centre de Lubeck n'est qu'à 15 minutes de marche. La température est agréable, dans les 19 degrés et le soleil est abondant.

Lubeck est à voir. Forteresse des temps mediévaux des marchands de la ligue Hansétique, sa situation géographique en faisait un passage obligé pour les marchands qui transigeaient des biens vers les pays situés à l'est.

Les portes de la ville fortifiée constituaient un véritable guichet d'entrée où étaient perçues les droits de passage pour les denrées qui entraient et sortaient de et vers la mer Baltique.


Holstentor (la porte Holstein), une des deux entrées de la ville médiévale située sur une île.
Une vue globale de Lubeck

Lubeck est entouré de canaux et l'architecture médiévale transporte à une autre époque
L'hôtel de ville

La maison du massepain (marzipan), spécialité répandue en Europe. Un peu comme avec la pâte d'amandes, on en confectionne de véritables chefs d'oeuvres
Sur les routes de campagne, des champs de betteraves à sucre m'intriguaient. Le massepain contient du sucre tiré des ces betteraves à sucre...


Bouleversantes, ces plaques de bronze incrustées dans les trottoirs et que je verrai dans chacune des villes visitées durant mon voyage, rappelle l'horreur de l'holocauste. La vie de ces personnes s'est achevée dans les camps d'extermination nazis.

Demain, départ vers Berlin où nous devrions être dans environ 5 jours.


Lundi 15 août 2016 Allemagne
Lubeck - Allemagne / Schwerin
Total 419 km à date environ

Journée parfaite ! 


Température entre 17 et 20 degrés, sortie de Lubeck sans chercher, pistes cyclables pratiquement tout le long du trajet, arrivée juste à la bonne heure (17:30 h) à Schwerin (ville avec un centre historique incroyable - un château inspiré du style de celui de Chambord sur la loire trône sur une île du lac Schewrin qui baigne la partie historique de la ville).


Le château de Schewrin, millénaire, son architecture actuelle rappelle celle du château de Chambord en France






La colonne de la victoire du château de Schewrin
C'est ce qui arrive souvent en voyageant à vélo. À 17 heures, nous étions dans l'incertitude d'un logement pour la nuit et de la facilité à en trouver un. 

À 18 h, le bureau de tourisme (nous avons franchi son entrée à 17:45 h - il fermait à 18 h), nous avait donné plein d'informations sur notre destination de demain (Krokow am See) et nous avait trouvé une pension (style de B & B) dans le centre historique, à deux pas du fameux château. En prime, une adresse d'un bon resto situé sur le lac et avec vue sur le château.

Les pistes cyclables... Nous avons emprunté une route secondaire mais quand même assez achalandé (la B207). Elle comportait une piste cyclable asphaltée sur 23 km jusqu'à Ratzenburg où nous avons dîné sur un banc de la place centrale ( échanges intéressants avec un résident de Schewrin vers où nous nous dirigions).

La prochaine étape s'est effectuée sur la route B208, qui comportait elle aussi une piste cyclable en retrait des autos. Notre route s'est continuée sur la B104 vers Schwerin dont une partie du trajet s'est fait sur l'accotement et la dernière partie sur la route avec des conducteurs très courtois ( généralement les allemands ne klaxonnent pas et attendent pour dépasser... une exception cependant a confirmé la règle, c'était un vrai pas gentil ! )

Bref, une journée comme nous n'en avons pratiquement pas connue depuis le début du voyage ( depuis le départ de Copenhague, ce fut des vents violents, des rasades de pluie 2 fois par jour et du froid souvent dans les 12 degrés).


Une bonne bière allemande pour terminer la journée !

Demain, destination Krakow am See dont j'ai hâte de découvrir la source du nom de la ville...



Mardi 16 août 2016 Allemagne
Schwerin / Krakow am See (93 km)
Total 510 km environ

Beau soleil encore ce matin, 9 degrés à 8 heures et prévisions de remontée graduelle jusqu'à 19 degrés cet après-midi. Apparemment moins chaud qu'au Québec où des records de chaleur sont battus...

Pas de pluie encore aujourd'hui, c'est super et la température est très tempérée avec un maximum de 25 pour un court laps de temps cet p.m.

Le trajet sur des routes secondaires dont le revêtement est impeccable ainsi que le vent faible a permis de pousser les pédales à une bonne moyenne jusqu'à Krakow am See. Les routes empruntées ont encore permis de voir la belle campagne allemande.

Le camping de Krakow am See situé au bord du lac est très bien et ce soir, la lune s'y reflète car le ciel est dégagé.

Le mercure descendra en bas des 10 degrés cette nuit. Une pelure supplémentaire sera nécessaire. Lea allemands sont très courtois et très avenants, toujours prêts à discuter et échanger.


Mercredi 17 août 2016 Allemagne
Krakow am See / Warren (71 km)
Total 642 km

Journée ordinaire, routes ordinaires... la température est cependant au rendez-vous ce matin avec un 18 degrés ensoleillé à souhait.

La nuit a cependant été froide, dans les 8-9 degrés si bien que la tente était bien recouverte d'une épaisse couche de rosée.

Pédaler pour voyager exige une alimentation protéinée et soutenante. Mon déjeuner de ce matin n'a pas rempli cette exigence. Composé de granola (noix entiers et plein d graines), avec du yogourt, une banane, du café, des poires, ce repas m'a repu pour environ une heure. 

J'aurais bien mangé des œufs avec du bacon vers 10 heures mais... pas de possibilités de satisfaire cette fringale tant et si bien que mon énergie a décru rapidement et un repas à 14 h (une saucisse allemande avec des frites (je sais... des frites... ) n'a pas réussi à rétablir l'homéostasie de mon système. 

Un bon mal de bloc m'a donc accompagné jusqu'à la fin de l'après- midi.

Je pérore souvent sur l'importance de bien gérer l'alimentation lors des voyages à vélo. Voilà une bonne leçon pour moi. Dès demain, je me remets à mon régime d'oeufs et d'aliments soutenants le matin avant de sauter sur les pédales...

Nous sommes à Warren, une ville baignée par le lac Muritz. Nous avons été un peu bloquée dans notre avancée. 

La route principale (B 192), n'était pas si mal jusqu'ici. À Warren, nous avons tenté de passer dans le parc de Muritz (une grande forêt, parsemée de lacs, réserve naturelle). 

Nous devions traverser la ville pour y accéder mais avons dépassé l'entrée de la piste du parc. Bref, retour de 6 km au centre de Warren, visite au bureau de tourisme afin d'avoir les infos pertinentes.. il est finalement 17:30 h, on prend une chambre à Warren, demain est une autre journée...

Repos, bon repas dans le centre historique de Warren, dodo.


Jeudi 18 août 2016 Allemagne
Warren / Wesenberg (région du Meklemburg (65 km)
Total 707 km

C'est un ciel tout lourd et gris venant à peine de terminer de déverser une fine pluie sur Warren qui m'est apparu à la fenêtre au lever ce matin.

Heureusement, il s'est contenu pour le reste de la journée et c'est même sous le soleil qu'elle s'est terminée. À date donc, les habits de pluie n'ont pas été requis en Allemagne ou à peine et c'est bien ainsi.

Aujourd'hui nous traversons une partie du parc national de Meiritz (du nom d'un grand lac qui le baigne). Nous nous sommes procurés une carte spécifiquement pour bien identifier les pistes cyclables qui traversent le parc. 


Traverser le parc national de Müritz n'a pas été de tout repos. La qualité de la voie cyclable est très variable.

La véloroute Copenhague-Berlin traverse le parc et l'itinéraire que j'avais établi pour le présent voyage est basée sur cette véloroute.

Depuis le début du voyage, nous avons utilisé cette piste cyclable en partie. Au Danemark, elle nous a bien servi et a permis d'éviter de rouler sur des routes encombrées.

La véloroute que nous avons emprunté aujourd'hui nous a donné un bel exemple (du moins en Allemagne), de ce qu'elle représente pour des cyclotouristes. 

Les pistes sont très variables en qualité. Des sections en asphalte impeccables suivi de sections en gravier, des connections entre des villages sur des routes de pavés du moyen-âge, bref, c'est très bien mais il faut rouler très zen et ne pas compter faire 100 km dans une journée. 

Les pistes en pavés mettent à l'épreuve les vélos chargés de plusieurs kilos et les supports sur lesquels reposent les sacoches lourdes...

La journée s'est terminée à Wesenberg, une petite ville avec une ancienne forteresse au centre. Les rues sont toutes en pavés et tout est si tranquille !

Il y avait bien un camping à Wesenberg mais il payait si peu de mine que nous considérions d'autres options de logement.

Un allemand qui parlait bien anglais, nous a remarqué lorsque nous tentions d'obtenir des informations dans un allemand bien relatif et nous a abordé en nous proposant de nous aider. 

Finalement, il nous a conduit chez une personne qui loue des chambres. C'était parfait, une jeune dame sympathique nous accueille pour la nuit, petit-déjeuner inclus.


La maison d'Isabella et de son chat Léo.
Ces fournaises européennes sont esthétiquement séduisantes et... efficaces

Vendredi 19 août 2016 Allemagne
Wesenberg / Orianenburg (91 km)
Total 740 km

Superbe journée. La nuit a été réparatrice, la maison où nous avons passé la nuit était situé dans un havre de silence. Aucun bruit sinon que les pas feutrés du chat Léo.

La maison qui nous hébergeait a jadis été un hôpital. C'est une construction typiquement allemande qui date sans doute du début du siècle. 

Énormes poutres en bois apparentes combinés avec de la brique et de la pierre. La maison a été rénovée ces dernières années et le résultat est vraiment joli. 

La dame a aussi pris la peine d'aménager un jardin tout simple, mais combien beau à l'avant, avec des rosiers qui embaument l'allée.

Au matin, la maison était baignée de soleil. À l'intérieur, une superbe fournaise en céramique comme il en existe en Allemagne. Haute d'environ un mètre et demi, cette dernière, une fois alimentée en bois va réchauffer la pièce centrale de la maison pour 6 heures.

Pour un cyclotouriste, la journée d'aujourd'hui est idéale. Belle température, routes secondaires qui croisent des villages, circulation limitée, pistes cyclables le long de la route ( presque tout le trajet sur 90 km), du vent modéré qui permet des pointes de vitesse de 28 km / h sur plusieurs km.

Demain Berlin ! D'ici, le train est le meilleur moyen d'accéder à la gigantesque ville de Berlin. Un trajet de 25 minutes, pas de contraintes pour monter le vélo dans le train.



Samedi 20 août 2016 Allemagne
Berlin
Total 740 km

Partis d'Orianberg en avant-midi, nous avons suivi les conseils du bureau de tourisme et pris le train (S bahn), pour arriver à Berlin 25 minutes plus tard à la station Sonnenberg.

De là, mon GPS a conduit nos vélos dans les rues de Berlin jusqu'à l'apart Airb&b située dans Prenzlauer Berg, quartier situé un peu au nord est du Mitte, le quartier central.

Première impression, ici, il y a des pistes cyclables pratiquement partout. Les trottoirs son assez larges pour la piste et l'espace piéton. Tout au long du trajet, on entend une symphonie de clochettes (la clochette est un must car dès que la densité augmente, il faut se signaler...). En bref, le vélo ici c'est le premier moyen de transport.
Des pistes cyclables partout, larges et fonctionnelles
La densité de la circulation automobile, si elle existe, n'est pas visible. Sans doute, les berlinois utilisent les multiples moyens de transport - SBahn (train de surface plus rapide et longue distance), UBahn (métro souterrain et de surface), Tram ( tramways électriques) et finalement, autobus. Il existe dans le centre de la ville des tunnels qui le traverse sur plus de 2 km et qui permet de désengorger le centre des autos et des trains. Montréal devrait s'inspirer de cet exemple.

Il faut dire que la densité urbaine est peu élevée à Berlin. La ville est très grande et un grand nombres de places et de parcs sont présents et aèrent l'espace de vie des berlinois.

Berlin est formidable, on y sent une ambiance détendue et les gens sont très zen. La créativité éclate partout ici particulièrement dans Prenzlauer.

Partout, des petites boutiques ou l'on propose des articles fait main, des boutiques bio, l'art est présent dans tous les recoins. 

Les gens vivent beaucoup à l'extérieur, les cafés et les restaurants sont très fréquentés.

Le quartier de Prenzlauer Berg est très branché, c'est l'endroit parfait pour séjourner à Berlin. Un peu à l'écart du Mitte, il permet à pied ou en transport en commun de rejoindre tous les sites intéressants de Berlin. Autour de l'apart, il y a cafés, petites épiceries, boutiques de vêtements, etc...

Prenzlauer était auparavant le quartier juif de Berlin. C'est moins vrai aujourd'hui mais le passé juif teinte l'ambiance. Une ancienne synagogue transformée est présente. J'ai pris en photo, des plaques de bronze posées sur le trottoir de la rue Kollwitzstrasse où est situé l'apart, sur lesquelles sont inscrites les noms de juifs tués lors des tristes purges de la période de l'holocauste.

Nous avons eu le temps, en cette première journée à Berlin, d'aller marcher jusqu'à la Porte de Brandebourg, aller aux alentours du parlement, jeter un coup d'oeil sur la tour de la radio.



Le quadrige qui orne la porte a été remis à sa place après que Napoléon l'eut réquisitionné pour une certaine période durant la guerre Napoléonienne


L'antenne de télévision, symbole de puissance durant l'ère soviétique 



Dimanche le 22 août 2016 Allemagne
Berlin

Belle journée pour marcher dans Berlin. Deux rasades sont venus mouiller les rues de Berlin mais ne nous pas empêcher d'apprécier cette ville extraordinaire.


La visite du mémorial du mur qui séparait les deux Allemagnes d'avant 1989 est marquante. En voyant ces vestiges d'une époque politique révolue, on ne peut s'empêcher d'avoir de la compassion pour les milliers de personnes ayant subi les conséquences de l'érection du mur entre les deux puissances politiques d'antan.
Le mémorial inspire le respect et dégage une aura de dignité malgré les malheurs qu'il rappelle. Une partie du mur qui fait partie du mémorial.


Cette partie du mur est laissée en pâture aux graffiteurs

Une partie originale du mur composant le mémorial 

Cet espace original du mur, d'un mirador et de l'espace de surveillance est visible d'un site du mémorial.
Le mémorial de l'holocauste, dignité, respect, introspection...
Nous avons eu ensuite la bonne idée d'aller faire une petite croisière sur la rivière Spree. Là encore, Berlin s'y révèle dans toute sa splendeur. 


