GROENLAND 2017 (SANS VÉLO)

Groenland 2017
Du 26 juillet au 13 août

Bien qu'ayant effectué ce voyage sans vélo car il n'y a pas de routes reliant les villages, je vous fait profiter des images de ce pays si particulier.


Le Groenland, la majorité du territoire est une calotte glacière


L'itinéraire que je ferai sur le traversier


26 juillet mercredi
Keflavik (Islande) à Nuuk (Groenland)

Derniers préparatifs avant de prendre le vol vers Nuuk en fin d'après-midi.

Je n'apporte pas le vélo au Groenland, aucune route ne relie les villes, toutes de taille modeste ou petite, entre elles.

Le vélo est en sécurité ainsi que le reste de mes bagages car je n'apporte qu'une partie de mes bagages avec moi, dans l'entrepôt d'Alex guesthouse.

Je vole sur Air Greenland. L'avion est un Dash-8 à hélices. C'est un petit format, la carlingue de l'avion vibre au rythme des ronronnements des moteurs. L'eau dans un verre déposé sur la tablette devant moi fait des petites vagues et un objet placé sur la tablette se déplace sous l'effet de la vibration. En fait, le vol inclut un massage gratuit de plus de 3 heures.

J'avoue que je suis un peu dubitatif. Je n'ai pas de plan vraiment précis pour ce voyage sauf celui de voir de près la nature fascinante du Groenland.

Déjà, du hublot c'est impressionnant. D'abord, la mer qui luit sous le soleil qui semble déjà frissonnante, puis les icebergs qui laissent des traînées derrière eux comme d'énormes paquebots qui filent vers le sud.

Ensuite le glacier, énorme, montagneux, échancré de fjords remplis de glace comme concassée. J'ai froid juste à le regarder et me demande si j'ai assez de vêtements chauds avec moi.

Finalement, on approche de Nuuk, la neige s'estompe sur le sommet des montagnes. Nuuk apparaît, toute de maisons colorées, une ville recroquevillée dans le creux des fjords, ces milliers de dentelles qui ceinturent le Groenland.

Bien sûr, on débarque sur le tarmac, ce n'est pas la frénésie des grands aéroports. Il n'y a que les passagers de notre vol qui sont présents. Cinq minutes après l'atterrissage, j'ai mon bagage et je prends le taxi vers l'hostel où je loge. Jasper le conducteur du taxi a placé des tiges dans les loquets des ceintures de sécurité. Les ceintures de sécurité semblent optionnelles. Jasper me rassure; I'm not a racer car !

C'est très bizarre comme atmosphère. Tous se connaissent ici. C'est en même temps moderne et d'une autre époque. Organisé et désorganisé. Les rues sont sans trottoirs et des sentiers partent dans tous les sens. Je dois comprendre et m'ajuster. Pour l'instant, je suis sur mes gardes.

Dans l'hostel, je suis dans un dortoir mixte à 4. Un gars du Yémen ( qu'est ce qu'un yéménite vient faire au Groenland ? - je lui demanderai)  ainsi qu'une jeune fille qui semble groenlendaise ou sinon s'en apparentant sont présents. En réponse à mes salutations la jeune fille me regarde d'un air dédaigneux et comme un inuit qui va abattre un ours blanc.... elle reste complètement muette.

Mes bons préjugés de blanc me font regarder ce nouvel environnement avec scepticisme. Je dois faire les chose en ordre, d'abord arriver. Je verrai pour la suite, procéder et considérer et non juger. Y aller étape par étape...

Je dois faire quelques courses, je me rends au centre. Il y a deux banques ici. La Nordic est la première sur mon chemin mais le guichet est en panne. On m'informe qu'une autre banque est non loin, au Nuuk center. Je peux facilement retirer de l'argent du guichet et les commentaires et commandes sont en français. Cool !

Les restos sont, sans pulluler, assez nombreux dans le centre et les épiceries sont ouvertes jusqu'à 21 h. Je choisis le resto Esmeralda, décor moderne, tendance italienne avec un asiatique aux commandes et des employés Groenlandais. J'ai dégusté un hamburger de boeuf musqué, ces grands bovidés au long manteau de poils de l'artique. Je n'ai pas vraiment décelé la différence d'avec le boeuf mais c'était bon.

Je rentre à l'hostel. La jeune groenlendaise à la mine obtue a fumé dans le dortoir. Je tente de lui parler et la seule réaction obtenue est cet air de dédain qu'elle me renvoie. Rien à faire... Cette  personne est sûrement submergé par des problèmes et rien ne sert de dépenser de l'énergie pour démontrer ma furie ou même discuter.

