Afrique du Sud 2023

Afrique du Sud

2023

ITINÉRAIRE GLOBAL

DE CAPE TOWN    À    PORT ELIZABETH

DE PORT ELIZABETH    À    CAPE TOWN

Samedi, dimanche, lundi 8 au 10 avril 2023

Cape Town c'est loin, d'autant plus qu'en choisissant la compagnie d'aviation Lufthansa j'ajoutais une escale de 9 heures à Munich…

Ces trajets, déplacements et attentes combinés au décalage horaire et au sommeil relatif durant les vols de nuit - durée de 6:30 h de YUL / MUC et de 11:30h de MUC / Cape Town - sont épuisants mais c'est le prix de la découverte et de l'ouverture sur le monde.

Le choix de Lufthansa s'imposait à cause de sa rigueur et de sa réputation face à l'offre des vols pour cette destination du bout du monde mais surtout parce qu'elle offrait les vols de bout en bout contrairement aux  autres candidats qui n'en offrait qu'une partie. Et ce détail importe lorsqu'on transporte une boîte contenant un vélo qui parfois se volatilise lorsque des compagnies d'aviation de différentes alliances tentent d'amalgamer leur offre de services.

Les vols se sont bien déroulés jusqu'à cape Town mais je constate que le vélo n'a pas suivi entre Munich et Cape Town. Un pépin… Déçu, je rédige un constat au comptoir qui gère les pertes de bagages ou des délais de livraison. Lufthansa m'avise par courriel qu'ils font un suivi et me fournissent un lien Internet pour vérifier le statut et l'état d'avancement du retraçage de ma boîte de vélo. Normalement le retraçage de bagages est efficace mais je me serais bien passé de ça !

Je prends un taxi pour me rendre au petit hôtel que j'ai réservé avant mon départ. C'est indiqué « taxi officiel de l'aéroport ». Une fois en route, je réalise qu'il n'y a pas de compteur et lorsque je demande le coût de la course, la réponse est évasive. Comme c'était écrit dans mon guide Lonely Planet il semble bien que Uber est bien « le » taxi à utiliser ici. Arrivé à destination le chauffeur demande 750 rands pour la course qui devrait être d'environ 350. Je lui indique que c'est trop et il révise à 550 rands. Après plus de 27 heures de déplacement depuis 2 jours et la fatigue conséquente, je suis moins «obstineux» et je paie. Dorénavant, j'utiliserai Uber… 

Une fois arrivé à l'hôtel vers 8 heures, je devrai attendre que ma chambre soit prête. Encore quelques heures et je m'étendrai sur un matelas pour dormir.  La ville est belle, lumineuse, me semble aérée et à l’horizon la majestueuse Table Mountain se dresse au détour des rues.

Concernant la sécurité, sans virer parano il faut être prudent. Plusieurs avis sont affichés à l’hôtel afin de prévenir les situations fâcheuses pour les touristes. Les guichets automatiques sont des cibles fréquentes d’arnaques. Il faut aller à ceux de FNB (First National Banq), où se trouve en permanence un gardien de sécurité. Le soir c’est mieux de ne pas se promener seul en ayant l’air de chercher son chemin.

Mardi 11 avril 2023

Après une bonne nuit de sommeil je m'éveille en espérant que mon vélo atterrisse à l'aéroport de Cape Town aujourd'hui. Normalement je prendrais la route jeudi matin vers Strand et suis confiant de ne pas avoir à changer mes plans. 

Vers 11 heures j'ai la confirmation que mon velo est à l'aéroport. Un peu plus tard, le service de livraison m confirme que mon vélo sera livre a l'hôtel cet après-midi, YÉ !

Vélo livré à 14 h, je monte le vélo et il est prêt pour prendre la route jeudi matin.

Le vélo est arrivé avec arrivé avec un delai d'un peu plus de 24 h, pas si mal !

En fin de journée je prends un repas à l'hostel. Une famille s'attable tout près, trois enfants et les parents découvrent l'Afrique du sud, c'est tout simplement formidable. Nous échangeons sur nos expériences de voyage et c'est avec intérêt que les enfants se mêlent à la discussion. Quelle belle façon de vivre des expériences uniques pour cette belle petite famille.