Tout au bout, l'île aux musées où la concentration de musées par habitant est la plus dense au monde
Des constructions novatrices et audacieuses comme le bureau de la chancelière, Mme Merkel côtoie des vestiges monumentaux de l'île aux musée.







La coupole du Bundestag (le parlement)
De plusieurs endroits dans la ville on voit dans le ciel de Berlin, la tour de la radio. Elle fut construite afin de démontrer, à l'époque de l'ancien régime, la capacité d'innovation et symboliser la puissance du régime soviétique.


Lundi 22 août 2016  Allemagne
Berlin
Total 740 km

Marcher Berlin est toujours agréable, surtout qu'il fait une température superbe. Pas trop chaud, pas trop froid...

La plus grande artère de Berlin est la Unter den Linden (sous les tilleuls), qui change de nom à la porte de Brandebourg en Avenue du 17 juin.






La grande avenue est remarquable par sa largeur et surtout par la monumentale statue de la victoire qui trône en son rond point principal.


Il est possible d'y monter (250 marches) pour y admirer les alentours.
La tour de la victoire, l'épicentre de Berlin


C'est relaxe aujourd'hui, on termine la journée en se préparant de la saucisse, allemande bien sûr et de la choucroute (saurkrout).

Le coût de la vie nous paraît dérisoire après avoir défoncé le porte-monnaie au Danemark. On peut prendre un double expresso pour 1,50 euros soit environ 2$ canadien comparativement à un coût d'environ 6 ou 8 $ à Copenhague.


Particularité berlinoise

Mardi 23 août 2016 Allemagne
Berlin
Total 740 km

Une autre belle journée tempérée à Berlin, dans les 17 degrés le matin et un peu plus chaud durant l'après- midi. Le soleil brille.


Nous explorons le quartier aux alentours de Postdamer platz. C'est un quartier de bureaux, où la circulation est assez dense et où règne une forte animation. C'est aussi un carrefour des trains, des métros, trams, autobus, vélos et piétons, le tout cohabitant dans une désordre bien harmonisée et surtout à l'image des allemands, bien organisés.

Tout près, une immense concentration de musées, de salles de concerts dont la Philarmonic ( dont Yannick Nézet-Séguin est maintenant chef ). 


Mercredi le 24 août 2016 Allemagne
Berlin / Potsdam (80 km)
Total 820km

Réveil matinal, à 5:30 h, un taxi vient prendre mon amie et son vélo qui retournent à Montréal. Le devoir appelle ma compagne de voyage après trois semaines de vélo qui ont passé comme un coup de vent.

Pour ma part, je continue ma route vers le sud mais avec un crochet à l'ouest afin de visiter Potsdam, ville emblématique de Frédéric Le Grand II qui y a fait construire des châteaux ostentatoires comme résidence d'été.




Berlin à Prague




Jeudi le 25 août 2016 Allemagne
Potsdam
Total 820km


Journée chaude sur Potsdam. Mon vélo me mène dans tous les recoins de Potsdam, une ville dotée de multiples moyens de transport dont les trams électriques, les trains qui sont accessibles à partir d'une grande gare (haupthanhof) et le vélo qui est utilisé par tous. 


Une partie des vélos stationnés à la gare
Les pistes cyclables sont présentes partout et des indications sont destinées aux cyclistes pour les diriger vers les lieux importants de cette ville chargée d'histoire.
Atlas - musée de Potsdam



Potsdam est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle a jouée un rôle important dans l'histoire de la Prusse ainsi que dans l'histoire de l'Allemagne. 

C'est notamment à cet endroit que Churchill, Staline et Truman se sont rencontrés afin d'y dessiner le partage de l'Europe après la guerre de 39/45.

J'ai roulé mon vélo le long de la belle rivière Havel et le lac Tiefer qui baignent Potsdam et y photographier le Hans-Otto Theater


Le lac Tiefer
Le théâtre Hans-Otto
Je me suis ensuite rendu aux fameux châteaux "Sans souci", résidence d'été de Frédéric le Grand. C'est dans un faste difficilement imaginable que s'élèvent ces palais, Orangerie, Bains romains. L'allée centrale entre le palais Sans souci et le nouveau château fait 35 minutes à pied et de ci, de là sur le chemin, se dresse de part et d'autre dans une verdoyante nature, des belvédères, petits palais, l'orangerie, enfin c'est incroyable...


Devant l'entrée du palais Sans Souci


Détail d'une des fontaines du palais


Sans paroles...


Une fois repu de cette déferlante, de ce faste ostentatoire, je reprends mon vélo afin d'arpenter le quartier hollandais érigé à l'époque afin d'attirer les fameux artisans des Pays-Bas et le quartier russe, aussi charmants l'un que l'autre.


Quartier hollandais. Ces derniers étaient sollicités pour leur habilité en construction à l'époque de Frédéric Le Grand
Demain, Leipzig, ville de Bach !



Vendredi 26 août 2016 Allemagne
Potsdam/Leipzig (109 km)
Total 929 km

Potsdam m'a beaucoup donné, je m'en souviendrai, c'est une ville peu banale où l'histoire défile sous nos yeux.

Géographiquement, elle est privilégiée. La rivière Havel la traverse et de magnifiques lacs l'entoure. C'est sans doute pour cette raison que ce site a été choisi par Frédéric le Grand et consort.

Avec le bureau de tourisme, j'ai tenté d'établir une route pour me rendre à Leipzig et arriver en un seul morceau. La personne a fait un effort mais invariablement comme cela m'arrive toujours, on tente de m'orienter sur les pistes cyclables. 

J'écoute patiemment les tentatives d'explications mais je demande toujours quelle route (d'autos), je peux emprunter. Je l'ai déjà mentionné, les pistes cyclables sont tout à fait pertinentes pour les balades régionales en famille mais parfois précaires pour un vélo de touring chargé de 30 kilos de bagages.

La veille de mon départ pour Leipzig, en fin d'après-midi, prenant mon café et profitant du Wi-Fi performant du café Balzac de la gare de Potsdam (pratique, du fait qu'on est dans une gare, je peux emmener mon vélo partout et l'avoir à l'oeil), j'ai été abordé par Markus, un jeune étudiant qui s'est intéressé au petit drapeau du Québec accroché à mon vélo.

Markus arrivait de Leipzig à vélo ! Il m'a vite déconseillé la route B2 (sauf pour sortir de Potsdam car une piste cyclable en asphalte la longe sur environ 30 km), que j'avais l'intention de prendre. Markus retrace le chemin qu'il a fait pour parvenir à Potsdam et m'indique des routes secondaires qui passent par des petits villages afin de me rendre à Dessau et de là, prendre le train pour Leipzig. En quelques minutes, j'avais toute l'information qu'il me fallait pour partir demain matin.

Quelle chance d'avoir rencontré Markus. Nous avons échangé nos courriels et je l'ai remercié chaleureusement.

J'ai donc roulé paisiblement pour la majorité de mes 109 kilos dans la campagne allemande. Quelle beauté !
La température a grimpé presqu'à 40 degrés et j'ai dû remplir mes bouteilles plus d'une fois. L'arrivée à Dessau vers 16 h était bienvenue et c'était la meilleure idée de la journée que de prendre le train pour les derniers 50 km restant jusqu'à Leipzig.

Une fois à Leipzig (l'arrêt Markt - en plein centre), vers 17 h, je me suis dirigé vers le bureau de tourisme (encore une bonne idée car il fermait à 18 h). La personne à l'accueil avait hâte de mettre la clef dans la porte et ça se sentait. Pour ma part, j'avais hâte et grand besoin de prendre une douche et ça se sentait aussi 😉. 

On m'a suggéré une chambre d'hôtel sinon je chercherais moi même avec une liste si je désirais un logement du genre pension ou hostel. 

Après avoir un peu fait semblant de faire mon difficile par des questions de circonstances, l'hôtel 3 * proposé m'allait très bien et réservai avant que la préposée ne s'enfuit (je savais bien qu'arriver dans une ville comme Leipzig un vendredi soir sans réservation, c'est un peu risqué).

L'hôtel Centro, situé à 5 minutes à pied du centre est très bien d'autant plus que je bénéficie d'un surclassement de catégorie pour un prix inférieur car c'est presque complet et qu'il ne reste plus de chambre écono.

J'ai pu demander une chambre située à l'arrière de l'établissement, paisible et dotée d'une salle de bain privée et d'une dimension intéressante.

J'ai bien hâte de découvrir Leipzig, cette ville qui a été l'hôte de Goethe, Bach, Mendhelson, Schuman et son épouse la grande musicienne Clara et bien d'autres grands musicien et penseurs dont Richard Wagner qui y
est né.


Samedi le 27 août 2016 Allemagne
Leipzig
Total 929 km


Leipzig est un modèle urbain que l'on retrouve dans les villes européennes reconstruites après la deuxième grande guerre. Le centre dominé par la gare (immense), et est entouré d'une ceinture (ring), de rails de tramways.


La gare de Leipzig, fréquentée par 85 000 passagers par jour. Immense et en plein centre de la ville

Des passages souterrains permettent de réduire la circulation de surface partagée entre les nombreux vélos, les autos et surtout le ballet des tramways de toutes formes et tailles qui arrivent et partent des quais situés au centre du "ring".


La gare en est une des plus fréquentée du monde, 85 000 passagers la fréquente tous les jours. Des tunnels souterrains pour les autos et les trains traversent la ville sur 4 km et dégagent les rues de surface de l'encombrante circulation.

Autre caractéristique, je n'ai jamais vu si grande concentration de magasins et centres commerciaux. La gare à elle seule compte 140 magasins et autour, de gros complexes avec des centaines de magasins comblent ceux qui aiment faire des emplettes.

Il faut dire que depuis toujours, Leipzig est un centre de commerce et ici fut une époque où toute l'Europe venait faire des affaires.


Le passage Mädler, exemple classique de palais de foire européen. L'original date de 1525 et Mädler y ajoute des passages au début du XX è siècle.  Le passage Mädler est particulièrement populaire car s'y trouve un restaurant, reproduction du récit de Faust relatant la chevauchée du tonneau.
Dans le passage Mädler, la représentation du récit de Goethe; Faust et Méphistophélès

Toujours dans le passage Mädler, ne autre représentation d'une scène des récit de Goethe
près de la cave d'Auerbach où la scèene a eu lieu

Depuis toujours aussi, Leipzig est un centre culturel incontournable. Seulement aujourd'hui, j'ai pu visiter des lieux fréquentés par des piliers de la culture. Bach, Mendhelson, Goethe, Schumann et son épouse Claire.


Bach, bien sûr !



J'étais particulièrement enchanté de voir l'église St-Thomas, là où Bach a agi en tant que «Kantor» 



Dans cette église, Bach a interprété ses oeuvres à l'orgue. Du haut de la tour de l'église, une vue d'ensemble d'une partie de la ville.  


Juste à côté de l'église se trouve l'école des petits chanteur de St-Thomas, ceux là même qui sont venus participer au Festival Bach de Montréal en 2015. Cette école existe depuis 1717.


L'école des petits chanteurs de Leipzig où Bach a enseigné

J'ai déambulé dans les rues de Leipzig sous une chaleur suffocante. L'Allemagne depuis quelques jours a un coup de chaleur. La température dans le jour est de 35 degrés et plus. Les prévisions sont à l'effet que lundi, les températures normales de 25-27 prévaudrons. C'est une des raisons qui m'ont incité à profiter de Leipzig jusqu'à lundi matin.



Dimanche le 28 août 2016 Allemagne
Leipzig
Total 929 km


Dernière journée à Leipzig et j'en profite pour aller assister à un concert dans la maison de Mandhelson, celle où il a élevé ses 4 enfants et où il a composé des ouvres majestueuses. 





Sur mon chemin, je passe par la place Auguste, la plus grande place d'Allemagne. Cette place a souffert des affres de la guerre et n'a plus son panache de l'époque de la RDA.


La place Auguste

On y retrouve quand même des emblèmes de Leipzig; l'université, surprenante tour de 27 étages flanquée d'une chef d'oeuvre architectural qui rappelle l'église où originalement, l'université est née, église qui a été détruite par l'ancien régime car considéré comme lieu bourgeois.



On retrouve aussi à cet endroit le fameux Gewandaus ou le célèbre chef d'orchestre Kurt Mazur a dirigé les destinées de l'orchestre symphonique de Leipzig durant plus de 25 ans. 


L'opéra de Leipzig s'élève par ailleurs sur un des côtés de la place.

L'opéra de Leipzig
Trône aussi sur cette place, l'ancien et monumental bureau de poste, le Kroch, (premier édifice en hauteur ayant été construit à Leipzig), coiffé de carilonneurs et de l'inscription latine "Omnia vincit labor" (le travail conquiert tout).




J'ai terminé ma visite de la ville en allant saluer le monument à Goethe. Grand penseur et philosophe qui encore aujourd'hui avec le récit de Faust fait vibrer les esprits et enflamme l'imagination des plus grands créateurs.


De chaque côté du monument à Goethe, ses deux bien-aimées

Pour terminer, voici quelques photos supplémentaires de Leipzig


Surnommée «La boîte de fer blanc», le Brühl a été construite durant la période soviétique


Je n'ai pu résister de photographier les belles portes de Leipzig





Les deux photos suivantes sont un rappel de la chute de l'empire soviétique en 1989, la place de la ville où la foule se réunissait et manifestait son désir d'indépendance des républiques russes. Plusieurs villes de l'ex URSS ont immortalisé l'endroit d'où est parti le mouvement d'indépendance

de l'endroit où se réunissait des centaines de personnes tous les lundi (les Montagsdemonstrationen), afin de contester le système politique de la RDA. Le slogan « Wir sind das Volk ! » c'est à dire «Nous sommes le peuple !» était scandé. Le mouvement a démarré à Leipzig et s'est propagé dans de nombreuses villes de l'Allemagne de l'est.


Le monument du souvenir rappelle le lieu où les milliers de personnes de Leipzig ont démarré le mouvement contre le régime communiste de l'ex RDA. Plusieurs villes d'Allemagne de l'Est ont suivi le mouvement et contribué à l'abolition de la RDA et du régime communiste.


Lundi le 29 août 2016 Allemagne
Leipzig / Dresde (126 km)
Total 1096

J'ai passé une nuit plus ou moins bonne, la température élevée durant le jour tarde à se dissiper au cours de la nuit.

Qu'importe, j'étais levé dès 6:30, fébrile de partir pour Dresde, même si Leipzig m'a beaucoup plu. 