J'ouvre la fenêtre et la porte de la chambre pour aérer. Il est trop tard pour m'en aller d'ici ce soir mais demain matin je décampe. En attendant, chaque fois que la jeune fille ferme la porte de la chambre, je la rouvre. L'air devient respirable mais l'odeur de cigarette ça colle.
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L'avion; un Dash-8 à hélices

Un iceberg



Le Groenland c'est un immense glacier






Nuuk apparaît.






Les montagnes sont omniprésentes






La rue où je me rendais... Vaut mieux l'avoir par écrit sinon on n'arrive pas à la prononcer

Un bois de renne


27 juillet jeudi
Nuuk (Groenland)

Ma nuit a quand même été réparatrice malgré la mauvaise expérience d'hier soir. Je suis resté zen, ai mis les bouchons dans les oreilles et le loup sur les yeux, pas question de m'endormir tendu et furieux. J'ai de la marge de manoeuvre, j'ai la possibilité de loger ailleurs, rien n'est payé d'avance pour le présent logement. Je peux rétablir la situation et rendre agréable mon séjour ici malgré ma déception des premières heures.

7:30 h, je suis debout, je réserve à l'hôtel près du
Port où je prendrai le bateau demain. J'avise par courriel la personne qui s'occupe de l'hostel. Je la rencontrerai vers 10 heures pour régler cette affaire (l'endroit compte 3 bâtiments différents et ont bonne réputation et qualité/ prix très raisonnable.  La jeune dame que j'ai rencontré était désolée et son attitude était sincère. Il s'agit bien d'une exception. Elle me comprenait d'aller ailleurs).


Je me fais un bon petit déjeuner. Ma deuxième préoccupation fait son apparition vers 9 heures dans la cuisine. C'est le yéménite dont je vous ai parlé hier. C'est une bonne personne mais après lui avoir un peu parlé hier il m'a mis au courant de sa situation. Il est été accepté en tant que réfugié en Europe car l'armée de son pays, le Yémen a tué son frère et son sort n'était pas certain s'il restait dans son pays.

Il a comme objectif de passer au Canada par le nord et de demander ensuite l'asile. En fait, ce qui me tracasse ce n'est pas tant son plan qui n'est pas régulier mais plutôt le fait que lorsque je lui ai parlé du bateau et de mon envie d'aller à Sissimiut, il m'a proposé qu'on fasse le voyage ensemble et ça, ça ne me dit rien.

Donc ce matin lorsqu'il a abordé le sujet, j'ai été très vague et lui ai dit que je n'avais planifié la suite de mon voyage ( alors que tout est réservé depuis des mois).

Enfin, je verrai demain soir s'il est sur le bateau, si c'est le cas je l'esquiverai.

Alors, une fois le cas du logement déficient réglé je me réinstalle à l'hôtel Sømandshjemmet ( chambre simple, toilettes et douches dans le couloir - c'est un hôtel super bien tenue - 200 $ / nuit - le coût de la vie est élevée au Groenland, une chambre un peu luxueuse est dans 350$/nuit).

J'efface le tableau et pour ainsi dire je reprend mon arrivée à Nuuk. D'ailleurs, aujourd'hui il fait une température magnifique ici.

Il est l'heure du lunch et je je me rends dans le centre où sont concentrés les meilleurs cafés, boutiques. Je m'achète d'abord un T shirt (coût 50 $, un Adidas, assez normal...), car il fait vraiment chaud et j'ai surtout apporté du linge plus chaud.

Je déguste ensuite un excellent plat de poisson, de l'omble de l'artique, "artic char" avec une bonne bière locale et un café pour terminer. Coût, 45 $ ( c'est normal pour ici).
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Il fait ensuite bon marcher et découvrir la ville sur laquelle j'ai tellement lu. Je me rends au monument de Hans Egede, missionnaire danois qui, le premier, a traduit la langue inuite en danois. De la colline où est érigé le monument, j'ai une superbe vue sur l'ancien port, là même où existait une usine pour produire l'huile avec la chair des baleines et des mammifères marins de ce genre.

Les montagnes autour de la ville sont impressionnantes. C'est sauvage, quelle nature !

En fin de journée je rencontre Thomas de Munich. Il est parti de Cherbourg en France il y a deux mois environ et avec une petite équipe, ils ont navigué jusqu'à Reykjavik. De Reykjavik, Thomas a conduit seul son voilier jusqu,ici à Nuuk. C'est un voilier de 52 pieds, vraiment superbe. Cela m'impressionne au plus haut point. Pédaler c'est une chose mais naviguer c'est à mon avis d'autant plus de difficultés.