Les premières photos:

Vers Cape Town 

Une idée du style d'architecture distinctive de Cape Town

La majestueuse Table Mountain surplombe la ville. On nomme ce sommet Lion

De gauche à droite, Aurélie la maman, Juliette, Arthur, Hugo et Yann le papa. Une belle rencontre

Jeudi le 13 avril 2023

Hier je tentais de peaufiner mes préparatifs pour mon départ d'aujourd'hui. J'ai trouvé des cartes routières au bureau de tourisme effectué la préparation des sacs de vélo. 

Dans mes déplacements j'ai déambulé dans le secteur très touristique et me suit fait prendre au stratagème d'arnaqueurs spécialisés dans la substitution des cartes de guichets. J'avais bien lu et entendu aussi les avertissements relatifs à ces escrocs qui veulent vous « assister » au guichet !

Je suis plutôt de nature prudente et même un peu méfiante en voyage mais là, ces voleurs sont de grands artistes. Pour faire une histoire courte, en un temps trois mouvements, voilà 2 ou 3 personnes qui papillonnent autour de moi, distraction, confusion, impossible d'analyser une telle situation rationnellement ( j'ai encore un peu la naïveté de croire que ça ne se peut pas d'être si vil - je m'en félicite d'ailleurs car il ne me viendrait jamais l'idée d'aller si bas !)

J'ai encore le souvenir éclair d'avoir vu une main toucher à ma carte de guichet et boum les voilà disparus. Au moins, ils ne vous tabassent pas… je vous le dis, c'est de la grande magie !

J'ai bien vite repris mes esprits et dans les minutes qui suivirent l'incident je parlais avec les agents de Desjardins pour bloquer ma carte. On avait déjà tenté 2 transactions mais j'avais bien caché le clavier lors de l'enregistrement du NIP (qui était … non non je ne vous le dirai pas 😀). C'était ma petite revanche envers ces malfrats, tout leur cirque ne leur avait rien donné.

J'avais fait émettre et apporté avec moi une seconde carte guichet qui couvrait les mêmes comptes que celle qu'on m'a volé. L'agente de Desjardins a pu vérifier le tout et me confirmer que cette carte « backup » était bien opérationnelle et de fait remplaçait celle qu'on m'a subtilisé. 

J'apporte aussi toujours en voyage deux cartes de crédit pour parer aux « imprévus »

Aujourd'hui jeudi c'est un départ ! Je prends la route. Mon intention est de me rendre à Strand situé au sud est afin de joindre la côte. Beaucoup d'hésitations et de réflexion (j'avoue que j'en ai moins bien dormi), sur le meilleur trajet à suivre.

Malheureusement, Google Map n'a pas encore développé d'algorithmes spécifiques pour les meilleurs trajets à velo et particulièrement pour les trajets sécuritaires pour ici en Afrique du Sud. J'avais donc choisi de prendre la route principale (qui est proche d'une autoroute) car traverser certains « townships » est fortement déconseillé d'un point de vue sécurité. Je me disais que l'inconvénient d'être parmi une circulation plus dense et non isolé sur de petites routes durant un laps de temps moins long serait mieux.

J'étais donc sur la route à 8:40 h. J'ai fait 4,5 km et ma roue avant, dans ma tentative de me tenir à l'écart des autos et de garder mon équilibre, est descendue dans un canal d'environ 8 pouces de large par 3 pouces de profondeur. 

Le mouvement pour me redresser a fait porter tout le poids du vélo et moi inclus sur la roue prise dans ce caniveau qui en est sortie fortement gondolée. La roue ne tournait même plus accrochant dans la fourche, les patins de frein et le grade boue. C'était terminé pour aujourd'hui.

Premier réflexe, étais-je dans un endroit sécuritaire ? Il me semblait que oui. Je n'avais pas l'intention de m'éterniser là de toute façon et il a fallu que je dévisse des composantes pour que ma roue puisse tourner un peu pour ne pas transporter tout le vélo et les sacs sur mon épaule.

Revenu un peu sur mes pas sur un petit accotement je suis sorti par « une entrée » afin de me trouver un endroit pour réfléchir à la suite. 

C'était clair, je ne ferais pas le voyage avec un bris aussi majeur. 