Fébrile aussi à cause de la route à suivre, sortir d'une grande ville à vélo n'est jamais chose aisée. Je me suis préparé du mieux que j'ai pu pour sortir zen de Leipzig. 

Une visite au bureau de tourisme pour la forme (ce sont eux qui sont censés détenir la bonne information sur toutes les questions). 

Naturellement, on m'a présenté une carte des pistes cyclables... (j'ai écouté sagement), mais la personne a fait de beaux efforts et elle m'a donné une information valable en me disant que je devrais me diriger vers Grimma, au sud-est.

Au cours de mes visites de la ville, j'ai bien ouverts  les yeux et je n'ai pas manqué de voir les panneaux de signalisation qui indiquaient les différentes sorties de la ville avec les principaux noms des villes et les numéros de route vers les différents points cardinaux.

J'ai bien vu Grimma sur l'une de ces indications durant mes visites de la ville et c'est dans cette direction que je m'oriente ce matin, au sud-est. Une fois sorti du centre, j'ai mis en marche mon GPS avc Grimma comme
destination.


Utiliser le GPS semble anodin mais j'ai une relation amour/haine avec cet instrument. Parfois c'est l'outil de rêve et parfois, il est la source de cauchemars. Avec le GPS, il faut d'abord avoir confiance en lui et cette affirmation n'est pas banale. Notre boussole interne nous pousse parfois à douter de ce bidule électronique et c'est là que les problèmes commencent. On doute, on est pas certain, on "taponne" le GPS et on est perdu.
Normalement c'est super fiable. 


Vers Dresde

En bref, aujourd'hui, le GPS m'a conduit sans faillir à Dresde, par le plus court chemin, à travers la campagne allemande (superbe - je ne savais pas l'agriculture allemande si développée ; vergers de pommes et poires, bettraves à sucre, carottes, foin, blé, maïs), en me faisant emprunter les routes moins fréquentées lorsque cela est possible. Je n'ai eu qu'une quinzaine de km à faire sur une route un peu plus passante mais pas d'autre choix possible.


Parti de Leipzig à 8:30, j'étais à l'auberge de jeunesse de Dresde à 16:25 h. 126 km à pédaler. I


L'auberge de jeunesse de Dresde, je recommande !
ll faut dire que je n'ai pas perdu de temps en chemin. J'ai mangé sur le pouce, dévorant des yeux la vitrine d'une boulangerie fermée - j'avais apporté fruit et petit sandwich dans mon sac - ( je me suis repris un peu plus loin, un supermarché avait à même le magasin une boulangerie et du bon café).

Pour en finir avec le GPS, c'est un instrument formidable mais jamais, je ne partirais sans carte routière. Avoir la vue globale, du pays et du trajet est vital. Le GPS est une instrument faillible. Encore durant ce voyage, j'ai dû le réinitialiser car il s'est tout à coup mis à s'éteindre à répétition (ça c'est un bug avec le logiciel - je l'ai déjà vécu...).

Je disais donc qu'aujourdhui j'ai parcouru la campagne allemande et qu'elle était très belle. C'est aussi aujourd'hui que j'ai découvert la topographie ondulée de la région de Saxe. 

On ne parle pas de montagnes mais de belles bosses qui permettent, le temps de les franchir, d'avoir une vue fantastique des champs dont les limites s'entrecroisent entre les creux et les élévations. J'adore ces heures où je roule dans le silence en longeant les champs en culture.

Je loge donc à l'auberge de jeunesse de Dresde. J'ai pris soin de réserver mon hébergement ( contrairement à ce que j'avais fait pour Leipzig), et je m'en félicite. Je suis très impressionné.

Premièrement, je me suis dirigé directement ici au lieu de me rendre au centre-ville et trouver le bureau d'info touristique, ce qui constitue une économie de temps appréciable. 

Ensuite, l'endroit est vraiment super. J'ai une chambre privée, les douches et salles de bains sont sur l'étage, l'édifice est rénové de peu et tout ici est "clean", le petit-déjeuner est inclus, un bon repas est servi le soir pour 6 euros (c'est pour rien), on peut acheter une bière pour 2 euros, il y a un espace de rangement de vélos, je peux me rendre à pied dans le centre en 15 min., il y a un service de massage à 18 euros ( j'ai réservé pour demain matin), enfin, tout est fonctionnel, simple et de bon goût sans la poutine habituelle des hôtels. 

Le tout pour 38 $/ nuit (comparativement à une moyenne de 111 $/nuit à Leipzig où j'ai pris le premier hôtel venu - c'était il faut dire la fin de semaine où tout est "full booké" - mais pas de regrets 😉 ).

Demain, je découvre Dresde, mais seulement après mon massage... 



Mardi le 30 août 2016 Allemagne
Dresde (0 km)
Total 1096 km


Dresde se réveille sous un soleil éclatant et un mercure sur mesure pour les visites touristiques. Il fait dans les 20 degrés ce matin et le thermomètre se tiendra dans les 22-23 degrés pour le reste de la journée.

J'ai profité des bienfaits du massage que m'a prodigué une experte du dénouement des points de tensions dans les muscles. 

Elle m'a dit qu'elle était physiothérapeute et a semblé surprise que je n'ai pas de maux particuliers reliés à la pratique du vélo. J'ai la chance, depuis que je fais des voyages, de ne pas souffrir de maux musculaires ou de tensions de stress. J'ai de temps à autres mal aux fesses mais ça repart comme c'est venu au bout d'un certain temps.

Vers onze heures, je pars donc à la découverte de Dresde. À peine un quinzaine de minutes de marche me permettent d'atteindre le centre où je trouve le bureau d'information touristique.

La vielle ville de Dresde où tout a pratiquement été reconstruit car en 1945 un tapis de bombes a été jeté sur la ville, est un musée en soi. C'est une concentration d'édifices monumentaux entourés à l'époque médiévale par de gigantesques fortifications. 


Dresde est mouillée par l'Elbe

Je me suis donc procuré un petit guide de la ville, demandé des informations sur les concerts classiques ou les représentations à l'opéra en cours. Il est assez rare que mes visites coïncident avec des des présentations de concert ou d'opéra surtout du fait que l'été, les formations de ce genre sont en tournée, en congé ou en préparation pour la rentrée de l'automne. 

Cependant, ici à Dresde, il y a des représentations à l'opéra cette semaine. Je suis comblé. J'ai pu acheter un billet (44 euros au parterre - très raisonnable... à Montréal ce serait plus de 100 $), pour assister a l'opéra de Tchaikovski, Eugene Onigin.

L'opéra est à 19 h, j'ai donc le temps d'aller marcher cette belle ville. Du pont Auguste, j'admire l'Elbe, cette belle rivière qui traverse l'Allemagne et la République Tchèque. Je marche le long des murailles médiévales, découvre des édifices et monuments tous plus impressionnants les uns des autres.
Ornant le Semperoper, le chariot de Dionysos et Arianne tiré par des panthères


Lopéra, le Semperoper, un des plus réputés au monde
L'imposante construction au centre et au fond, c'est l'opéra
J'ai pu, sous un soleil radieux, avoir une vue d'ensemble de Dresde et des environs en montant dans le dôme de la Frauen kirche (l'église Notre-Dame).




J'ai ainsi profité des charmes de Dresde en prenant le temps de déguster un expresso à une des nombreuses terrasses.





La journée s'est terminée par l'opéra de Tchaikovski, Eugene Onegin qui m'a ravi. La salle de l'opéra est un spectacle en soi. La tenture qui drape le rideau de la scène est classé comme oeuvre d'art.





La mise en scène était vraiment impressionnante. Au premier acte, la scène se déroulant à la campagne, un immense tracteur ainsi que plusieurs grosses balles de foin ornaient la scène.

Les changements de décor étaient magiques, le plancher de la scène se décomposait en 3 parties qui se déplaçaient de gauche à droite mais la partie du milieu allait en sens contraire des deux autres. 

Ainsi, arrivaient, nous apparaissant de gauche à droite pour la section avant, de droite à gauche pour la section du milieu de la scène et ainsi de suite pour la dernière section, les chanteurs et les décors.

La scène du duel entre Onegin et son rival se déroule en hiver et durant cet acte, il tombe de la neige sur la scène que l'on croirait vraie.


J'ai passé une soirée inoubliable et à la sortie de l'opéra, j'ai pu admirer Dresde dans la nuit dont la grande cathédrale catholique sous les lumières. 


Photo prise du balcon de l'opéra 

Mercredi le 31 août 2016 Allemagne
Dresde (0 km)

Total 1096 km

La température est encore au rendez-vous aujourd'hui. Je prends un peu de temps de matin pour faire le point sur mon itinéraire et planifier les prochains jours.

J'ai pris des informations sur la devise monétaire de la République tchèque car demain je traverse la frontière. J'ai su que je pouvais utiliser l'euro jusqu'à Prague sinon, j'aurais dû trouver un bureau de change et me procurer la devise de ce pays.

À la fin de l'avant-midi, je me dirige vers le centre car aujourd'hui je visite un site incontournable de Dresde, le Zwinger.

Cette forteresse à cheval sur les fortifications de Dresde était la résidence de Auguste Le Fort qui avait un goût certain pour le faste. 
La cour intérieure du palais Zwinger

Le fastueux palais Zwinger
À l'entrée du palais Zwinger 
La procession des princes - palais Zwinger

Aujourd'hui, ce sont au moins 3 musées qui sont entre ces murs dont celui qui m'intéresse, celui des grands maîtres de la peinture du 16è au 18è siècle.

La collection du musée est incroyable. J'ai vu défiler sous mes yeux des Rembrant, Rubens, De Riberra, Poussin, Vermeer, Raphaël, Durer ( que j'avais remarqué dans les années 70 à Munich et que je n'ai jamais oublié). 


Portrait d'un garçon, Pinturicchio 15è siècle

Dürer, j'ai admiré ses oeuvres en 1973 et n'ai jamais oublié son nom bien que ne connaissant pas grand chose à la peinture. Ici, portrait de Bernard Von Reesen, 1521

La Vénus endormie, Tizian 16è siècle

Dame à la viole de Gambe, Strozzi 17è siècle

Le Zwinger est vaste, il faudrait des jours pour tout apprécier
Demain donc, départ vers la frontière de la République tchèque. Dresde, une autre ville que je n'oublierai jamais.


Jeudi 1 er septembre 2016 Allemagne 
Dresde, Allemagne/ Decin, République Tchèque 
(75 km) 
Total 1171 km

Au revoir Dresde ! C'est une journée spéciale car aujourd'hui, je laisserai derrière moi la province de Saxe et l'Allemagne lorsque je franchirai la frontière de la République Tchèque.

Ma première destination est Bad-Shandau. Cette petite ville est en Allemagne et à seulement à7 km de la frontière de la République Tchèque.

Pour y arriver je traverse l'Elbe par un petit ferry et arrive au château de Pillnitz dont les origines remontent au XVè siècle



Le château de Pillnitz



L'Elbe est une magnifique rivière, le soleil brille et je suis heureux de rouler après deux jours de visites à Dresde. 

La région où je roule aujourd'hui se nomme "la suisse allemande". Il n'y a pas des montagnes comme les Alpes mais de bonnes montées et des paysages magnifiques. J'ai traversé une zone protégée, un grand parc naturel où des formations de pics de pierre friables s'élèvent comme des monuments.


Le parc de la Suisse saxonne

Le parc est inspirant de beauté 



Arrivé à Bad-Schandau j'ai pu prendre des informations au bureau de tourisme pour ensuite emprunter la piste cyclable qui longe l'Elbe jusqu'à Prague. Je voulais savoir si la piste convenait à ma monture et sa charge. On m'assura que oui et on me donna gracieusement un livret très bien fait sur la piste cyclable sur toute la longueur de l'Elbe.



RÉPUBLIQUE TCHÈQUE



Je reprends ma route et franchis la frontière un peu plus loin... 


Je vais enfin découvrir la République Tchèque


Rouler le long de l'Elbe, un privilège pour le cycliste

Sur ce rocher le long de l'Elbe, on enregistre la hauteur des crues depuis des siècles

À Schmilka, je dois retraverser l'Elbe car la piste cyclable continue sur l'autre rive. Un peu plus loin, surprise, la piste est fermée... 

Il y aurait des travaux en cours un peu plus loin. Je prends la seule route qui existe à cet endroit pour continuer au sud. Le dénivelé est d'enfer et la route de grossière roches se change en «trail» de randonnée pédestre. 





La piste le long de l'Elbe est fermée, je me retrouve sur une piste de randonnée pédestre. Je ne pédale pas, je pousse !

J'effectue quelques kilomètres qui me semblent interminables. Je marche à côté du vélo. Je peux voir la rivière à environ 200 mètres plus bas et j'ai hâte de déboucher sur une route carrossable. 

Finalement, après avoir descendu une pente où avait été apposé des grosses pierres qui devaient dater d'avant Jesus-Christ, j'aboutis à la route le long de l'Elbe et pu enfin arriver à ma destination Decin à la fin de l'après-midi.



Je me sentais vraiment étranger... mes paradigmes sur les pays de l'est m'amenait à penser que j'étais dans un milieu moins développé. Je ne comprenais rien de ce qui était écrit sur les panneaux et mon imagination me ramenait à de mauvaises images de films dont l'histoire se passe dans les pays de l'est avec des hangars rouillés et des infrastructures défaillantes.

Je sortis bien vite de mes préjugés. Je me rendis dans le centre de Decin, cherchai le bureau de tourisme. Un jeune père de famille me renseigna ( la plupart des gens parlent anglais ici, surtout les jeunes). Le bureau de tourisme est situé dans la bibliothèque (Wi-Fi gratuit et personnes courtoises pour répondre). Je repère facilement un guichet automatique duquel je retire des devises locales.

Je me rends ensuite au camping, je suis impressionné (même si la localisation du camping est un peu spéciale, en dessous d'une bretelle de la grande route), tout est super fonctionnel, neuf et complet comme équipement. 

Des conteneurs sont aménagés et contiennent tous les services d'un bon camping. Le Wi-Fi est présent partout sur le site et performant. Tout cela pour 9$ !

Une épicerie dans un magasin qui regorge de fruits et légumes frais (Kaufland), un grand comptoir de poisson et de viande de toute sorte et me voilà enfin complètement à l'aise et libéré des appréhensions qui me tiraillaient à mon arrivée. Bienvenue en République Tchèque !




Vendredi 2 septembre 2016 République Tchèque
Decin, / Letomenice (50 km)
Total 1200 km

Soleil, soleil !