Surtout que Thomas rentrera à Cherbourg en solo ! 50 minutes de sommeil, 10 minutes de vérifications et ainsi de suite ...



Mon nouvel abri pour ce soir - non fumeur !

Il fait une température splendide




Il y avait des mouches aujourd'hui !




Un hot-dog avec de la saucisse de viande de renne !

La première église construite à NUUK




Vue sur Nuuk, de la colline où trône le monument à Hans Egede


Hans Egede





Là où les huiles de baleines étaient produites

Le voilier de Thomas, rencontré à l'hôtel



Thomas, grand navigateur allemand



Vendredi le 28 juillet 2017
Nuuk (Groenland)

L'hôtel Sømandshjemmet où j'ai dormi m'a permis de jouir d'une nuit tranquille et reposante.

Ce matin, déjeuner et "check out"  à 10 heures. Je dépose mes bagages dans l'espace prévu à cet effet à l'hôtel. C'est chic de leur part de garder les bagages pour la journée (la majorité des hôtels offrent ce service à leur client gratuitement, certains le font contre rétribution).

Il fait encore un temps des dieux. Je me baladerai dans Nuuk et tuerai le temps jusqu'au départ du bateau à 21 h.

Ici depuis 3 jours j'ai eu tout le loisir de côtoyer les habitants de Nuuk. La proportion des personnes âgées ne me semble pas dominer et les personnes un peu plus âgées paraissent beaucoup plus vieilles que leur âge et sont hypothéquées, semblent frêles.

Beaucoup d'obésité, chez les hommes autant que les femmes d'un âge moyen. Beaucoup de personnes fument.

Beaucoup de jeunes couples avec des enfants. Ils poussent leur landaus, semblent heureux.

La plupart de ces personnes répondent à mes salutations. On dit Hej (ejjj) pour bonjour. Les plus âgés sont plus introvertis, très discret et c'est dans leur nature de ne pas parler pour rien.

La précarité est latente, on la sent. Des jeunes personnes avec une dentition pourrie, des sans abris, des locaux pour gérer des situations de crise.

Trois dames avec lesquelles j'ai discuté me disait que la situation des groenlandais s'améliore lentement mais sûrement.

Mes observations valent ce qu'elles valent mais c'est ce que j'ai pu ressentir.

Les ados me semblent ceux qui promettent le plus envers la société groenlandaise. Ils sont éveillés, allumés. N'hésitent pas à donner un renseignement s'il me voit regarder ma carte de la ville avec des points d'interrogation dans les yeux.

Traversant le port ce matin j'ai eu la chance de voir travailler les pêcheurs qui préparaient les appâts pour la pêche. Ils ont gentiment accepté que je les photographient. Que de travail avant de prendre un poisson. J'ai beaucoup de respect pour ces gens qui triment dur pour gagner leur vie.

J'ai constaté aussi que Thomas, l'allemand navigateur que j'ai croisé à l'hôtel a mis les voiles ce matin. De la fenêtre de ma chambre d'hôtel, je l'ai vu appareiller son magnifique voilier. Il naviguera jusqu'en France seul aux commandes de son 52 pieds !

À la fin de l'après-midi, j'ai fait un tour dans le port afin de voir le Sarfaq Ittuq sur lequel je voguerai jusqu'à Sissimiut.

20 h, c'est l'embarquement sur le bateau. À mon arrivée, j'aperçois le yéménite rencontré lors de mon arrivée à Nuuk. Il vient me voir et me parle encore de son projet de passer au Canada une fois rendu à Sissimiut, un projet insensé. Il me pose des questions sur les ours polaires... Enfin bonne chance !

Une fois sur le bateau, je suis content de l'emplacement que l'on m'a assigné. Une couchette sur le troisième pont. Les salles de bain et douches ne sont pas trop loin et j'ai des voisins qui ont l'air sympathiques.

On quitte Nuuk pour longer la côte mais avant, le bateau louvoie à travers une série d'îlots qui ceinturent le continent.

Déjà, les premiers paysages sont saisissants de beauté. L'air est sec et vif. La vitesse de croisière du bateau est atteinte et c'est froid, nous sommes bien au nord !

Une petite séance d'info a lieu à 21:30 h et des infos intéressantes sont fournies sur le trajet que l'on parcourra.

Vers 23 h je gagne ma couchette et cherche le sommeil qui tarde à m'envahir. Ça viendra... et dans ma tête, défile les derniers jours dont je dois rattacher les fils car à voyager ainsi, on en perd son calendrier et ses repères !