Une fois sorti de l'autoroute j'ai pu accéder à une jolie rue bordée de maisons élégantes. La première qui s'est présentée à moi possédait un abri pour 4-5 autos et seulement 2 espaces étaient occupés. J'ai donc pu m'installer sous cet abri dans l'espace qui m'apparaissait le moins nuisible quitte à demander la permission si les propriétaires se manifestaient.

Il fallait que je trouve un magasin de vélo pour la réparation de la roue et passer encore une nuit sinon deux à l'hôtel le temps de régler le problème. J'ai contacté l'hôtel pour la réservation, une chose de faite.

Aux alentours de l'hôtel se trouvent au moins deux magasins de vélo, je débuterais par consulter ces dernier afin de voir si leurs compétences pouvaient m'aider. 

Il fallait cependant que je retourne à l'hôtel. Je tentai d'obtenir un taxi avec l'application Uber. Pour une raison que je ne peux comprendre, ça ne fonctionne pas. J'étais sur le point de prendre mes clics et mes clacs et de marcher 4,5 km jusqu'à l'hôtel.

Pendant que je supputais encore sur les alternatives qui s'offraient à moi, un grand et très énergique monsieur est sorti des lieux et m'a aimablement demandé si je voulais un café. J'ai alors expliqué ma déconvenue et promis que je libérerais les lieux sous peu. Pas du tout me dit-il, vous allez prendre un café, vous ne dérangez personne ici. 

Il m'a demandé où je devais me rendre et en se tournant vers la personne qui l'accompagnait et qui me semblait être son employé, lui demanda s'il voulait bien aller me reconduire. 

On m'a apporté un excellent expresso à consommer le temps que la personne qui devait me raccompagner aille chercher son « pick up ».

Quelle générosité et cela fait en toute simplicité. Cette attitude et d'action de bonté vient du coup de balayer les ignominies des bas personnages que j'ai croisé hier.

On nous a donc reconduit mon vélo et moi à l'hôtel. La personne qui est venue me reconduire m'a gentiment demandé pour mon bien de renoncer a emprunter cette route N2… J'ai bien compris son sage message.

Après l'enregistrement pour ma chambre je suis parti avec mon vélo vers le premier magasin situé à quelques minutes de l'hôtel. Le verdict est instantané, ce magasin ne traite pas des cas de ce type. Cependant une recommandation, le magasin Giant au bout de la même rue à environ 15 minutes de marche ou Woodstock cycle Works situé un peu plus loin vers le sud. Je me rends chez Giant, second verdict, la roue est trop abimée pour la redresser à ce magasin. Même recommandation de la part de Giant d'aller visiter Woodstock Cycle Works. 

Le propriétaire de Giant téléphone pour moi chez Woodstock et explique le cas de ma roue. Il me dit que Woodstock Cycle Works.  peut très possiblement m'aider. Je m'y rends, une assez longue marche qui me fait passer par un secteur où je ne me sens pas complètement à l'aise, beaucoup d'itinérance mais j'ai aussi vu nombre de policiers qui sont déployés pour prévenir les problèmes dans le centre de Cape Town.

J'ai reçu un bel accueil de la part de l'équipe de Woodstock Cycle Works. Nils est le proprio et mécanicien principal de l'établissement. L'endroit est impressionnant, des dizaines de vélos de plusieurs génération sont suspendus autour, en haut, de tous les côtés. Un mini café dans un coin permet d'admirer de nombreux livres  sur le vélo dont une impressionnante série sur des albums de photos des gens ordinaires de toute l'Afrique du Sud, de leurs vélos et de la petite histoire qui les lie à leur bécane. Touchant.

Nils a tout de suite décrit les qualités techniques de la roue abimée (double wall, robustesse), et a vanté sa  qualité. Pour cette raison, il juge qu'il doit faire tous les efforts pour la réparer. 

Nils s'exprime calmement et fait preuve d'une grande gentillesse. Il m'invite à relaxer et baisser mon stress causé par le bouleversement de mes plans et les inconvénients du bris de ma roue. Il n'est pas qu'un excellent mécanicien mais aussi bon psychologue. Il met l'accent sur les meilleures options qui permettront que je continue mon voyage.

Vendredi 14 avril 2023

J'ai passé une nuit rassérénante et c'est bien reposé que j'entreprends ma journée.