Départ tardif aujourd'hui, je me sers un deuxième café, je jase avec Anna et Oleg, un jeune couple russe qui fait de la randonnée dans la région et je prends des renseignements auprès de la préposée du camping pour la suite de mon trajet le long de l'Elbe.

J'ai tout mon temps car d'ici Prague où m'attend lundi prochain mon ami Jiri (prononcer Irzi), rencontré à St- John, Terre-Neuve lors de mon voyage vélo en 2013, il n'y a qu'environ 100 km.

La piste cyclable était aujourd'hui moins belle pour certaines sections mais dans l'ensemble, j'ai eu une superbe journée à longer l'Elbe dans le calme, loin des autos et rencontrant plein de cyclistes souriants.

La Rép. Tchèque m'est apparue très développée et très active dans divers domaines dont l'économie de marché.

Les villes que je croise sont toujours dotées de grands parcs avec des terrains de football, des courts de tennis, des jeux pour les enfants, des piscines, des bibliothèques avec le Wi-fi gratuit, enfin plein d'infrastructures témoins du développement social et économique.

Les infrastructures urbaines sont récentes, les routes sont en bon état. Je suis passé près d'une usine de traitement de l'eau à la fine pointe de la technologie. Les trains sont présents partout et transportent beaucoup de passagers mais aussi je vois des trains de freight.

Beaucoup de transport par camions. Cet après-midi j'ai vu un train transportant des centaines de voitures neuves.

Il y a beaucoup d'usines, beaucoup de chantiers, enfin l'économie tourne ici. Voisi la photo d'un pont au désign tout ce qu'il y a d'actuel. 


Sur ma route, je découvre un pays à la fine pointe de la modernité. Ce pont traverse l'Elbe Usti nad Labem.

Rouler le long de l'Elbe est fascinant car j'ai vu des dizaines de bunker de la dernière guerre ( présents au 500 mètres).


Le long de l'Elbe, des bunker aux 500 m, vestige d'une autre époque

Je continue d'essayer de comprendre un peu la langue mais je pense que j'en aurais pour longtemps avant de maîtriser le slave... Plus loin, j'ai compris que l'insigne voulait dire de faire attention car un pont était en construction.



Je tente de décoder... Chose certaine, c'est un avertissement
 J'ai aussi fait la rencontre d'une petite famille bien sympathique. Nous avons parlé sur beaucoup de sujets et avons finalement échangé nos adresses courriels.

Une belle rencontre, une famille bien sympathique d'Usti nad Labem
J'ai installé ma tente à Letomenice, dans un camping pour 8$ environ, tout est compris de même que le Wi-Fi performant jusque dans ma tente !


Cette tente est un achat effectué à Dresde pour me dépanner car j'ai dû me départir de celle que j'avais. Je ne la recommande pas car elle ne possède pas de double toit ce qui implique invariablement de la condensation à l'intérieur.
Le coût de la vie est plus que raisonnable ici. J'ai mangé ce soir un poisson frais d'environ 250 g avec une salade, une bière (les Tchèques sont de grands maîtres brasseurs), un dessert et un expresso pour 20 $.


Ce type de met est typiquement slave (c'est un peu la réplique du rôti de porc). Du gras vous dites !

Le poisson est délicieux !

Un apreçu du centre de Letomenice, ville typique de la République Tchèque.



Samedi le 3 septembre 2016 République Tchèque
Letomenice / Melnik (60 km)
Total 1260 km

Quelques nuages et le soleil se montre en après-midi. La température est on ne peut plus parfaite.

Au camping de Letomenice, j'ai fait la rencontre de deux allemands qui font une excursion à vélo (je rencontre, depuis ma traversée de l'Allemagne, un grand nombre de couples qui font des circuits à vélo).

Ce couple me parle d'une petite ville, Terezin, localisée sur la rive ouest de l'Elbe et à environ 5 km du camping où nous sommes et ce qu'ils m'en disent me convainc de m'y rendre. De surcroît, je pourrai continuer ma route vers Melnik, ma destination aujourd'hui, après ce crochet.

Cette ville est non seulement le siège d'une forteresse, un bastion qui a marqué l'histoire de la Tchécoslovaquie mais aussi le lieu où des milliers de juifs ont été exterminés durant la sombre période nazie.

Terezin était à la fois un ghetto, un camp de concentration et un camp de transit où des milliers de juifs ont été exterminés dans des fours crématoires encore présents aujourd'hui dans un musée annexe au cimetière juif. 


Ici à Terezin, un douloureux rappel de l'holocauste
Dans ce bâtiment, les fours crématoires.

C'est très difficile de décrire les sentiments qui nous habitent en foulant ce sol où des événements si tragiques se sont déroulés. C'est d'une tristesse infinie et c'est bouleversant, les personnes que je rencontre éprouvent la même tristesse que moi, je le sens. On échange des regards de compassion, l'air sombre et c'est très touchant tout ça.

Jamais on ne se doute du sort qui est réservé aux personnes et aux lieux que l'on fréquente. 

Pourtant, Terezin, cet endroit qui prend son nom de Thérèze, la fille du monarque de l'époque qui régnait sur un territoire couvrant beaucoup plus grand que la Tchécoslovaquie, revêt une valeur historique inestimable pour le présent pays que constitue la République Tchèque.


Sans le bastion de Terezin érigé durant le 18è siècle, la République Tchèque ne serait pas la même aujourd'hui
En effet, le père de La princesse Thérèze et régnant vers l'an 1750, décéda et c'est Thérèze, toute jeune qui devait dorénavant assumer la gestion de cette monarchie.

Les Prusses, les Autrichiens et les Français oublièrent tous les traités signés avec ce royaume pour s'allier et tenter de s'approprier ces territoires. Thérèze se défendit et n'en perdit qu'une région (la Silésie). Dès le début de son règne, elle fit construire ce formidable bastion que constitue encore aujourd'hui la ville de Terezin.

Ces fortifications ont été si bien érigées ( dans les années 1750...), et pensées que ce n'est qu'à la fin des années 90 que l'armée les a quittées.

En bref, le règne de Thérèze a permis que la République Tchèque d'aujourd'hui existe.

Le reste de la journée j'ai pédalé vers Melnik sur une piste cyclable encore une fois variable en qualité mais jusqu'à maintenant, la section que j'ai faite le long de l'Elbe est agréable, c'est calme et d'une grande beauté.

J'ai pu encore apercevoir des éléments qui m'en disent plus sur le style de vie des Tchèques. J'ai vu un terrain de golf, des jeunes qui s'entraînaient sur l'Elbe dans des embarcations longues et étroites avec beaucoup de rameurs qui articulent de longues rames (le même type d'embarcations que l'on voit sur la Tamise), beaucoup de cyclistes sur la piste en ce samedi.

Arrivé à Melnik vers 16 h, j'ai pu trouver le bureau d'information touristique dans le centre. La personne à l'accueil parlait un français vraiment bien. On m'a donné de précieux renseignements pour la route jusqu'à Prague et indiqué où se trouvait le camping, juste à côté du centre de Melnik. Un guide en français de la ville m'a gracieusement été offert !

Melnik est une ville impressionnante non tant par sa grandeur que par sa localisation, tout en haut d'un promontoire où trône son église remarquable. Je la découvrirai plus demain.


Melnik, ici l'histoire remonte à l'époque médiévale et même à la période néolithique
En me rendant au camping, un café au nom inspirant, le café Marlène. Dès le seuil de la porte d'entrée franchi, je suis heureux. 

Un vrai café (ici, ce n'est pas si répandu). La jeune fille qui me répond est accueillante et elle parle français... À quelques minutes d'intervalle, je rencontre deux personnes parlant français moi qui me prépare toujours à faire des simagrées pour me faire comprendre. 

Ce n'est pas tant surprenant, les écoliers avaient l'option de suivre des cours de français à l'école et je sais que certains pays de l'est (comme la Roumanie à une certaine époque), aimaient la culture française.

Je passe donc deux jours ici à Melnik, irai prendre un café en français et visiterai cette belle ville.

Coût de la vie:
Une bière de 500 ml en fut au resto- 1,75 $
Une bière de 500 ml en cannette à l'épicerie 1,30 $ 

Un repas complet avec entrée, pizza et 2 bières 15 $ 
Camping en tente 9$ à peine


Dimanche le 4 septembre 2016 République Tchèque
Melnik (0 km)
Total 1260 km

C'était samedi hier et les gens sortent en République Tchèque. De ma tente, j'entendais un concert rock qui devait se déroulait pas si loin, tout ce qu'il y a de plus américain.

Au camping il y a un restaurant et les gens étaient par groupe et passaient du bon temps. Bien sûr, ils buvaient de la "pivo", qui veut dire bière en Tchèque.

Parlant de restaurant, chacun possède un menu indiquant le poids des aliments contenu dans un plat. De même, des indications précises figurent pour chacun des plats quant aux éléments contenus comme le gluten, les arachides et bien d'autres informations de ce genre... Évoluée, la Rép. Tchèque !

Un autre volet que je qualifierais de mouvement social est la récupération. Partout, sont présents les bacs bien identifiés pour chaque type de rebut (papier, ver, piles, etc).

Les Tchèques sont très affables et avenants lorsqu'on les accostent. Ils font des efforts pour aider si j'ai besoin d'un renseignement ou d'aide comme à l'épicerie par exemple où il faut peser soi-même les fruits et les légumes. Il y a bien une photo des fruits et légumes sur l'écran de la balance mais du fait que je ne peux lire le nom en tchèque, entre une nectarine et une pêche c'est un peu confondant. J'ai toujours de l'aide si je le demande.

Je vais donc me promener dans la ville en fin d'avant-midi. Le tour de la ville de Melnik est vite fait.

Néanmoins, cela ne lui enlève pas son importance historique dans l'histoire du pays. Cette place fortifiée, située au sommet d'une colline et dominée par l'église St-Pierre et St-Paul qui date de 1480 et qui au cours des siècles a subi des transformations successives adoptant différents styles du renaissance au néo- gothique.

J'ai eu la chance de monter dans le clocher de cette belle église;
Melnik est située au confluent de l'Elbe et de la Vlatva


 La position géographique de la ville au confluent de l'Elbe, la Vtalva a profité à son expansion économique. Gérer la circulation et percevoir des droit de passage sur 2 fleuves, c'est payant.


Melnik, si bien fortifiée, a hébergé de grands personnages de lignée royale de différents pays aux alentours durant leurs périodes de tourmente.

La ville était un peu déserte aujourd'hui et je dois dire que je m'ennuyais un peu. La rentrée scolaire a eu lieu jeudi dernier et les vacanciers sont rentrés... 

Je suis revenu au camping après avoir fait des courses chez Kaufland (très populaire ici. Comme dimension, c'est un énorme Métro avec en plus de tout comme au Wallmart). Le camping est aussi désert.

En milieu d'après-midi, une petite ondée mais le soleil réapparaît un peu plus tard. Une petite pluie est prévue pour cette nuit mais demain, le soleil reviendrait selon la météo.

Je me suis procuré une carte des voies cyclables menant à Prague afin de ne pas trop chercher la route durant mon trajet de demain vers la grande capitale que j'ai bien hâte de découvrir. 



Lundi le 5 septembre 2016 République Tchèque
Melnik / Prague ( 60 km) 
Total 1338 km

Il a plu cette nuit, c'était au programme et je m'étais préparé en conséquence. J'avais revêtu ma tente de la bâche et ainsi m'épargner le séchage de la tente ce matin.

C'est donc sous un ciel gris que j'ai quitté Melnik. L'Eurovélo 7, c'est la voie cyclable que j'emprunte aujourd'hui. 

Pour les indications, je n'ai rien à dire, les panneaux étaient judicieusement disposé le long de la piste. Pas de confusion donc et ma carte des voies cyclables m'a bien servi aussi.

J'ai eu le plaisir de prendre un petit ferry (plutôt une grosse chaloupe), pour changer de côté de la Vtlava afin de continuer à rouler sur la piste 7 vers Prague.


Arrivé près de la berge, j'ai sonné... Le batelier a entrouvert sa porte et m'a dit, - un moment, j'arrive !

Vers Prague par l'Eurovélo 7

Scène cocasse sur la Vlatva

Je l'ai déjà dit, accéder une grande ville à vélo donne souvent le privilège de découvrir les plus beaux endroits.

Pour Prague, cette affirmation est assez vraie. La piste cyclable que j'ai choisi de suivre me dirige vers le "zentrum". C'est dans le quartier Troja, sous une fine pluie, que je découvre Prague. 

Je longe le zoo, ensuite le centre d'exhibition (comme le palais des congrès mais qui date de centaines d'années).
Prague se révèle doucement, je me dirige vers le «zentrum»


Je passe un pont sur la Vtlava qui serpente la ville et me retrouve rapidement en plein coeur de la ville, place St-Vencesclas.


Une place importante de Prague, la place St-Vencenclas où trône le monument du saint patron du pays

Il est environ 16 heures. Mon ami Jiri m'a donné rendez-vous vers 19 h, j'ai donc le temps de prendre mes repères.


Une visite au bureau d'info touristique me permet d'obtenir les infos de base pour m'orienter dans Prague. Un plan du métro, un petit guide des endroits à visiter, l'itinéraire que je dois emprunter pour aller rejoindre Jiri à la station de métro Luzini dans le sud-ouest de la ville. J'ai ce qu'il me faut pour vivre mes premières heures à Prague.

Il me faut maintenant accéder à une connexion Wi-Fi afin de faire savoir à Jiri que je suis en ville et confirmer que je serai bien à notre point de rendez-vous dans la soirée.

Je déambule sur le trottoir en poussant mon vélo, à la recherche d'un café et d'un Wi-Fi.


Une dame d'un certain âge m'aborde et m'indique que je semble un peu perdu. 


Je lui indique que je tue le temps et suis à la recherche d'un café duquel je pourrais utiliser le Wi-Fi. Elle me dit tout bonnement que je devrais aller chez Mc-Do, il en pullule ici au centre ville... 

Quelle bonne idée ! Il fallait qu'une vieille dame australienne et curieuse m'accoste à Prague pour me suggérer une idée si simple...

J'ai bien repéré la station de métro que je dois emprunter pour aller rejoindre Jiri, elle est doté d'un ascenseur dans lequel mon vélo entre aisément. Vers 19 h, me voilà dans le métro. Il faut choisir la bonne voie et me rendre dans le wagon de queue ou celui de tête car ailleurs les vélos sont interdits. 