Préparation des appâts pour la pêche

Des centaines de mètres de ligne avec des hameçons à intervalle régulier auxquelles on fixe l'appât. Comme tous ces métiers, un lot de patience, d'expérience et de travail précèdent le résultat qui se retrouve dans notre assiette. J'ai un grand respect pour ces travailleurs.



Près du port 

La colline où Hans Egede regarde vers le Danemark

Le plan d'urbanisme est assez éclectique ici


Vue sur une partie du nouveau port




Le Sarfaq Ittuq qui me mènera à Sissimiut au nord


Samedi le 29 juillet 2017
Sur le bateau vers Sissimiut (Groenland)

Je suis debout à 6 heures. Je veux assister à la prochaine escale, le village de Maniitsoq, un petit village de pêcheurs.

Les passagers du bateau peuvent profiter d'une petite visite guidée par Bibi, une jeune groenlandaise qui anime et donne de l'information à bord du bateau.

Le bateau accoste à 7 heures et je pars avec Bibi et un petit groupe arpenter le village. Trente minutes suffisent pour faire le tour. Habitué au rythme non pas nécessairement effréné mais quand même soutenu de la vie au Québec, c'est difficile de penser que les gens d'ici ne s'ennuient pas parfois.

D'autant pour ces personnes qui demeurent dans un hameau situé un peu plus au nord que Maniitsoq où le bateau fait escale mais n'accoste pas car il n'y a pas de port.

Le navire fait du surplace pendant qu'une navette du Sarfaq Ittuk est mise à l'eau, se rend au village et en revient après y avoir laissé denrées et divers produit et la poste je présume.

Voguer le long de la côte groenlandaise est un spectacle éblouissant. Les montagnes aux caps neigeux se succèdent et de temps à autre des baleines surgissent. Leurs dos noirs luisent sous le soleil. Ce ne sont pas des baleines à bosse, elles ne soulèvent pas leurs queues lorsqu'elles plongent.

Depuis que j'ai terminé mon périple islandais à vélo et suis à Nuuk, j'éprouve une drôle de sensation et je pense avoir j'ai trouvé ce qui me "chicotte".

Depuis un mois, j'étais dans l'action.  Monter sur le vélo le matin, pédaler, observer, organiser du matin au soir le temps qui passe.

Maintenant, sans être passif, j'ai changé de rythme, c'est très relaxe et j'ai la bougeotte...

Je vais survivre ! Je prends des vacances, "relaxe Max", me dis-je.

Bibi, la gentille animatrice sur le bateau m'a donné beaucoup d'infos et m'a facilité l'organisation de la suite de mon voyage.

Ainsi, avec ses conseils et ses connaissances, j'ai décidé de mon programme des prochains jours. Sur le bateau, pas d'Internet sauf pour le personnel de bord et grâce à Bibi m'a offert gracieusement de réserver un vol entre Sissimiut et Kangerlussak situé au bout d'un fjord à 150 km de Sissimiut.

Bibi a aussi utilisé le réseau téléphonique (intermittent) afin de téléphoner à Kangerlussak pour aviser le Polar Lodge (l'hôtel de l'endroit), des dates auxquelles j'y serai. Je lui en suis très reconnaissant.

En fin d'après-midi, le bateau approche de Sissimiut, joli village coloré accroché au pied de ces immenses montagnes. C'est la deuxième ville en importance au Groenland près de 6000 habitants.

À la vue de Sissimiut et des immenses montagnes qui l'entoure, je me sentais tout petit, un petit caillou...

Descendu du bateau je remercie encore Bibi et me dirige vers l'hôtel que j'ai réservé. Une belle surprise m'attend car on m'a surclassé devant la pénurie de chambres du type que j'avais réservé. Je me retrouve ainsi avec une chambre avec salle de bain privé, ce que j'apprécierai pour les 3 prochaines nuits.

Et... le premier août, je prends un petit avion pour me rendre à Kangarlussak ! C'est situé au bout d'un long fjord et sur la calotte glacière. Ce sera dépaysant.

Retour le 6 août à Sisimiut, le bateau le 7 vers Nuuk (le 8).

Je reprendrai les communications probablement que le 9 août car obtenir un wi-fi ici à Sisimiut est vraiment dispendieux.

À Kangarlussak qui est vraiment très loin et qui compte seulement 500 habitants, ce sera difficile de communiquer. Je demeurerai dans un petit hostel.

À bientôt...




Sur le Sarfaq Ittuq

Départ de Nuuk hier soir


Le petit village de Maniitsoq







Mâchoires de baleine

Dans l'église de Maniitsoq
Le corbillard du village



Toutes les prochaines photos ont été prises durant le voyage le long de la côte jusqu'à Sisimiut. J'ai vu plusieurs baleines... C'est un paysage qui sort des mesures auxquelles je suis habitué. Immense !