Les gens qui vivent ici disent que c'est le plus bel endroit du monde où vivre et je les comprends. La température est douce et la lumière est particulière, tout est lumineux. Les environs de la ville sont vallonés et peu importe l'endroit où on est la majestueuse Table Mountain se dresse telle un monument naturel. 

Aujourd'hui je finalise ma préparation pour mon départ de demain. J'irai au magasin de vélo Woodstock Cycles Works afin de vérifier si Nils a pu terminer le sauvetage de ma roue endommagée. Sinon, Nils m'a déjà prêté une roue qu'il me laissera pour effectuer mon voyage. Quelle générosité et que de bienveillance !

Une première, je me suis procuré une carte SIM car ici ça m'empêchait de prendre le taxi Uber qui est le plus sécuritaire et efficient. C'est aussi d'un coût dérisoire comparé à l'utilisation de l'option « voyageur » de mon fournisseur au Québec. L'utilisation de Whatsapp est plus que courante et c'est vraiment bien pour les messages tant textuels que vocaux (téléphone).

Lors de mon arrivée au magasin les gars m'ont tous demandé si ça allait mieux qu'hier (il semble bien que le stress émergeait de ma personne). Ils m'ont tracé un bel itinéraire pour me rendre sur la côte. En me décrivant la route tous ces gars se rappelaient leur promenade sur ce trajet et me disaient qu'ils m'enviaient. Ils connaissaient tous les endroits où j'ai prévu d'aller.

Nils a insisté pour que je le contacte si un problème quelconque survenait durant mon voyage. Je suis reconnaissant envers ces généreuses personnes rencontrées depuis 2 jours.

La vie nous donne des occasions de vivre des expériences fabuleuses, oser et risquer permet souvent de nous surpasser et de vivre des moments édifiant malgré les difficultés.

La roue toute croche

Trevor le bienvaillant propriétaire qui m'a permis de m'installer
sous son carport et m'a offert un expresso

Au port de Cape-Town

 Samedi et dimanche les 15 et 16 avril 2023

Samedi le 15, jour de mon second départ de Cape Town, j'ai fait 30 km et à nouveau j'ai vécu un inconvénient celui-là plus inquiétant.

J'avais donc prévu en ce beau samedi 15 me rendre à Gordon's Bay sur la côte à l'est de Cape Town. Pour ce faire je devais passer au nord de Cape Town et profiter d'un itinéraire plus sécuritaire et éviter la terrible N2 (c'est pratiquement une autoroute), utilisée (tentée), lors de mon premier départ.

J'ai fait 30 km sur la N1 qui comporte 3 voies mais dont l'accotement est large. À la hauteur de Belleville je me suis arrêté, ai regardé Google Map sur mon téléphone afin de vérifier mon itinéraire, l'opération a durée 2 minutes. J'ai relevé la tête prêt à reprendre ma route et devant moi se tenait un jeune homme qui je me le demande encore sortait d'où. Il a terminé son approche en déployant son couteau. Il me parlait mais bien sûr je n'entendais rien, je voyais le couteau et ma première pensée fut qu'il allait m'attaquer.

Je me suis mis à crier, lâché le vélo et suis parti en direction contraire vers la route où il y avait passablement de circulation en faisant des signes désespérés pour que quelqu'un vienne à ma rescousse. 

Pendant ce temps, le gars déchirait de son couteau le porte carte qui recouvre mon sac de guidon. C'est aussi à cet endroit où je range mon téléphone lorsque je roule et utilise Google Map. J'ai compris après coup que c'était mon téléphone qu'il voulait.

Tout ça a duré à peine une trentaine de secondes et plusieurs autos se sont rangées sur l'accotement. Le gars a bravé la circulation dense pour s'enfuir entre les autos et ensuite sauter le mur de béton qui séparait les voies inverses. 

Une auto de police était tout près car dès que les automobilistes m'ont rejoint je voyais leurs gyrophares clignoter. Les bienveillantes personnes qui ont pris la peine de s'arrêter sont venues me rejoindre et s'enquérir de mon état. J'étais alors en sécurité.

Les policiers m'ont pris en charge, demandé comment j'allais et m'ont suggéré d'aller au poste de police situé à environ 15 minutes du lieu où est survenu ma malheureuse rencontre.