Le métro, propre et fonctionnel. Ce sera mon principal moyen de déplacement durant mon séjour à Prague

C'est le lot et aussi le défi du voyageur. À15:30 h, j'arrivais à Prague et durant les trois heures suivant mon arrivée, en rafale j'ai dû m'orienter, trouver les points d'infos, repérer les bons endroits, bref, accumuler une grande quantité d'informations et prendre, non pas des décisions importantes mais, plusieurs décisions et les bonnes. 


Un bon marathon pour les neurones qui finalement draine l'énergie. Le sommeil sera réparateur.


Mardi le 6 septembre 2016 République Tchèque
Prague ( 0 km)
Total 1338 km


C'est avec une pointe d'émotion et un grand plaisir que Jiri et moi nous sommes retrouvés hier en fin de soirée. Trois années se sont écoulées depuis notre rencontre à St-John, Terre-Neuve. Nous étions tous les deux en voyage à vélo et au même hostel. 


Je retrouve mon ami Jiri, un grand voyageur qui parcourt le monde à vélo et qui m'accueille à Prague

Jiri, comme plusieurs de ses compatriotes Tchèques a une histoire peu banale. Jeune, dans les années 60, il a complété son brevet de pilote de ligne. 


À cette époque le régime communiste qui s'était installé après la deuxième guerre était en vigueur. Son frère ayant fui le régime pour s'installer aux Pays-bas, on interdit à Jiri de pratiquer son métier de pilote. 

Jiri ne pouvait que pratiquer des travaux manuels pour gagner sa vie. Il ne pouvait voyager à l'étranger et subissait, comme ses compatriotes, les restrictions du régime communiste.

À un certain moment de sa vie, il travailla chez un employeur qui possédait un ordinateur et découvrit son talent envers les technologies de l'information et l'exploita.

Lorsque le mur est tombé en 1989, Jiri démarra sa propre entreprise et développa un logiciel intégré de gestion d'entreprise qui est utilisé par plusieurs entreprises et dont il reçoit encore des redevances. C'est
fantastique de constater le parcours de Jiri.






Mercredi le 7 septembre 2016 République Tchèque
Prague ( 0 km)
Total 1338 km


Le soleil brille encore aujourd'hui et j'en profite pour découvrir le fameux château qui surplombe la ville. 

Aujourd'hui, Jiri m'accompagne et me fait prendre mes repères dans la superbe ville de Prague.


Prague dans toute sa beauté. La rivière Vlatva et le château, le plus imposant d'Europe avec près de 1200 apartements
Je me rends d'abord compte combien Prague est depuis des siècles un pôle économique et politique important en Europe. 


Cette ville fait le lien entre l'est et l'ouest et constitue depuis des siècles une plaque tournante pour les transactions économiques, principalement entre les allemands, leur fameuse ligue Hansétique et le reste de l'Europe et finalement, le pouvoir politique a été successivement entre les mains de grandes puissances résultant des alliances avec les Habsbourg d'Autriche et aussi les hongrois.

Je comprends alors pourquoi la présence d'un si grand nombre de constructions prestigieuses, comme le château qui est unique au monde tant par sa dimension que la richesse de son architecture, sont présentes.
Le niveau de développement de la République Tchèque qui me surprenait à mon arrivée dans le pays me semble aujourd'hui tout à fait normal compte-tenu que ce pays a toujours été à l'avant-garde tant politiquement que socialement.

Il est vrai que la présence communiste a ralenti les ambitions de ce peuple mais comme me disait mon ami Jiri, les Tchèques sont peu enclin à l'obéissance (à travers leur histoire d'abord envers les allemands et ensuite envers les communistes), et c'est sans doute pourquoi que dès le mur tombé, Vaclav Havel, le fameux président, a réussi à créer le pays actuel en négociant avec la Slovaquie une séparation sans heurts. Ce fut la "révolution de velours".


Vaclav Havel, père de la République Tchèque actuelle et qui réalisa la «révolution de velours»
Ce soir Jiri et moi allons à l'opéra et j'en suis tout excité. Nous assistons à l'opéra de Verdi, Aïda et le lieux où l'événement se déroule est l'Opéra national est vraiment significatif. 










Le grand compositeur Tchèque Dvorak

Ce bâtiment constitue un des emblèmes de Prague et fut construit à la fin du 19 è siècle grâce a une levée de fond à laquelle a participé librement la majorité des habitants de la Tchécoslovaquie de l'époque. 



L'opéra national (le bâtiment le plus élevé sur la photo), a été construit grâce aux dons des habitants du pays. Chaque petit village a contribué à la construction de l'opéra. Ça en dit long sur l'intérêt des tchèques pour la culture.
C'est très impressionnant car Jiri a déjà assisté ici même, à une représentation où Vaclav Havel était présent dans la loge du président.

Nous avons passé une superbe soirée.



Jeudi le 8 septembre 2016 République Tchèque
Prague ( 0 km)
Total 1338 km


Il fait encore si beau ! 

Pour le visiteur que je suis c'est bien mais les Praguois aimeraient bien qu'une bonne pluie tombe ici. Tout est extra sec, les jardins manquent d'eau et le niveau des rivières est trop bas.

Grosse journée de visite aujourd'hui. Je suis maintenant à l'aise avec le métro et les trams et je me rends facilement dans le centre. Le pont Charles où les petits stands de tout acabit s'installent est envahi par les hordes de touristes tout au long de la journée.


Il ne faut pas manquer de voir le pont Charles
Le pont Charles
Cela signifie; Pont Charles

St-Jean Népomucène, confesseur de la reine de l'époque, a payé de sa vie son silence face au roi. Devant son refus de lui dévoiler les détails relatifs à la confession de la reine, il fit jeter dans la Vlatva le pauvre prêtre. De l'Allemagne jusqu'en Hongrie, j'ai vu la statue de St-Jean Népomucène sur la plupart des ponts.
Je vais découvrir la place de la vieille ville. Je monte dans la tour de l'ancien hôtel de ville d'où je pourrai avoir une vue d'ensemble. Il faut bien prendre la mesure de Prague, ici ce qui est vieux date du 9 è siècle, c'est très impressionnant.


Du haut de la tour du vieil hôtel de ville, vue sur la place avec le monument dédié à Huss, grand réformateur




À Prague, au hasard dans la ville, on peut admirer des oeuvres comme celle-ci dans des portiques monumentaux... 


Prague a de quoi exalter les plus plus difficiles... 




L'attraction principale de la vieille ville est son horloge astronomique.


À midi, la foule se rassemble afin de voir les personnages, des carillonneurs défiler (dans les 2 portes du haut de l'horloge)

Samedi 10 septembre 2016 République Tchèque
Prague
Total 1338 km

Le début de la journée a été consacrée à la planification de la suite de mon voyage. Ces derniers jours, au fil de mes visites dans le centre de Prague, j'ai tenté de trouver de l'information pertinente, comme des pistes cyclables intéressantes. 

C'est la Bohême du sud que j'explorerai dans les prochains jours. Car nous sommes ici en Bohême, cette région qui a eu une grande influence dans l'histoire de l'Europe. 

Il y a aussi le cristal de Bohême que l'on connaît bien. D'ailleurs, il y a plein de boutiques dans le centre qui en expose. Les bohémiens, les gypsies, moins... Jiri m'a dit que ce n'est pas représentatifs de la Bohême et je sentais bien que l'association Bohême et bohémiens l'agaçait un peu.

Jiri m'a vraiment aidé dans le choix de mon itinéraire en m'indiquant les villes que je devrais visiter pour la suite de mon voyage vers Vienne... 

Car je vais passer par Vienne pour me rendre à Budapest et je manquerai Bratislava en Slovaquie qui paraît-il n'a rien de vraiment remarquable à offrir.

En après-midi samedi, je rejoins Jiri dans le centre de Prague au pied d'un monument pas banal crée par David Cerni, un Tchèque qui a doté Prague de monuments qui ne laissent pas indifférents. Sur la photo, c'est la tête de Kafka (je vous reparlerai de Kafka ...), représentée dans un monument tout en aluminium articulé dont les strates qui le compose se déplacent constamment.


Ce monument articulé (chaque strate tourne sur elle même), de David Cerny personnifie Kafka.


St-Vencesclas selon David Cerni

Vous pouvez envoyer un «texto» à l'oeuvre de David Cerny et les personnages reproduisent ce dernier en urinant dans la représentation de la République Tchèque...

Jiri et moi, avons donc passé ce dernier après-midi ensemble - car demain je continue ma route vers le sud - dans le secteur du château de Prague. De là, nous avons une vue imprenable sur la capitale d'autant que depuis mon arrivée, le soleil a brillé de tous ses feux - assez pour qu'un camion circule dans le centre-ville en aspergeant ses alentours - d'une fine pluie pour rafraîchir l'environnement.

Prague vue du château
Nous avons bien sûr discuté longuement devant une "pivo". Jiri refuse systématiquement que j'offre les consommations. Il me dit "nnnnne, you're my friend ..." Ce que je prends comme un grand compliment de sa part car Jiri est quelqu'un qui pèse ses mots.

Un dernier mot sur Kafka, écrivain majeur du XXè siècle qui a vécu et aimé Prague. Kafka est célébré particulièrement dans le quartier juif. Une place, des cafés, enfin il est omniprésent.






Prague à Vienne


Dimanche 11 septembre 2016 République Tchèque
Prague / Sedlany (118 km)
Total 14456 km


Dimanche matin, 9 heures, je quitte donc Prague en ayant le privilège d'être accompagné de Jiri qui me guidera pour sortir de la ville. C'est avec beaucoup d'émotion que nous nous sommes laissé.


C'est ici que je quitte Jiri. J'ai remercié chaleureusement Jiri pour le bon temps passé ensemble à Prague

Pour les prochains jours, je suivrai la voie cyclable Greenway, indiquée sur le panneau du bas

Jiri m'a fait non seulement découvrir des visages de Prague que je n'aurais pu découvrir en touriste mais il m'a aussi présenté à sa famille qui est charmante.


J'ai donc fait un bon 118 km dans le Bohême du sud et sous la canicule et parfois dans des chemins sommaires, dans des réserves ou des secteurs protégés, non asphalté mais passables pour mon vélo.

Je suis dans une petite ville qui se nomme Sedlany et tout près il y a un superbe château que j'irai voir demain.

Pour revenir à Kafka... J'ai eu la chance de découvrir les lieux de son enfance dans la vieille ville de Prague. Je me suis procuré un livre en français sur sa vie et son oeuvre littéraire qui comporte aussi des anecdotes sur l'histoire de Prague à l'époque de Kafka.

Je me régale de ce livre et découvre un être fascinant connu dans le monde entier pour les paradoxes qui l'animaient.


Lundi le 12 septembre 2016 République Tchèque
Sedlani / Tabor (60 km)
Total 1500 km environ

Décidément, la Rép. Tchèque a tout pour plaire. À Sedlani, j'ai dormi dans un hôtel, chambre spacieuse avec salle de bain privée, aucun bruit. 

Le déjeuner, la chambre, le repas du soir pour un cycliste affamé; total 68$

Le coût de la vie est bas ici et c'est bien mais ce qui est aussi très agréable ici c'est que les gens sont très avenants. On dit bonjour, on sourit facilement. Je n'ai pas vu d'air bête depuis mon arrivée et c'est un signe ... 

Mon estime pour ce pays et ses habitants croît au fil de mes déplacements. Il fait bon vivre ici. Les tchèques est un peuple très évolué.

J'ai repris la route (j'effectue le circuit cyclable Prague/Vienne nommé Greenway et c'est très bien documenté), sous un ciel sans nuage et c'est une période de canicule qui sévit ici. À 17 h ce soir il faisait 32

documenté), sous un ciel sans nuage et c'est une période de canicule qui sévit ici. À 17 h ce soir il faisait 32 degrés.

Ma route a été agréable et j'ai eu la chance de passer (même si la piste était sommaire), encore dans des réserves et des pinèdes, ce qui me permettait de profiter de la fraîcheur de la forêt.

J'ai pu rouler (comble de bonheur), dans la belle campagne tchèque. Le relief est accidenté sans être montagneux, ce qui offre des beaux points de vue sur les champs qui s'étalent.

En pleine campagne se dressent, au fil des petites routes, ces magnifiques petites chapelles. Les Tchèques sont très pieux et entretiennent jalousement ces trésors.




Je suis arrivé à Tabor vers 15:30 h. Hésitant, j'ai pénétré dans la ville lentement car je me demandais si je passerais tout droit ou si j'allais jeter un coup d'oeil.

Oh ! Un café... moi qui avait besoin d'un expresso. Je m'arrête et une fois assouvi ma dose de caféine, je pousse plus loin la curiosité. 

C'est décidé, il fait une chaleur accablante, c'est sympathique ici et tiens, je passe devant l'hôtel Grand Tabor. Cet établissement est recommandé dans mon guide du circuit cyclable.

J'entre à l'intérieur pour vérifier ce qu'il offre. Une chambre avec douche sur l'étage, petit-déj. compris pour 35 $, vendu ! L'édifice a été rénové entièrement, tout est propre et neuf. De surcroît, cet hôtel a connu des heures de gloire au début du 20 è siècle.

La réception de l'hôtel me donne de l'info sur les attraits de la ville. Je me félicite de m'être laissé attiré ici. Tabor a un riche passé.


Monument dédié à un vaillant soldat Hussite au centre de Tabor
 


Ville médiévale favorisée par sa position aux confluent de cours d'eau importants, fortifiée, pôle politique et commercial. Les édifices de la vielle ville qui datent du 15 è siècle, ont gardé leur prestige et l'atmosphère médiévale est palpable. 




Mardi le 13 septembre 2016 République Tchèque
Tabor / Jindrichuv Hradec (55 km) 
Total à date : 1580 km

Journée chaude encore aujourd'hui. Je quitte Tabor tôt afin de m'épargner le soleil de feu.

À peine ai-je fait 1 km qu'un pont en construction crée une déviation. Dans ces occasions, il est parfois difficile de retracer la piste cyclable. J'ai vite retrouvé la signalisation de la piste cyclable en m'orientant à l'aide de mon GPS une voie qui allait à peu-près dans la même direction.

J'ai passé d'heureuses heures à pédaler dans la majestueuse campagne Tchèque. Le relief est valonneux ici. Les montées sont récompensées par de beaux points de vue et des pointes dans les descentes jusqu'à 45 km /heure.




Les cyclistes comme moi doivent parfois emprunter des passages un peu particuliers comme en fait foi cette photo où je m'engage dans un mini tunnel afin de passer sous les voies ferrées. 


C'est par là que la Greenway me conduit pour éviter les rails de chemin de fer
La piste cyclable que je suivais m'a fait si bien contourner Jindrichuv Hradec qu'un peu plus je manquais la ville. 