Bibi assume la tâche de guide touristique durant la croisière







Dimanche le 30 juillet 2017
Sissimiut (Groenland)

Le temps à Sisimiut bat à un rythme humain. Comme un coeur qui bat sans être sous pression, harmonisé au rythme de la mer, des poissons, de la pêche.

Les enfants jouent, font du vélo, les jeunes filles ados se promènent bras dessus bras dessous. Les garçons dévalent à vélo les rues en forme de montagnes russe de Sisimiut à toute vitesse et les adultes vaquent à leurs occupations.

La température se maintient au beau et c'est sous le soleil que je peux admirer la vue d'une partie de l'archipel autour de Sisimiut. C'est un spectacle magnifique, comme seul la nature sait en faire.

J'ai quand même dû prendre du temps afin de m'occuper de la réservation de mon logement à Kangarlussak. Le personnel de l'hôtel avait fait l'intermédiaire entre moi et le Polar lodge. Cet hôtel avait d'abord confirmé mes dates mais a reculé par la suite semant la confusion.

L'hôtel m'a aimablement permis d'utiliser leur téléphone pour que j'entre en contact avec eux et les force à pousser un peu plus loin et me suggère une solution.

Finalement, j'ai pu confirmer que je pourrai loger, sauf pour le premier août, jour de mon arrivée à Kangarlussak. Je serai à l'hostel Old Camp, propriété de la même organisation. Le premier août, aucun logement de dispo, je me rendrai au camping. J'ai bien fait d'apporter ma tente avec moi.




Mâchoires de baleine (elles ont été amputées d'au moins un mètre de longeur...)



Harpon

Des outils développées depuis des siècles pour pêcher la baleine !




Chaloupe revêtu de peau de mammifères






Habitation ancestrale isolée de tourbe




C'est le type de logement le plus commun ici à part des maisons


Queues de dauphins

Du poisson chat. Très populaire  !






Mardi le 1août 2017
Sissimiut à Kangarlussaq (Groenland)

Mon vol pour Kangarlussaq est à 13:35 h. Après le déjeuner je termine la préparation de mes bagages et ai encore du temps pour aller flâner dans le port.

C'est très instructif d'observer le va et vient des pêcheurs, qui sont aussi chasseurs car tous disposent d'une arme pour chasser les phoques.

J'ai vu certains d'entre eux revenir au port et transporter le fruit de leur chasse, dépecé et dans des grands sacs de plastique.

Il me faut partir vers l'aéroport. Le proprio de l'hôtel me reconduit gracieusement. C'est un aéroport de très petite dimension. Les formalités d'embarquement durent à peine quelques minutes.

La salle d'attente est passablement remplie, principalement de familles qui viennent reconduire le père qui va travailler dans une autre partie de l'île. Les enfants courent partout et comme les enfants des autochtones du Québec, ils jouissent de beaucoup de latitude. C'est beau de les voir s'amuser entre eux, leurs rires fusent et ne laissent pas indifférents. Ils ont le bonheur facile et l'exprime si naturellement.

Le petit avion Dash 8 à hélices arrive. Quelques minutes plus tard on s'envole et l'avion se catapulte au dessus de la mer en bout de piste. La piste n'est pas longue ici...

Il fait beau temps et je peux voir du hublot se répéter sans fin eau, montagnes, chapelets d'îlots.

Trente minutes suffisent pour nous emmener au bout du fjord de 170 km de Kangerlussak. Encore ici, la piste débute à la mer et est courte mais le pilote est habile.

Kangerlussak, 500 habitants. C'est une ancienne base de l'armée américaine et la petite ville en a encore toutes les apparences avec ses bâtiments  dont l'architecture de baraquements est basique.

Des réminiscences de l'époque où cet endroit était occupée par l'armée sont bien visibles. Une grosse antenne parabolique et surtout à chaque entrée de bâtiments, des obus converties en cendrier.

Pour ce soir, je me rends au camping situé près de l'aéroport car aucune place n'était disponible avant demain à l'hostel. Frieder, l'allemand qui a pris en charge le camping se lance dans une diatribe sur la survie du sentier de randonnée entre Kangarkussak et Sisimiut dont je doute de l'issue.

Selon Frieder, un projet de construction de route a germé dans la tête de certains et il veut assurer la pérennité du sentier.

Je peux comprendre son enthousiasme envers un projet de reconnaissance par l'Unesco de la piste qui existe depuis 4500 ans. En effet, les premiers arrivants de l'époque venus du nord du Canada et de l'Europe ont cheminé jusqu'ici.