Le passage au poste de police m'a surtout permis de décompresser. Je ne pouvais être plus en sécurité, entouré d'agents. L'endroit cependant était loin d'inspirer la zénitude. Un grand comptoir avec des grilles noires recouvertes de plexiglass pas trop transparentes avec à la base un espace étroit pour passer un document. Des gens en file qui ne souhaitent qu'être à un autre endroit.

La constable qui m'était assignée s'est tournée vers une étagère et en a prélevé une bonne dizaine de formulaires et a sorti son stylo… Oh boy,  je ne suis pas sorti d'ici pensais-je !

Il a bien fallu quelques minutes afin que l'on se comprenne l'agente et moi. À coup de « sorry, may you repeat please  » nous en sommes venus à se faire une oreille chacun de notre côté du plexiglass en nous penchant pour parler dans l'espace libre du bas de la grille où le son passait plus aisément. Elle a rédigé un rapport sur le déroulement de mon agression me demandant de ci mes coordonnées, de là le lieu où ça s'est produit, l'apparence de mon assaillant, etc… transcrivant le tout à la main sur les formulaires. Finalement elle m'a remis un rapport de police que j'encadrerai peut-être en (mauvais) souvenir car c'est certain que les policiers ne pourchasseront pas le bandit - ce que la jeune dame m'a d'ailleurs confirmé - ils ont de plus sérieux cas à régler et d'ailleurs, le malfrat tresse lentement la trame qui le mènera en prison un jour. 

J'ai bien passé deux heures au poste de police et raconter mon histoire m'a fait décompresser. Il fallait maintenant que je décide de la suite une fois sorti du poste. Retourner à Cape Town par la N1, pas invitant ! Je devais me trouver un endroit où me poser. L'heure avançait, je devais faire le point et décider de la suite. Je demandai à la constable si c'était possible de m'indiquer où me diriger pour trouver un hôtel dans un secteur sécuritaire. Elle est allée consulter ses collègues et le policier en charge du poste est venu me retrouver à la sortie pour m'expliquer dans quelle direction me diriger et aussi pour m'indiquer aussi vers où ne pas aller pour préserver ma sécurité… Il m'a suggéré l'hôtel de la chaîne Marriott (Le Protea), située juste à côté de la N1. 

Ce recommandation était bien avisée. J'ai pédalé vers l'hôtel, pris une chambre, décanter tout ça et planifier la suite.

Le lendemain matin, je suis allé au Istore le plus près afin d'acheter un nouveau Iphone. L'équipe de l'hôtel a été des plus bienveillantes et m'ont facilité les choses en étant toujours prêts à m'aider.

Le jeune manager de l'hôtel a été impressionnant d'efficacité, de compréhension et d'attentions. Il a appelé le taxi Uber pour l'aller et le retour au magasin Uber et veillait à ce que tout se déroule bien. 

J'ai pu ainsi faire le recouvrement de mon Iphone avec la copie de sécurité d'Icloud. L'opération est longue mais à la fin, le nouveau téléphone est une copie conforme à l'original et je disposais du téléphone pour, au besoin téléphoner au Québec.

Un seul pépin est survenu. Le portefeuille (ApplePay), du fait du changement de téléphone m'a envoyé un courriel que je n'ai pas vu et qui contenait un code de validation pour que le portefeuille et la carte de credit associée continue de fonctionner. Ma carte de crédit fut donc désactivée.

J'ai passé au moins deux heures et demie avec une assistante du service des cartes de crédit de Desjardins et pour faire court, malgré que tout semblait en ordre du côté de Desjardins l'autorisation de la transaction échouait. Encore là, le manager de l'hôtel a été d'une aide plus que précieuse en me permettant d'occuper un de leurs bureaux (dans la tranquillité), durant tout ce temps. Il a même établi la communication avec Desjardins au frais de l'hôtel. 

Heureusement j'ai toujours avec moi une carte de credit supplémentaire. Bouée de sauvetage…

Lundi le 17 avril 2023

Au lever ce lundi, une pensée prédominait sur toutes les envies de continuer le voyage. J'avais peur de retourner sur la route seul et vulnérable sur mon vélo. 