Un jeune couple qui se faisaient des yeux doux dans leur auto garée sur le côté de la piste cyclable m'ont renseigné. 

Ils m'ont aussi appris comment prononcer Jindrichuv Hradec... Et j'ai oublié au bout de 2 minutes.

J'ai rebroussé chemin sur environ 1,5 km. Voulant gagner du temps, je demandai à mon GPS de me guider jusqu'au bureau d'information touristique.


C'est impressionnant que les petites allées interdites aux autos (impossibles d'y passer de toute manière), sont recensées dans le logiciel du GPS... 

Il m'indique un passage et il me faut toute mon attention pour ne pas le manquer, accessible par un ponceau passant par dessus un canal et qui donne sur une voie en pierre, comme celle que l'on voit dans les films médiévaux.

Je comprends que je viens d'accéder aux fortifications de la ville. Quelques coups de pédales encore et je me retrouve devant l'enseigne d'un hostel qui semble dater de quelques siècles. C'est bien le cas ! J'entre, m'informe, c'est ici que je coucherai, comme un chevalier (chevalier à vélo cependant) qui confiera sa monture à l'aubergiste et qui ira prendre une eau de vie pour se remettre de sa chevauchée dans la plaine tchèque (laissez moi un peu rêver ... ).


Comme un chevalier (chevalier à vélo...), j'accède aux fortifications médiévales de Jindrichuv Hradec. Ma monture et moi nous reposerons ici cette nuit.



La ville de Jindrichuv Hradec (hradec signifie château), est un musée à ciel ouvert. Les murs de la ville et plusieurs bâtiments datent du 13 è siècle.








Des canaux entourent les fortifications de la ville 


Un détail concernant la présente région. On y compte des parcs et des réserves naturelles dont une nommée Kanada car l'aspect et la nature du parc font penser au Canada.


Mercredi le 14 septembre 2016 République Tchèque
Jindrichuv Hradec / Trebon (40 km) 
Tottal 1620 km

Mon départ de Jindrichuv Hradec s'est effectué sous le signe de la chance. 

Je tentais de démêler la confusion entourant les pistes cyclables pour sortir de la ville en direction de Trebon, ma destination aujourd'hui.

J'ai rencontré par hasard deux canadiens de Vancouver qui allaient eux-mêmes à Trebon. Ils faisaient partie d'un groupe de voyageurs à vélo organisé par un opérateur du genre de Vélo-Québec. Ils avaient donc un itinéraire au mètre près. Ils m'ont donc indiqué dans quelle direction m'orienter.

Durant mon trajet, j'ai joué à cache-cache avec les indications ( absentes ) des pistes cyclables que je voulais emprunter. Sans mon GPS, je serais encore dans les bois entourant Trebon.

J'avais tout mon temps et je voulais emprunter les pistes cyclables indiquées dans un Atlas pour cyclistes de la République Tchèque que Jiri m'a donné. 

Dans un petit village avant Trebon (Novosedly j'ai trouvé le début de la piste cyclable en m'aventurant dans des allées en arrière des maisons. 

Ces passages non indiqués font partie de sentiers empruntés depuis des siècles. Ils reliaient les domaines et les châteaux.

Ma patience m'a fait bénéficier de la tranquillité des champs, de l'absence d'autos et de la découverte d'étangs à poissons (très nombreux ici et d'une beauté remarquable. J'ai vu de gros poissons sauter hors de l'eau! 


Douce campagne tchèque

En Bohème et depuis des siècles, des étangs comme celui-ci ont été créés. On y reproduit des carpes qui en République Tchèque sont prisées. À Noël, chaque famille achète une  carpe et la maintient en vie dans la baignoire de la maison jusqu'au réveillon...

Trebon est un lieu remarquable. C'est aujourd'hui une ville balnéaire et dans la région, l'eau de certains endroits sont classés comme patrimoine.

À Trébon, il y a un superbe château





Du haut de la tour dominant la ville





Il y a aussi à Trebon une énorme brasserie (la bière de marque Régent). La compagnie y tient une terrasse où des masses de cyclistes, des résidents et des touristes vont prendre de la bière vendue pour un prix dérisoire ( 1,50$ pour une bière de 300 ml). 

À Trebon, une importante brasserie. On y accueille les visiteurs sur une terrasse. La bière est délicieuse et peu chère


Trebon a beaucoup de charme la nuit

Un magnifique lac est à un pas du centre de Trebon. Un grand parc jalonné de pistes cyclables le ceinture




Jeudi le 15 septembre 2016 République Tchèque
Trebon / Cesky Krumlov (60 km) 
Total 1680 km

Le soleil ne tarit pas. C'est un confortable 15 degrés en début de journée mais le soleil darde avec des 25 et 30 l'après-midi.

Le sud de la Bohême est vraiment une belle région. Parti de Trebon à 9:15 h, j'ai tout le temps d'admirer ce beau pays.

J'arrive à Ceske Budovice vers 13 h et y fait une halte. Une autre belle ville avec un centre qui date de plusieurs siècles. L'hôtel de ville est particulièrement impressionnant avec son architecture d'un autre temps.


Ceske Budovice 
Un détail d'un édifice du centre de Ceske Budovice

Après une visite au bureau d'information touristique où l'on me donne de bonnes informations sur les pistes cyclables vers le sud, je reprends ma route vers esky Krumlov. Depuis que j'ai mis les pieds en République Tchèque, on m'a dit plusieurs fois depuis mon arrivée au pays de ne pas manquer cette destination.

La piste cyclable me donne l'occasion de renouer avec la belle rivière Vlatva que j'avais laissé à Prague. La belle nature Tchèque défile sous mes yeux. J'ai de la chance de voir tout ceci.






J'arrive à Cesky Krumlov à 15:35 h et je suis ébahi. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, cette ville est vraiment impressionnante. Le deuxième plus grand château de la République Tchèque après celui de Prague, s'y dresse dans un décor du 13 è siècle.


À mon arrivée à Cesky Krumlov, je suis ébahi !
La géographie des lieux ajoute au charme de la vile. Le long des méandres de la rivière Vtlava s'érigent les fortifications. Les falaises font parfois office de fondation aux principaux bâtiments de cette ville remarquable qui progressivement a adopté le style baroque, gothique et renaissance.


La ville est construite à travers les méandres de la Vlatva











Sur la Vlatva, une descente pour les canoteurs

Les puissants Rosenberg étaient les régnants ici mas leurs ambitions les ont mené à la vente de la ville à l'empire austro-hongrois.


Les 5 pétales de rose, le symbole des régnants de l'époque, les Rosenberg est présent partout dans la ville

Après la seconde guerre, la Tchécoslovaquie tomba sous le régime communiste et Cesky Krumlov se détériora. 

La révolution de velours qui a suivi la chute du régime communiste a fait renaître ce joyau et d'importants travaux de restauration sont sans cesse effectués depuis cette période.

Les cinq pétales sont le symbole adopté par les Rosenberg et l'on retrouve partout cette référence dans la ville.

Tout le long de mon trajet pour venir ici, j'ai pu voir ces étangs à poisson tous aussi jolis les uns que les autres. On y élève des carpes et en Bohême ce poisson fait partie d'un rituel dans la période de Noël. 

On achète une carpe vivante que l'on choisit dans un vivier et on la dépose dans le bain. Toute la famille adopte la carpe et en prend soin. 

Cette carpe, elle sera servi pour le repas du 24 décembre. Souvent, les enfants surtout, ne peuvent se résoudre à manger la carpe dont on a pris soin et elle est retournée à l'étang.

On m'a dit qu'ici, on avait développé, pour la première fois, les méthodes d'accouplement de poissons pour créer de nouvelles espèces.



Vendredi le 16 septembre 2016 République Tchèque
Cesky Krumlov (0 km)
Total à date 1680 km


Je ne pouvais terminer mon séjour à Cezki Krumlov de plus belle façon. Je passe une deuxième nuit ici afin d'explorer cet endroit extraordinaire. Ce matin donc, j'ai profité du tour guidé gratuit de la ville.

C'est Bobbash, un jeune homme dynamique qui fait découvrir la ville au groupe de touristes dont je suis. Des américains, des allemands et aussi beaucoup de coréens.

La visite guidée a été à la hauteur et j'aime bien lorsque le guide n'est rémunéré qu'en fonction de la qualité de sa prestation. Le plus souvent, ce sont des personnes vraiment passionnées par ce travail effectué en partie bénévolement.

Pour sa part, le jeune homme, Bob, a vraiment bien fait son travail. De surcroît, pour moi, sa rencontre m'a permis d'obtenir des informations plus que pertinentes sur mon itinéraire des prochains jours.

Arrivé à l'avance pour la visite guidée, Bob m'a posé des questions sur mon voyage. J'en suis venu à lui dire qu'à partir de Cesky Krumlov, j'hésitais sur la destination à prendre afin de me diriger vers Vienne. 

Quelques minutes lui ont suffi pour qu'il me suggère d'aller vers Vyssi-Brod, à environ 30 km au sud de Ceski Krumlov et ensuite continuer directement au sud vers Linz en Autriche pour un autre 35 km environ Jusqu'à Linz où le Danube traverse la ville.

De Linz, une piste cyclable très populaire et qui existe depuis belle lurette se dirige vers Vienne. Bob a fait ma journée. C'est impressionnant comme les rencontres, même celles qui semblent les plus banales apportent parfois beaucoup.

Une fois la visite terminée, j'ai pris le temps de me perdre dans cette ville incroyable de beauté, de déguster un expresso et un gâteau au miel dans un café situé au bord de la belle rivière Vtlava.

Vers la fin de l'après-midi, je me suis préparé pour une soirée peu banale m'étant procuré le dernier billet disponible pour un concert dans les voûtes du magnifique château de Cezki Krumlov.

C'était divin, un groupe de 4 chanteurs Tchèques ont interprétés "a cappella" des madrigaux de l'époque élisabéthaine de la renaissance. L'endroit était très particulier car ça ressemblait à un entrepôt de statues de pierre et de décorations d'encorbellement en restauration.


Dans les voûtes du château, un endroit unique pour écouter des madrigaux
Les murs peints sont de véritables oeuvres d'art
Quelle chance j'ai d'être ici !
Le château de Cesky Krumlov, le deuxième plus grand du pays après celui de Prague
J'ai terminé ma soirée dans un restaurant typique situé dans une des petites rues de la ville. 

L'ambiance y était charmante avec ses vraies chandelles sur les tables et le personnel malgré l'achalandage incroyable, demeurait affable et souriant. J'y ai mangé une portion de porc cuit au dessus des braises d'un foyer alimenté au bois trônant au centre du resto.

Encore une fois, une ville qui m'a séduite et dont je me souviendrai toujours.





AUTRICHE


Samedi le 17 septembre 2016 République Tchèque Cezki Krumlov République Tchèque / Linz Autriche (73 km)
Total 1766 km

C'était prévu, la pluie a tombée drue cette nuit. Ça s'est apaisé le matin venu mais comme je partais, la pluie tombait à nouveau et j'ai revêtu l'armure de circonstance.

Changement brutal, des 30-35 degrés des deux dernières semaines, la température a décidé d'être plus saisonnière.

J'ai donc pédalé sous une pluie diluvienne jusqu'à Linz. J'ai fait le choix de ne pas suivre le tracé de la piste cyclable de crainte d'avoir à traverser des parcs et des champs et de patauger dans la boue.

J'ai plutôt suivi la route 160 entre Cezki Krumlov et Vissy Brod et je m'en félicite. La belle rivière Vtlava m'a accompagné tout du long et je regardais les pêcheurs du samedi matin à mi-cuisses dans l'eau qui pêchaient à la mouche.

Une fois à Vissy Brod, j'ai encore ignoré les affiches de pistes cyclables et roulé sur du beau bitume. Les petites routes que j'ai empruntées étaient jolies et exemptes de camions en ce samedi.

Et je suis passé en Autriche ! La route 126 allait directement, cap sud, à Linz. Un peu plus fréquentée, cette dernière m'a fait admirer la verte campagne autrichienne. De beaux champs dont le vert éclatait sous la pluie. Les autrichiens sont ordonnés, les bordures de route sont tous bien propres, pas un brin d'herbe plus haut que l'autre...








L'Autriche !

J'ai rencontré des amis sur la route
Le style des habitations est très différent de celui de la République tchèque que je viens de laisser. Des couleurs plus pastels, moins d'éclats que les vert pomme et des jaune criants de certains maisons Tchèques, des matériaux plus récents, pas d'empreintes du régime communiste ici.

Avant d'arriver à Linz j'ai dû pousser fort les pédales sur une bonne quinzaine de km pour une montée interminable. 

Le vent fort, accentuait l'effet de la gravité. La température, avec la grimpe en altitude est descendue à 9 degrés. J'étais trempé jusqu'aux os. Je me disais qu'à un moment où l'autre, je basculerais vers le fond de la vallée du Danube et effectivement, c'était toute une dégringolade.

Durant encore une quinzaine de km, pas un coup de pédales. Je devais limiter ma vitesse entre 40-45 km/ h. Premièrement tenir mes patins de freins au chaud afin de pouvoir arrêter le cas échéant et ensuite me permettre de pouvoir laisser mes paupières ouvertes car il pleuvait des cordes et avec le vent, j'avais de la difficulté à garder les yeux ouverts.

J'ai enfin vu avec bonheur le Danube à 13:36 h. Danube que j'ai admiré il y a des siècles. Et c'est vrai que sa couleur est belle. Pas vraiment bleu royal c'est vrai mais une couleur unique, un bleu tirant vers le turquoise je dirais.

J'ai facilement trouvé le bureau d'info touristique où j'ai tout d'abord revêtu un chandail sec pour me réchauffer un peu. Le personnel du bureau était vraiment très gentil. On devrait dire plus souvent à ces gens l'importance de leur sourire et de leur amabilité. Ils personnifient la ville et nous en laisse la première impression.

J'ai reçu un plan détaillé de l'itinéraire de la voie cyclable qui longe le Danube. C'est très complet et il y a beaucoup à voir.

On m'a aussi suggéré un couvent de Carmélites comme refuge. Les tarifs du logement comportent une hausse très significative comparativement à la Republique Tchèque (facilement le double). Il fait donc y regarder de plus près.