Plusieurs randonneurs viennent ici chaque année afin de compléter les 170 km du sentier entre Kangerlussak et Sisimiut.

Enfin, j'écoute patiemment Frieder, paie pour le camping et vais m'installer.

Il fait presque 25 degrés en après-midi mais dans la nuit, j'ai revêtu des couches de vêtements supplémentaires car le vent sec et froid faisait son effet. Je n'en ai pas moins bien dormi pour autant.

De la baleine pour le souper ?


L'étalage à l'entrée de l'épicerie

Presque chaque habitant chasse et pêche 
L'aéroport de Sisimiut





Les obus de l'ancienne base de l'armée américaine servent de cendrier



Je suis parti avant qu'il ne me fasse goûter...

Mercredi le 2 août 2017
Kangarlussaq (Groenland)

Plein soleil encore aujourd'hui. Depuis mon arrivée à Nuuq le 26 juillet, la température s'est maintenue au beau fixe, quelle chance j'aie.

Je déménage du camping à l'hostel ce matin mais avant, je dois faire une épicerie car je compte bien me faire de bons repas durant les prochains jours. Les denrées sont très dispendieuses ici et le choix de légumes est très limité.

J'arrive à l'hostel vers 11 heures et mon hébergement pour les prochains jours sera une chambre avec 2 lits superposés.

L'organisation propriétaire de l'hôtel organise toute une série d'excursions dans la région. On peur même séjourner 1 nuit sur la calotte glaciaire.

En venant ici je souhaitais accéder à l'immense couvert de glace qui recouvre la presque totalité du pays. Je saisis l'occasion et m'inscris à une excursion qui aura lieu dès cet après-midi et qui m'amènera sur le glacier.

L'heure venue, un véhicule adapté, un super camion construit pour circuler sur les routes difficiles qui mènent au glacier nous conduit à 35 km à l'intérieur des terres à partir de Kangarlussak.

Le voyage à lui seul permet de voir une nature rude. De la pierre, du sable, de la toundra. On passe d'abord dans une profonde vallée sablonneuse, c'est le désert arctique (j'apprends aujourd'hui qu'il y a un des déserts arctique). Une véritable curiosité, ici, les soldats américains ont installé, à l'époque, un terrain de golf pour se divertir. Les verts sont plutôt des trappes de sable !

Au fil de la route, une rivière générée par la fonte du glacier charrie une eau contenant une grande quantité de sable. C'est un courant boueux qui dévale dans des petits rapides et cascades.

La région est très montagneuse et de temps à autre, des rennes sont visibles de la route et s'enfuient au passage du camion. Il est parfois possible de voir des boeufs musqués, en anglais des "muskox".

La route s'arrête enfin et c'est à pied, par un petit sentier que l'on accède à l'immense manteau de glace non sans avoir traversé des petites rivières sur de petits ponts faits de simples planches. Ces derniers peuvent être déplacés facilement car le glacier bouge sans arrêt et peut créer d'un jour à l'autre de nouveaux  ruisseaux et rivières.

Je marche enfin sur le glacier du Groenland ! Il semble infini car aussi loin que porte la vue ce n'est que glace blanche et froide. Il fait froid malgré le soleil qui plombe. Toutes ces formes glacées sont très impressionnantes et d'une grande beauté dont la nature seule a le secret.




Le glacier, c'est là ou je m'en vais...




La route exige un camion robuste




La nature sait faire de belles choses


Ce glacier recouvre la presque totalité du Groenland

Les rennes, il y n a beaucoup...



















À l'infini, de la glace. À des endroits, le glacier a quelques km d'épaisseur











Un ruisseau s'est formé à travers le glacier






Le glacier à perte de vue !



Jeudi 3 août 2017
Kangarlussak ( Groenland)

Bien que Kangarlussak soit une petite ville isolée à 170 km à l'intérieur des terres au bout d'un fjord, je découvre qu'elle n'en est pas moins très animée.

Kangerlussak est un point de transit pour la plupart des danois qui viennent au Groenland. Et beaucoup d'entre eux viennent au Groenland soit pour y travailler ou voir de la famille établie ici.

Le Groenland, c'est un peu beaucoup la colonie du Danemark. Ce n'est que depuis peu que les Groenlandais disposent d'une certaine autonomie politique et de juridiction administrative. Les danois avec qui j'échange se sentent néanmoins chez eux ici.

Donc, beaucoup d'activités ici malgré l'éloignement. Des dizaines de vols vers et en provenance du Danemark mais aussi allant et venant de Nuuk, Sisimiut et d'autres villes.