À l'hotel ils offraient un service de navette vers Cape Town, j'ai réservé. Le personnel de l'hôtel m'a gentiment offert de réserver pour moi la chambre à Cape Town. Je les ai remercié chaleureusement. Vers 11 heures, j'étais en route.

De retour à l'hôtel 91 Loop à Cape Town je retrouve la sympathique équipe qui y oeuvre. Encore là le personnel m'a accommodé avec une chambre que j'ai pu intégrer dès mon arrivée. 

Dans l'après-midi mon billet de retour au Québec était confirmé pour le lundi 24 avril.

Ici, j'ai fait beaucoup plus de bonnes rencontres que de mauvaises. Les belles rencontres nous font grandir et contribuent au bonheur. Une seule mauvaise rencontre a des impacts importants sur le bien-être et exacerbe la méfiance. 

La réalité est que la sécurité ici est très précaire pour un étranger qui n'a pas développé les réflexes des habitants d'ici. Circuler à pied la nuit, pas question. Il est risqué de se promener même en plein jour avec son téléphone ou une carte de la ville pour se repérer. Il faut marcher avec assurance et savoir notre itinéraire. Les téléphones arrachés des mains de son propriétaires sont pléthore. Les déplacements en Uber sont « la » manière de se déplacer car le chauffeur est identifié, le modèle d'auto qui nous conduira ainsi que sa plaque d'immatriculation et le chauffeur s'assure du nom du passager.

Les gens de l'équipe de l'hôtel me disent que jamais ils ne partiraient seuls à vélo sur les routes. 

Cependant l'équipe de Woodstock Cycles Works me disent qu'une fois sur la côte à partir de Gordon's Bay que c'est sécuritaire.

Voici le coucher de soleil que m'a offert sur la terrasse de l'hôtel Protea de Belleville là où je me suis réfugié après ma mésaventure.

Mercredi le 19 avril 2023

Journée pour relaxer. Tour guidé afin d'explorer la magnifique péninsule de Cape Town. L'ensemble de la péninsule est protégée car sous la juridiction des parcs de l'Afrique du sud. L'affirmation que le milieu naturel qui sert d'écrin et entoure Cape Town est un des joyaux mondial n'est pas surfaite.

Quelques photos…

Cette splendide plage où les surfeurs abondent est surveillée du haut du promontoire où j'ai pris la photo, par une vigile qui a comme tâche de repérer les requins blancs qui s'approcheraient trop des surfeurs et baigneurs.

Vendredi le 21 avril 2023

Aujourd'hui, découverte de la région du Karoo et d'un parc animalier privé située à deux heures de Cape Town.

Un tour guidé qui comprend le transport en navette qui cueille les clients à leur hôtel tôt le matin, deux repas, tous les accès pour une visite guidée à travers un parc animalier qui héberge et protège éléphants, rhinocéros, buffles, zèbres etc…

Le parc animalier Aquila qui propose la sortie n'est pas un des plus élaboré mais la région du Karoo est spectaculaire et fait voir une nature impressionnante. Située à plus de 2000 mètres d'altitude, la région est entourée de magnifiques montagnes qui s'enfoncent dans une belle vallée où de grands vignobles produisent des vins de qualité.

Voici donc en photos:

Lodge typique sud-africain

Les rhinos font la trempette. Ils passent la plupart du temps (le jour), dans l'eau car
au soleil leur peau craquelle

Très belle journée !

Le lundi 24 avril 2023

Aujourd'hui c'est jour du retour au Québec. 

Ce voyage n'a pas été celui que j'avais imaginé et après ma mésaventure sur la route la décision de ne pas poursuivre me semblait la plus sensée. La peur de retourner sur la route en solo, vulnérable et de subir une nouvelle agression armée a dicté ma décision. 

Venir en Afrique du sud m'a cependant confirmé que c'est une des plus belles destinations au monde. La façon de la visiter doit cependant être adaptée aux conditions de sécurité qui y prévalent.

J'aimerais y revenir et la découvrir encadré par des guides avec des déplacements supervisés.

Je quitte donc Cape Town et la sympathique équipe l'hôtel du 91 Loop.

Thomas et Natasha ont été particulièrement bienveillants et toujours prêts à dispenser des conseils et apporter leur aide. 

Merci Thomas et Natasha !