Arrivé au couvent, j'ai sonné. Une religieuse d'un certain âge a ouvert une fenêtre et me donnait plein d'instructions en allemand. J'avais beau lui dire que je ne comprenais pas, elle continuait sa liste. Soeur Daniela est venu à mon secours. Elle parle un peu anglais, m'a accueilli et tout doucement m'a montré les airs de la maison. Elle m'a fait comprendre que je pouvais bien cadenasser mon vélo si je voulais mais qu'ici, ce n'est pas nécessaire... les religieuses ont déjà leurs vélos...

Le couvent est un endroit parfait et les services rendus le sont dans la simplicité et avec naturel. On ne se douterait pas qu'en plein centre-ville on retrouve un tel havre de paix. Une cour intérieure paisible, des fleurs, pas un bruit.

Il est maintenant 21 h et la pluie n'a pas cessé de tomber. Il en sera de même semble t'il demain. Je coucherai donc à Linz une autre nuit et pour remplir ma journée je réaliserai un souhait qui me trotte dans la tête depuis que, préparant mon itinéraire, j'ai remarqué un peu vers l'ouest, la ville de Passau (en Allemagne mais collé sur la frontière autrichienne). 

J'y suis passé en 1974 et elle n'a jamais quitté ma mémoire. C'est à 1:30 h en train, j'irai donc passer la journée et revoir ces clochers globuleux baroques, les 3 rivières qui s'y rencontrent et les ondulantes collines qui bercent Passau.



Dimanche 18 septembre 2016 Autriche
Linz  (0 km)

Il pleut encore ce matin. Plusieurs s'en réjouissent, c'était la sécheresse dans cette partie de l'Europe.
J'ai bien profité de ma nuit dans la tranquillité du monastère des Carmélites. Tout est si calme ici. J'ai avisé soeur Daniela que je restais une nuit de plus. Je voulais payer tout de suite mes nuitées mais elle m'a dit avec son air pince-sans-rire, " no no tomorrow ! "

J'ai revêtu mon imper et suis parti au début de l'avant-midi vers la gare. J'ai d'abord pris le tram, j'adore emprunter les différents modes de transport des villes que je visite. Ensuite le train vers Passau, très confortable, 1:35 h pour y arriver.

C'est, pour la plus grande partie de la journée, sous la pluie, que j'ai visité à pied la ville qui m'avait charmé il y a plus de 40 ans. Toujours aussi belle.


Passau, ses clochers globuleux et l'Inn qui la traverse. Une ville qui ne perd pas son charme



Quel raffinement !
Les pavés de Passau sont remarquables 
Passau ne néglige aucun détail pour charmer le visiteur


Je suis tout d'abord monté vers le palais des princes évêques situé tout en haut de la ville, après avoir traversé le Danube. Ces princes évêques dominaient la bourgeoisie à une époque. Napoléon a habité ce faste palais lorsqu'il a guerroyé contre les autrichiens.


Un aperçu du palais des princes évêques dominant Passau

Je suis retourné là ou j'avais pris en 1974, du promontoire où est construit le palais, une photo de la ville, du Danube tout en bas et des clochers avec leurs formes si particulières. 

Je suis aussi allé tout au bout du parc duquel on admire les 3 rivières (l'Inn, le Danube et une autre rivière dont j'ai oublié le nom qui se fusionnent en une.


En voyage à Passau en 1974, j'étais assis exactement à cet endroit en 1974 

Vers la fin de l'après-midi, la pluie s'est estompée presqu'entièrement et j'ai terminé ma visite en accédant au cafe Diwan situé tout en haut d'une construction très récente d'une dizaine d'étages. Sa localisation permet d'avoir un panorama saisissant sur Passau. En plus, leurs expresso et tous ces desserts qu'ils offrent semblent tous meilleurs les uns que les autres !


Vue du café Diwan
Après un dernier regard sur la ville afin de renouveler et de graver plus encore le souvenir que j'en avais gardé, j'ai quitté Passau sans me retourner. Reviendrai-je ici un jour ?



Lundi le 19 septembre 2016 Autriche 
LInz / Grein (65 km)
Total 1830 km


J'ai quitté, le coeur léger, le havre de paix des Carmélites de Linz. Comment ne pas être touché jusqu'au fond de l'âme par un tel endroit. Car c'est bien leur spécialité, à ces refuges spirituels de toucher les âmes.

L'ambiance est telle qu'on ne peut demeurer indifférent au sentiment de bien-être qui s'en dégage. Ce matin, très tôt, les religieuses vaquaient à leurs occupations et vers 7 heures, leurs chants s'élevaient avec douceur et parvenaient jusqu'à ma fenêtre.

À mon départ, j'ai demandé à soeur Daniela si elle me permettait de prendre une photo d'elle avec moi. Elle y a consenti de bonne grâce. Nous nous sommes salués chaleureusement. Je suis parti en lui promettant que j'allais lui envoyer la photo.


À droite, soeur Daniela m'a accueilli chaleureusement au monastère des Carmélites

Il m'a fallu à peine 5 minutes pour rejoindre la piste cyclable le long du Danube. Une fois sur la piste j'ai pu constater la maturité, si je puis dire de cette voie cyclable vers Vienne et Bratislava en Slovaquie
. Car cette "radweg" comme on dit en Allemand, existe depuis longtemps.

Les indications sont claires et fréquentes, la piste est d'asphalte sur la totalité des 65 km parcouru aujourd'hui. Il est évident que les infrastructures sont très développées autour de la piste, tout un réseau économique (hôtels, restaurants, campings), s'est induit avec la fréquentation très élevée de cyclistes dans un sens comme dans l'autre entre Bratislava et Passau.

Encore aujourd'hui, la pluie était au rendez-vous. J'aime rouler à la pluie et j'ai en ai eu pour mon argent aujourd'hui.

J'ai posé le pied à Grein, une belle petite ville avec un beau château sur la partie la plus élevée de la ville.

Demain, je veux me rendre à Tulnn, aux portes de Vienne !



Mardi le 20 septembre 2016 Autriche Grein / Tulnn (129 km)
Total 1960 km


La pluie s'est retenue aujourd'hui. Beaucoup de nuages lourds cependant et 12 degrés.

Une bonne journée, 129 km mais je tenais à me rendre à Tulln, situé à environ 40 km de Vienne. 

Ainsi, demain, j'arriverai dans la capitale autrichienne pas trop tard où j'ai décidé de poser le pied pour 5 nuits afin de bien profiter de cette belle ville et m'installer dans un endroit un peu comme à la maison.

J'ai donc réservé un apart avec une cuisine. Deux raisons motivent ce choix, je me lasse vite des restos et leur coût (si on veut bien manger), en Autriche et spécialement dans une ville comme Vienne est ruineux.

Je suis dans une des régions les plus réputées de l'Autriche, la Wachau. Les paysages sont magnifiques, on y retrouve plusieurs petits villages typiques et enfin c'est la région des meilleurs vignobles autrichiens.



Ma route se continuera sur l'autre rive du Danube. Le petit traversier m'a vu et vient me chercher


La région de la Wachau me réserve de bien beaux paysages
Les vignobles du Wachau sont parmi les meilleurs d'Autriche


Tulnn, un petit village bucolique



J'ai traversé cette belle région aujourd'hui et c'est magnifique. J'ai vu deux imposants châteaux en ruines perchés sur les montagnes bordant le majestueux Danube, j'ai croisé plusieurs petits villages tous plus jolis les uns que les autres et enfin j'ai pédalé en admirant des vignes chargées de raisins verts de chaque côté des petites routes qui faisaient office de piste cyclable. 

J'ai pris la pause déjeuner au milieu des vignes.

J'ai assisté au plus beau des spectacles juste avant d'arriver à Tulln. La piste cyclable à cet endroit était sur un promontoire et permettait d'avoir une vue d'ensemble sur la campagne boisée environnante. J'ai aperçu d'abord quelques cerfs qui courraient et se dirigeaient dans le même sens que je roulais.

Puis, d'autres encore, tout un troupeau, une bonne trentaine. J'ai pu les observer ainsi pendant plusieurs minutes. Le mâle, énorme et avec des bois impressionnants surveillait sa harde, c'était magnifique.

Dans ce voyage, c'est ma troisième observation d'animaux sauvages autres que des oiseaux. J'ai vu des cerfs de loin au Danemark et une rareté, un lynx à environ 10 mètres dans un champ de blé sur l'île de Bodo toujours au Danemark.

Tulnn est une joli petite ville. C'est propice au repos, c'est tranquille ici. J'en profite car je veux être reposé afin de retrouver Vienne que je n'ai pas depuis plus de 35 ans.


Mercredi le 21 septembre 2016 Autriche Tulnn / Vienne (50 km)
Total 2010 km


Parti de Tulln à 8:45 h, j'étais arrivé à Vienne à 11 heures. Encore une fois, l'accès à vélo m'a permis 
d'accéder au centre de la ville aisément. C'est en admirant le Prater, un parc d'attraction où tourne encore aujourd'hui (j'ai pu la voir de la rue), la première grande roue qui ait existé. Cette dernière comporte des cabines qui peuvent accueillir une vingtaine de personnes.





La grande roue du Prater serait la première à avoir existé

J'ai rejoint par des pistes cyclables très bien identifiées le bureau de tourisme situé au coeur de la cité.
J'ai pu obtenir toute l'info dont j'avais besoin; plans de la ville du métro, des trams, comment me rendre à l'endroit où je séjournerai ( directement par la piste cyclable en quelques minutes ), les principales attractions et les points d'intérêts.

Juste à côté du bureau de tourisme, je Staatsoper, prestigieux monument de l'opéra connu dans le monde entier.


Le Statsoper, un des opéras les plus prestigieux au monde.

Jeudi le 22, vendredi le 23, samedi le 24 septembre 2016 Autriche
Vienne (0 km)
Total 2010 km

Vienne; faste, richesse, puissance...

L'Autriche a toujours exercé une grande influence économique et politique en Europe. En font foi les monuments architecturaux édifiés au fil des siècles dans les différentes villes d'Autriche et particulièrement à Vienne.

Les bâtiments, palais, églises, résidences princières, musées, monuments rivalisent en grandeur, finesse de style, richesse, évocation de puissance. 

Je n'ai pu m'empêcher de penser que le sujet controversé sur partage des richesses ( 1% qui possèdent contre le 99 % restant...), existe depuis des siècles.


Maints symboles de richesse et de puissance en imposent

La température était magnifique et j'ai surtout parcouru la ville à pied. La résidence impériale des Hofburg est une ville dans la ville. 


Le palais des Hofburg, une ville dans la ville. La résidence princière contient même un manège pour l'entraînement des chevaux lipizzans


Statue de Neptune, palais des Hofburg


La cathédrale St-Étienne malgré sa taille immense est un exemple de raffinement de style renaissance. 





L'église St-Bartholémé avec ses grandes colonnes est imposante.




L'Albertina, grand et vaste musée trône en plein centre, on peut le manquer.



L'Albertina tenait une exposition sur Monet
Vienne a toujours été un terreau fertile pour les musiciens, de grands compositeurs y ont habité.
Au détour d'un passage, la petite rue où Mozart a vécu un certain temps, on y a installé un musée.


Où Mozart a résidé durant une partie de sa vie 

Salieri, ce grand compositeur résidait à Vienne et était dans l'entourage de Mozart
Johann Strauss
Les cafés sont nombreux à Vienne et les clients n'ont pas perdus l'habitude d'y venir en après-midi prendre une pause. 

J'ai fait un arrêt au réputé café Léopold Hawelka sur la rue Dorotheergasse. J'ai osé demander à un client installé seul si je pouvais partager sa table. Ce monsieur (chapeau léger blanc, veston et pantalons noirs, fumeur), un client fidèle de ce café traditionnel m'a parlé de la famille Hawelka qui encore aujourd'hui possède le café. 

Nous avons aussi parlé de bien d'autres sujets dont la deuxième guerre et de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne - l'Anschuss. À un certain moment, un jeune homme a quitté le café non sans venir donner la main à ce monsieur qui avait bien voulu m'accueillir à sa table. C'était un des descendants de Léopold Hawelka maintenant propriétaire du café.


Déguster un allongé au café Léopold Hawelka, on aime !
Samedi, je suis allé du côté du Prater. Un des plus vieux parc d'attraction au monde. Je n'ai pas manqué de faire un tour dans la grande roue, celle qui aurait été la première à exister.

J'ai pu ainsi admirer la ville sous un ciel sans nuages et un bon soleil chaud.


Me rendant au Prater, j'ai remarqué toutes ces personnes qui s'y rendaient aussi en costume traditionnel bavarois. Je les ai retrouvées à l'October fest qui est déjà commencée et qui regroupe la communauté allemande autrichienne.


La communauté bavaroise de Vienne souligne l'October fest
Le décor de style bavarois, l'orchestre style tyrolien, tout y est pour créer un atmosphère de fête. 




Les autrichiens ne se font pas prier pour fêter et c'est debout sur les bancs avec une énorme chope de bière qu'ils chantent et boivent. Je me suis mêlé à cette joyeuse bande, bu une énorme chope de bière (15$) et chanté "ein prosit..." 


«Ein prosit»
Vienne est sans contredit une ville à voir... quelques photos
Le métro de Vienne, impeccable
Le raffinement urbain...
Toutes les grandes villes possèdent dorénavant les vélos libre-service. Vienne ne fait pas exception à la règle.


Les trams desservent bien la ville et ses alentours et est une expérience amusante !

J'ai aussi fait un tour du côté du Belvèdère, situé un peu en retrait du centre de Vienne. Un faste palais était la résidence du prince Eugèene de Savoie, grand stratège militaire en son temps. 












Dimanche le 25 septembre 2016 Autriche Vienne (0 km)
Total 2010 km


Magnifique journée, plein soleil.


Je dois penser à mon retour sur la route demain. 


J'en profite pour pédaler un coup dans Vienne surtout que ce sera tranquille en ce dimanche (ici presque tout est fermé le dimanche). J'irai repérer ma route pour sortir de la ville et surtout jeter un dernier regard sur la ville.


Sur mon chemin, le "bunkerei" ou Flak turm. Ce sont des super bunker, des tours anti-aériennes édifiés durant la guerre sous l'ordre d'Hitler comme moyen de défense contre les attaques aériennes et comme abri. C'est incroyable ces constructions. En tout, il y avait huit, 3 à Berlin, 2 à Hambourg et 3 à Vienne. Le bunker situé près d'où j'habite est dans le parc Augusten et ça m'a beaucoup impressionné. Ses murs sont de 3,5 m d'épaisseur et sa hauteur est d'environ 30 mètres. Aucune mention dans les guides touristiques...