Plusieurs groupes de touristes débarquent ici pour une journée ou deux, vont faire une excursion vers le glacier et repartent.

Kangarlussak n'est pas seulement un aéroport. On peut voir le mode de vie des habitants de la région en observant les faits entourant le quotidien de ceux qui vivent ici.

En entrant à l'épicerie, qui est aussi un peu un magasin général, le premier étalage est une série d'articles destinées aux autochtones qui exploitent la faune. Un choix de carabines, de l'équipement pour les campements et la pêche sont en montre dès que l'on passe la porte.

À l'extérieur, des pêcheurs groenlandais qui ont tous les traits des inuits, dont le teint cuivré foncé, vendent de la baleine.

L'environnement, la nature est intrigante à Kangarlussak. Nous sommes juste à côté d'un des plus grands glaciers au monde et la vallée dans laquelle est nichée Kangarlussak est désertique et aride. Depuis mon arrivée la température dans le jour se maintient près des 20 degrés. La nuit c'est plutôt froid dans les 5 degrés, un climat de zone désertique !

Au sol, ce n'est que fine poussière qui s'infiltre partout et que le passage des autos et camions soulève et disperse dans un nuage.






20 km c'est environ la longueur totale de la route !!


Du haut de la montagne qui borde la vallée

La configuration géographique de Kangarlussak et son climat stable en font l'endroit idéal pour y opérer un aéroport




Dimanche 6 août 2017
Kangarlussak à Sisimiut - par avion - (Groenland)

Départ de Kangarlussak ce matin. Les derniers jours se sont déroulés au rythme de la nature. Calme, sérénité, éloge à la lenteur.

À part l'expédition sur la calotte polaire que je tenais à réaliser, les autres sorties touristiques offertes ne m'intéressaient pas.

J'ai marché environ 3 heures par jour. Une journée, j'ai grimpé l'immense montagne qui entoure la ville.

J'avais un horaire je dirais, plutôt méditatif, très relax. De bons repas à heures assez régulières; un petit déjeuner avec des oeufs, un lunch comprenant de la viande et du fromage. Une petite sieste l'après-midi. Le tout entrecoupé de longues marches d'environ 5 km.

La journée se terminait avec la lente préparation d'un bon repas accompagné d'un Bordeaux trouvé a l'épicerie. Une marche venait clore la journée.

J'avais bien planifie mes repas et j'ai utilisé toutes mes provisions, pas de gaspillage et le plaisir de bien manger (je me lasse vite des restos et la variété manque).

Les natifs du Groenland s'activent, la chasse au renne et au boeuf musqué est ouverte depuis 2 jours. Ceux qui abattent un boeuf musqué doivent en rapporter toutes les parties. En pleine montagne et loin des routes, transporter un si gros animal demande sûrement beaucoup d'efforts.

Arrivé à Sisimiut vers 10:30 h je retrouve la sympathique équipe de l'hôtel Somandshjhemmet. Une fois installé je vais vers le port et observe le ballet des embarcations et des chasseurs et les pêcheurs qui arrivent de la pleine mer avec leurs prises.

Ça semble si naturel pour eux de débarquer un renne depecé ou un de ces énormes poissons tacheté.


Kangerlussak, l'hostel Old Camp





De retour à Sisimiut






Lundi et mardi 7 et 8 août 2017
Sisimiut à Nuuk par le traversier Artic Umiaq

Léger brouillard sur Sisimiut ce matin et les nuages persisteront jusqu'en début de soirée.

Une fois sur le traversier, je retrouve les magnifiques paysages de la côte et le spectacle fascinant des baleines. Ce sont des baleines à bosse et lorsqu'elles plongent, leurs queues striées de lignes blanches sort de l'eau. Ces lignes blanches sont en quelque sorte leur empreinte digitale. Elles sont uniques à chacune d'elles et les biologistes peuvent ainsi les reconnaître.

Le soleil perce en soirée et avec les montagnes et la mer tout autour, c'est magique.



















































Vendredi 11 août 2017
Nuuk (Groenland)

Au Groenland, le coût de la vie est élevé.

À Nuuk, depuis mon retour de Sisimiut, je demeure à l'hostel. Le même établissement qu'à mon arrivée le 26 juillet, celui que j'ai quitté après une nuit à cause de la présence d'une jeune inuit qui avait fumé dans le dortoir.

Le coût d'un espace dans le dortoir est de 80$ la nuit. Sont inclus la cuisine complète et fonctionnelle ainsi que la laveuse à linge, la sécheuse et le lave-vaisselle. Les draps et la couette ainsi que les serviettes sont compris. L'ensemble des installations est en bon état et tout est entretenu et propre.

Considérant que le Wi-fi ici est inclus sans restriction (au Groenland cela semble être un luxe), le prix est très bien.

À l'hôtel trois étoiles de Nuuk, une chambre "single" avec la douche et la salle de bain dans le dortoir (communes), coûte 200$ la nuit. Si on veut Internet c'est à part.

Je suis retourné au même établissement car convaincu que ma mauvaise expérience était une exception (les hostels sont habituellement des endroits sympathiques où les usagers sont plus ouverts aux rencontres), et aussi à cause du coût du logement.

J'y suis revenu aussi car Maali, la jeune dame qui gère l'établissement m'avait proposé, plutôt que le dortoir une chambre "single" dans une autre maison située tout près. Normalement le prix d'une telle chambre est de 120$ la nuit mais Maali m'a surclassé et me laisse la chambre à 80 $ la nuit, ce qui devient une véritable aubaine.

De ma chambre et de la cuisine, la vue est magnifique, des pics neigeux ainsi qu'une partie de la ville colorée de Nuuk.

Demain, c'est ma dernière journée à Nuuk. Dimanche, j'ai un vol pour Keflavik où je retourne  au "guesthouse" chez Alex où je retrouverai mon vélo. J'y passerai quelques jours avant le retour à la maison le 17.

Sinon, je me demande bien ce qu'il est advenu du yéménite rencontré lors de mon arrivée à Nuuk le 26 juillet. Son projet de passer au Canada par le grand nord me semble tellement déjanté... Il était sur le traversier lorsque je me suis rendu à Sisimiut. Il est aussi descendu à Sisimiut et je ne l'ai plus revu.

À la veille de mon départ, je pense à mon séjour. Du Groenland je garderai un souvenir partagé. D'une part une nature et des paysages incroyables, uniques. La situation sociale me laisse cependant perplexe, la colonisation a laissé des traces et visiblement les natifs ont perdu au change.


La vue que j'ai du logement où j'habite


Un iceberg, visible des hauteurs de Nuuk




Dimanche 13 août 2017
Nuuk (Groenland) à Keflavik (Islande) par avion

Je quitte le Groenland aujourd'hui. J'ai découvert un pays unique mais je pars avec une certaine tristesse.

Le sentiment de constater que les natifs d'ici sont déracinés, comme tous ceux qui ont été "parqués" dans des réserves et à qui l'on a fait croire qu'ils devaient adopter de nouvelles croyances et un nouveau mode de vie.

Bref je quitte ce matin. Maali, la personne qui s'occupe de l'hostel où je demeure a bien voulu réserver un taxi pour me conduire à l'aéroport.

9:30 heures, c'était l'heure prévue pour le départ.
9:40 h, le taxi n'est pas arrivé. Pas de panique, j'avais quand même prévu une marge de  manoeuvre car mon vol est à 12:20 et l'aéroport est à peine à 20 minutes d'ici.

Je quitte donc l'hostel à pied avec mon bagage et j'hélerai un taxi sur la route. Il en circule plusieurs par ici.

À peine avais-je marché une centaine de mètres qu'un véhicule du genre de ceux qui effectuent l'entretien des systèmes de réfrigération ou d'air climatisé passe à mes côtés, ralentit, fais un virage en U et s'arrête à mon niveau.

J'ouvre la portière, lui demande s'il est mon taxi ? Le jeune inuit me parle mais je ne comprends
strictement rien à ce qu'il me dit.

Je lui demande s'il connaît Maali ? Sa réponse est incompréhensible. Je lui répète "airport" ?

Tout dans son attitude semble indiquer que oui, il me conduira à l'aéroport. Bon, ok...

Je dépose mes bagages parmi les outils à l'arrière et prend place sur la banquette avant. On démarre, il me parle, j'écoute mais je ne comprend ni d'Adam, ni d'Ève ce qu'il me raconte.

Pas rassuré pour autant, je sors mon billet d'avion et lui montre. Encore une fois, son attitude me
démontre bien qu'il me mène à l'aéroport.

Une chance que l'aéroport est tout près car je ne serai certain de mon sort qu'une fois arrivé à destination. Je suis peut-être otage d'un inuit qui sait !

On arrive à l'aéroport, jamais je n'aurai plus conscience de la valeur de la communication !

Le jeune homme est super content de l'argent que je lui donne pour la course et me remercie chaleureusement. Et moi je suis bien content d'être rendu, merci.




De l'avion, j'admire une dernière fois les paysages uniques du Groenland















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