Un «bunkereï» ou «flat turm», triste rappel de la dernière guerre
Un autre rappel de la monstrueuse période nazie et de la guerre 39/45 ; pas très loin d'où j'habite, sur le trottoir, quatre plaques de bronze. Y sont inscrits les noms de juifs, des personnes qui demeuraient là et qui ont été éliminées dans la grande purge antisémite d'Hitler. C'est bouleversant et désolant. Certaines de ces personnes sont mortes au camp de concentration de "Térézian" que j'ai visité en République Tchèque.

Nous changeons de sujet et d'ambiance ! Il est 18:30 et je suis présentement au Staatsoper, la maison nationale de l'opéra de Vienne. 

Avant d'ariver ici, j'ai réservé un billet pour la soirée de dimanche dans ce lieu si spécial afin d'assister à l'opéra "La fille du régiment" de Donizetti.


J'attend patiemment le début de l'opéra La fille du régiment de Donizetti.


C'est un rêve d'être ici, c'est une salle extraordinaire, une des plus réputées au monde. Ici, début septembre, Yannick Nézet était chef invité pour diriger Lohengrin de Wagner.


Place à l'opéra maintenant ... sous un décor grandiose !





J'assisterai à la représentation à partir de cette loge - pincez-moi quelqu'un !













VIENNE À BUDAPEST


HONGRIE







Lundi le 26 septembre 2016 Hongrie 

Vienne (Autriche) / Mosonmagyaróvár Hongrie (102 km) 
Total 2124 km

Quelle journée ! Je me suis levé en Autriche, pris un café en après-midi en Slovaquie et je termine ma journée en Hongrie.


Après ma soirée d'hier au Staatsoper (inoubliable), je quitte Vienne heureux d'avoir redécouvert cette ville remarquable. 


J'y ai passé 4 jours et 5 nuits enrichissants quoique je demeure un peu nostalgique du Vienne des années 80 que j'avais en mémoire. 


Je sais, les choses changent et j'ai changé aussi. C'est un risque à prendre de revisiter une ville qui nous a laissé de vifs souvenirs. Vienne n'est pas différente de toutes les grandes villes et embrasse la consommation à outrance. Et pourquoi pas, les gens en veulent. Le centre de la vieille ville a été converti en zone piétonnière et le " Gruben" est bondé, jour et nuit, tous les jours de la semaine par des touristes venus du monde entier acheter du Swaworski, Benneton, Rolex et toutes les marques qui font pignon sur rue à Paris, Rome et Londres.


Je quitte Vienne avec la conviction que les Autrichiens sont un peu imbus d'eux mêmes, conscients de leur puissance, qu'ils sont surtout de droite ( c'est plus fort que moi, ils me rappellent Stephen Harper).


À Vienne, j'ai surtout apprécié l'apart que j'avais loué. J'y ai fait mes repas, passé de la chambre pleine de lumière naturelle à la cuisine, j'avais comme un chez moi. J'ai emprunté le métro, les trams, pris un expresso avec une pâtisserie l'après-midi dans un de ces endroits uniques, vu et entendu le quotidien des personnes
qui y vivent. C'est une des grandes villes du monde.

Aujourd'hui, ce fut une journée typique de voyage à vélo. 

Tout d'abord, je pédalais, heureux de retrouver le son du vent, de ma chaîne de pédalier qui ronronnait et de respirer l'air frais du Danube.


J'avais un plan de match un peu imprécis. Je m'étais d'abord dit que je me rendais à Bratislava.

J'y étais à midi après 65 km. Je valsais alors d'hésitation. Il était un peu tôt et on me l'a répété, Bratislava n'a pas beaucoup d'attraits. 



Au loin, sur l'autre rive du Danube, la Slovaquie et Bratislava, la capitale
Par ailleurs, il me faut l'avouer, la Hongrie m'attirait comme un aimant, même si d'une façon paradoxale j'étais anxieux de m'y retrouver. 

C'est humain, cette peur de se rendre là où on ne sait pas ce qui nous attend. Je voyais bien les villages sur ma carte mais je ne pouvais voir si j'allais m'y retrouver sans pouvoir y trouver des services de base (la langue change, la monnaie change, les indications sur les routes, tout change...).


Je continue donc, il faut aller voir ! Il semble y avoir un village sur ma route vers Budapest qui semble de moyenne envergure. Un peu plus loin, je franchis la frontière... pas rassurant, ça ne paie pas de mine. La route est beaucoup moins belle... bon de toute manière je ne reviendrai pas en arrière.



La frontière entre l'Autriche et la Hongrie
Je franchis Rajka, ça me rassure, un village, normal, les services, normaux, garages, quelques magasins. Enfin, pour arriver à Mosonmagyaróvár, mon appréhension tombe tout d'un coup. Un bureau de tourisme, un joli petit centre avec une belle piste cyclable, les gens souriants. J'y retrouve aussi un guichet automatique pour obtenir de "forints" la monnaie hongroise.

Suggestion du bureau de tourisme, je me retrouve à un complexe d'eaux thermales. Un hôtel et un camping suggèrent de l'hébergement et proposent des ains dans des eaux bienfaisantes pour la santé. J'y campe pour la nuit et j'ai profité des Spas, piscines, tout pour relaxer dans les eaux thérapeutiques de cette station balnéaire après une journée de vélo.


Quelle journée !




Mardi le 27 septembre 2016 Hongrie 

Mosonmagyaróvár / Komarom (101 km) 
Total 2225 km

Encore une splendide journée de soleil. Au départ de Masonmagyaróvár il faisait 11 degrés mais le taux d'humidité est sûrement très bas car il ne fait pas si froid. De même, cette nuit, malgré mes appréhensions, j'avais plutôt chaud dans ma tente.


Depuis Linz, je suis la voie cyclable Euro 6 et malgré tout ce que j'ai affirmé auparavant, je peux dire que dans les circonstances, je me suis réconcilié avec les voies cyclables.


Particulièrement ici en Hongrie, et malgré que je chemine parfois, comme aujourd'hui à deux reprises sur d'assez longues distances dans de véritables pistes de brousse, je remercie l'existence de l'Euro vélo 6.


Il appert qu'en Hongrie, les routes (et les infrastructures en général) sont moyennement développées. Les routes secondaires sont de piètre qualité, sans accotement, souvent sans lignes. Vaut mieux alors rouler à travers champ qu'affronter les camions sur ces routes étroites. Merci donc à la piste Euro Vélo 6, d'autant plus que dans son sillage, elle crée une activité économique, de l'hébergement, des services pour tous les cyclistes qui l'empruntent.

J'ai découvert aujourd'hui la belle campagne hongroise, la ville de Gior, belle et accueillante. J'ai terminé ma journée à Komaron, ville moyenne et j'ai encore la chance de profiter des bienfaits des thermes.


Un grand complexe offre, autour de bains thermaux, plusieurs hôtels et 2 campings directement au centre de Komaron. J'ai pu obtenir une chambre à 41 $ déjeuner inclus avec salle de bain privée et l'accès aux thermes. À ce prix, ça ne valait pas la peine de monter la tente.


Je me suis prélassé dans les eaux thérapeutiques de la Hongrie et découvert ce qui semble être un véritable rituel pour les gens d'ici. Une fois plongé dans un des nombreux spas, je voyais les gens arriver, se donner la main, échanger des politesses et bavarder tout en se baignant dans les eaux bienfaisantes.
Ma journée s'achèvera pas trop tard après un 100 km dont une bonne partie très sportive et les spas des thermes...

Demain, je serai tout près de Budapest.



Mercredi le 28 septembre 2016 Hongrie

Komarom / Esztergom (60 km)
Total 2292 km

Journée pour rouler, en bonne partie avec les autos. Pas de paysages extraordinaires mais le Danube qui se dévoile parfois pour se cacher ensuite.


La Hongrie ce n'est pas un pays sous-développé mais ce n'est pas non plus celui qui est en avance sur son temps. On voit des panneaux le long des routes principales indiquant qu'il est possible de croiser des tracteurs et aussi des attelages de chevaux ( je n'en ai pas encore vu).


Les maisons sont jolies et pour la plupart bien entretenues et les gens n'hésitent pas à saluer et me sourient aisément.


Esztergom est une petite ville très tranquille et les quelques édifices monumentaux ( une basilique immense et des fortifications qui datent d'autres siècles) laisse supposer un passé qui a dû connaître des jours plus fastes.


La température très clémente m'a incité à me diriger vers un camping situé près du Danube. Je me disais aussi que c'était ma dernière nuitée en tente car à Budapest, je logerai dans le centre. Je suis le seul campeur présent et j'y ressent un lourd ennui.


J'ai tué le temps en allant faire quelques achats pour mon déjeuner dedemain matin et voir un peu les alentours.


Le soleil se couche vers 19 heures en ce presque début octobre. La noirceur m'a poussé à intégrer très tôt mon petit cocon de tente. Demain je me lève tôt, j'ai hâte d'entrer à Budapest.



Jeudi le 29 septembre 2016 Hongrie 

Esztergom / BUPAPEST (76,37 km) 
Total 2369 km

Destination atteinte ! Je suis à Budapest à midi après quelques 70 km.



Après 2 400 km. j'arrive à Budapest par le pont Marguerite


Premier regard sur Budapest. Au loin, le parlement au premier plan et au fond sur l'autre rive, le quartier de Buda et l'imposant château

Il faut toujours allez voir ce qui nous attend plus loin, quitte à revenir sur nos pas si on s'est trompé. Si j'écris cela c'est que ma nuit fut courte ou plutôt perturbée par les interrogations qui me taraudaient en me couchant hier.


La Hongrie, comme je l'ai mentionné précédemment a encore du chemin à faire pour adhérer tout à fait à la modernité. Les infrastructures sont déficientes, les routes bien ordinaires et "raboutées". Les personnes cependant sont bien au diapason de la modernité.


J'ai choisi de suivre la voie de l'Euro vélo 6 du côté de la Hongrie et non le côté de la Slovaquie. Selon ce que je pouvais voir sur ma carte, aucun des côtés (Slovaquie ou Hongrie n'est idéal mais du côté de la Hongrie

 ( côté droit du Danube), vers le sud, la piste pénètre plus profondément dans la ville et c'est ce qu'il me fallait.

Une partie du trajet se fait avec les autos sur la route 11 (dont les premiers 25-30 km d'aujourd'hui), et il est important de dégager cette route à certains endroits car c'est du sérieux de négocier la circulation avec les autos, chose que je n'ai même pas essayer de faire. J'ai plutôt, avec un certain bonheur qui me surprend moi-même, emprunté des routes de brousse. 

J'ai la chance qu'il fasse beau et sec car je ne veux même pas m'imaginer passer dans certaines de ces "trails" de terre lorsqu'il pleut...


Donc, j'ai dormi éveillé. Jusqu'à deux heures j'ai bien roupillé mais après, le trajet, l'itinéraire, la distance à parcourir et le temps que j'y mettrais s'il fallait que j'emprunte des pistes de brousse, me tournaient dans la tête. 


J'avais rendez-vous entre 15 et 17 h avec le propriétaire à qui j'ai loué un appart, je devais régler la location en argent comptant, ce qui n'est pas courant, je devais composer avec la méconnaissance, les habitudes de fiabilité des hongrois (on ne donne pas tout de go le sceau de confiance lorsqu'on arrive dans un tout nouvel environnement). Finalement, j'étais debout à 5:30 h, sur la route à 7 h (avec ma lumière très voyante), et à 9:30 h j'avais pédalé 40 km. Je savais que ça se passerait bien mais tout ça resurgissait en boucle dans ma tête, je connais ce genre de situation et en voyage, il faut gérer, se demander si on a négligé quelque chose. La réponse est non, donc, point final.


J'ai admiré le Danube dans les brumes du matin, passé de beaux petits villages hongrois, salué et reçu des salutations en hongrois. Une surprise, j'ai dépassé un marcheur sur la piste cyclable étroite, l'ai remercié en français et il m'a répondu "de rien", c'était un français. On a bien rigolé tous les deux en se souhaitant bonne journée.


J'ai donc rencontré à l'heure prévue la personne qui me louait son appart, un hongrois typique, jovial, sympathique. 


On a réglé le paiement sans problème en vérifiant en ligne la valeur du forint par rapport à l'euro (car le coût de l'appart apparaissait en euros). Peter, c'est son nom m'a parlé de sa Hongrie natale divisée du 2/3 de son territoire après la guerre au profit des pays environnants. Il m'a dit que dans leur âme ces centaines de milliers de hongrois déracinés demeurent hongrois.


Me voilà donc à Budapest, la fin du voyage approche et je réalise que j'ai traversé la frontière de 6 pays. Une partie de mon coeur est restée en République Tchèque, pays de rêves réalisés par des habitants brillants, d'une grande gentillesse, heureux.


J'ai la certitude que l'on gagne toujours à découvrir de nouveaux horizons et que mieux connaître le monde qui nous entoure c'est mieux se connaître aussi.


Fin du voyage, nouveau regard sur le monde, de l'énergie et du bonheur accumulés pour des années à venir. 




Découvrez avec moi la perle du Danube;



Le pont des Chaînes reliant Pest et Buda


Détail, pont des Chaînes


Budapest a un charme irrésistible. À droite au fond, le parlement


Photo prise du château, côté de Buda


Le parlement dont l'architecture est inspiré de Westminster. À sa construction, il devait desservir un pays qui depuis ce temps a été retranché du 2/3 après la guerre.


Une croisière sur le Danube permet de découvrir Budapest d'un autre oeil


Ici, le promontoire de la partie Buda avec l'imposant château à son sommet


Vue à partir de Buda. Le pont des chaînes est un des nombreux icônes de Budapest


J'ai arpenté Budapest dans tous les sens sans me lasser...





Laissez-vous transporter;






La plus vieille ligne de métro M1, la Millénium, construit en 1896 pour souligner le millénaire de la Hongrie
L'intérieur de la ligne de métro Millénium nous fait remonter dans le temps...

Bateau taxi 

Il faut faire l'expérience du tramway, il y en a de différentes époques






Basilique St-Étienne de Pest


Détail du pont Marguerite


PLACE À L'OPÉRA !

J'ai assisté à la Traviata de Verdi au fabuleux opéra national de Hongrie, mémorable.
L'opéra national de Hongrie, à ne pas manquer















 Un dernier hommage aux victimes de l'holocauste :


Un mémorial à tous ceux fauchés par la folie nazie



Un hommage au diplomate Raoul Wallenberg qui a rendu possible l'émission de milliers de passeports à des juifs et ainsi, les sauver d'un mauvais sort


Budapest, charmante le jour, envoûtante la nuit...





Adieu Budapest, je ne t'oublierai jamais !











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